La Rue de Jérusalem – Les Habits Noirs – Tome III

Chapitre 9Menaces

 

Clampin, dit Pistolet, prononça ce discoursavec élégance, et d’un air bienveillant.

Comme apparence générale, il ne gagnait pas àavoir quitté son costume de gamin de Paris.

Son habit bourgeois, acheté parM. Badoît, à la Belle-Jardinière, le gênait aux entournures etportait déjà la marque des gymnastiques violentes auxquellesPistolet se livrait par état et par tempérament.

La redingote était décousue au deux coudes, lepantalon éraillé aux deux genoux et le chapeau contusionné avaitdéjà besoin d’une médication énergique.

Mais nous verrons que ces diversesdéfaillances de toilette n’étaient pas un mal pour le rôle quePistolet avait choisi.

Mme Soûlas restait tout étonnée à leregarder.

– Pourquoi vous êtes-vous introduit ici ?demanda-t-elle.

– C’est drôle, répliqua le gamin, vous ne meremettez pas du tout, et moi-même j’ai eu pas mal de peine à vousreconnaître. Vous avez joliment descendu la garde depuis trois ans,savez-vous ? Au temps où vous me donniez des restes de soupe,et elle était bonne, la soupe de MM. les inspecteurs, vousaviez encore des débris d’agrément, au physique. M. Badoît entenait pour vous, à l’œuf, dites donc, et le Chopand aussi, et mêmeM. Mégaigne, la laide bête ! Pour vous raviver lamémoire, je demeurais sur le même carré de M. Paul ; dansle trou au bois, et c’est là que je fis la fin de minet, un soir…Mou, mou, mou… Parbleu ! tenez, le fameux soir où vous eûtesl’idée de découcher. Pas d’affront ! ça ne me regarde pas. Et,ce soir-là, d’ailleurs, il y en eut tant et tant d’histoires etd’aventures à péripéties, qu’une de plus, une de moins… Où enétait-on ? ah ! que vous me demandiez le pourquoi de mongrimpement au haut de l’arbre ? Réponse : Pour monplaisir et mes affaires. Est-ce que vous êtes assez bien dansl’établissement pour m’avoir un coup à boire ? J’étrangle avectout ce que j’ai fait d’utile et d’important depuis ce matin.

Thérèse, qui s’était remise, luidit :

– Vous étiez avec M. Badoît, dans letemps ?

– Juste ! Et à cette époque-là, on seserait confessé à vous sans répugnance, c’est sûr. Mais il paraîtque vous avez été à gauche un petit peu. Pas d’affront ! Ça neme concerne pas. C’est boire que je voudrais.

« La minette est jolie comme un cœur,dites donc ! s’interrompit-il en jetant à Blondette un regardd’amateur. Est-ce que c’était elle, le petit paquet blanc que j’aicouru après, dans la rivière, jusqu’au pont de la Concorde, lesoir… Parbleu ! toujours le même soir que vous avez pris lapeine de découcher !

Thérèse répondit froidement ;

– Je ne sais pas ce que vous voulez dire. Jene suis pas ici chez moi, et je ne peux vous procurer à boire.

– On sucera une petite pierre, dit Pistoletavec résignation en mettant un caillou dans sa bouche. On a éprouvébien des privations plus cruelles au sein de l’Arabie Pétrée,chapitre de mes voyages hors frontières et douanes.

Il regarda tout à coup Mme Soûlas en faceet ajouta :

– Maman, vous avez plus de chagrin que demalice. Méfiez-vous quand vous allez toute seule par les champs.Cette affaire-là, c’est la bouteille au noir. Vous vous êtesmélangée là-dedans je ne sais ni comment ni pourquoi ; c’estpérilleux. Il y a un nid dans le pays, un nid d’animaux que je vousferais trembler et la chair de poule, si je vous murmurais leurvrai nom. Les deux qui viennent de filer par la porte ouverten’étaient pas ici pour des prunes… et quoique M. Badoît m’aitdéfendu de vous mettre au fait. Il y a des choses que vous savezd’ancien. Exemple : ce qu’on fit au frère de M. Paul dansla chambre n° 9, ce soir… Toujours le même soir, parbleu !

Thérèse eut un sourire triste.

– Je n’ai pas peur de mourir, dit-elle. Etpourquoi me tuerait-on ?

– That’s the question, comme ilsbaragouinaient pendant mon séjour en Angleterre, répondit Pistolet.Vous le savez mieux que personne : c’est des gaillards qu’ilfaut être fort et adroit pour deviner leur jeu, et moi j’ai idéeque M. Badoît a tort de se méfier de vous, ditesdonc ?

Thérèse fit un geste de fatigue. Pistolet, quila regardait toujours entre les deux yeux, continua, suivant àtravers son bavardage en apparence étourdi, le fil de son excursiondiplomatique.

– Vous avez quelque chose sur la conscience,ça ne fait pas de doute, maman, hé ! là-bas ?

Mme Soûlas ne put s’empêcher detressaillir.

– Mais ce quelque chose-là, continua le gamin,ne peut pas être contre M. Paul, que vous aimiez comme unfils, autrefois.

– Je suis dévouée à monsieur le baron, ditvivement Thérèse, autant et plus que M. Badoît.

– C’est mon idée, pensa tout haut Pistolet.Mais alors, qu’est-ce que la pauvre petiote a pu vousfaire ?

– Elle ! la chère enfant ! s’écriaThérèse.

– Stop ! interrompit le gamin.C’est de l’anglais appris dans mes voyages. Nous avons à causernous deux. Tant pis si M. Badoît n’est pas content !Attendez voir que je fasse ma ronde.

Il traversa le bosquet sans se presser et avecprécaution. Il gagna la porte de l’enclos dont il poussa le verrou.Après quoi, d’un seul bond, il s’accrocha d’une main au faîte dumur et s’éleva à la force des poignets.

Son pantalon neuf en dut souffrir. Il restaune minute entière à examiner soigneusement la campagne.

Thérèse suivait malgré elle, avec intérêt,toute cette mise en scène.

En revenant, le gamin la regarda du coin del’œil et se dit :

– Elle est piquée dans sa curiosité,l’ancienne, on va savoir.

Il s’assit sur l’herbe à une vingtaine de pasde Suavita endormie et fit signe à Thérèse d’approcher. Celle-ciobéit.

– Rapport à ce qu’il ne faut pas que lamignonne écoute, murmura-t-il, si quelquefois elle faisait semblantde dormir. Ça s’est vu. Mettez-vous là. Vous savez mieux que moi oùest M. Paul à cette heure. Comme il s’y trouve bien, il yreste, et ce n’est pas lui qui viendra nous déranger.Allons-y ! Le hic, le voici de but en blanc et sansbaragouiner : la fille aînée du général n’est plus unedemoiselle, hein ?

Thérèse frissonna si visiblement que Pistolets’arrêta.

– Ça vous fait quelque chose ?demanda-t-il naïvement.

– C’est une calomnie ! prononça Thérèseentre ses dents serrées.

– Non, répliqua le gamin d’un ton paisible. Leséducteur est un Habit-Noir, assassin, voleur et tout. J’en lève lamain !

Les bras de Thérèse tombèrent.

– Vous ne saviez pas ça ? repritPistolet. Moi, pas d’affront ! la chose ne me concerne pas.Seulement, ils croient que vous le savez, et c’est mauvais pourvous. Les bêtes venimeuses, dont je vous ai parlé, qui ont leur nidpar ici sont les Habits Noirs, les vrais, de l’île de Corse et duFera-t-il jour demain. Pas davantage.

Thérèse était toute blême.

Elle avait passé des années dans un milieu oùce nom sinistre faisait effet comme celui du choléra ou de lapeste.

– Pourquoi me dites-vous cela ?demanda-t-elle.

– Parce qu’ils sont venus ici… et qu’ils neviennent jamais pour rien.

– Quoi ! s’écria Thérèse, ces deux hommesque j’ai vus s’enfuir ?…

– C’est pas des gros, déclara sentencieusementle gamin, mais c’en est. Veillez sur vous et sur ceux que vousaimez.

– Ysole… commença la malheureuse femme.

– Ah ! fit le gamin, c’est donc celle-làqui vous tient le plus au cœur ?

Il l’interrompit pour ajouter :

– Moi, je ne sais rien de rien, hors ce quej’ai vu. C’est vrai que j’ai vu pas mal de choses déjà, parce queje me suis levé matin, ayant oublié de me coucher hier au soir. LesHabits Noirs sont diablement malins ; mais on n’est pas malorganisé de notre côté aussi, M. Badoît a une centained’hommes en campagne.

– Cent hommes ! répéta Thérèsestupéfaite.

– Une armée, quoi ! poursuivit le gaminen riant. Nous ne sommes pas de la police, vous savez. Moi, jetravaille pour l’honneur ; j’aime ça. Nous servons toutuniment la vengeance du frère de la victime, comme dans les drames.C’est un emploi honorable. Ça vous incommoderait-il que j’en allumeune pour tromper ma soif ?

Thérèse permit du geste, et Pistolet battit lebriquet après avoir bourré sa pipe.

– Ça me fit de la peine pour le matou,reprit-il en tirant les premières bouffées. J’ai bon cœur et mêmede la sensibilité, à l’état de nature ; mais les passions dela jeunesse ! Fallait aller à mes succès à Bobino ; vousn’avez pas connu Mèche ? Je comprends les fautes comme ça,qu’ont l’entraînement pour objet ; le calcul, jamais ! ildégrade. Voilà donc l’ordre et la marche, espérant que, si vouspouvez me communiquer des renseignements utiles, vous vous fendrez,en faveur de M. Paul ou le baron dont nous sommes à sasolde ; moi, par l’intermédiaire de M. Badoît et lesquatre-vingt-dix-neuf autres directement. M Badoît m’ayantembauché, je suis parti avec lui en rotonde de diligence pourAlençon, où il m’a dit : Je reste ici, étant connu des HabitsNoirs, pour la plupart, en ma qualité d’ancien agent, car ilsflânent habituellement autour de la Préfecture, et il y en a mêmequi ne se gênent pas pour entrer à l’intérieur du monument, sousforme d’amis particuliers des principaux chefs.

« Toi, qu’il a ajouté, en me parlantfamilièrement par amitié, ils t’ignorent par le double motif que tun’étais pas encore célèbre, à l’époque, ailleurs qu’à Bobino, etque tu as passé le surplus de ton existence dans les voyages àLondres et autres contrées étrangères. Ce qui est vrai,maman : j’en ai vu du pays ! Et les différentes mœurs despopulations nomades !

« Alors, en conformité des ordres du mêmeM. Badoît, j’ai pris les devants par la patache de LaFerté-Macé, côte à côte avec un chrétien qui sentait le bagne àfaire pitié, chiquant, chinoisant jaspin, tatouage sur lesmains : des cœurs, des ancres, des poignards en bleu et desdevises : « Pas de chance à la maison ! »« Troubadour-Sans-Quartier, dit la Faveur-des-Belles. »« À bas Chamoiseau ! »

« Fidèle jusqu’au trépas. » etautres : que c’est une vraie bizarrerie de voir ces gens-là semarquer comme du linge, pour pas qu’on les perde dans lafoule !

« Il a montré son passeport aux gendarmesdevers Saint-Martin-des-Landes. Le gendarme n’y a vu que du feu,comme de juste. Mais moi, toisé ! Je connais la fabrique et larenommée de ces outils-là. N’empêche que je n’ai pas pu luidesserrer les dents, ce qui fait que je n’ai pas menti tout àl’heure en vous disant : Connais pas ! Mais, d’un autrecôté, son passeport était au nom de Louveau, et comme j’ai entendumentionner ce nom-là à la Grande-Bouteille…

– C’était un des deux hommes de tout àl’heure ? interrompit Thérèse.

– Oui, maman… Et l’autre, le jeuneM. Cocotte, n’étant pas pour jouer des mains, mène presquetoujours avec lui un gredin à tout faire.

« Or, le troubadour Sans-Quartier, dit laFaveur-des-Belles, me semblait gentil à surveiller : endescendant de voiture à La Ferté-Macé, je l’ai suivi de loin et ilm’a conduit tout droit au pot aux roses… Motus : c’est dessecrets : j’ai vu là de ces figures qui me suffisent poursavoir où mener ma barque.

« Mais les principes avant tout, pasvrai ? La première chose est d’inspecter le logis de l’hommequi paie. Y a toujours quelque bon renseignement à prendre à laPréfecture. C’est ici la Préfecture ; je m’y suis introduitpar escalade et j’ai revu mon troubadour ; ma tête travaille…Ah ! çà ! on dirait que la petiote veut s’éveiller,hé ?

Le sommeil de Suavita devenait inquiet. Ellese retourna vivement, ses mains s’agitèrent.

– Elle va parler, dit Pistolet.

Thérèse secoua la tête d’une façon tellementsignificative que le gamin s’écria :

– Muette ? Pauvre chou ! C’est unevraie petite demoiselle, ça se voit ; elle doit savoir écrire,au moins.

Thérèse toucha du doigt le centre de sonfront.

– Idiote aussi ! fit le gamin tout ému.Ma parole, je m’y intéresse, moi !

Il ajouta avec une sorte de gravité :

– Eh bien ! ça ne me déplaît pas auvis-à-vis de M. Paul, parce que çà explique radicalement commequoi il a pu ne pas la rendre à sa famille éplorée, sans manquer àl’honneur, si elle a le sifflet coupé et plus rien dans lacervelle, pas moyen de savoir son nom et son adresse ; çam’incommoderait de soupçonner M. Paul… Et vous aussi, maman…Je ne suis pas fâché d’estimer de fond en comble ceux pour qui jerisque mon cou. Chacun ses opinions, pas vrai ?

Il fit le geste de prendre dans son goussetvide une montre, objet de sa constante ambition, mais que jamais iln’avait pu conquérir. Il regarda sérieusement le creux de sa mainet dit :

– Arrêtée l’horloge ! je changerai mongenevois… Maman, voyez voir à la vôtre !

– Il est onze heures, répondit Thérèse aprèsavoir consulté sa montre.

– Je déjeunerai une autre fois, soupiraPistolet. Ce district n’offre pas au voyageur toutes les commoditésde la vie. Maman, ouvrez les deux oreilles ; je vous ai ditdes choses authentiques et des balivernes : les balivernes,c’est le détachement de cent hommes, quoique ça soit vrai, dans unsens, puisque nous sommes deux dont le premier en vaut bienquatre : c’est M. Badoît, mon patron, et dont le secondqu’est moi, formé au grand complet par mes voyages, remplaceavantageusement les quatre-vingt-seize autres. Les chosesauthentiques, c’est l’idée qu’on vous chauffe un bouillon, iciprès, et à M. le baron aussi. Il changea de ton pourajouter :

– Ramenez cette enfant-là à la maison, et quela maison soit bien fermée. Ce qu’ils veulent, je n’en sais rien,j’ai été mis trop tard dans l’affaire, je vais encore auhasard ; mais ils ont une opération en train, c’est sûr, etquand ils sont en campagne, vous savez cela comme moi, malheur àceux qui les gênent ! En plus qu’ils trouvent moyen de fairecoup double : le couteau pour l’un, la guillotine pourl’autre, si bien que Jacques est égorgé des fois, rien que pouramener Pierre en cour d’assises. Ah ! c’est organisé à lapapa ! et si je n’avais pas de l’ouvrage, ce matin, j’auraisflâné tout à l’entour de vous, pour vous garder d’abord, ensuitepour les voir venir… Mais voilà ! nous avons assembléed’actionnaires, au nid de la société, ici près, et pour peu qu’onne me casse pas les reins avant la fin de la séance, je donne bienma parole sacrée que, cette fois, je saurai quelquechose !

Il se leva, et secoua les cendres de sapipe.

Thérèse le regardait indécise. Cette craintevague et personnelle qui venait la frapper au milieu depréoccupations d’un genre si différent impressionnait son instinct,mais avait peine à s’asseoir dans son esprit.

Pistolet n’était pas né pour fairetrembler.

Dans sa bouche la menace la plus terriblesuait le comique.

Néanmoins, quand il lui tendit la main d’unair courtois et galant, Mme Soûlas donna la sienne etdemanda :

– Ai-je quelque chose à faire ?

– Vous avez, répondit le gamin, à trouverM. le baron et à lui dire que je suis désolé de ne pas avoireu l’honneur de le rencontrer. Je reviendrai à l’heure de sondîner, car il faut vivre. J’ai déjà mentionné les précautions àprendre pour la petiote. Vous avez, en outre, à toucher deux mots àvotre mademoiselle Ysole de ses longues courses en forêt ;elle ferait mieux de rester à la maison aujourd’hui et demain…Après ça, qui sait ? Elle nous en remontrerait peut-être,cette belle fille-là : elle doit en savoir long ! Etquant à vous, prenez un domestique pour vous reconduire au châteaude Champmas. Demain, je me chargerai moi-même de veiller sur vous.À vous revoir, maman. Vous ne me gardez pas rancune pour l’histoiredu minet ? Ah ! les passions de la jeunesse ! Mou,mou, mou ! Elles vont rire sans moi ce soir, à Bobino. Jedonnerais l’Odéon pour une chope de quatre sous et savoir où estMèche. À l’avantage !

Tout en parlant, il avait noué autour de sesreins un petit cholet à carreaux qu’il avait dans sa poche.

Il marcha en se dandinant vers le mur dujardin et passa pardessus en trois temps gymnastiques,admirablement détachés.

Thérèse, restée seule, éveilla Blondette quilui sourit et la suivit docilement vers la maison.

Elle embrassa l’enfant avec tendresse avant dela quitter pour retourner au château deM. de Champmas.

Au moment de sortir dans la campagne, Thérèseeut un frisson, mais elle se fit honte à elle-même de safrayeur.

Elle pensa :

– Ces enfants de Paris s’amusent de tout.C’est pure moquerie. Il a parlé au hasard. Comment saurait-il lesecret de ma fille ? Et pourtant ces deux hommes que j’ai vusfuir !… Il y a quelque chose, et je veux du moins avertirM. Paul, qui est notre dernière espérance. Le Parisien araison, je sais où le trouver.

Elle pressa le pas, suivant le sentier quientrait en forêt et descendait vers les sauvages couléesd’Andaine.

La route était déserte.

De gros nuages orageux mettaient le ciel endeuil.

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