Les trophées

Soleil couchant

Les ajoncs éclatants, parure du granit,
Dorent l’âpre sommet que le couchant allume ;
Au loin, brillante encor par sa barre d’écume,
La mer sans fin commence où la terre finit.

À mes pieds, c’est la nuit, le silence. Lenid
Se tait, l’homme est rentré sous le chaume qui fume ;
Seul, l’Angélus du soir, ébranlé dans la brume,
À la vaste rumeur de l’Océan s’unit.

Alors, comme du fond d’un abîme, destraînes,
Des landes, des ravins, montent des voix lointaines
De pâtres attardés ramenant le bétail.

L’horizon tout entier s’enveloppe dansl’ombre,
Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre,
Ferme les branches d’or de son rouge éventail.

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