Le Grand Chef des Aucas – Tome II

Chapitre 45CÉSAR.

Un mois environ après les événements que nous avons rapportés,dans l’hacienda de la Paloma, deux hommes assis côte àcôte au fond d’un bosquet de nopals, causaient vivement entre eux,tout en admirant un magnifique lever de soleil.

Ces deux hommes étaient Valentin Guillois et le comte dePrébois-Crancé.

Les Français assistaient, avec une espèce de recueillementmélancolique, au réveil de la nature ; le ciel était sansnuage, une légère brise embaumée de mille senteurs frémissaitdoucement à travers les nénuphars aux fleurs jaunes qui bordaientles rives d’un grand lac, sur lequel voguaient nonchalammentd’innombrables troupes de gracieux cygnes à tête noire ; lesfeux du soleil levant commençaient à dorer la cime des grandsarbres, et les oiseaux de toutes sortes, cachés sous la feuillée,saluaient de leurs chants harmonieux la naissance du jour.

Le comte de Prébois-Crancé, inquiet du silence obstiné quegardait Valentin, prit enfin la parole :

– Lorsqu’en me réveillant il y a une heure, fit-il, tu m’asentraîné ici, afin, m’as tu dit, de causer à notre aise, je t’aisuivi sans observation ; voici vingt minutes que nous sommesassis sous ce bosquet, et tu ne t’es pas décidé à t’expliquer, tonsilence m’inquiète, frère, je ne sais à quoi l’attribuer ;aurais-tu donc une nouvelle fâcheuse à m’annoncer ?

Valentin releva brusquement la tête.

– Pardonne-moi, Louis, répondit-il, je n’ai aucune nouvellefâcheuse à t’annoncer, mais l’heure d’une suprême explication entrenous a sonné.

– Que veux-tu dire ?

– Tu vas me comprendre. Lorsque, il y a un an, dans tonhôtel des Champs-Élysées, réduit au désespoir et résolu à teréfugier dans la mort, tu me fis appeler, je m’engageai, si tuvoulais vivre, à te rendre ce que tu avais perdu, non par la faute,mais à cause de ton inexpérience ; tu as eu foi en moi :sans hésiter tu as abandonné la France, tu as dit pour toujoursadieu à la vie de gentilhomme, et tu m’as résolument accompagné enAmérique ; maintenant c’est à moi à accomplir à mon tour lespromesses que je t’ai faites.

– Valentin !

– Écoute-moi, tu aimes doña Rosario, je suis certain que deson côté elle éprouve pour toi un amour vrai et profond ; lesservices que nous avons rendus à son père nous autorisentaujourd’hui à tenter auprès de lui une démarche qu’il attend, j’ensuis convaincu, et dont le résultat doit enfin te rendre heureuxpour toujours. Cette démarche, que je ne voulais pas risquer sanst’en avoir parlé d’abord, je vais ce matin la faire et m’expliquerfranchement avec don Tadeo.

Un sourire triste plissa les lèvres du jeune homme, il laissatomber sans répondre la tête sur sa poitrine.

– Qu’as-tu donc ? s’écria Valentin avec inquiétude,d’où provient que cette résolution, qui doit combler tous tes vœux,te plonge dans la douleur ? explique-toi, Louis ?

– À quoi bon m’expliquer ? pourquoi parler aujourd’huià don Tadeo ? qui nous presse ? répondit évasivement lejeune homme.

Valentin le regarda avec étonnement en hochant la tête, il necomprenait rien à la conduite de son ami ; cependant ilrésolut de le pousser dans ses derniers retranchements.

– Voici pour quelle raison : je veux assurer tonbonheur le plus tôt possible, dit-il ; la vie que depuis unmois je mène dans cette hacienda me pèse ; depuis mon arrivéeen Amérique, mon caractère s’est modifié, la vue des grandesforêts, des hautes montagnes, enfin de toutes ces magnificencessublimes que Dieu a jetées à pleines mains dans le désert, ontdéveloppé les instincts de voyageur que je portais en germe au fondde mon cœur ; les péripéties toujours nouvelles de la vied’aventure que je mène depuis quelque temps me font éprouver desvoluptés sans bornes ; en un mot, je suis devenu un passionnécoureur des bois, et j’aspire après le moment où il me sera permisde reprendre mes courses sans but dans le désert.

Il y eut un silence.

– Oui, murmura le comte au bout d’un instant, cette vie estpleine de charmes.

– Voilà pourquoi il me tarde de me lancer de nouveau dansces courses fiévreuses.

– Qui nous empêche de les reprendre ?

– Toi, pardieu !

– Tu te trompes, frère, je suis aussi fatigué que toi de lavie que nous menons, nous partirons quand tu le voudras.

– Ce n’est pas ainsi que je l’entends ; sois francavec moi, il est impossible que l’ardent amour que tu éprouvaispour doña Rosario se soit ainsi évanoui tout à coup !

– Qui te fait supposer que je ne l’aime pas ?

– Voyons, reprit Valentin, finissons-en, si tu aimes doñaRosario, pourquoi veux-tu partir et refuses-tu del’épouser ?

– Ce n’est pas moi qui refuse ! murmura le jeune hommeen soupirant, c’est elle.

– Elle ! oh cela n’est pas possible.

– Frère, il y a longtemps déjà, le lendemain même de lanuit où à Santiago nous l’avions délivrée des mains des bandits quil’enlevaient, elle-même m’a dit que jamais nous ne serions unis,elle m’a ordonné de fuir sa présence en exigeant ma parole de nejamais chercher à la revoir ! Pourquoi me bercer d’une follechimère ! tu le vois, frère, il ne me reste aucun espoir.

– Peut-être ! tant de choses se sont passées depuiscette époque, que les intentions de doña Rosario se sont sans doutemodifiées !

– Non, répondit le comte avec tristesse.

– Qui te le fait supposer ?

– Sa froideur, son indifférence pour moi, le soin qu’ellemet à m’éviter, tout enfin me prouve que je n’ai que trop longtempsprolongé mon séjour ici, et que je dois m’éloigner.

– Pourquoi ne pas t’expliquer avec elle ?

– J’ai juré, quoi qu’il m’en coûte, j’accomplirai monserment.

Valentin baissa la tête sans répondre.

– Je t’en supplie, reprit le comte, ne restons pas icidavantage ; la vue de celle que j’aime accroît encore madouleur.

– Tu as bien réfléchi ?

– Oui ! fit résolument le jeune homme.

Valentin secoua tristement la tête.

– Enfin ! dit-il, que ta volonté soit faite, nouspartirons donc !

– Oui, et le plus tôt possible, n’est-ce pas ? ditLouis avec un soupir involontaire.

– Aujourd’hui même ; j’attends Curumilla que j’avaisprié d’aller chercher les chevaux au posta. Dès qu’il serade retour, nous nous mettrons en route.

– Et nous retournerons à la tolderia de la tribudu Grand Lièvre, où nous pourrons encore vivreheureux.

– Bien pensé, de cette façon, notre existence ne sera pasinutile, puisque nous aiderons au bonheur de ceux qui nousentoureront.

– Et qui sait ? dit en souriant Valentin, nousdeviendrons peut-être des guerriers célèbres en Araucanie.

Louis ne répondit à cette plaisanterie que par un soupir quin’échappa pas à son ami.

– Oh ! murmura Valentin à voix basse, malgré lui ilfaut qu’il soit heureux !

Curumilla et Trangoil Lanec parurent au loin dans un nuage depoussière, galopant vers l’hacienda avec plusieurs chevaux.

Les deux hommes se levèrent pour aller à leur rencontre.

À peine avaient-ils quitté le bosquet et s’étaient-ils éloignésde quelques pas que les branches s’écartèrent, et doña Rosarioparut.

La jeune fille s’arrêta un instant pensive, suivant du regardles deux Français qui marchaient tristes et sombres.

Soudain elle releva la tête d’un air mutin, son œil bleus’éclaira d’un rayonnement céleste, un sourire plissa ses lèvresroses, elle murmura :

– Nous verrons !

Et elle rentra dans l’hacienda en bondissant comme une bicheeffarouchée.

Tous les matins à huit heures, dans les pays hispano-américains,la cloche sonne pour rassembler à une même table les habitantsd’une hacienda, depuis le propriétaire qui s’assied au centrejusqu’au dernier péon qui se place modestement au bas bout.

Le déjeuner est l’heure choisie pour se voir, s’adresser lessouhaits de bonne santé, avant que de commencer les rudes labeursdu jour.

Au premier coup de cloche don Tadeo descendit dans la salle etse tint debout devant la table ; sa fille était à sa droite,il saluait d’un sourire ou d’une parole amicale chacun des employésde la ferme à mesure qu’ils entraient.

Les derniers arrivés furent les Français ; don Tadeo leurserra la main, s’assura d’un coup d’œil que personne ne manquait àla réunion, se découvrit, mouvement imité par tous les assistants,et prononça lentement le benedicite ; puis, sur unsigne de lui, chacun prit place.

Le repas fut court.

Il dura à peine un quart-d’heure.

Les peones retournèrent à leurs travaux sous les ordres dumajordome.

Don Tadeo fit servir le maté.

Il ne restait dans la salle que don Tadeo, sa fille, les deuxchefs indiens et César – s’il est permis de compter un chien dansune réunion, – le noble animal était couché aux pieds de doñaRosario.

En quelques instants le maté eut fait le tour de lacompagnie.

Sans cause apparente, un silence pénible pesait sur la réunion.Don Tadeo réfléchissait, doña Rosario roulait distraitement dansses doigts mignons, aux ongles roses, les longues oreilles du chienqui avait posé sa bonne grosse tête sur ses genoux et fixait surelle ses grands yeux intelligents.

Le comte et son frère de lait ne savaient comment entamer laconversation.

Enfin, Valentin résolu à sortir de cette fausse position, sedécida à prendre la parole.

– Eh bien ! dit-il, quelle réponse comptez-vous faireà don Gregorio Peralta, don Tadeo ?

– Celle que vous connaissez, mon ami, fit don Tadeo en setournant vers lui. Le Chili, débarrassé désormais de l’homme quil’entraînait à sa perte, n’a plus besoin de moi ; je ne veuxplus m’occuper de politique ; assez longtemps j’ai usé ma vieau labeur ingrat que je m’étais imposé pour assurer l’indépendancede ma patrie et la délivrer de l’ambitieux qui voulaitl’asservir ; j’ai accompli ma tâche ; l’heure du repos asonné pour moi ; je refuse péremptoirement la présidence quem’offre don Gregorio au nom du peuple, pour me consacrer toutentier au bonheur de ma fille.

– Je ne puis blâmer votre résolution ; elle est nobleet belle, don Tadeo ; elle est digne de vous, répondit lecomte.

– Et, reprit Valentin, expédierez-vous bientôt cetteréponse ?

– Dans quelques instants ; mais pourquoi cettequestion, je vous prie ?

– Parce que, répondit Valentin, mon ami et moi nous nouschargerons, si vous le voulez, de la faire parvenir à sonadresse.

Don Tadeo fit un geste d’étonnement.

– Comment cela ? s’écria-t-il ; que voulez-vousdire ? Songeriez-vous à nous quitter ?

Un triste sourire se dessina sur les lèvres du jeunehomme ; la glace était brisée, il fallait s’exécuterbravement, il n’hésita pas.

– Dieu m’est témoin, dit-il en secouant la tête, que leplus ardent de mes désirs serait de rester ici.

– Oui, interrompit le comte, en jetant malgré lui un regardà la dérobée sur doña Rosario qui semblait ne s’occuper nullementde ce qui se disait, oui, nous ne nous sommes que trop longtempsoubliés dans votre charmante retraite ; cette vie délicieusenous énerve, si nous ne nous hâtions de nous en arracher, il nousdeviendrait bientôt impossible de le faire.

– Il faut que vous partiez ? répéta don Tadeo dont levisage se rembrunit et les sourcils se froncèrent ; pourquoidonc cela ?

– Ne savez-vous pas, répondit Louis qui reprenait couragedevant l’insouciance apparente de la jeune fille, que lorsque pourla première fois nous avons eu le bonheur de vous rencontrer…

– Bonheur pour moi, interrompit vivement don Tadeo.

– Soit, continua Valentin venant en aide à son ami, nousétions à la recherche de la fortune ; eh bien, fit-ilgaiement, maintenant que, grâce à Dieu, notre secours ne vous estplus nécessaire, nous ne voulons pas abuser plus longtemps de lagracieuse hospitalité que vous nous avez donnée…

– Qu’est-ce à dire ? s’écria don Tadeo en selevant ; qu’appelez-vous abuser de mon hospitalité ?pourquoi prendre avec moi d’aussi futiles prétextes ?

– Il faut que nous partions, répéta froidement le jeunehomme.

– Oh ! je ne puis croire que ce soit la soif de l’orqui vous pousse à me quitter. Votre cœur est trop haut placé pourque cette odieuse passion s’en soit emparée. S’il en était ainsi,que ne parliez-vous ? Grâce à Dieu, je suis assez riche pourvous donner plus de ce misérable métal que dans vos rêves insensésvous n’avez cru en posséder jamais.

– Don Tadeo, vous nous avez bien jugés, répondit noblementle comte ; ce n’est pas la soif de l’or qui nous pousse,puisque notre intention en vous quittant est de nous retirer parmiles Indiens puelches.

Don Tadeo fit un mouvement de surprise.

– Ne prenez pas une mauvaise opinion de nous, continuachaleureusement le jeune homme, croyez que si un motif puissant nenous obligeait pas à nous éloigner, moi, du moins, je seraisheureux de rester auprès de vous, que j’aime et que je respectecomme un père.

Don Tadeo marchait avec agitation dans la salle ; au boutde quelques minutes il s’arrêta devant le comte.

– Ce motif, lui demanda-t-il affectueusement, pouvez-vousme le faire connaître ?

La jeune fille tendit curieusement la tête.

– Je ne le puis, murmura Louis en courbant le front.

Doña Rosario haussa les épaules d’un air dépité.

Aucune de ces nuances presque imperceptibles n’avait échappé auregard inquisiteur de Valentin.

– Fort bien, caballero, reprit don Tadeo avec une dignitéfroide et un accent blessé ; vous et votre ami êtes libresd’agir comme bon vous semblera. Pardonnez-moi les questions que jevous ai adressées, mais votre résolution, que je cherche en vain àm’expliquer, brise sans retour un espoir bien cher que j’aurais étéheureux de voir se réaliser : je me suis trompé, n’en parlonsplus ; Dieu n’a-t-il pas dit : ouvre toute grande laporte de ta maison à l’hôte qui veut entrer et à celui qui veutsortir ; voici ma lettre pour don Gregorio Peralta :quand désirez-vous partir ?

– À l’instant même, répondit le comte en prenant la lettred’une main tremblante ; mon ami et moi nous avions l’intentionde vous faire nos adieux immédiatement après déjeuner.

– Oui, continua Valentin qui s’aperçut que son frère delait, vaincu par l’émotion, ne pouvait continuer, nous voulionsvous prier d’agréer nos remercîments pour l’amitié que vous avezdaigné nous témoigner et vous assurer que de loin comme de prèsvotre souvenir sera toujours vivant au fond de nos cœurs.

– Adieu donc ! dit don Tadeo avec émotion, Dieuveuille que vous retrouviez autre part le bonheur qui vousattendait ici !

Valentin s’inclina sans répondre : les larmesl’étouffaient ; il craignait de n’avoir pas la forced’accomplir son triste sacrifice.

Le comte se tourna vers doña Rosario :

– Adieu ! señorita murmura-t-il d’une voixentre-coupée, soyez heureuse !

La jeune fille ne répondit pas.

Il se détourna brusquement et marcha à grands pas vers laporte.

Sur le point de sortir, malgré toute leur résolution, les deuxjeunes gens jetèrent un regard en arrière comme pour saluer unedernière fois ceux qui leur étaient chers, et qu’ils abandonnaientpour toujours.

Don Tadeo était immobile à la même place.

Doña Rosario, la tête baissée, continuait à jouer machinalementavec les oreilles du chien.

À l’aspect de cette indifférence cruelle, une colère insenséemordit le comte au cœur.

– César ! cria-t-il.

À la voix de son maître, le Terre-Neuvien se dégagea vivementdes bras de la jeune fille, et d’un bond il fut auprès de lui.

– César ! murmura faiblement doña Rosario de sa voixmélodieuse.

Le chien se retourna vers elle.

– César ! répéta-t-elle plus doucement encore.

Alors, malgré les signes et les ordres de son maître, l’animalse coucha aux pieds de la jeune fille.

Le comte, l’âme brisée, fit un effort suprême et s’élança versla porte.

– Louis ! s’écria tout à coup doña Rosario en levantvers lui son visage inondé de larmes et ses yeux suppliants, Louis,vous aviez juré de ne jamais vous séparer de César, pourquoi doncl’abandonnez-vous ?

Louis chancela comme frappé de la foudre, une expression de joieinexprimable éclaira son visage, il laissa échapper la lettre et,poussé doucement par Valentin, il tomba aux genoux de la jeunefille radieuse.

– Mon père ! s’écria doña Rosario en lui jetant lesbras autour du cou, je savais bien qu’il m’aimait ! mon père,bénissez vos enfants !

Valentin éprouva une douleur cruelle mêlée à une joie immense àce dénouement.

Il refoula au fond de son âme les sentiments qui l’agitaient, etramassant la lettre :

– C’est moi, dit-il avec un doux sourire, qui porterai laréponse à don Gregorio.

– Oh non ! fit la jeune fille avec une moue charmanteen lui tendant la main, vous ne nous quitterez pas, mon ami,n’êtes-vous pas le frère bien-aimé de Louis ? Oh ! nousne vous laisserons pas partir !… nous ne pourrions êtreheureux loin de vous, à qui nous devons notre bonheur.

Valentin baisa la main que lui tendait la jeune fille, enessuyant une larme à la dérobée, mais il ne répondit pas.

Cette journée s’écoula rapide et heureuse pour tous.

Quand le soir fut venu :

– Adieu ! frère, dit avec émotion Valentin avantd’entrer dans sa chambre à coucher, grâce au ciel te voilàdésormais à l’abri du malheur ! ma tâche estaccomplie !

Le comte le regarda avec inquiétude.

– Frère, lui dit-il, d’où vient cette tristesse ?souffrirais-tu ?

– Moi, fit Valentin en essayant de sourire, je n’ai jamaisété aussi heureux !

Après avoir embrassé le comte, qui se laissa faire, tout étonnéde cette soudaine douleur, étrange chez un tel homme, il s’éloignaà grands pas, en murmurant encore le mot :adieu !

Louis le suivit quelques instants des yeux en se disant avec unserrement de cœur indéfinissable :

– Qu’a-t-il donc ? Oh ! demain il faudra bienqu’il s’explique !

Le lendemain Valentin avait disparu.

L’ancien spahis, suivi par les deux Indiens qui n’avaient pasvoulu l’abandonner, s’était enfoncé dans les déserts immenses quiséparent le Chili de Buenos-Ayres.

Malgré toutes les recherches qu’il tenta, Louis ne put découvrirce que son frère de lait était devenu.

Pourquoi Valentin avait-il abandonné son ami et s’était-il ainsienfui de l’hacienda ?

Le pauvre soldat ne se sentait pas le courage d’assister aubonheur de celui pour lequel il avait tant sacrifié !…

Lui aussi, il aimait doña Rosario !…

Les jeunes gens l’attendirent longtemps. Enfin, trois mois aprèsson départ, lorsque l’espoir de son retour fut complètementévanoui, le comte de Prébois-Crancé épousa doña Rosario.

Le bonheur de Louis ne fut pas complet, Valentin lui manquatoujours !

 

Peut-être, quelque jour, retrouverons-nous le pauvre soldat aumilieu de ces vastes solitudes où il a été cacher sadouleur !

 

FIN DU DEUXIÈME ET DERNIER VOLUME.

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