Le Péril Bleu

Chapitre 20DISPARITION DU VISIBLE

La lettre de Tiburce, qui avait tant émuFrançois d’Agnès, ne produisit aucun effet sur M. Le Tellier,quand il la reçut, à Mirastel par les soins du jeune duc.L’astronome et son entourage savaient à quoi s’en tenir dèslongtemps. Et tous – Maxime enfin guéri – Mme LeTellier, blanche et blonde à la fois et ne songeant guère àl’élégance. Mme Arquedouve un peu ratatinée, simenue, si menue ! – et le pauvre couple des Monbardeau,vieilli, désemparé – tous ne pensaient qu’à deux choses :examiner au télescope le fond de l’aérium, avec les petitsmouvements produits dans les vides par l’agitation des prisonniers,et reconnaître, à mesure qu’ils s’abîmeraient, les cadavresprécipités.

C’était toujours la nuit qu’ils tombaient.Ainsi que Robert l’avait supputé, les sarvants devaient être plusactifs et plus à l’aise dans les ténèbres ; et il ne sepassait pas de nuit sans sifflement, pas de matinée sans qu’unpaysan ne vînt au château prévenir qu’un mort s’était abattu danssa vigne. Les campagnards avaient fini par se rassurer ; del’aube au soir, ils travaillaient la terre engraissée de chairhumaine. Parfois, en arrivant, ils trouvaient des animauxnuitamment dégringolés, parfois des hommes et des femmes. À leurappel, Maxime, son frère et son oncle accouraient. Maintenant, lescadavres ne portaient plus de traces anatomiques. Plus devivisection ni de dissection, plus de tortures. Ils étaientcomplets, honorables, mais d’une excessive maigreur. L’autopsierévéla que les maladies les avaient dévastés sans que les sarvantsy fussent pour quelque chose. Les captifs ne mouraient que faute desoins, de remèdes, de grand air et de bonne nourriture.

Mais ils mouraient de plus en plus.

On fit le compte des disparus, et l’onenregistra les cadavres. Aux environs du 10 octobre, M. LeTellier acquit la certitude qu’il ne restait là-haut que vingt-cinqmalheureux, parmi lesquels Marie-Thérèse, Henri, Fabienne etSuzanne.

C’était une terrible découverte. Au train dontles choses marchaient, dans vingt jours tout serait consommé. Lesquatre exilés seraient morts.

Mirastel retentit de lamentations.

La nuit d’après, deux sifflements perçaientles cœurs… Mais ce n’étaient que les chutes d’un bouc et d’uneânesse.

Ceux qu’on attendait ne tombèrent pas lesjours suivants.

Au zénith, la tache sombre ne bougeait pas, nechangeait pas. Seulement, l’animation des rainures diminuait, plusrare et plus lente.

Le 18 octobre, neuf humains et une douzaine debêtes avaient chuté depuis le 10. Il y avait encore seize condamnésdans l’aérium.

Le sommeil déserta le château. La nuit, àforce d’écouter, chacun souffrit d’étranges troubles auriculaires.À deux heures du matin, le 19, l’ombre résonna d’un bruitparticulier qui ne sifflait pas comme d’habitude. On aurait dit unecharge de grains de plomb criblant la paix nocturne… Le bruit serépéta plusieurs fois de suite. M. Le Tellier sortit sur laterrasse avec les siens. La lune venait de se coucher ; enluminosité diffuse, sa clarté s’exhalait encore de l’occident.

Il faisait un petit vent frais.

Le bruit recommença, tandis qu’une sorte denuage obscur, sifflant comme de la grenaille, allait s’écraser dansle marais, vers Ceyzérieu. Un second, immédiatement, le suivit. Untroisième. Un quatrième. Un cinquième… Ils fondaient pesamment l’unsur l’autre, au même endroit, giflant la terre humide. On en comptajusqu’à trente-deux. La trente-troisième chute rendit un son trèsdifférent, de cliquetis, de ferrailles entrechoquées et n’avaitpoint l’aspect d’un nuage. Tout cela venait manifestement du portinvisible, et ne tombait vers le sud qu’à la faveur du petit ventfrais.

Qu’était-ce que ces envois du mondesupérieur ? Ni des hommes ni des bêtes, assurément ; onconnaissait trop leur façon de s’annoncer. Qu’est-ce que lessarvants avaient encore imaginé ?…

On attendit le soleil avec une impatiencefarouche.

Il vint, et fit voir des espèces de monticulestrès ostensibles au milieu du marécage. Mais il fallait renoncer àles approcher, au centre de la plaine mouvante et dangereuse. Rienne semblait y remuer.

L’astronome prit le parti de les regarder avecsa meilleure lunette. On l’accompagna dans l’observatoire de latour.

Le tube optique était là, monté en lunetteterrestre et braqué sur la tache carrée, depuis des semaines.

M. Le Tellier mit l’œil à l’oculaire.

– Tiens ! dit-il, on a donc touché àma lunette ? Je ne vois plus l’aérium !… Il examinaitl’appareil. Mais non, rien n’a été dérangé… et cependant l’aériumn’est plus dans le champ visuel ! Il a disparu !

– Mon Dieu ! fitMme Monbardeau. Quoi encore !

– Disparu ? Est-ce qu’ils auraientdéplacé ce palais immense ? suggéra Maxime.

– Une catastrophe ? reprit ledocteur. Un tremblement du sol sus-aérien ?

– On verrait toujours quelque chose… Ilne reste rien ! affirma l’astronome. Rien ! au pointprécis où j’ai vu hier au soir le dessous de l’aér… Ah !Attendez donc !

Il abaissa le petit télescope, et visa lesmonticules au centre du marais. Le grossissement les lui détailla.C’étaient, sur l’étendue olivâtre, des tas de terre brune, et surcette terre, enfouis aux trois quarts, beaucoup d’objetsdisparates : des branchages secs, des ramées grises, une massed’informités de toutes les couleurs, où l’on distinguait une dorureà silhouette de coq…

– L’aérium est là ! dit M. LeTellier en se redressant, ou plutôt les choses qui le rendaientvisible. Cette nuit, c’étaient des nuages de terre quitombaient ; les sarvants l’ont jetée wagon par wagon. Ils sesont débarrassés de leur muséum d’océanographie !

Des faces blêmes l’entouraient.

– Et les… les êtres ? demandaMme Arquedouve. Les seize prisonniers ?

– Henri ?

– Suzanne ?

– Marie-Thérèse ?

– Fabienne ?

– Il n’y a rien de vivant là-bas. Rien demort non plus… Et là-haut il n’y a plus rien du tout.

– Les sarvants les ont entraînés sur unautre point de leur globe !

– Ne dis pas cela, Maxime ! s’écriaMme Le Tellier qui tremblait de tous ses membres.Je t’en supplie ! Pas cela !

– Mais qu’espérez-vous donc,maman ?

– Est-ce que je sais !…

Maxime s’était emparé du télescope. Ilconsidérait les monticules. On se taisait.

À ce moment, très, très loin, parmi toutes lesrumeurs de l’éveil auroral, un chien jappait.

Mme Arquedouve prêtal’oreille.

Le jappement se rapprochait.

L’aveugle comprima son cœur à deux mains. Lesautres la regardaient curieusement. Elle écoutait le chien commeelle eût admiré la splendeur de la lumière reconquise. Oppressée,elle ne pouvait rien dire de son émoi.

– Mère, mère, chuchotaMme Le Tellier, est-ce vraiment Floflo quirevient ?

Mme Arquedouve abaissa lespaupières. Et chacun s’interrogeait du regard. Floflo ? Flofloque Robert, que Maxime avaient vu chez les sarvants ! Floflovivant ? Floflo de retour ?… La grand-mère setrompait !…

C’était bien lui, pourtant.

Il arriva, tirant une langue interminable etrose, sautant de joie malgré sa fatigue, léchant les mains, lesvisages et même les bottines. Mais ce qu’il était décharné, lepauvre loulou ! Et sale, si vous saviez ! La poussière dela route avait collé ses longs poils noirs tout trempés…

– Il ne faut pas être sorcier, raisonnaMaxime, pour voir que ce chien a été plongé dans l’eau avantd’accomplir une assez longue course. Avant ou pendant. Il se serabaigné, chemin faisant ; aux fontaines. Mais d’oùvient-il ? Ce n’est pas des monticules ; nous l’aurionsvu traverser le marais, et puis il ne serait pas si exténué, nitellement couvert de poussière. Du reste, on ne peut admettre queles sarvants l’aient lancé du haut de…

Un coup de cloche sonnant au portail l’empêchade finir.

Le trouble qui les envahit les fitpâlir ; c’était un mélange contradictoire d’espérance etd’inquiétude, qui produisait une sensation physique de faiblessesoudaine et de grand froid.

Il y eut une déception :

Le visiteur était un rustre avec unebicyclette.

Mais il y eut encore une émotion ; cerustre apportait une lettre à M. Le Tellier.

Et il y eut alors une joie délirante,inénarrable, folle, car la lettre venait d’un ami que M. LeTellier avait à Lucey, sur le Rhône, à dix-huit kilomètres deMirastel, et cette lettre disait :

(Pièce 988)

Venez vite. On a trouvé ce matin dans une îledu fleuve, entre Lucey et Massignieu-de-Rives, les disparussurvivants. Aucun ne paraît blessé. L’autorité les a mis enquarantaine.

 

Malgré la bizarrerie de cette dernière phrase,l’allégresse prit de telles proportions qu’elle faisait peur àvoir. Il leur semblait que tout à coup l’atmosphère venait de semodifier. L’astronome nous a dit : « C’était comme sil’on m’eût débarrassé d’une camisole de force endurée pendant sixmois ! » Le rire ressuscitait au fond des gorges ;mais les visages en avaient perdu l’habitude, et les joues s’yopposaient. Ils faisaient une infinité de mouvements inutiles etmarchaient de droite et de gauche, avec des grognements de bonheur.Ils se calmèrent enfin. Maxime interrogea le rustre.

Au petit jour, un ouvrier, se rendant autravail, avait aperçu dans une île du Rhône un groupe de personnesen très mauvais état, mal vêtues, mal portantes, couchées pour laplupart, en compagnie de bêtes incroyablement diverses, dontquelques-unes essayaient de passer l’eau. Quand cet homme étaitarrivé, un petit chien noir traversait le fleuve à la nage, vers lenord, et la dérive emportait deux à trois animaux efflanqués,trahis par leurs forces au milieu du courant. Un aigle, paraît-il,tentait sans relâche et vainement de s’envoler. Le navire avaitdéfendu qu’on approchât de l’île, et, craignant la ruse dessarvants, il avait mis les rescapés en quarantaine.

On s’empila dans la grande auto blanche, commeau jour de l’enlèvement. Mais combien les figures avaient changédepuis ! et comme leur gaîté contrastait avec leurs rides etleurs flétrissures ! Et ils riaient ! et ilsriaient ! (Ils avaient l’air de se tromper en riant si fortavec de tels visages.) Pour un peu, ils auraient chanté. Aupassage, M. Le Tellier apostrophait les paysans :

– Ils sont revenus ! Ils sontlà ! Ma fille est descendue !

– Et mes enfants aussi ! rectifiaitle docteur sur un ton comique, en feignant la susceptibilité. Mesenfants aussi !

La même algarade se renouvelait à chaquerencontre.

Les beaux-frères s’amusaient éperdument, setapaient sur les cuisses, et les autres riaient à bouche queveux-tu.

On arriva.

 

La route longeait le Rhône qui, à cet endroit,se divise à travers un archipel aride et pelé. Une populationvillageoise se pressait sur les deux rives, à la hauteur de l’îleaux rescapés. Celle-ci, pareille aux autres, sortait du flotrobuste un banc de terre livide, semé de quelques buissons. Elleétait assez loin des berges.

M. Le Tellier voulut détacher unebarque ; mais le garde champêtre s’y opposa, « rapport àla quarantaine ». Là-dessus, l’astronome s’emporta, trèsinutilement. Tout en colère, il regardait là-bas les misérablessurvivants de l’aérium étendus sur le sol parmi les lièvres,poules, sangliers, renards, buses, pintades et autres créaturesdomestiques ou sauvages qui ne paraissaient pas beaucoup plusdégourdies que leurs seigneurs. L’aigle, par-ci, par-là, se levait,courait, les ailes déployées, d’un bout à l’autre de l’île, puisretombait sans force. Ils mouraient tous de consomption ; lafaim minait ces hommes et ces femmes, et une mesure imbécileinterdisait de leur porter secours !

À distance, M. Le Tellier ne reconnutd’abord que Fabienne Monbardeau-d’Arvière ; ensuite, il luiparut que Suzanne… Mais il fut tiré de son examen par un criterrible, derrière lui. Tout le monde se retourna.

Mme Le Tellier, montée sur lesiège de la voiture, clamait lugubrement :« Marie-Thérèse n’est pas là ! ils sont quinzeseulement ! au lieu de seize ! et ma fille n’est pas là,pas là ! Ils l’ont gardée ! C’est la seulequ’ils aient gardée ! Oh ! mon Dieu !… »

Elle s’affaissa sur les coussins. M. LeTellier fut centenaire en une seconde.

Et rien n’était plus vrai. Par un moyen restéinconnu, les sarvants avaient rapatrié tous les pensionnaires del’aérium – sauf Marie-Thérèse.

Henri, Suzanne et Fabienne, l’un aprèsl’autre, esquissaient de temps en temps un geste de reconnaissance,harassé. Mme Monbardeau les couvait des yeux.

Mais les parents des autres rescapés étaientaccourus, les curieux s’amassaient sans désemparer, et tous cesgens murmuraient contre la quarantaine. On ne sait quellesdisgrâces seraient arrivées au maire et au garde champêtre, siMaxime et trois jeunes hommes de Massignieu n’avaient abordé dansl’île, à l’aide d’un bachot qu’ils avaient découvert en amont.

Lorsqu’on vit que rien de fâcheux ne leuradvenait, la quarantaine fut levée ; une flottilled’embarcations accosta le lazaret, et la société reprit possessionde quinze corps inertes, faméliques et parcheminés, sans voix etsans âme apparente. L’ami de M. Le Tellier prêta sa limousineaux Monbardeau ; l’auberge de Lucey s’ouvrit aux revenants quin’avaient pas encore été réclamés.

Quant aux animaux, on les acheva sans granderaison, ni grande nécessité, ni grande humanité. Et ce faisant, nesemble-t-il pas, au propre et au figuré, qu’on se soit montréau-dessous des sarvants ? eux qui ne les avaient pastués ?… N’est-il pas raisonnable de croire que les Invisiblesse sont aperçus enfin de l’existence de la douleur ? Ayantdécouvert chez les êtres d’en bas cette chose subtile, atroce etmerveilleuse – étrangère à leur monde – n’est-ce pas alors qu’ilsont arrêté les vivisections ?…

Car, il n’y a pas à dire (l’état des cadavresen a témoigné) : les vivisections prirent fin tout d’un coup,et le seul motif valable qu’on en puisse donner, c’est lamiséricorde des sarvants éveillée par la découverte de lasouffrance. Et s’ils n’ont pas rapatrié sur-le-champ les pauvreshères qu’ils s’étaient mis à plaindre, ne faut-il pas attribuer ceretard au temps de construire un second aéroscaphe ou quelque autreappareil invisible destiné à les redescendre ? À ce sujet,l’hypothèse qui semble prévaloir est celle d’un engin automatique,poussé par le vent, qui serait venu atterrir dans l’île, auhasard ; un déclenchement l’aurait fait remonter de lui-même,après décharge. Cela n’est pas impossible, mais rien n’autorise àle certifier. Le fait réel, c’est que les sarvants nous ont rendules nôtres dès qu’ils ont pu le faire, et tout porte à croirequ’ils l’ont fait par intelligence et bonté.

C’est en effet une chose assez monstrueuse,logiquement parlant, que les poètes et les philosophes qui ontimaginé des êtres intelligents hors de l’humanité, en aienttoujours fait des créatures sanguinaires et méchantes. Pouraffecter le lecteur avec certitude et forger des civilisés quifussent loin de l’homme autant qu’il est possible, ces utopistesont refusé à leurs individus chimériques les vertus qui passentpour nous être propres. Ils ont cru, par cet expédient, fairemontre d’indépendance à l’égard de l’anthropomorphisme, et ils luiont sacrifié servilement, à leur insu, en privant leurs nationssupposées de mérites et de qualités dont l’homme, en foule, estpareillement dépourvu.

Les sarvants nous sont, je crois, supérieursen morale comme en altitude. Et il faut que cette opinion-là nesoit pas si mauvaise, puisqu’elle s’imposait à l’esprit éminent deM. Le Tellier, aux instants même où il se demandait avec ragepourquoi les Invisibles avaient gardé sa fille.

Car ils l’avaient gardée, la chose étaitcertaine. On avait fait des cadavres un recensement trop assidupour que celui de Marie-Thérèse y eût échappé. Donc, elle étaitrestée là-haut. Pourquoi ? Sa beauté n’expliquaitrien, sa beauté n’avait pas cours chez les sarvants, pas plus quechez nous la grâce d’une araignée… Alors, pourquoi ?« Pourquoi Marie-Thérèse ? se demandait M. LeTellier. Et pourquoi elle seule ? »

On revenait. Il pressait les mains de sa femmeblottie au fond de la voiture. Devant eux, la limousine desMonbardeau détalait sur la route. Et dans celle-ci, penché sur levisage plaintif de sa fille, le docteur murmurait :

– Suzanne, Suzanne ! Je te pardonne,tu sais !

Un sourire effleura les lèvres violettes.Alors, M. Monbardeau s’occupa d’Henri et de Fabienne ;mais comme il n’avait rien à leur pardonner, jamais il ne parvint àles dérider. Leur hébétude dépassait toutes les appréhensions.

– Henri, sais-tu pourquoi ils ont gardéMarie-Thérèse ? fit Mme Monbardeau.

– Chut… Du calme, du silence… conseillale docteur. La physionomie de son fils avait indiqué une vagueexpression d’ignorance.

– Laissez-le, Augustine. Ce soir, onpourra l’interroger. Ce soir ou demain matin.

 

Les deux automobiles glissaient au fond del’océan céleste. Elles répandaient derrière elles une traînée depoussière semblable aux nuées opaques dont les seiches de la merdissimulent leur fuite.

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