Regilla
Passant, ce marbre couvre Annia Regilla
Du sang de Ganymède et d’Aphrodite née.
Le noble Hérode aima cette fille d’Énée.
Heureuse, jeune et belle, elle est morte.Plains-la.
Car l’Ombre dont le corps délicieux gîtlà,
Chez le prince infernal de l’île Fortunée
Compte les jours, les mois et la si longueannée
Depuis que loin des siens la Parquel’exila.
Hanté du souvenir de sa forme charmante,
L’Époux désespéré se lamente et tourmente
La pourpre sans sommeil du lit d’ivoire etd’or.
Il tarde. Il ne vient pas. Et l’âme del’Amante,
Anxieuse, espérant qu’il vienne, voleencor
Autour du sceptre noir que lèveRhadamanthe.