La Source
NYMPHIS AVG. SACRVM
L’autel gît sous la ronce et l’herbeenseveli ;
Et la source sans nom qui goutte à gouttetombe
D’un son plaintif emplit la solitairecombe.
C’est la Nymphe qui pleure un éterneloubli.
L’inutile miroir que ne ride aucun pli
À peine est effleuré par un vol de colombe
Et la lune, parfois, qui du ciel noirsurplombe,
Seule, y reflète encore un visage pâli.
De loin en loin, un pâtre errant s’ydésaltère.
Il boit, et sur la dalle antique du chemin
Verse un peu d’eau resté dans le creux de samain.
Il a fait, malgré lui, le gestehéréditaire,
Et ses yeux n’ont pas vu sur le cipperomain
Le vase libatoire auprès de la patère.