Médaille antique
L’Etna mûrit toujours la pourpre et l’or duvin
Dont l’Érigone antique enivra Théocrite ;
Mais celles dont la grâce en ses vers fut écrite,
Le poète aujourd’hui les chercherait en vain.Perdant la pureté de son profil divin,
Tour à tour Aréthuse esclave et favorite
A mêlé dans sa veine où le sang grec s’irrite
La fureur sarrasine à l’orgueil angevin.Le temps passe. Tout meurt. Le marbre mêmes’use.
Agrigente n’est plus qu’une ombre, et Syracuse
Dort sous le bleu linceul de son ciel indulgent ;Et seul le dur métal que l’amour fitdocile
Garde encore en sa fleur, aux médailles d’argent,
L’immortelle beauté des vierges de Sicile.