Le Mystérieux Docteur Cornélius – Tome I

CHAPITRE IV – L’île des pendus

La terre où les naufragés venaient d’aborderest une île située un peu au sud des îles Aléoutiennes, à centkilomètres environ de l’île Sakhaline. Elle fut découverte auXVIIIe siècle par des navigateurs allemands, quil’appelèrent l’île Saint-Frédérik. Depuis, comme elle ne se trouvesur le passage d’aucun navire, elle a été complètement oubliée, nonseulement par les marins, mais par la plupart des géographes. À unmoment donné, elle fut l’objet d’une discussion entre la Russie etles États-Unis. Mais ce territoire glacé paraissait si peuintéressant que la question ne fut réglée qu’en 1901. À cetteépoque, elle fut officiellement attribuée à l’Amérique ; et,presque aussitôt, elle fut vendue à un riche marchand de tableauxnommé Fritz Kramm, qui, disait-il, voulait y faire une tentatived’élevage des phoques à fourrure.

Depuis, on ne parla plus de cette île, quetous les gens pratiques regardaient comme un bloc de glaceinutilisable et stérile. Les gens pratiques, en cela, avaient grandtort : l’île Saint-Frédérik était intéressante à un grandnombre de points de vue. Entourée de tous côtés par de hautesfalaises qui l’abritaient contre les vents glacés du pôle, elleoffrait, en son centre, de fertiles prairies, où pullulaient lesrennes, les élans, les bœufs musqués, les castors et les renards àfourrure ; elle était traversée par des ruisseaux d’eau viveremplis de saumons et de truites ; les crustacés et la morueétaient abondants sur ses côtes ; enfin, une plage basse avaitété aménagée pour l’élevage des phoques à fourrure qui, n’étant pasinquiétés, y étaient extrêmement nombreux. Sur les sommets desfalaises, on recueillait les nids de l’eider, dont le plumageconstitue une véritable richesse.

Le propriétaire de l’île y avait faitconstruire, à l’insu de tous, de vastes et solides bâtiments quiabritaient un nombre assez considérable d’habitants.

C’est dans un de ces édifices, aménagé avec uncertain luxe et entouré d’un double chemin de ronde queparcouraient sans cesse des sentinelles à mine patibulaire, que setrouvaient maintenant lord Burydan et Kloum le Peau-Rouge. On leuravait donné pour fonction de servir d’aides et de serviteurs à unétrange vieux savant, à l’intention duquel un superbe laboratoireétait installé. Mais, jusqu’alors, ils n’avaient pu échanger que derares paroles avec ce vieillard aux vénérables favoris blancs. Toutce qu’ils savaient, c’est qu’il était français.

Tous trois se trouvaient dans une sallespécialement disposée pour des expériences sur l’acidefluorhydrique, lorsque, tout à coup, le vieux savant françaiséclata de rire, et, après avoir poussé d’un geste rapide lesverrous des portes de communication :

– Mes amis, dit-il à ses deux compagnons,vous devez avoir été surpris de mon mutisme. Mais il faut vous direque, si je ne me suis pas montré plus poli à votre égard, c’est quej’avais des raisons pour cela. Nous étions espionnés. Ici, toutesles murailles sont munies de microphones enregistreurs. Chacune denos paroles était recueillie. Mais j’y ai mis bon ordre. Lesmicrophones ne marchent plus, et ils ne marcheront pas d’icilongtemps. Nous pouvons donc causer en toute tranquillité. Etd’abord, qui êtes-vous ?

Lord Burydan et le Peau-Rouge senommèrent.

– Je me nomme Bondonnat, reprit levieillard, et je suis météorologiste.

– Comment ! s’écria l’Anglais avecsurprise, c’est vous dont la disparition mystérieuse a fait tant debruit, il y a bientôt six mois ?

– C’est moi-même, murmura le vieillard,dont le visage exprima une profonde tristesse. La façon dont on m’atraité est abominable !…

Lord Burydan était devenu attentif.

– Ce qu’il y a de plus étrange, repritM. Bondonnat, c’est que je sais à peine ce qu’on me veut aujuste, et pourquoi on m’a ainsi arraché brutalement à mes amis, àmes enfants !… Non, vraiment, je n’aurais pas cru qu’un pareilattentat fût possible !…

Lord Burydan l’interrompit :

– Mais, enfin, où sommes-nous ?demanda-t-il avec anxiété.

– Je n’en sais rien… J’ai été amené ici,après quarante-sept jours de voyage. Mais une chose dont je suissûr, c’est que cette île est le repaire principal, la capitale,pour ainsi dire, d’une troupe de redoutables bandits. Malgré laséquestration où l’on me tient, j’ai fini, à la longue, parsurprendre bien des choses.

– Avant tout, reprit l’Anglais,apprenez-nous comment vous vous trouvez ici.

– Vous me connaissez de nom,milord ; vous le savez, j’avais toujours mené l’existencecasanière de l’homme qui a consacré sa vie à la science.Personnellement, il ne m’était jamais arrivé, jusqu’ici, aucuneaventure. Le seul drame dans ma tranquille existence a étél’assassinat de mon ami Maubreuil par un Américain, à l’heureactuelle enfermé dans un asile de fous. Andrée de Maubreuil et mafille, Frédérique, étaient amies, presque sœurs. Je les aimaisautant l’une que l’autre, et j’avais résolu de les marier à deux demes collaborateurs, deux jeunes savants pour lesquels j’avaisautant d’estime que d’amitié.

– Et ce double mariage n’a pas eulieu ?

– Un peu de patience !… Le soir mêmedes fiançailles, je me promenais paisiblement, à un kilomètre àpeine de chez moi, quand un aéroplane est venu atterrir sur lalande ; des hommes sont descendus, m’ont jeté dans un desbaquets, après avoir assommé, assassiné peut-être, un enfant quim’avait suivi dans ma promenade. Mon chien Pistolet s’était élancéprès de moi. Je l’ai tellement bien défendu qu’ils n’ont pas osé letuer.

En entendant son nom, un chien barbet de fortetaille, à la toison noire et bouclée, se leva de dessous une destables et se rapprocha de son maître qu’il regardait de ses grandsyeux humides, expressifs comme ceux d’un être humain.M. Bondonnat caressa l’animal qui se coucha aussitôt à sespieds avec un grognement de plaisir.

– Après une heure à peine de vol, repritle vieux savant, l’aéroplane me déposa sur le pont d’un yacht et jefus aussitôt enfermé avec mon chien dans une cabine. Je n’en suissorti que pour changer de prison ; je suis gardé à vue dans celaboratoire, et je sais qu’à la première tentative que je feraispour prendre la fuite je serais fusillé sans miséricorde par lessentinelles qui se relayent d’heure en heure.

– Voilà, murmura l’Anglais avec une sortede satisfaction, quelque chose de plus étrange que tout ce quim’est arrivé à moi.

Et il ajouta :

– Avez-vous pu enfin, cher maître,deviner le but de cette extraordinaire séquestration ?

– Je n’ai pas tardé à l’apprendre.J’avais pris possession, depuis deux jours à peine, de la maison debois confortable, presque luxueuse, qui me sert de prison,lorsqu’un matin un homme est entré, le visage couvert de ce masqueen caoutchouc mince qui déguise tous ceux qui ont affairedirectement à moi. À son accent, à sa mentalité même, j’ai reconnuun Yankee : « Monsieur Bondonnat, m’a-t-il ditbrutalement, vous êtes un grand savant, nous n’en voulons pas àvotre vie, mais nous exigeons que vous nous fassiez connaîtretoutes vos découvertes, toutes, et que vous vous mettiezentièrement à notre disposition pour d’autresinventions. »

– Naturellement, répliqua lord Burydan,vous avez protesté ?

– Avec indignation. Alors l’Américain –je suis sûr que c’est un Américain – m’a répondutranquillement : « Comme il vous plaira ; seulement,dans ce cas, vous pouvez vous considérer comme prisonnier àperpétuité ; vous ne reverrez jamais ni votre fille, ni votrepupille, ni vos amis ; au contraire, si vous mettez votreintuitif génie à notre service, vous serez royalement récompensé etvous serez mis en liberté sitôt que nous n’aurons plus besoin devous. Enfin, vous pourrez – sous certaines restrictions – fairesavoir à vos filles que vous êtes encore vivant, et vous aurez detemps en temps de leurs nouvelles. Ah ! j’oubliais encorequelque chose : si vous faites la mauvaise tête, votre chiensera abattu, ce sera la première mesure de rigueur que nousprendrons contre vous. »

– Et vous avez accepté ?

– Oui, murmura M. Bondonnat enbaissant la tête. J’ai eu peur pour ma fille, pour mes filles, carje regarde Andrée de Maubreuil comme mon enfant ; j’ai craintque ces misérables, qui paraissent tout-puissants, ne s’en prennentà ces innocentes enfants ou à leurs fiancés ; je me suis misau travail.

Lord Burydan serrait les poings avec unegénéreuse colère.

– Monsieur Bondonnat, s’écria-t-il, jesuis riche, je suis puissant, moi aussi, je vous jure qu’une foissorti d’ici je tirerai de ces gens-là une vengeanceterrible !…

– À quoi bon la vengeance ? murmurale vieillard mélancoliquement ; je ne veux de mal à aucun demes ennemis. Puis, ces bandits, qui se croient très habiles,servent peut-être sans s’en douter la cause éternelle de ceProgrès, toujours en marche, qui s’avance infatigablement, àtravers mille avatars, vers un avenir meilleur, vers une sociétéplus parfaite.

– Que voulez-vous dire ?

– On a précisément exigé de moi lesformules qui permettent de doubler, de décupler le rendement descultures. Ce que j’avais réalisé en petit dans mes jardins, ondoit, à l’heure actuelle, le réaliser en grand dans les plantationsde coton et de maïs. Il m’aurait fallu des millions peut-être pourvulgariser mes découvertes ; les bandits – milliardairescertainement – qui m’ont séquestré se chargent de cette besogne…Ils ont cru me voler, ils travaillent malgré eux à l’œuvre que j’airêvée : la production intensive, à vil prix, de toutes lessubstances nutritives, la disparition de la Misère et de la Faimdans l’univers !…

Lord Burydan demeurait silencieux etpensif ; la parole du vieux savant lui ouvrait sur l’avenir delumineuses fenêtres.

– Mais pourquoi, reprit-il au bout d’uninstant, me disiez-vous que cette île était un repaire debandits ? Que des milliardaires, les directeurs d’un trustquelconque, vous aient enlevé pour vous voler vos découvertes, celaest vraisemblable, mais des bandits ?

– Attendez donc, répliqua le vieillard,je ne vous ai pas tout dit. Il avait été convenu, dès le premierjour de mon arrivée, que les substances, les appareils et lepersonnel nécessaires à mes expériences me seraient fournis ennombre illimité ; on m’a tenu parole. Je n’ai qu’un mot à direpour que les métaux les plus rares, les machines les plus coûteusessoient mis à ma disposition ; on m’a donné comme aidesd’athlétiques gaillards à longue barbe, d’une docilité parfaitemalgré leur mine de bandits ; mais ces aides ont bavardé, etvoici ce que j’ai fini par apprendre…

– La Main Rouge ! murmura l’IndienKloum qui, jusqu’alors, était demeuré immobile et silencieux.

– Oui, reprit M. Bondonnat enbaissant la voix, la Main Rouge. Il existe aux États-Unis uneassociation de pickpockets et de meurtriers extrêmement puissante,et cette île est leur place de sûreté, leur capitale !Savez-vous comment ils l’appellent entre eux ? L’île despendus.

– Pourquoi ?

– C’est ici que se réfugient, paraît-il,en attendant qu’on les ait oubliés, tous les malfaiteurs,véritablement exécutés, mais que les médecins affiliés àla Main Rouge ont réussi à arracher à la mort. La pendaison, c’estun fait très connu, n’est pas mortelle si l’on a soin de prendre,avant le supplice, certaines précautions. Ce nom, d’ailleurs, doitdéjà être ancien et remonter à l’époque où l’électrocution n’étaitpas encore adoptée en Amérique pour les exécutions capitales. Ensomme, cette île est peuplée de gens dont l’acte de décès a étérédigé en bonne forme.

– Il me semble faire un mauvais rêve,balbutia l’Anglais en frissonnant, mais que vont-ils faire de moiqui ne suis pas, comme vous, un grand savant ?

– Vous êtes riche, répliquaM. Bondonnat, ils se contenteront sans doute d’exiger de vousune forte rançon ; ils n’attenteront pas à votre vie, ilsl’auraient déjà fait ; ils semblent ici d’ailleurs, dans cetteîle des pendus, tellement sûrs de l’impunité, tellementchez eux, qu’ils n’ont pas de raison de se montrer inutilementcruels.

À ce moment. Pistolet se dressa brusquement etse mit à aboyer avec rage.

– On vient, murmura le vieux savant, nonsans un peu d’émotion.

Presque aussitôt, les portes du laboratoires’ouvrirent à deux battants, livrant passage à un inquiétantcortège. En tête marchaient deux hommes de taille herculéenne,entièrement vêtus de rouge et armés de haches de bûcheron. Leurslarges feutres gris, relevés sur le côté, étaient décorés d’unemain rouge ; derrière eux venaient trois personnages engoncésdans de luxueuses pelisses de renard noir, ils ne portaient aucunearme ; leurs bonnets de fourrure étaient entourés d’un cercled’or d’où s’élevaient une multitude de petites mains de rubis, defaçon à former une véritable couronne. Leur visage rasé étaitrecouvert d’un masque de caoutchouc mince qui, tout en ledissimulant complètement, laissait deviner les jeux de laphysionomie. L’un d’entre eux portait des lunettes d’or.

Six hercules, à la barbe longue et hirsute,formaient l’arrière-garde, armés de carabines et debrownings ; ils étaient coiffés du chapeau gris orné de lamain rouge, mais leurs vêtements étaient de cuir noir et ilsétaient chaussés de bottes qui leur montaient jusqu’au genou.

Les huit hommes de l’escorte se rangèrent endemi-cercle près de la porte, pendant que les trois personnagesmasqués s’avançaient auprès de M. Bondonnat qu’ils saluèrentd’un orgueilleux signe de tête. Le vieux savant comprit qu’il setrouvait en présence des chefs des bandits, de ces redoutablesLords de la Main Rouge, qui, depuis tant d’années, tenaient enéchec la police et le gouvernement de l’Union.

Pistolet, à la fois épouvanté et furieux,s’était réfugié près de son maître, d’où il continuait à aboyersourdement contre les nouveaux venus.

– Monsieur Bondonnat, dit un des hommesmasqués d’une voix railleuse, vous êtes ingénieux et rusé,seulement vous avez oublié de détraquer quelques-uns desmicrophones, et nous avons eu le plaisir, à l’instant même,d’assister à votre conversation. Prenez garde de devenir trop bieninformé en ce qui concerne cette île et ses habitants, celapourrait devenir dangereux pour vous.

Et comme le vieux naturaliste demeuraitsilencieux :

– Tout d’abord, continua l’homme aumasque, nous allons vous priver des services de lord Burydan ;il pourrait résulter de votre entente avec lui de dangereusesconspirations. L’honorable lord, en attendant que nous ayons régléla question de sa rançon, ira travailler dans le parc des phoques àfourrure, où la besogne ne manque pas. M. Bondonnat, enattendant mieux, se contentera, comme préparateur, de ce bravePeau-Rouge, cet honnête Kloum, que je ne crois capable d’aucunmauvais dessein.

Lord Burydan voulut protester :

– C’est indigne ! s’écria-t-il, dequel droit ?…

Mais déjà deux des bandits à longue barbel’avaient emmené en dehors du laboratoire.

– Cela dit, continua imperturbablementl’homme au masque en tirant de dessous sa pelisse un portefeuilleoù il prit une liasse de bank-notes, voici, comme premier acomptesur ce qui vous a été promis, une somme de cent mille dollars.

– Je n’en veux pas ! s’écria lenaturaliste avec colère ; je n’ai, en vous livrant mesdécouvertes, cédé qu’à la violence, je n’ai rien de commun avecvous, vous êtes des coquins, un peu plus riches seulement, un peuplus hardis que d’autres ! Gardez votre argent…

– Je laisse là les bank-notes. Vous aveztrop de bon sens pour ne pas vous décider à les garder, après yavoir un peu réfléchi.

– Jamais !

– À votre aise. J’ai encore décidé ceci,d’accord avec mes collègues (les deux autres Lords de la Main Rouges’inclinèrent) : vous renoncerez désormais aux questions demétéorologie agricole.

M. Bondonnat eut un geste deprotestation.

– C’est comme cela. Nous allons donner unautre but à vos efforts. Vous allez étudier les moyens de détruirerapidement des navires de fort tonnage ; tâchez de trouverquelque chose de mieux que les banales torpilles.

– Vous voulez donc faire de moi uncomplice de vos pirateries ? s’écria le vieux savant avecindignation ; jamais, vous m’entendez bien, jamais je nemettrai mon savoir au service d’un pareil banditisme !…. Jesuis votre prisonnier, faites de moi ce que vous voudrez, ma vieest entre vos mains, mais je ne tenterai pas la moindreexpérience !

– Vous réfléchirez, reprit le Lord de laMain Rouge avec un calme effrayant ; seulement, si d’ici troisjours vous ne nous donnez pas une réponse favorable, votre chiensera abattu ; et si, au bout de huit jours, vous n’êtes pasencore décidé, c’est à Mlle Frédérique Bondonnat età Mlle Andrée de Maubreuil que nous nous enprendrons.

Le vieillard était devenu blême ; ilbaissait la tête, accablé. Mais tout à coup sa physionomies’éclaira d’un demi-sourire.

– C’est bien, fit-il, je me soumets, jesuis le moins fort, je ferai ce que vous exigez de moi. Demain, jecommencerai à étudier la question…

Les trois Lords de la Main Rouge seregardèrent avec un certain étonnement : ils avaient attendu,de la part du vénérable savant, une plus longue résistance.

– Surtout, reprit l’un d’eux, celui quiportait des lunettes d’or ; n’essayez pas de nous tromper,monsieur Bondonnat ; vous avez affaire, sachez-le bien, à dessavants qui sont, dans leur spécialité, aussi forts que vous.

– Messieurs, fit le naturaliste avec unebonne grâce parfaite, vous me verrez à l’œuvre.

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