La Sieste
Pas un seul bruit d’insecte ou d’abeille enmaraude,
Tout dort sous les grands bois accablés desoleil
Où le feuillage épais tamise un jourpareil
Au velours sombre et doux des moussesd’émeraude.
Criblant le dôme obscur, Midi splendide yrôde
Et, sur mes cils mi-clos alanguis desommeil,
De mille éclairs furtifs forme un réseauvermeil
Qui s’allonge et se croise à travers l’ombrechaude.
Vers la gaze de feu que trament les rayons
Vole le frêle essaim des riches papillons
Qu’enivrent la lumière et le parfum dessèves ;
Alors mes doigts tremblants saisissent chaquefil,
Et dans les mailles d’or de ce filetsubtil,
Chasseur harmonieux, j’emprisonne mesrêves.