La Rue de Jérusalem – Les Habits Noirs – Tome III

Chapitre 15Pistolet cherche

 

Nous savons que Clampin, dit Pistolet, enfantde Paris et par conséquent diplomate de naissance, voyageur autourdu monde, ancien zéphyr, etc., avait été engagé par M. Badoîtpour chercher les assassins de Jean Labre, frère du baron Pauld’Arcis, en concurrence avec la police ordinaire, dont tous lesefforts étaient restés vains.

Nous savons que ce même Pistolet était ami desdames, appartenait à la jeunesse dorée qui fréquente les troisièmesgaleries du théâtre Bobino et cédait à la passion du jeu jusqu’àrisquer des piles de sous au sort si dangereux du bouchon, qu’onappelle le godet à Bruxelles, la galoche enNormandie, la pigoche en Anjou, et la dru enBretagne.

Je suppose que, dans d’autres pays, on doit seservir encore d’autres noms.

C’était sa passion pour le jeu, jointe à lapeur de passer pour un homme de police, qui l’avait conduit à cefameux estaminet de L’Épi-Scié, situé derrière La Galiote, auboulevard du Temple. Ne pouvant avouer, près des dames, ni sonemploi officiel de mouche, chez M. Badoît, ni sa professionlibérale de tueur de chats, il s’était fait Habit-Noir inpartibus et bandit honoraire. Cette position n’est pas si rarequ’on le pense, et il y avait de bien bizarres orgueils ; maisétant donné le tact extraordinaire, l’expérience prématurée etl’œil pénétrant de notre héros, car Pistolet est notre héros, ileût été difficile que son passage dans ce pandémonium ne luirévélât pas quelque chose.

À l’estaminet de L’Épi-Scié, nous l’avonsmentionné ailleurs, se tenaient les basses assises de cetteténébreuse association que la justice ne put jamais atteindrequ’une fois et par son extrémité la plus infime.

La tourbe qui servait d’armée à l’état-majordes Frères de la Merci, réuni autour de l’Habit-Noir ouPère-à-tous, s’assemblait à l’estaminet de L’Épi-Scié, dont lasituation exceptionnelle, une porte sur la ville, une porte sur leschamps, se prêtait admirablement à de semblables réunions.

Pistolet avait rencontré là, entre autrescurieuses physionomies, le messager cul-de-jatte du Plat-d’Étain,connu sous le nom de Trois-Pattes, et qui devait mettre un terme àl’aventureuse carrière du bandit Lecoq, dit Toulonnais-l’Amitié,dans les bureaux de M. J.-B. Schwartz, banquier desprinces.

Trois-Pattes, dont nous n’avons pas à refaireici l’histoire, avait une influence considérable parmi les membresde l’association et Pistolet savait bien ce qu’il faisait naguère àla ferme de la Goret en jetant le nom de Trois-Pattes commegarantie.

Trois-Pattes, dont le vrai nom était AndréaMaynotti, usant d’un déguisement hardi, s’était glissé au milieumême des Habits Noirs pour assurer sa terrible vengeance. Ilpossédait la confiance du colonel Bozzo ; il avait inspiré uneromanesque affection à la petite-fille du Père-à-tous, la belle etinfortunée comtesse Corona.

Grâce à ses relations avec Trois-Pattes,Pistolet avait pu entrevoir plus d’une fois le vieux colonel et labelle comtesse.

Mais il est temps de mettre sous les yeux dulecteur les faits et gestes de Pistolet entre le moment où il avaitquitté M. Badoît à Alençon et l’heure où nous le retrouvâmesdans l’enclos de M. le baron d’Arcis.

Passant par-dessus le voyage en patache, dontnous avons dit un mot et qu’il avait fait en compagnie de Louveau,dit Troubadour, nous arriverons au Château-Neuf où l’avait conduit,quelques heures auparavant, la piste de ce même malfaiteur.

Il y avait autour de l’homme qui habitait leChâteau-Neuf deux sortes de mystères : un mystère de comédieet un mystère sérieux.

Le premier, dont il s’entourait en qualitéd’héritier prétendu d’un trône et de chef d’une conspiration, étaitfactice et tout théâtral ; le second, que l’arrivée de PaulLabre et de Mlle Ysole de Champmas dans le pays avait renduplus rigoureux, était de tout point nécessaire.

Le fils de saint Louis, en thèse générale,n’était pas de ceux qui peuvent se montrer impunément à leursanciennes connaissances. Il avait un passé délicat.

Par cette dernière raison surtout, la porte duChâteau-Neuf était strictement fermée à tous ceux qui n’avaientpoint le mot de passe.

Pistolet, ignorant ce que nous savons, etpréoccupé de choses totalement étrangères au métier actuel dumaître de céans, eut beau escalader les murailles et rôder, selonson habitude, il ne découvrit rien.

Il fut même trompé par l’apparence extérieurede cette maison murée, mais sourdement pleine d’activité et debruits.

Ce qui transpirait hors de ces murs c’était la« conspiration ».

Nous ne saurions trop répéter que le métier decette conspiration était de faire du bruit et de paraître. Elleétait purement et simplement un leurre.

La petite noblesse du pays, enrégimentée dansce complot voleur, travaillait sans le savoir au profit des HabitsNoirs.

Mais nulle contrée n’est assez sauvage pouréchapper complètement à l’œil de l’autorité. Nos lecteurs sedemanderont sans doute comment l’autorité pouvait rester aveugle enface de ces conciliabules notoires jusqu’à l’effronterie.

La réponse à cette question est nette etfacile : elle appartient à l’histoire même des différentsimposteurs qui jouèrent successivement ou ensemble ce rôle de filsde Louis XVI.

Les écrits laissés par Naundorff et MathurinBruneau, les documents publiés par le duc de Normandie ne laissentaucun doute sur le système adopté par le gouvernement deLouis-Philippe à leur égard. Il fut toujours et partout lemême.

Le gouvernement de Louis-Philippe favorisaitindistinctement et jusqu’à un certain point compatible avec laprudence d’État, tous les Louis XVII – parce que son principaladversaire était le parti légitimiste, et que l’existence d’un filsde Louis XVI une fois admise, le principe même de la loilégitimiste tombait en ruine.

Pistolet vit donc la conspiration et fut surle point de faire une marque à la porte de cette maison qui,évidemment, ne contenait pas ce qu’il cherchait.

Mais, avant de sortir du parc, il aperçut,dans une ombreuse allée, un vieillard au sourire doux qui semblaitavoir plus de cent ans.

Ce vieillard s’appuyait au bras d’une jeunefemme merveilleusement belle, en qui Pistolet reconnut la comtesseCorona.

Il se dit :

– Puisque voici les amis de mon amiTrois-Pattes, c’est là : je reviendrai.

Nous l’avons trouvé revenu après sa visite àla maison de Paul Labre.

Certes, cette visite l’avait rejeté bien loinde la comédie entrevue par lui au Château-Neuf. Aucun écho de laconspiration n’arrivait jusqu’à la demeure de Paul Labre, etpourtant, l’instinct détectif était si étrangementdéveloppé chez notre gamin qu’au premier indice rencontré sur saroute, il flaira la piste.

Voici quel fut cet indice :

En sortant du logis de Paul Labre, Pistolet,qui suivait la marge des champs, entendit dans un chemin creux unjeune gars qui pleurait et un homme qui le consolait,disant :

– Tu es bête ! à ta place, moi, j’auraisbientôt de quoi.

Le jeune gars était Vincent Goret, l’éclopé,chassé pour ses trente-cinq sous de casse.

L’homme était de Paris et Pistolet se souvintde l’avoir vu jouer la poule à l’estaminet de L’Épi-Scié.

C’était plus qu’il n’en fallait pour éveillerson attention.

Pistolet se coucha le long de la haie pourécouter mieux.

– C’est d’aller chez ta mère, reprenaitl’homme. Elle a de l’argent plus gros qu’elle. Tu demandes centfrancs du premier coup, pas vrai ?

– Cent francs ! répéta l’innocent,épouvanté à l’idée d’un pareil trésor.

– Deux cents si tu veux… et je te prêterai moncouteau pour si la vieille se rebiffe maladroitement.

L’éclopé s’éloigna de lui.

– Je n’ai point d’affaires avec vous,l’homme ! dit-il. Si ma m’man ne veut pas me donner mestrente-cinq sous, y a la rivière. Je n’ai point de bonheur à êtreen vie.

Et il partit, ses sabots à la main.

Presque aussitôt après et au moment où ilallait monter la route conduisant au Château-Neuf, Pistoletentendit des cris du côté du hameau des Nouettes.

C’étaient Cocotte et Piquepuce quiaccomplissaient la besogne commandée par Annibal.

– Venez, mes amis ! disaient-ils, venez,bons chrétiens ! Le fils de Mathurine Goret va faire unmalheur sur sa propre mère !

Et les paysans curieux de courir.

Pistolet ne fit ni une ni deux, il s’élança àla tête des paysans en criant :

– Villageois ! qui m’aime me suive !La morale avant tout !

Personne ne l’aimait ; mais chacun lesuivit parce qu’il prenait le chemin de tout le monde.

Dès le premier moment sa tournure et sonaspect avaient éveillé les soupçons de Piquepuce et de Cocotte quiavaient reconnu en lui un sans-gêne de Paris.

Le vicomte Annibal fut prévenu. Une fois jouéela farce du pauvre petit couteau que le gars avait tiré de sa pochecomme le noyé se retient à un brin d’herbe pour effrayer et arrêterla mégère, on aurait certainement fait un mauvais parti à Pistolets’il n’avait payé d’audace.

Heureusement pour lui, dans cette armée quiassiégeait le coffre-fort de la Goret, il y avait plusieursgénéraux, dont l’entente était loin d’être parfaite. Chacun d’euxpouvait avoir ses soldats.

Heureusement encore, le témoignage de Mèchevint à l’appui de ce nom de Trois-Pattes, lancé par notre gaminavec tant d’à-propos.

Après la bagarre, Pistolet, comme nous l’avonsvu, sortit derrière l’éclopé, faisant du zèle et se donnant àlui-même mission de conserver ce précieux otage.

Il attendit Mèche dans l’étable et luidit :

– Ça t’étonnerait-il que nous aurions, l’anprochain, un carrosse à nous deux et un cordon bleu dans unecuisine à nous ? Veille dur, dis-moi tout et file si tu voisdes gendarmes.

Il l’enleva en un temps de polka ; puis,la quittant brusquement, il exécuta une culbute et disparut pourcourir après le pauvre Vincent.

Il le rejoignit au détour du chemin et luidit, entrant résolument dans son nouveau rôle :

– Garçon, si tu retournes chez les Mathieu, tues perdu de bout en bout !

Le fils Goret le regarda avec défiance.

– Je vas payer ma casse et tout sera fini,répondit-il. C’est du bon monde, les Mathieu.

– Tout sera fini, jusqu’à demain que viendrontles gendarmes pour te prendre, poursuivit Pistolet.

L’innocent s’arrêta court.

– Je n’ai point d’affaires avec vous, l’homme…commença-t-il, selon sa coutume.

Mais les larmes lui vinrent aux yeux et ils’écria :

– Oh ! là là ! les gendarmes !y en a-t-il de quoi me mener jusqu’à l’échafaud, pour ce que j’aitiré l’eustache de ma pochette contre ma prop’mère ?

– On ne sait pas, répliqua Pistolet d’un airimportant. Le monde est méchant dans ce pays-ci. Moi, jem’intéresse à toi, bancroche. Il y a là-haut un brave monsieur quite prendra chez lui, si je veux, et qui te protégera contre lesgendarmes.

– Le monsieur du Château-Neuf ? demandal’éclopé.

– Juste. Un fameux monsieur.

– On dit qu’il est sorcier, et qu’il a jeté unsort à ma m’man.

Pistolet haussa les épaules.

– Aimes-tu mieux les gendarmes ?demanda-t-il.

C’est tout au plus si le fils Goret avaitenvie de faire un choix.

– Y a la rivière, gronda-t-il d’un air sombre.À vivre je ne suis point heureux.

– Bêta ! fit Pistolet qui croyait n’êtrepoint compris, tu n’as qu’à attendre un petit peu pour êtreriche !

Les yeux du gars étincelèrent.

– On m’a déjà dit ça, oui ! prononça-t-iltout bas. Et que toutes les filles me suivraient comme si j’avaisun charme ! Et que je boirais à même la bouteille au remèdecomme ma m’man. L’homme, si j’étais riche, je mangerais la soupe dumatin au soir, car j’ai faim toute la journée !

Ceci fut lancé avec une telle énergie quePistolet, nature littéraire, comme tous les sauvages de Paris, semit à rire et pensa :

– Cet animal-là gagnerait deux francs par jourà jouer les imbéciles à Bobino !

– En route ! ajouta-t-il, on va te fairevivre et te mettre à l’abri des gendarmes.

Il tourna brusquement le coude du chemin pourmonter vers le château.

Vincent le suivit la tête basse.

Tous deux entrèrent dans une brèche du mur enconstruction et s’engagèrent dans les fourrés du parc.

Pistolet marchait maintenant avec lenteur etprécaution ; il semblait laborieusement réfléchir.

– Vois-tu, dit-il en s’arrêtant à deux outrois portées de fusil du mur, je cherche la manière de m’enservir ; ça n’ira peut-être pas tout seul.

– C’est soif que j’ai, répondit l’innocent,retombé au fond de son apathie.

Pistolet tressaillit et lui planta sa main surla bouche en murmurant :

– Fais le mort !

Comme le gars étonné essayait une résistancemachinale, Pistolet, usant de son grand moyen, lui « passa lajambe » et l’étendit à terre sans bruit aucun.

– Fais le mort ! répéta-t-il avec unaccent de véritable menace, ou tu ne seras jamais riche ! Jene suis pas ici pour toi, ma vieille ; si tu me gênes, tantpis pour ta peau !

L’innocent n’avait garde de se révolter.

Il resta étendu dans l’herbe et ne bougeaplus. Pistolet s’éloigna de quelques pas et prêta l’oreille. Unbruit venait des massifs voisins.

– C’est tout de même taquinant de ne pas bienconnaître les localités, pensa le gamin qui hésitait. On ne voitpas le château d’ici et je ne sais pas à qui j’ai affaire.

Il se retourna vers l’éclopé qui le regardaitavec ses gros yeux étonnés, et son doigt levé lui ordonnaimpérieusement le silence. Puis il se coucha tout de son long,disant :

– On va tâcher de savoir !

Et il se prit à ramper dans l’herbe,clairsemée sous les arbres, avec une telle adresse que les Indiensde Cooper lui auraient certainement fait compliment, s’ilsl’avaient vu.

À mesure qu’il avançait, le bruit des voixdevenait plus distinct.

Il y avait là évidemment plusieurs personnesqui s’entretenaient. Le sens de leur conversation échappait encoreà notre gamin.

Le premier mot qu’il entendit fut le nom dePaul Labre.

Il s’arrêta tout ému.

À travers une autre machination qu’ilcommençait à entrevoir, mais dont il ne détaillait pas encore bienles rouages, il se trouvait tout à coup porté au centre même de sabesogne.

C’était pour Paul Labre qu’il était ici et ilne l’avait point oublié.

Il avança de nouveau, retenant sonsouffle.

Pendant qu’il rampait, le frôlement des herbesl’empêchait d’entendre, et il regrettait amèrement chaque motperdu.

Au bout d’une trentaine de pas, les branchesdu fourré s’éclaircirent, puis laissèrent pénétrer une largelueur.

Trente pas encore, il aperçut le blanc profildu Château-Neuf qui tranchait dans la verdure.

En même temps, son regard, fixé droit devantlui, distingua entre les feuilles plusieurs costumes sombres, parmilesquels se détachait le clair vêtement d’une femme.

Il fit un dernier effort, tourna un gros troncd’arbre et se trouva, caché qu’il était dans un buisson, en faced’une sorte d’assemblée, gravement assise autour d’une tablerustique qui supportait les restes d’un premier déjeuner.

Il y avait là quatre hommes, dont faisaitpartie le centenaire au paisible sourire, et la charmante personneque Pistolet avait déjà vue appuyée à son bras : le colonelBozzo et la comtesse Corona.

Ce ne fut point sur eux que s’arrêtèrent lesyeux du Parisien, mais bien sur celui qui parlait en ce moment.

Sa voix, facile à reconnaître, était celle quiavait prononcé le nom de Paul Labre.

Cet homme avait une belle taille un peu tropchargée d’embonpoint, un teint très blanc et une abondantechevelure bouclée, châtain foncé. Son profil aquilin rappelaitvaguement les portraits et médailles des princes de la maison deBourbon.

Il parlait avec lenteur et affectait dans sapose une sorte de majesté. Il semblait se défendre contre uneaccusation.

Voici ce qu’il disait au moment où Pistoletput prêter l’oreille à ses paroles :

– Dans l’affaire du général de Champmas,j’agissais pour l’association et avec l’agrément del’association ; dans l’affaire présente, et grâce à moi,l’association va doubler d’un seul coup son capital. Mes mesuressont prises : je suis prêt à les soumettre au conseil.

– Va promener dans les parterres, Fanchette,ma mignonne chérie, dit tendrement le vieillard.

Il attira vers ses lèvres desséchées le frontcharmant de la comtesse Corona, qui s’éloigna d’un pas nonchalantet gracieux.

Quand elle fut partie, un des assistants, quePistolet reconnut pour être le fameux M. Lecoq de La Perrière,prit la parole et dit sèchement :

– Mon beau Nicolas, on t’avait mis entre lesmains un joli coup de commerce. Papa et moi, nous venons deparcourir les titres de propriété ; c’est superbe. Mais tun’es pas de force, mon bonhomme. Ton passé te bat dans les jambes.On a vu M. Badoît hier à Alençon, ce matin à La Ferté-Macé.M. Badoît ne peut pas être seul. En outre,Mlle de Champmas et Paul Labre se rencontreront bienquelque jour, hé ! bonhomme ?

On doit penser si Pistolet était toutoreilles.

Le beau Nicolas répondit avec un majestueuxdédain :

– Vous oubliez deux pierres d’achoppement surma route, mon maître : le général et la femme Thérèse Soûlas.Si vous êtes habile, je ne suis pas manchot. J’espère queMlle de Champmas et Paul Labre se seront rencontrés cematin.

– Oh ! oh ! fit le vieillard enprenant une pose plus attentive. Écoute, l’Amitié, avant dejuger ; c’est un garçon qui a de l’économie et de lacapacité.

– Procédons par ordre, reprit le fils de saintLouis : pour l’affaire présente, la combinaison est mûre. J’aice qu’il faut pour payer la loi, dès que Mathurine Goretsera morte.

– Très bien, approuva paternellement le vieux.Nous savons cela.

– Pour l’affaire Labre, poursuivit le royaljeune homme, c’est plus compliqué, et maître Lecoq pourra voirqu’on s’entend jusqu’à un certain point à balancer uneopération…

Il fut interrompu par l’écho lointain d’uncoup de feu.

– Est-ce déjà le tonnerre ? fit lecolonel qui jeta un regard craintif vers le ciel chargé de lourdesnuées. Je n’aime pas l’orage, il m’agite.

– On a tiré vers les coulées du Foux, ditLecoq en s’orientant.

Le fils de saint Louis resta impassible.

– C’est bien cela, murmura-t-il avec uneintention marquée : vers les coulées du Foux.

Puis il ajouta de sa voix lente et froide qui,cette fois, mit un frisson dans les veines de Pistolet :

– Ne vous occupez plus de M. Paul Labre.Il ne vivra pas vieux. Sa note vient d’être acquittée !

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