À Sextius
Le ciel est clair. La barque a glissé sur lessables.
Les vergers sont fleuris. et le givreargentin
N’irise plus les prés au soleil du matin.
Les bœufs et le bouvier désertent lesétables.
Tout tenait. Mais la Mort et ses funèbresfables
Nous pressent, et, pour toi, seul le jour estcertain
Où les dés renversés en un libre festin
Ne t’assigneront plus la royauté destables.
La vie, ô Sextius, est brève. Hâtons-nous
De vivre. Déjà l’âge a rompu nos genoux.
Il n’est pas de printemps au froid pays desOmbres.
Viens donc. Les bois sont verts, et voici lasaison
D’immoler à Faunus, en ses retraitessombres,
Un bouc noir ou l’agnelle à la blanchetoison.