Paris et Londres en 1793 – Le Marquis de Saint-Évremont

Chapitre 19Une consultation.

Accablé de fatigue et d’inquiétude,M. Lorry, toujours à son poste, avait fini par s’endormir. Laclarté du jour qui brillait dans la chambre, où il faisait nuitlorsqu’il avait été surpris par le sommeil, le réveillabrusquement ; c’était le dixième matin de sa cruelleanxiété.

Il se frotta les paupières pour se réveillertout à fait, s’avança jusqu’à la porte, jeta les yeux dans lachambre du malade et s’imagina qu’il rêvait ; non-seulementles outils du cordonnier, son petit banc, son ouvrage, étaientrestés dans le coin où ils avaient été mis la veille, mais ledocteur, assis auprès de la fenêtre, lisait d’un air attentif. Ilétait en robe de chambre, et son visage, bien que très-pâle, étaitcalme et intelligent.

M. Lorry fut pris de vertige ; ilétait certain de ne pas dormir, et commençait à croire que tout cequ’il avait souffert depuis dix jours était un affreux cauchemar.Le père de Lucie n’était-il pas là, sous ses yeux, dans le costumequ’il portait chaque matin, avec son aspect ordinaire et sonoccupation habituelle ? Apercevait-on dans la chambre lemoindre signe de cet acte de démence, dont il conservait pourtantune impression si vive ?

Mais la réponse se présentaitd’elle-même : si l’inquiétude qu’il avait éprouvée n’avait paseu de motif réel, si tout ce qu’il avait cru voir n’avait été qu’unrêve, comment se ferait-il que lui, Jarvis Lorry, de la banqueTellsone, fût précisément là ? Comment serait-il venu dormir,tout habillé, sur un sofa, dans le cabinet deM. Manette ? Comment enfin se poserait-il ces questionsau seuil de cette chambre, surtout à pareille heure ?

Quelques minutes après, la gouvernante luiparlait à l’oreille ; et si le gentleman avait conservé lemoindre doute, les paroles de miss Pross auraient achevé de leconvaincre ; mais il avait recouvré son entière présenced’esprit et se rappelait à merveille tout ce qui était arrivé.Après avoir pensé au meilleur parti qui lui restait à prendre,M. Lorry et la vieille fille convinrent de laisserM. Manette à sa lecture, jusqu’à l’heure où il déjeunaithabituellement, et de venir se mettre à table avec lui, comme sirien ne s’était passé.

Miss Pross, entièrement soumise à ce quepouvait dire M. Lorry, observa rigoureusement ce qui avait étéconvenu, et le gentleman ayant eu assez de loisir pour se livreraux soins méthodiques de sa toilette quotidienne, se présenta aumoment du déjeuner avec le linge blanc et le bas immaculé et bientendu qu’on lui voyait toujours. Quant au docteur, averti avec laformule d’usage que le déjeuner était prêt, il se rendit à la salleà manger d’un air qui ne trahissait ni hésitation ni surprise.

Autant qu’il était possible de le comprendre,sans franchir les limites qu’imposait la prudence, le docteur parutsupposer que le mariage de sa fille avait eu lieu la veille. Uneallusion détournée, faite à dessein par le gentleman, relativementau jour de la semaine et au quantième du mois où l’on était alorsfit réfléchir M. Manette et lui causa un malaise évident.Toutefois il était si bien, à tous égards, en possession delui-même, que M. Lorry se décida à chercher auprès de lui lesconseils qu’il désirait depuis longtemps.

C’est pourquoi, lorsque, les tasses ayant étéenlevées, le docteur se trouva seul avec le gentleman, celui-ciprit la parole et d’une voix affectueuse :

« Mon cher Manette, lui dit-il, j’ai leplus vif plaisir d’avoir votre opinion tout à fait confidentielle,au sujet d’un cas très-curieux qui m’intéresse au dernierdegré ; quand je dis très-curieux, je parle pour moi ; ilest fort possible qu’avec la science que vous avez en pareillematière, vous en jugiez différemment. »

Le docteur jeta un coup d’œil rapide sur sesmains que le travail avait noircies, se troubla d’une façonévidente, et prêta une oreille attentive.

« Cher Manette, continua M. Lorry entouchant le bras du docteur, le cas dont je vous entretiens estcelui d’un homme qui m’inspire l’attachement le plus sincère ;accordez-moi, je vous en prie, toute l’attention dont vous êtessusceptible, et donnez-moi un conseil ; je vous le demande paramour pour cet ami, et surtout par amour pour sa fille, vousm’entendez, cher Manette, pour sa fille.

– Si je vous comprends bien, dit ledocteur à demi-voix, c’est une secousse morale…

– Précisément.

– Veuillez être explicite, reprit ledocteur ; n’épargnez aucun détail. »

Le gentleman vit qu’ils se comprenaientmutuellement et continua.

« Il s’agit, en effet, mon cher Manette,d’une secousse morale déjà ancienne, mais à la fois violente etprolongée, qui ébranla jusque dans leur base la plus profonde lesaffections, les sentiments, le… le… l’esprit lui-même, pour meservir du terme que vous employez quelquefois. Cette secousse futeffroyable ; elle terrassa pour ainsi dire mon malheureux amipendant un certain laps de temps. J’en ignore la durée ; c’estpar lui seul qu’on aurait pu la connaître, et son état ne luipermettait pas de s’en rendre compte. Il ne saurait pas diredavantage par quels degrés insensibles il recouvra ses forcesabattues ; je l’ai entendu, lui-même, le déclarer en publicd’une manière que je n’oublierai jamais. Bref, il a triomphé decette terrible secousse, et l’a fait assez complètement pour êtreaujourd’hui un homme de haute intelligence, capable d’une grandeconcentration d’esprit, d’efforts soutenus tant au moral qu’auphysique, et dont s’augmente tous les jours la somme deconnaissances qu’il possédait jadis. Mais par malheur, nous avonseu – M. Lorry fit une pause et soupira profondément – unelégère rechute, ajouta-t-il enfin.

– De longue durée ? demanda ledocteur à voix basse.

– De neuf jours.

– Par quel symptôme s’est-ellemanifestée ? Je suppose (il regarda ses mains) que le maladeaura repris certaine occupation étroitement liée à cette secoussemorale ?

– Justement.

– Avez-vous, poursuivit le docteur avecfermeté, bien que toujours à voix basse, avez-vous eu l’occasion dele voir dans l’origine se livrer au travail dont vousparlez ?

– Cela m’est arrivé une fois.

– A-t-il ressemblé, dans cette dernièrerechute, sous divers rapports, à ce qu’il était jadis ?

– Sous tous les rapports.

– Vous parliez de sa fille :sait-elle qu’il a eu cette rechute ?

– Non le secret lui en a été gardé ;et j’espère qu’elle l’ignorera toujours ; ce léger accidentn’est connu que de moi seul et d’une personne à qui l’on peut sefier également. »

M. Manette saisit la main dugentleman : « Que de bonté, murmura-t-il, qued’attentions et de délicatesse ! »

Le gentleman à son tour pressa la main du pèrede Lucie, et il y eut un moment de silence.

« Cher docteur, reprit enfin le banquierde sa voix la plus discrète et la plus affectueuse, je suis toutsimplement un homme d’affaires, incapable, vous le savez, d’entreren lice avec de pareilles difficultés ; je n’ai pour entriompher ni le savoir ni l’intelligence nécessaires ; j’aibesoin d’avoir un guide, et je ne connais personne qui m’inspire àcet égard autant de confiance que vous. Répondez à mesquestions : d’où est venue cette rechute ? Faut-ilcraindre pour l’avenir ? Peut-on empêcher qu’il y en aitd’autres ? En cas de malheur quel traitement pourrions-noussuivre ? Personne n’a jamais eu plus de désir d’être utile àun ami, que je ne l’éprouve pour celui dont je vous parle ;mais j’en ignore le moyen. Si votre sagacité et votre expérience mevenaient en aide je pourrais énormément ; tandis qu’abandonnéà moi-même que voulez-vous que je fasse ? Donnez-moi donc vosconseils, afin que je puisse être utile à mon ami. »

Le docteur, dont l’attitude annonçait laréflexion, resta quelque temps sans répondre.

« Il est probable, dit-il enfin, rompantle silence avec effort, que cette rechute dont vous parlez étaitprévue par votre ami.

– La craignait-il ? demanda lebanquier.

– Énormément, dit M. Manette avec unfrisson involontaire ; vous ne pouvez pas savoir de quel poidscette appréhension pèse sur l’esprit ; et combien il estdifficile, pour ne pas dire impossible, de dire un mot du souci quivous accable.

– Serait-ce pour mon ami un soulagementréel si, faisant un effort sur lui-même, il en parlait àquelqu’un ?

– Je l’imagine ; mais, comme je vousle disais tout à l’heure, cela serait d’une grandedifficulté ; et même, en certain cas, tout à faitimpossible.

– Quelle est, d’après vous, la cause decette nouvelle attaque ? demanda M. Lorry en posant lamain sur le bras du docteur.

– Je crois, répondit M. Manette, quedivers incidents ont réveillé chez votre ami tout un ordre d’idéeset de souvenirs qui furent la source du mal. Des pensées, desimages poignantes, lui auront été rappelées d’une manière tropvive. Il est probable que depuis longtemps il redoutait cettecrise, sachant bien quelle association d’idées ferait naître chezlui un fait… une circonstance particulière. Il a essayé vainementd’y habituer son esprit ; l’effort que cette préparationexigeait de sa part a peut-être rouvert toutes ses blessures.

– Pensez-vous qu’il ait conscience de cequi s’est passé pendant cette dernière crise ? » demandale gentleman avec hésitation.

Le docteur regarda autour de lui d’un airdésolé, secoua la tête, et répondit à voix basse :

« Nullement.

– Et que devons-nous attendre ?insinua M. Lorry.

– Pour ce qui est de l’avenir, répliquaM. Manette, recouvrant sa fermeté, je l’envisage avecconfiance, puisque dans sa miséricorde le Seigneur a permis quecette crise ne durât pas plus longtemps, vous pouvez espérer. Votreami a succombé sous la douleur que ravivaient lescirconstances ; il n’a pu résister à la pression desfaits ; le nuage a crevé sur sa tête ; mais puisqu’il aguéri si promptement, j’espère qu’il n’a plus rien à craindre.

– C’est une grande consolation ; etj’en rends grâces à Dieu, s’écria M. Lorry.

– Oui, rendons grâces à Dieu, répétaM. Manette en s’inclinant avec respect.

– Il y a encore deux autres points que jevoudrais éclaircir, poursuivit le gentleman, me permettez-vousde ?…

– Vous ne sauriez rendre un plus grandservice à votre ami, interrompit le docteur en lui tendant lamain.

– Je continue donc : l’hommeremarquable dont nous nous occupons est extrêmement laborieux, etapporte dans ses travaux une énergie peu commune ; sans cessepréoccupé d’accroître ses lumières, il étudie constamment, fait desrecherches nombreuses, poursuit diverses expériences ; en unmot, il a toujours l’esprit tendu vers un problème quelconque. N’ya-t-il pas un danger dans cet excès de travail ?

– Je ne le pense pas ; la nature deson esprit exige peut-être qu’il soit toujours occupé. Ce besoinimpérieux, qui lui est naturel, s’est singulièrement accru de semisères ; moins ses facultés seront absorbées par l’étude,plus vous aurez à craindre qu’elles ne se repaissent d’idéesmalsaines et qu’elles ne s’égarent dans une fausse direction. Votreami a pu en faire la remarque et en avoir la preuve.

– Vous croyez que cette contentiond’esprit ne lui est pas défavorable ?

– J’en ai la certitude.

– Cependant, mon cher Manette, si letravail venait à excéder ses forces ?

– Je doute que cela soit facile, mon cherLorry. Tout ce qu’il y avait de puissant chez cet homme a étéviolemment refoulé d’un côté, il faut à cela un contre-poids.

– Veuillez m’excuser, cher docteur, jesuis, vous le savez, éminemment pratique, et doué de la persistanceque l’on gagne dans les affaires. Supposons, je vous prie, que letravail ait excédé ses forces, le désordre qui en résulterait semanifesterait-il par un nouveau retour de l’anciennemaladie ?

– Je ne le pense pas, ditM. Manette, d’un air convaincu ; il n’y a qu’une seulechose, un seul courant d’idées qui puisse produire le résultat enquestion ; et je crois pouvoir affirmer que désormais ilfaudrait faire vibrer cette corde avec une terrible violence pourque le mal se renouvelât. Après ce qui est arrivé je n’entrevoisrien d’assez fort pour amener un pareil choc ; oui, tout cequi en aurait eu le pouvoir est maintenant épuisé. »

M. Manette parlait avec la défiance d’unhomme qui sait combien l’intelligence humaine est fragile, etcependant avec la fermeté de celui, qui, au milieu des épreuves, agagné la certitude qu’il peut avoir foi en lui-même. Iln’appartenait pas à M. Lorry de diminuer la confiance dudocteur ; il manifesta, au contraire, plus de satisfactionqu’il n’en éprouvait réellement et se mit en mesure d’aborder lesecond point dont il avait à entretenir M. Manette. La choseétait embarrassante ; jamais il ne l’avait mieuxcompris ; mais, se rappelant une ancienne conversation qu’ilavait eue un certain dimanche avec miss Pross, se rappelant surtoutce qu’il avait vu pendant ces derniers jours, il sentit qu’il étaitindispensable d’affronter la difficulté.

« La rechute de mon ami, dit-il entoussant pour s’éclaircir la voix, s’est donc manifestée, commevous l’avez dit tout à l’heure, par la reprise d’un ancien travailqui l’avait occupé jadis, et que j’appellerai… celui d’unforgeron ; oui d’un forgeron. Il avait autrefois, dirai-jepour rendre mon idée plus précise, l’habitude de travailler à unepetite forge ; et c’est à cette forge précisément qu’on l’aretrouvé il y a quelques jours, alors qu’on s’y attendait le moins.N’est-il pas fâcheux qu’il ait gardé auprès de lui ce souvenird’une époque désastreuse ? »

Le docteur se couvrit les yeux d’une main etbattit du pied avec une agitation fébrile.

« Mon ami a conservé cette petite forgedans un coin de son appartement, ne ferait-il pas mieux de s’enséparer ? » continua le gentleman, en jetant un regardinquiet sur le docteur.

Celui-ci conserva la même attitude et battitdu pied avec la même agitation.

« Il vous est difficile de vous prononcerà cet égard, dit M. Lorry ; je le comprends, la questionest délicate. Il me semble néanmoins… Le gentleman secoua la têteet n’acheva pas sa phrase.

– Si vous saviez, répondit le docteur ense tournant vers M. Lorry, après un silence pénible, combienil est difficile d’expliquer d’une manière satisfaisante le travailqui s’opère dans l’esprit de ce pauvre homme ! Il a soupiréjadis avec tant d’ardeur après cette occupation manuelle, il aéprouvé une joie si vive lorsqu’elle lui fut accordée ! Elle aété pour lui une si grande consolation, en substituant d’abordl’incertitude des doigts aux perplexités de l’esprit ; et plustard, quand il y devint expert, l’ingéniosité des mains à celle dela torture morale, qu’il n’a jamais pu se résoudre à s’en séparertout à fait. Aujourd’hui même, où il croit à une guérison complète,où il parle de lui avec une certaine confiance, l’idée qu’un jouril pourrait avoir besoin de ce travail manuel, et ne pas enretrouver les instruments sous sa main, lui cause une terreursubite, analogue à celle qui doit glacer le cœur d’un pauvre enfantperdu. »

Son visage altéré n’en donnait que trop lapreuve.

« Mais n’est-il pas permis de penser,reprit le gentleman… excusez-moi, je cherche à m’instruire, et j’yapporte la persistance d’un homme d’affaires, accoutumé à n’avoirde rapports qu’avec des objets purement matériels, des livressterling, des billets de banque, n’est-il pas permis de supposerque la conservation de l’instrument implique celle de l’idée ?Si la chose n’était plus sous les yeux, mon cher Manette, lacrainte, dont vous parliez tout à l’heure, ne s’évanouirait-ellepas en même temps ? Bref, n’est-ce pas entretenir unpressentiment fatal que de garder cette petiteforge ? »

Profond silence de part et d’autre.

« C’est un si vieux compagnon ! ditenfin le docteur d’une voix tremblante.

– Je m’en séparerais néanmoins, dit legentleman avec un signe affirmatif, et devenant d’autant plus fermeque le docteur se troublait davantage. Je voudrais, poursuivit-il,demander à mon ami d’en faire le sacrifice ; je n’attends pourcela qu’une parole de votre bouche. Cette forge lui estfatale ; j’en suis sûr ; allons, sanctionnez mon désir devotre autorité ; ordonnez-lui de s’en séparer, docteur ;je vous en conjure ; faites-le pour sa fille, mon cherManette. »

Singulière chose à voir, que la lutte qui selivrait dans son âme !

« En son nom, dit-il, vous pouvez fairece que vous voulez, j’y consens. Mais je demande qu’on n’enlève pascet objet en présence de votre ami ; profitez pour cela d’unmoment où il ne sera pas à Londres ; faites qu’une absence deplusieurs jours l’ait préparé à la perte de son vieuxcompagnon. »

M. Lorry s’empressa de souscrire à ce quilui était demandé ; puis il brisa la conversation, et proposaau docteur d’aller faire un tour à la campagne.

Les trois journées suivantes se passèrent àmerveille, M. Manette, parfaitement rétabli, n’avait plus qu’àpartir pour se rendre où l’attendait le jeune couple ; onl’avait prévenu du stratagème employé auprès de sa fille pourdissimuler son état ; il écrivit dans le même sens, en mêmetemps qu’il annonçait son départ, et Lucie n’eut pas le moindresoupçon de ce qui était arrivé.

Dans la nuit qui succéda au départ du docteur,M. Lorry, chargé d’un ciseau, d’une hache, d’une scie, d’unmaillet, et accompagné de miss Pross, qui portait la lumière, entradans la chambre de M. Manette. Après en avoir refermé la ported’un air mystérieux, le gentleman procéda à la mise en morceaux dupetit banc de cordonnier, tandis que miss Pross, dont l’airrébarbatif se trouvait de circonstance, tenait la chandelle commesi elle eut assisté à un meurtre. Lorsque le banc fut mis enpièces, on en brûla les débris dans la cheminée de la cuisine, puison se rendit au jardin, pour y faire l’autodafé des outils, dessouliers et du cuir.

L’horreur qu’inspire aux esprits honnêtes ladestruction et le mystère est si grande, qu’en accomplissant leuraction charitable, et en en faisant disparaître les traces,M. Lorry et miss Pross avaient les mêmes émotions, et presquele même air, que s’ils avaient commis un effroyable crime.

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