Ariane
Au choc clair et vibrant des cymbalesd’airain,
Nue, allongée au dos d’un grand tigre, laReine
Regarde, avec l’Orgie immense qu’ilentraîne,
Iacchos s’avancer sur le sable marin.
Et le monstre royal, ployant son largerein,
Sous le poids adoré foule la blonde arène,
Et, frôlé par la main d’où pend l’erranterêne,
En rugissant d’amour mord les fleurs de sonfrein.
Laissant sa chevelure à son flanc qui secambre
Parmi les noirs raisins rouler ses grappesd’ambre,
L’Épouse n’entend pas le sourdrugissement ;
Et sa bouche éperdue, ivre enfind’ambroisie,
Oubliant ses longs cris vers l’infidèleamant,
Rit au baiser prochain du Dompteur del’Asie