III
Et la foule grandit plus innombrableencor.
Et le sombre hypogée où s’alignent lescouches
Est vide. Du milieu déserté descartouches,
Les éperviers sacrés ont repris leuressor.
Bêtes, peuples et rois, ils vont. L’uræusd’or
S’enroule, étincelant, autour des frontsfarouches ;
Mais le bitume épais scelle les maigresbouches.
En tête, les grands dieux : Hor, Khnoum,Ptah, Neith, Hathor.
Puis tous ceux que conduit TothIbiocéphale,
Vêtus de la schenti, coiffés du pschent,ornés
Du lotus bleu. La pompe errante ettriomphale
Ondule dans l’horreur des temples ruinés,
Et la lune, éclatant au pavé froid dessalles,
Prolonge étrangement des ombrescolossales.