Plus Ultra
L’homme a conquis la terre ardente deslions
Et celle des venins et celle des reptiles,
Et troublé l’Océan où cinglent lesnautiles
Du sillage doré des anciens galions.
Mais plus loin que la neige et que lestourbillons
Du Ström et que l’horreur des Spitzbergsinfertiles,
Le Pôle bat d’un flot tiède et libre desîles
Où nul marin n’a pu hisser ses pavillons.
Partons ! je briserai l’infranchissableglace,
Car dans mon corps hardi je porte une âmelasse
Du facile renom des conquérants de l’or.
J’irai. Je veux monter au dernierpromontoire,
Et qu’une mer, pour tous silencieuseencor,
Caresse mon orgueil d’un murmure degloire.