Blason céleste
J’ai vu parfois, ayant tout l’azur pourémail,
Les nuages d’argent et de pourpre et de cuivre,
À l’Occident où l’œil s’éblouit à les suivre,
Peindre d’un grand blason le céleste vitrail.Pour cimier, pour supports, l’héraldiquebétail,
Licorne, léopard, alérion ou guivre,
Monstres, géants captifs qu’un coup de vent délivre,
Exhaussent leur stature et cabrent leur poitrail.Certe, aux champs de l’espace, en ces combatsétranges
Que les noirs Séraphins livrèrent aux Archanges,
Cet écu fut gagné par un Baron du ciel ;Comme ceux qui jadis prirentConstantinople,
Il porte, en bon croisé, qu’il soit George ou Michel,
Le soleil, besant d’or, sur la mer de sinople.