Le Péril Bleu

Chapitre 16DE PROFUNDIS CLAMAVI

Sitôt parus, les journaux du matin furentenlevés. On s’attendait à lire d’abondantes explications sur lephénomène des grands boulevards, les feuilles du soir l’ayantrelaté la veille en termes confus et déraisonnables. On eut ladéception troublante de n’acheter avec les meilleures gazettesqu’un surplus d’incohérences et de contradictions. Elles donnaientun compte rendu passable de ce qui s’était produit au Grand-Palais,mais elles faisaient suivre cette information – déjà très affolante– de commentaires ineptes et d’éclaircissements de haute fantaisie.Dans l’esprit exalté du public, tout ce qui concernait l’aéroscaphedevint à peu près juste, mais la notion du monde sus-aérien demeuraténébreuse et larvaire.

L’instinct du peuple l’avertit qu’il sepassait des choses graves. Paris fermenta. Les magasins furentdéserts.

Des foules assiégeaient les ministères tour àtour, sans savoir auquel il fallait recourir en l’occurrence. Onimaginait, de la part du gouvernement, des cachotteries, desfeintes, un parti pris de silence. On voulait la vérité ; surla cadence des lampions, devant la Chambre des députés,cent mille personnes la réclamaient.

Un questeur, délégué, vint prier M. LeTellier de vouloir bien instruire la nation.

Vers quatre heures, se fit la distributiongratuite d’un bulletin imprimé à la hâte et renfermant lescommuniqués de l’astronome (pièce 821).

Ils ne déguisaient rien, mais tâchaientseulement d’être stoïques.

C’est alors que le Péril bleu apparut danstout son horrible et tout son formidable, quand on apprit tout netqu’au-dessus des hommes, sur un globe invisible plus immense que laTerre et l’enveloppant de toutes parts, vivait une autre raced’êtres intelligents qui semblaient bien nous avoir attaqués, raceredoutable par sa position, sa force, son mode de vie, son génie etson invisibilité, qui faisait de nous comme une bande d’aveuglescernés.

L’humanité fut saisie d’une même épouvante, etson émotion s’aggravait bizarrement de ce que les deux formesconnues des créatures du vide fussent précisément celles desanimaux terrestres les plus répulsifs, auxquels des siècles defréquentation journalière n’avaient pu la rendre insensible.

Le sort des prisonniers cessa d’intéresserl’opinion ; les gens craignaient pour eux-mêmes trop decalamités. La répugnante immixtion de crapauds et d’araignées dansnos affaires préoccupait toutes les rêveries (car il importe denoter qu’au début le populaire ne faisait pas de différence entreles sarvants et leur bétail dynamique). Malgré les enseignements deM. Le Tellier, l’assurance d’une invasion imminente persistafort longtemps ; l’armée s’attendait à être mobilisée d’uninstant à l’autre.

En vingt-quatre jours, l’effroi devintmondial. Une soif de science dévora jusqu’aux tribus arriérées. Lesignorants se faisaient initier aux rudiments de l’optique et de lamétéorologie ; les clercs poussaient leur savoir aux derniersarcanes. À l’étalage des librairies, la brochure de Jean Saryer,Essai sur l’invisible, s’épuisait en éditions polyglottes.Contre l’autorisation de publier le cahier rouge, Le Journal,Le Daily Mail, Le New York Herald, Le Novoïté Vrémia et LaGazette de Cologne offrirent des fortunes à M. LeTellier, qui refusa.

Cette fin du monde, appréhendée depuisquelques mois, semblait tout de même arrivée. Les églises et lestemples, les synagogues, les pagodes et les mosquées regorgèrent demultitudes horrifiées, en ferveur machinale ; et les tavernesfabriquèrent des ivrognes à la douzaine. Les banques, silencieuseset abandonnées, ne trouvèrent pas un cambrioleur.

Il y eut des prostrations unanimes, suivies desurexcitations universelles.

On eût dit que les nerfs de tous les humainscommuniquaient entre eux, à la ressemblance des Invisibles.L’abattement s’étendait sur la famille d’Ève en proie à cette peurinjustifiée de l’extermination. Elle admettait que les tempsfussent venus. Chacun se disait que c’était là le tristeaboutissement de tant d’efforts et de victoires. Et l’on connut ànouveau l’incessante détresse qui tenaillait le cœur de nosancêtres, quand l’homme n’était qu’un mammifère débile, exposétoujours aux agressions monumentales des mastodontes qu’ilredoutait sans trêve et dont l’obsession ne le quittait jamais. Or,cette terreur soudain réveillée d’un sommeil vingt fois millénaire,il fallait qu’aux heures préhistoriques elle eût été suprême àl’égal de l’amour ; car l’éprouver, c’était la reconnaître.Plus nombreux qu’en temps d’éclipse ou de comète, les regards sefixaient sur le vide apparent où la déchéance de l’hommes’inscrivait en caractères invisibles. Mais l’homme tenancier de laTerre n’était pas même détrôné : jamais il n’avaitrégné ! Il s’était cru le maître, alors qu’un autre,industrieux, génial et saugrenu, lui restait supérieur, au point dele pêcher !

Humiliation des humiliations !

L’homme, n’étant plus l’HOMME, s’inclina, prisde stupeur. Il acceptait. Il sentait pour lui-même une grandecompassion devant l’iniquité dont il se prétendait victime. Et lesprêtres en chaire prêchaient de la sorte :

– Du fond de l’abîme nous avons crié versToi, Seigneur, nos désirs, nos souffrances, notre amour. Et nousétions comme des bêtes souterraines. Oui, plus profond d’être sousun monde insoupçonné. Ceux à qui Tu avais donné le royaume de laTerre n’étaient donc pas les fils de l’argile transfigurée ausouffle d’Élohim ? Nos prières, en montant vers Ta gloire, auplus haut des Cieux, traversaient l’univers qu’il T’a plud’interposer entre Elle et nous. Mais, plus que toujours, ôSeigneur, voici que nous crions vers Toi, du fond reculé del’abîme, nos désirs plus aigus, nos souffrances avivées et notreamour grandi !

L’araignée du soir signifiait chagrin, commecelle du matin. On écrasait l’une et l’autre, dès qu’on les avaitaperçues. Des furieux leur faisaient la chasse et les piétinaientsottement. La frayeur en faisait surgir qui n’existaient pas. Onvoyait partout des faucheux, des phrynés, le Mexiquehalluciné rêvait d’atocalts, les Nègres d’Afriques’imaginaient que les étoiles étaient des galéodeslumineuses, et le poème de Victor Hugo se réalisait à l’envers, carle soleil rayonnant évoquait l’ombre paradoxalement éblouissante dequelque titanesque Sisyphe.

Et l’homme, du soleil, faisait une araignée.

Dans toutes les campagnes des cinq parties dumonde, crapauds et grenouilles furent massacrés, depuis lesmignonnes rainettes vertes de nos prairies jusqu’aux ignobles pipasdu Brésil, qui sont des abcès sautillants.

Et puis, tout à coup : revirement.L’humanité se reprit dans un brusque sursaut d’énergie. Desprêcheurs laïcs et religieux s’écrièrent qu’après tout rien necertifiait la supériorité des sarvants ; que leur mécanique,en définitive, ne valait pas la nôtre sur certains points, avec sessphères risibles et ses moto-crapauds ; qu’il fallait défendrele sol contre leurs incursions et mettre en batterie tous lesengins que notre science avait construits et qu’elleconstruirait !

On sait que l’homme en troupeau est uneétrange bête, lunatique, moutonnière et panurgéenne. La réactions’opéra dans l’allégresse. Une confiance exagérée supplantal’excessive démoralisation. Les basiliques se vidèrent au profitdes théâtres ; les magasins de nouveautés reconnurent l’affluxdes acheteuses, et les aiguilles renfilées coururent à qui mieuxmieux dans les pongés, les chantoungs et les peaux-de-soie. Toutrepartit. À l’exemple d’un premier syndicat pour la défense duterritoire, d’autres se constituèrent. On placarda affiche suraffiche. Les réunions publiques s’ajoutaient aux conférences. Etles capitales manquèrent illuminer lorsqu’on apprit qu’en France leConseil des ministres allait se réunir pour délibérer avecl’Académie des sciences – mesure éminemment salutaire que tous lesÉtats du globe se proposaient d’imiter.

 

Nous rappellerons en peu de mots la séancefrançaise mixte, cette assemblée historique, modèle des parlementsfuturs, en attendant que les personnages scientifiques aientremplacé complètement les politiciens.

Elle s’ouvrit à l’Élysée, le mercredi 11septembre, et commença par une discussion. (Compte rendu officiel,pièce 943.)

Reflétant la conviction nationale, qu’ilpartageait, le ministre de la Guerre proposa d’examiner sansambages les moyens les plus sûrs, expéditifs et radicaux, dedétruire les continents sus-aériens. Il ajouta qu’il importait dele faire au plus tôt, avant que les sarvants n’eussent construit denouveaux aéroscaphes. Il parla de mortiers colossaux et deprojectiles explosifs – et se vit couper la parole.

Le ministre des Colonies l’interrompait, etlui demandait de quel droit bombarder ce pays qu’on pourrait sansdoute, avec le temps, conquérir, annexer peut-être et, à tout lemoins, gratifier d’un protectorat. Le pire qu’il s’autorisait àprévoir, c’était le massacre des indigènes, encore qu’il eût étépréférable, à son sens, de les asservir. Mais dévaster de fond encomble la terre invisible ? Jamais ! Il devait y avoirlà-haut des richesses inconnues fort appréciables. Pour son compte,il caressait l’espoir que la France, un jour, s’augmenterait decette belle possession plus étendue que toute la surface qu’on voitsur les mappemondes.

Le physicien Salomon Kahn voulut alorsintervenir. Mais le ministre du Travail entra dans la discussion.Après un compliment à l’adresse de ses deux collègues – les ayantadmirés d’avoir, pour une fois, montré chacun l’esprit de sondépartement, et s’étant félicité de ce que le ministre de la Guerreeût été belliqueux et le ministre des Colonies colonisateur – ilannonça qu’il allait, lui, ministre du Travail, faire entendre lesphrases qui auraient dû sortir de la bouche du garde des Sceaux,ministre de la Justice. Et il prouva que l’idée de colonisationn’était pas recevable, au triple point de vue du code, de lajurisprudence et de la justice. Car les plaines du videappartenaient déjà aux hommes. (Sensation prolongée.)

– Vous savez, dit-il, que toutpropriétaire foncier est propriétaire non seulement du sol, maisencore du sous-sol de sa propriété ? Depuis l’extension de lanavigation aérienne, vous vous le rappelez, on a reconnusymétriquement la propriété du dessus – la propriété de laportion d’air qui se trouve au-dessus du sol. Tout l’espace qui setrouve au-dessus de mon champ m’appartient : donc je suispropriétaire d’un lopin de territoire sus-aérien. Si mon champ estrond, j’ai là-haut un rond du continent invisible ; mais cerond est un peu plus grand que celui de mon champ, parce que,messieurs, ce que nous possédons lorsque nous possédons un terrain,ce n’est pas une surface, c’est un volume. Je l’ai dit, acheter unchamp rond, ce n’est pas acheter un cercle de campagne, c’estacheter, un cône illimité de feu, de roc, de glèbe, d’atmosphère etde vide, dont la pointe se trouve au centre de la Terre (où toutesles propriétés, se rejoignant, tombent à rien) et dont la base està l’infini. Les astres, messieurs, ne peuvent graviter qu’enpassant de l’une à l’autre de ces divisions d’éther tronconiquesdont nous sommes les possesseurs.

« De même, vendre un champ carré, cen’est pas vendre un carré de culture, c’est vendre une pyramiderégulière à quatre pans…

Le président de la République ne disaitrien.

– Je demande la parole, fit M. LeTellier.

On la lui donna. Le silence s’établit.

– Messieurs, commença-t-il, avantd’anéantir ou de coloniser le monde invisible, la Francescientifique doit encore travailler pendant des lustres et deslustres.

« À la hauteur de cinquante kilomètres,nulle bombe ne saurait parvenir, du moins utilement. Car, si ellearrivait jusque-là, son explosion dans le vide ne produirait qued’insignifiantes dégradations. Par contre, en retombant sur terreavec une force de bolides, les shrapnells non éclatés yprovoqueraient des malheurs irréparables. Voilà pourl’anéantissement.

« Voyons la colonisation. Les appareilsdont nous disposons ne peuvent nous transporter là-haut. Sur uneprofondeur de vingt-cinq mille mètres environ à partir du niveauatmosphérique, l’air est trop raréfié pour soutenir nos ballons,nos aéroplanes ou nos hélicoptères. Vouloir y voler correspond àvouloir nager dans le brouillard. Folie.

« Même, si nous savions organiser unnavire aussi léger, précis et résistant que l’aéroscaphe – sil’aéroscaphe radoubé reprenait du service – il ne pourrait monterque six hommes à la fois. Et il faudrait connaître lamanœuvre ! Aussi bien l’aéroscaphe n’est-il pas raccommodable.Nous sommes impuissants à le reproduire, et le moteur serait troplourd que nous mettrions à la place des dynamos crapaudiques –pardonnez-moi cette néologie barbare.

« Et puis, là-haut, messieurs, commentvivre ? J’entends bien qu’il existe des appareilsrespiratoires contre l’asphyxie ; mais quel scaphandreinventer contre la dépression ? quelle cuirasse hermétique etcependant articulée ?…

« Non, non, il ne faut pas songer àdémolir le continent sus-aérien, qui d’ailleurs tient peut-être unemploi fondamental dans l’économie de la planète – qui estpeut-être un précieux condenseur de calorique solaire – et dont ladisparition entraînerait peut-être celle de la faune terrestre, ycompris certain orang dégénéré, tyrannique et vicieux, qui nous estcher de tout notre égoïsme.

« Et ne songez pas non plus à coloniserce monde, puisqu’il nous est consigné, puisque, hélas ! nousne possédons qu’en utopie la columbiad de Jules Verne etla cavorite de Wells.

– Mais alors que faire ? Oui, quefaire ? Allons-nous donc nous laisser pêcher jusqu’audernier ? Ils nous coloniseront, si nous ne les colonisonspas !

Le président de la République ne disaitrien.

– Minute !… Deux mots, je vousprie ! lâcha M. Le Tellier au plus fort des exclamations.Tout cela est irrationnel. Qui de vous eut jamais le desseind’aller faire de la pénétration pacifique chez les poissons ?de coloniser les steppes sous-marines et les pampasliquides ?… Vous savez bien que les sarvants ne professentpour nous qu’une simple curiosité scientifique !

– Le reste viendra !

– Pas sûr. Ou bien dans très longtemps,quand nous-mêmes nous aurons des velléités de conquête à l’égard dufond de la mer. Et alors nous serons prêts à recevoir lesInvisibles.

– Pour l’instant, il s’agit, sans plus,de nous défendre, au cas où de nouvelles explorations nousmenaceraient, menaceraient ce malheureux Bugey qui, de touteévidence, se trouve être le fond de la mer des sarvants. Voilà laquestion.

« Or, je prétends, pour peu qu’on yréfléchisse, que cette question ne se pose même plus !

(Mouvement)

« Convaincu, par la raison, que lesaraignées invisibles n’ont à cette heure – et n’auront sans doutejamais – que des intentions océanographiques à l’endroitd’un monde où elles ne sauraient vivre que péniblement affubléesd’armures isolantes, ou cloîtrées dans des cloches sous-aériennes,comme nous dans l’eau profonde – je dis qu’il s’écoulera nombred’années avant qu’elles recommencent leur tentative de muséum. Etje le prouve.

« Voyons, messieurs, croyez-vous qu’ilattache une grande importance à la pêche humaine, cetimmense peuple invisible qui n’a, dans ce but, construitqu’une seule embarcation ?… Eh oui, uneseule ! Vous ne l’ignorez pas, en effet : depuis lenaufrage de l’aéroscaphe, aucun enlèvement ne s’estproduit. Nous avons donc affaire à l’entreprise assez modiqued’un groupe de sarvants savants, de ceux qui, je suppose, jouent lerôle de cervelle dans leurs singuliers assemblages. Eh bien,dites-moi, le résultat de cette campagne est-il encourageant poureux ? Il s’en faut de tout. D’une part, le sous-aérien s’estperdu corps et biens ; et d’autre part (ici, la voix del’orateur s’embarrassa de sanglots retenus) et d’autre part,messieurs, leurs captifs… – excusez-moi – leurs captifs succombent…avec une effr… effrayante rapidité. Messieurs les membres dugouvernement sont mieux placés que personne pour vous dire avecquelle horrible fréquence les cadavres tombent maintenant du cielsur le triste Bugey…

« Un instant aveuglé par mes larmes,trompé par mes propres chagrins, j’ai pu croire à l’énormité duPéril bleu ; j’ai pu croire qu’il menaçait tous les hommes dèsà présent. Je suis édifié. Les sarvants ne sont pas à la veille derenouveler un essai d’aérium qui échoua dans une catastrophenavale et dans un insuccès d’élevage.

« Que faire ? Préparons l’avenir, silointain qu’il paraisse. Et que ceux dont les parents sont auxgriffes des araignées attendent courageusement la chute de leurscorps !

M. Le Tellier s’assit lourdement, commeun voyageur au terme de sa course. Ses collègues l’entouraient etlui serraient les mains. Dans le bruit de leurs compliments, onentendit le ministre de la Guerre s’obstiner :

– Il faut détruire lessarvants !

Le président de la République, sortant d’unrêve, dit alors, avec un joli accent de Gascogne :

– Hé, dites un peu, monsieur LeTellier ! Vous qui fûtes le Christophe Colomb, le Vespuce decette Amérique, ou mieux encore : le Le Verrier de ce Neptune…Dites un peu ! Ces territoires superposés aux nôtres, ces genssous lesquels nous vivons depuis sans cesse… Hé, hé ! est-ceque cette phrase-là n’est pas absurde ?…

– Toute chose paraît absurde, monsieur lePrésident, lorsqu’elle est très neuve, très étrange, et que nousl’apercevons tout à coup, au dépourvu, sans qu’une chaîned’épisodes ou de raisonnements nous ait amenés progressivementjusqu’à elle, par de faibles surprises successives ou de petitsenseignements graduels, dont la somme constitue cependant soit uneextrême stupéfaction, soit une science approfondie.

« C’est aussi question devocabulaire.

« Tenez, vous eussiez dit à quelqueRomain d’autrefois, au plus intelligent, au plus poète desRomains : Horace, par exemple – ou bien à quelque Grec, auplus savant des Grecs : Aristote, si vous voulez – vous leureussiez dit cette phrase à la fois lyrique et scientifique. “Unjour, ô maîtres, on emploiera la foudre à pousser des galères.”

« À ces mots, je vois d’ici, monsieur lePrésident, Aristote sourire et Horace lever les épaules…

« Cependant, la phrase que vousprétendiez absurde tout à l’heure sera dans quelques annéesvraiment aussi simple et naturelle qu’il est simple et naturel dedire aujourd’hui, deux mille ans après Horace et Aristote :“Il y a des bateaux électriques.”

Le président de la République regagna son rêveélyséen.

– Il faut détruire les sarvants !tonna le ministre que l’on sait.

La séance continua, et fut levée sur un ordredu jour « invitant les Chambres à voter des crédits pourl’étude de projets destinés à combattre une nouvelle expéditionarachnéenne, d’ailleurs improbable ».

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