La Rue de Jérusalem – Les Habits Noirs – Tome III

Chapitre 16Exploits de Pistolet

 

En ce moment, comme si le hasard eût vouluéclairer la bataille, la nuée se déchira, laissant voir le disqueéclatant de la pleine lune.

Les deux troupes d’agents sortirent del’ombre ; maintenant que le bandit s’était arrêté, après avoirchoisi son poste de combat, elles marchaient toutes deux,silencieuses et noires.

Les agents étaient au moins douze contreun ; c’est l’ordinaire ; ils sont souvent les plusnombreux, quoique dans une proportion généralement moindre quecelle-ci.

Mais, je le répète ; il y a un fait quirétablit terriblement l’égalité de la lutte.

Le malfaiteur essaye de tuer. L’agent del’autorité fait effort pour ne pas tuer.

Lectrices aimables, ne vous fâchez pas contremoi ; je m’arrête, ajoutant seulement que les malheureux quitombent dans ces luttes, dont tout le bénéfice est à vous, laissentderrière eux des veuves et des orphelins.

J’irais jusqu’à vous permettre vos voleursbien-aimés s’ils étaient tous en Italie, où M. Scribe lesmettait si volontiers :

Voyez sur cette roche

Ce brave à l’œil fier et hardi,

Son mousquet est auprès de lui,

C’est son meilleur ami.

Vous fûtes formées par ces chants magnanimes,je ne vous blâme pas.

Mais qu’il vous semblerait beau et pareil auxdieux immortels, le pauvre sergent de ville qui paraîtrait à laporte au moment où le parquet de votre chambre à coucher crieraitsous les pieds éperonnés de Zampa !…

Le marchef, droit, immobile, campé comme unestatue antique, s’adossait au parapet sur lequel il avait déposél’enfant, et montrait en pleine lumière la robuste carrure de sontorse herculéen.

Il tenait à la main son coutelas et, libredésormais de son fardeau, il pliait les jarrets, prêt à bondir.

Les deux troupes d’agents achevant d’accomplirleurs manœuvres lentes, se rejoignirent et continuèrent de marchersur lui en formant le demi-cercle.

– Rendez-vous, Coyatier, mon garçon, ditM. Badoît, dont la voix était grave et ferme ; vous voyezbien que vous ne pouvez pas nous échapper.

– À moins de vous lancer à l’eau, ajoutaM. Mégaigne, comme s’il eût voulu lui suggérer unexpédient.

M. Mégaigne n’avait pas la réputationd’être aussi brave que le chevalier Bayard.

– Venez-y voir, méchants pékinsd’assommeurs ! répondit le marchef dont les dents grinçaient.On va vous servir, arrivez, à qui le tour !

Martineau et deux autres agents étaient un peuen avant de la ligne. Coyatier, se tournant brusquement, appuya sesdeux poignets au parapet et lança une double ruade.

Les deux agents tombèrent ; l’un d’euxavait eu la tête fracassée par le talon ferré du bandit.

Martineau s’était lancé sur lui ; maisCoyatier, prompt à la parade, lui donna de son coutelas dans lapoitrine et passa d’un seul élan au travers du cercle.

Il aurait pu fuir, si Chopand ne lui eûtdéchargé un coup de sa canne plombée sur le crâne.

Le bandit chancela et poussa un hurlement.

Il se retourna par l’instinct de vengeance quiprend la bête, et planta son front, comme un bélier, dans le creuxde l’estomac de Chopand, qui tomba foudroyé.

– Tiens ! tu as la vie dure, toi,Pierrot ! dit-il en reconnaissant Pistolet qui cherchait à leprendre aux jambes. Attrape et ne t’en vante jamais !

Il voulut le saisir aux cheveux, mais le gaminglissant comme un reptile, s’échappa en laissant quelques poilsjaunes entre ses doigts, et Coyatier, entouré de près, avait trop àfaire pour le suivre.

– Rendez-vous, Coyatier, dit encoreBadoît ; nous sommes tous armés, et dès qu’il y a du sangrépandu, nous avons le droit de faire usage de nos armes.

– Montrez-les donc vos outils, répondit lemarchef qui venait d’abattre deux agents à coups de couteau et quiétait ivre de sa force ; on va t’en répandre du sang, à seauxet à flots ! Ça va faire monter la Seine à l’échelle duPont-Royal !

– Ah ! faillis chiens, reprit-il enrâlant de rage, vous seriez vingt-quatre au lieu de douze, etquarante-huit aussi, et quatre-vingt-seize, que vous ne pourriezrien contre un homme ! Allume, Badoît, vieux bourgeois !as-tu fait la guerre en Afrique ?… Toi, Mégaigne de malheur,je vas te couper en deux, regarde voir !

Il avait reçu un coup de pointe de l’épée queMégaigne avait dans sa canne. Il lui porta une retroussis àéventrer un bœuf.

Mégaigne était un tireur. Il para et redoubla.Le marchef, touché, hurla.

En même temps, Badoît, qui n’avait pas encorefrappé, se jeta sur lui et le ceintura, comme disent leslutteurs.

– Tenez ferme, monsieur Badoît, cria Chopandqui se relevait. Nous l’avons !

Coyatier les savait toutes.

– Puisqu’on lutte à mains plates, luttons,dit-il.

Et donnant un violent temps de hanche, il fitbasculer Badoît dont les pieds souffletèrent ses amis à laronde.

Coyatier profita du mouvement de recul pourregagner son poste auprès du parapet.

Il avait mis cinq des assaillants complètementhors de combat. Il se croyait désormais sûr de la victoire.

– Un vrai d’Afrique vaut dix Bédouins,dit-il : vous êtes douze ; mais chaque Bédouin en vautbien quatre comme vous ! J’ai parlé : m’en faut six, aveccette chenille de Pistolet par-dessus le marché. Garez-vous bien,je vais foncer !

Le mouvement suivit de près la parole, maistrois ou quatre lames le frappèrent à la fois.

Il recula violemment comme il avait chargé, etson coude, rencontrant par hasard le paquet de soie, qui étaittoujours sur le parapet, le poussa en dehors.

Il y eut un cri faible.

– Un enfant ! dit Badoît stupéfait.C’était un enfant !

– Et qui m’a gêné, faut voir ! répliquale marchef en arrachant la canne à épée des mains de Mégaigne. Jel’avais embrassée, quoi !… mais vous n’êtes pas à la portée decomprendre des choses comme ça, vous, bassets… Comme quoi, j’avaisdix six : complet !

Il assomma Mégaigne d’un coup de manche, aprèslui avoir porté le coutelas à l’estomac, et s’appuyant de nouveaude deux mains au parapet, il donna deux ou trois ruades qui firentle cercle.

– En conséquence, dit-il, lançant un derniercoup qui abattit un homme, voilà pour le treizain. Vous finiriezpar m’avoir avec vos lames. Bonsoir, les voisins ! Je veuxvoir un peu ce qu’est devenue ma petiote. Les chiens enragés, çan’aime pas l’eau. Bien des choses chez vous : àl’avantage !

D’un saut il se mit debout sur leparapet ; puis, joignant les mains en avant, il piqua une têtedans la rivière.

Au moment où les agents, stupéfaits, restaientà s’entre-regarder, une voix grêle s’éleva, disant :

– À toi ! à moi ! on vagigoter ! Combat naval ! Descendez le long des deuxrives, monsieur Badoît, et les autres, sans vous commander. Àl’eau, j’en mangerais trois et demi comme lui. Vous allez voirquelque chose d’agréable… il m’a appelé grenouille ! c’estbon !

Une seconde forme humaine parut, debout sur leparapet, mais bien différente de l’athlétique prestance du bandit.C’était Clampin, dit Pistolet, qui ajouta :

– Pas peur ! tout l’été, j’en fais autantsur le canal, pour cinquante centimes, en faveur des Anglais etbadauds qui espèrent que je vais me noyer. Suivez les berges :on va vous rattraper l’objet perdu !… après ça, je merangerai.

Il piqua, lui aussi, une tête, mais non pointcomme le marchef, à la façon des profanes. Tournant le dos aufleuve, il ramena les coudes en avant et fit le saut périlleux enarrière comme un vrai phoque des bains à quatre sous qu’ilétait.

Ceux qui, parmi les spectateurs, restaientvalides ou à peu près se séparèrent en deux groupes, laissantM. Mégaigne à la garde des blessés.

Badoît prit en toute hâte la berge du faubourgSaint-Germain, et Chopand celle de la rive droite.

Entre ces deux berges, il y a une pointe, lalangue de terre qui soutient le pont et à laquelle s’amarrent lesbains Henri IV.

Sur cette pointe, en ce moment même, une autreaventure avait lieu, que nous raconterons tout à l’heure.

Chaque chose a son temps.

Suivons d’abord le marchef.

Au risque de passer, nous aussi, pour unflatteur de crime, nous dirons la vérité. La première préoccupationde Coyatier, qui se croyait bien sûr de n’être point poursuivi, aumoins par eau, fut de chercher la petite demoiselle.

Dans sa croyance, il existait je ne sais quelpacte naïf entre lui et l’enfant : il l’avait embrassée.

C’était un puissant nageur.

Il éleva la tête à deux pieds au-dessus del’eau pour examiner le cours de la Seine. Il vit à deux ou troiscents pas en avant de lui un objet blanc qui flottait.

– La soie a bouffé, se dit-il. Ça ne prend pasl’eau tout de suite, je vas la repêcher.

Mais au moment où il commençait à nager versl’objet blanc qui suivait le courant en obliquant vers la porte dela Cité, il entendit derrière lui le bruit d’un corps plongeantdans la rivière.

Un nageur ne se trompe jamais à cela.

Le bruit d’un homme qui se jette à l’eau n’estpas du tout le même que celui d’un homme qui tombe à l’eau.

L’un est net mais sourd, perçant la masseliquide comme un pieu ; l’autre est confus et à la foiséclatant : il éclabousse.

Le marchef regarda derrière lui et ne vitrien, parce que l’ombre du pont laissait tous les objets dans lenoir.

– Oh ! oh ! se dit-il, on a doncengagé des terre-neuve à la sûreté ! C’est piqué dans l’œilcette tête-là ! Ça n’a pas soulevé une chopine d’eau ! onva avoir à causer, c’est sûr. En tout cas, j’ai toujours bien letemps de mettre la fillette dans l’Île.

Il se retourna, mais l’objet blanc ne flottaitplus sur la rivière. Il eut le cœur serré et pensa :

– Je ne dirais pas ça tout haut, crainte desgouailleurs ; mais j’ai idée que cette enfant-là, c’était machance !

Un bruit de pas se fit entendre dansl’escalier descendant la berge, sous les bâtiments de laMonnaie ; Coyatier dressa l’oreille.

– Crébleu ! gronda-t-il, mauvaisenuit ! Ils vont me donner la chasse comme ça jusqu’aux filetsde Saint-Cloud, et quand le jour viendra, si je ne les égare pas,bloqué !

Il resta sans mouvement pour écouter. L’eauétait complètement silencieuse.

– Égarons-les ! conclut-il. Ça serarevenir de loin !

Et il plongea, se dirigeant vers les bateauxqui bordent la rive droite dans le voisinage des machines àdécharger du quai.

En cet endroit, le cours de la Seine étaitlibre alors. Il n’y avait ni écluse ni gare entre la Monnaie et lapointe de la Cité.

Le port s’étendait jusqu’à la hauteur de larue Guénégaud.

Quand le marchef, après avoir nagé entre deuxeaux, tant qu’il eut du souffle, remit sa bouche à la surface, ilse trouvait déjà tout près du dernier bateau qui enfonçait etcoulait presque sous une charge de pierres de taille.

C’était une de ces vilaines barques de rivièreobèses et ventrues qui donnent des nausées aux marins, mais quifont comme il faut leur métier de camions flottants.

Le bord dépassait à peine le niveau du fleuve,et au-dessus du bord, on ne voyait qu’une ligne blanche, toutecomposée de larges cubes de pierres de bille.

Le marchef leva la tête avec précaution enaspirant une lampée d’air.

Il regarda tout autour de lui.

Rien ne se montrait sur la Seine. Le long dela berge, trois hommes couraient.

– M. Badoît ! se dit Coyatier. Ilm’a tout de même sommé trois fois avant de taper. Ça fait de tempsen temps son état en conscience. Mais chacun pour soi, pasvrai ? S’ils restent là, sur le bord, à jouer des jambes, ilsne m’auront pas !

Il plongea de nouveau.

À l’endroit même où la disparition de sa têtelaissait un petit tourbillon, une autre tête parut dans leremous : une pauvre tête mièvre que vous n’auriez pasreconnue, tant l’aplatissement de ses cheveux jaunes ébourifféschangeait la physionomie de notre ami Clampin, dit Pistolet.

Il siffla doucement ; les agentss’arrêtèrent à ce bruit.

– Entrez voir dans le bateau à charbon,monsieur Badoît, dit-il, si vous pouvez. Vous serez aux premièresloges pour voir l’intermède comique…

– Stop ! s’interrompit-il. Ne bougezplus. Voilà la baleine qui va souffler.

L’eau eut, en effet, une ondulation à vingtpas de là, et la tête du marchef reparut au moment même où celle dePistolet se cachait de nouveau.

Le marchef était maintenant à l’ombre dusecond bateau, chargé de planches.

Il regarda, il écouta. Tout semblait désormaistranquille.

– Je n’aime pas ça ! fit-il entre sesdents. Doit y avoir une manigance.

Il plongea, et tout aussitôt, Clampin, semouchant avec ses doigts, comme font les plus parfaitsgentilshommes quand ils ont le caleçon de bain, dit entre haut etbas :

– Passez, monsieur Badoît, c’est l’instant,c’est le moment : la représentation va commencer !

Le troisième bateau en ligne, au quai,contenait du charbon de l’Yonne, arrimé en haute pyramide avec desaménagements intérieurs qui formaient voûte. On pouvait habiterlà-dedans.

Il n’y avait qu’une planche à traverser.M. Badoît et les deux agents passèrent.

– Stop ! fit encore Pistolet au moment oùils mettaient le pied sur le bateau.

Et le jeu de bascule, précédemment décrit, eutlieu : une tête sortit de l’eau, l’autre y rentra.

Quand le marchef reprit haleine, pour laquatrième fois, il était en face du bateau de charbon et les troisagents, accoudés sur le plat-bord, le regardaient.

Coyatier vit ces trois têtes et ne puts’empêcher de rire, car il était foncièrement fanfaron.

– Holà ! hé ! monsieur Badoît,dit-il, et les autres, vous n’êtes pas maladroits,savez-vous ? Vous voilà dans une bonne barque, bien à votreaise ; allez-vous la manœuvrer à la voile ou à la rame pourvenir me chercher ?

– Premier exercice ! prononça une voixtout auprès de son oreille. Attention, monsieur Badoît !

Le marchef se retourna en jurant uncrébleu sonore, mais il ne l’acheva pas ; sa têtedescendit sous l’eau qui s’agita longtemps, comme si ellerecouvrait une lutte.

Pistolet reparut le premier et fit la planche,disant :

– Explication du premier exercice : lemarchef pincé par le pied droit et tâchant de m’empoigner, au fond…mais cherche ! Il a dû boire un coup d’une chopine etdemie.

– Méfiance ! cria Badoît.

– Pas peur ! On a joué à cacher labaguette avec les poules d’eau de l’étang de Ville-d’Avray, et on agagné !… Bonsoir, monsieur Coyatier, pas mal et vous ?Qu’est-ce qu’il y avait donc dans votre paquet ?

Le marchef arrivait sur lui impétueusement.C’était un beau nageur. Chacun de ses élans gagnait deuxbrasses.

– Tiens ! tiens ! fit Pistolet quil’évita par une culbute à fleur d’eau, vous avez votre couteau dansles dents, marchef, ça doit gêner pour respirer. Moi, je n’ai rien…Second exercice. Eh ! là-bas, monsieur Badoît, regardezvoir !

Coyatier plongea pour l’éviter.

– Attention ! dit Pistolet qui coula àson tour.

Le second exercice fut long. Coyatier reparutessoufflé, vomissant des jurons entrecoupés.

– Explication du second exercice, dit le gamindont le souffle était paisible et net : le marchefcontre-pincé par le pied gauche. Pas content. A voulu m’étranglersous l’eau, mais minute ! A desserré les dents et lâché soncouteau que j’ai rattrapé au vol avant qu’il arrive au fond.Êtes-vous prêt pour la troisième et dernière passe, monsieurCoyatier, hé ?

– Je vais te déchirer en morceaux ! hurlale bandit.

– Tâche ! Attention, monsieur Badoît.

Pendant qu’il parlait encore, Coyatier,mettant la moitié de son torse hors de l’eau, tailla une coupefurieuse, et après deux élans qui furent de véritables bonds, samain tomba d’aplomb sur la tête du gamin.

Les trois agents ne purent retenir un cri deterreur. Pistolet et le marchef avaient disparu ensemble. Cettefois leur station sous l’eau fut si terriblement longue queM. Badoît commença à se déshabiller.

– Il l’a mangé ! dit-il.

Et certes, malgré les deux premières victoiresde Pistolet, ce n’était pas du marchef que M. Badoîts’inquiétait.

Au moment où il mettait le pied sur le bord dubateau pour plonger, le gamin reparut seul. Il secoua ses cheveuxcomme un caniche mouillé, sa voix s’étouffait un peu quand ildit :

– Explication du troisième exercice… Ah !diable, il faut souffler un peu.

Il nagea vers le bateau, dont il était séparémaintenant par une vingtaine de brasses, et reprit à moitiéchemin :

– Des fois, j’ai vu des pêcheurs, qui ont letruc, prendre des brochets de douze livres avec une ligne àgoujons. Ça dure longtemps, mais la bête finit par venir et ilsappellent ça : noyer le poisson. J’ai noyé le poisson, et jel’amène, attaché avec deux liards de ficelle.

Il éleva sa main jusqu’au bord du bateau etajouta :

– Prenez voir le bout de la ligne, monsieurBadoît.

Badoît obéit. Le gamin se hissa à bord et lesefforts réunis des trois agents parvinrent à embarquer une lourdemasse complètement inerte. C’était le marchef qui avait un bout deficelle attaché autour du cou.

– Maintenant, dit Pistolet, en me séchant, carje n’ai pas de rechange, je casserai une croûte avec plaisir chezle père Niquet, ouvert à la vertu jusqu’au lever du soleil.

On fit un brancard de planches pour le corpsdu marchef. Au moment où ses vainqueurs retendaient sur ce lit demisère, le bandit s’éveilla en un puissant éternuement.

– Où est la mouche ? demanda-t-il d’unevoix étouffée.

– Quant à ça, dit le gamin, en terre ferme,M. Coyatier est plus fort que moi. Tenez-le bien.

M. Badoît était déjà en train de lui lierles poignets.

– Viens ça ! reprit le bandit quin’essayait même pas de résister. Pas de rancune. Je suis bloqué,quoi ! ça peut arriver à tout le monde. As-tu des nouvelles demon paquet, hanneton ?

– Qu’y avait-il dans votre paquet, monsieurCoyatier ? demanda curieusement le gamin.

– Une fillette… Crébleu ! c’est drôle queça m’occupe. Si tu me la rattrapais, dis donc, petit, à maprochaine évasion je te paierais quelque chose de bon. J’ytiens.

Sans répondre, Pistolet fit la roue par-dessusle bord du bateau et se mit à tirer sa coupe dans le sens ducourant. Il allait aussi vite qu’un cheval au trot. En quelquessecondes, on le perdit de vue.

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