Mer montante
Le soleil semble un phare à feux fixes etblancs.
Du Raz jusqu’à Penmarc’h la côte entièrefume,
Et seuls, contre le vent qui rebrousse leurplume,
À travers la tempête errent les goëlands.
L’une après l’autre, avec de furieuxélans,
Les lames glauques sous leur crinièred’écume,
Dans un tonnerre sourd s’éparpillant enbrume,
Empanachent au loin les récifsruisselants.
Et j’ai laissé courir le flot de mapensée,
Rêves, espoirs, regrets de force dépensée,
Sans qu’il en reste rien qu’un souveniramer.
L’Océan m’a parlé d’une voix fraternelle,
Car la même clameur que pousse encor lamer
Monte de l’homme aux Dieux, vainementéternelle.