Marsyas
Les pins du bois natal que charmait tonhaleine
N’ont pas brûlé ta chair, ô malheureux !Tes os
Sont dissous, et ton sang s’écoule avec leseaux
Que les monts de Phrygie épanchent vers laplaine.
Le jaloux Citharède, orgueil du cielhellène,
De son plectre de fer a brisé tes roseaux
Qui, domptant les lions, enseignaient lesoiseaux ;
Il ne reste plus rien du chanteur deCélène.
Rien qu’un lambeau sanglant qui flotte autronc de l’if
Auquel on l’a lié pour l’écorcher toutvif.
Ô Dieu cruel ! Ô cris ! Voixlamentable et tendre !
Non, vous n’entendrez plus, sous un doigt tropsavant,
La flûte soupirer aux rives du Méandre …
Car la peau du Satyre est le jouet duvent.