Les trophées

HORTORUM DEUS

I

Olim truncus eramficulnus.

HORACE.

À Paul Arène.

N’approche pas ! Va-t’en ! Passe aularge, Étranger !

Insidieux pillard, tu voudrais, j’imagine,

Dérober les raisins, l’olive oul’aubergine

Que le soleil mûrit à l’ombre duverger ?

J’y veille. À coups de serpe, autrefois, unberger

M’a taillé dans le tronc d’un dur figuierd’Égine ;

Ris du sculpteur, Passant, mais songe àl’origine

De Priape, et qu’il peut rudement sevenger.

Jadis, cher aux marins, sur un bec degalère

Je me dressais, vermeil, joyeux de lacolère

Écumante ou du rire éblouissant desflots ;

À présent, vil gardien de fruits et desalades,

Contre les maraudeurs je défends cetenclos…

Et je ne verrai plus les riantes Cyclades.

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