La Belle Viole
À Henry Cros
À vous troupe légère Qui d’ailepassagère Par le monde volez… JOACHIM DU BELLAY.
Accoudée au balcon d’où l’on voit lechemin Qui va des bords de Loire aux rives d’Italie, Sous un pâlerameau d’olive son front plie. La violette en fleur se fanerademain.
La viole que frôle encor sa frêle mainCharme sa solitude et sa mélancolie, Et son rêve s’envole à celuiqui l’oublie En foulant la poussière où gît l’orgueilRomain.
De celle qu’il nommait sa douceurAngevine, Sur la corde vibrante erre l’âme divine Quand l’angoissed’amour étreint son cœur troublé ;
Et sa voix livre aux vents qui l’emportentloin d’elle, Et le caresseront peut-être, l’infidèle, Cette chansonqu’il fit pour un vanneur de blé.