Pan
À travers les halliers, par les cheminssecrets
Qui se perdent au fond des vertes avenues,
Le Chèvre-pied, divin chasseur de Nymphes nues,
Se glisse, l’œil ardent, sous les hautes forêts.Il est doux d’écouter les soupirs, les bruitsfrais
Qui montent à midi des sources inconnues
Quand le Soleil, vainqueur étincelant des nues,
Dans la mouvante nuit darde l’or de ses traits.Une Nymphe s’égare et s’arrête. Elleécoute
Les larmes du matin qui pleuvent goutte à goutte
Sur la mousse. L’ivresse emplit son jeune cœur.Mais d’un seul bond, le Dieu du noir tailliss’élance,
La saisit, frappe l’air de son rire moqueur,
Disparaît… Et les bois retombent au silence.