Le Péril Bleu

Chapitre 2LA CAMPAGNE HANTÉE

Cet incident était réglé depuis plus d’unmois, et on avait oublié « l’affaire de laBretagne », quand l’attention de M. Le Tellierfut mise en éveil par un fait divers du journal Lyonrépublicain.

Mais voici pourquoi M. Le Tellier reçoità Paris ce journal du Centre. C’est qu’il s’intéresse, beaucoup àla région de l’Ain et particulièrement au Bugey, qui est le pays deMme Le Tellier. La mère de celle-ci,Mme Arquedouve, y possède le château de Mirastel,où l’astronome et sa famille passent les vacances, et la sœur aînéede Mme Le Tellier, Mme Monbardeau,habite toute l’année le village d’Artemare, près de Mirastel, oùson mari exerce la profession de médecin.

C’est donc avec un intérêt bien naturel queM. Le Tellier parcourut les lignes suivantes dans le numéro du17 avril.

(Pièce 8)

ÉTRANGES DÉPRÉDATIONS DANS LE DÉPARTEMENT DE L’AIN

Il se passe dans l’Ain des faits regrettables.Des malfaiteurs, animés d’un stupide esprit de pillage et dedégradations, y commettent journellement leurs méfaits, et parmalheur on n’a pas pu jusqu’ici s’emparer d’aucun d’eux. C’est àSeyssel[1] que la chose a commencé.

Dans la nuit du 14 au 15 avril, nombred’outils de jardinage et d’instruments aratoires, laissés audehors, ont été subtilisés. Les premiers Seysselans qui s’enaperçurent prirent le chemin de la mairie afin d’y déposer uneplainte. Et en arrivant à la maison commune, ils virent que pendantla nuit on avait absurdement arraché les aiguilles de la grandehorloge. Une lanterne, accrochée à une potence, avait égalementdisparu. L’opinion générale incrimina certains habitants qui, laveille au soir, s’étaient manifestement enivrés. Mais tous, ayantfourni l’emploi de leur temps, se disculpèrent. Le parquet futavisé.

La journée du 15 se passa tranquillement. Àmidi et le soir, en rentrant chez eux, les Seysselans ne trouvèrentaucune trace de vols ou de dégâts. Ils se couchèrent sansinquiétude.

Mais le lendemain, ils constatèrent denouvelles déprédations encore moins justifiées, encore moinsraisonnables que les précédentes. Un drapeau, fixé au pignon d’unebâtisse neuve, avait été enlevé ; la sphère de zinc, peinte enjaune, qui servait d’enseigne à l’auberge de la Boule-d’Or, nependait plus à sa ferrure ; une quantité de branches d’arbresavaient été coupées dans les vergers ; une borne, au coin dela place n’était plus là ; des moellons de silex avaientquitté leur tas pour une destination inconnue ; enfin le chatde l’épicier, qui depuis quelque temps rôdait sur les toits, ne putêtre retrouvé.

Les Seysselans se promirent de faire bonnegarde la nuit d’après. Mais ce fut inutile. Rien ne se passa.

L’avis de tous est qu’il s’agit d’une bande demauvais plaisants. Ce sont là les menées de grossiersmystificateurs de village.

 

Telles sont les nouvelles qui nous sontparvenues voilà vingt-quatre heures et que nous refusâmes d’inséreravant de nous être assurés de leur exactitude. Aujourd’hui cetteexactitude est indubitable, et nous savons de bonne source (car, envérité, il n’est pas superflu de le mentionner) que la nuit où lesSeysselans guettèrent sans résultat, ce fut le village voisin,Corbonod, qui reçut la visite des filous. Là, ils s’attaquèrentsurtout aux potagers, qu’ils dévalisèrent. Et la nuit suivante, lestristes voyous se livrèrent à leurs actes de vandalisme dans lehameau de Charbonnière, toujours à côté de Seyssel. Un chevreau decette localité qui s’était échappé, n’a pas été revu.

La gendarmerie est sur les lieux. On soupçonneplusieurs individus. Nous attendons d’autres détails et noustiendrons nos lecteurs au courant. Mais voilà une aventure devoleurs bien digne de ce pays ; car, ne l’oublions pas, c’està la crête des rochers dominant le val du Fier qu’on montre auxvoyageurs la maison de qui ?… De Mandrin.

 

Ces lignes intriguèrent M. Le Tellier,peut-être même plus que de raison. Mais, à réfléchir, l’idée luivint que probablement le mystère résidait surtout dans les termesde l’information, et que le manque de détails en avait seul produitl’apparence.

Comme il devait écrire à son beau-frèreMonbardeau, cet homme avide de lumière profita de l’occasion pourlui demander là-dessus quelques éclaircissements.

Voici sa lettre. Je la reproduis inextenso, car elle traite d’événements et de choses étroitementliés à notre histoire.

(Pièce 9)

Au Docteur C. Monbardeau,

Artemare, (Ain).

Paris, 202, boulevard Saint-Germain.

18avril 1912.

« Mon cher Calixte,

Grande nouvelle ! Nous arriverons àMirastel le 26 dans la soirée, ma femme, ma fille, mon fils, monsecrétaire et moi. Je préviens par même courrier cette bonneMme Arquedouve. Tu as bien lu « monfils », Maxime nous accompagne ; le prince de Monaco luidonne un mois de congé entre deux croisières océanographiques.

Et maintenant te voilà prodigieusementahuri ! Tu te demandes pourquoi nous quittons Paris de sibonne heure cette année !… Mettons… mettons que je soisfatigué par l’inauguration du grand équatorial. Ce sera le prétexteofficiel.

Ah ! mon pauvre Calixte, cetéquatorial ! Tu ne reconnaîtras pas l’Observatoire.L’Observatoire de Perrault, on dirait maintenant le Panthéon deSoufflot ! Je m’explique : pour loger l’immense lunettedonnée par le milliardaire Hatkins, il a fallu construire sur laterrasse, au milieu des petites coupoles, un vrai dôme debasilique. C’est pourquoi je parle de Panthéon. L’esthétique ensouffre cruellement. Si encore la science y gagnait ! Maisquel enfantillage d’établir un instrument d’optique aussimerveilleux à Paris ! À Paris qui trépide sanscesse ! Paris dont le ciel est chargé de poussière ! etsur un monument vibratile, où la chaleur rayonnante gênel’observation !… Toutefois, l’Américain désirant que sontélescope fût placé comme il l’est, on ne pouvait ques’incliner.

La fête inaugurale du 12 avril a été en touspoints réussie. Beaucoup d’étrangers, à cause de l’exotisme dudonateur. Mais je te raconterai tout cela.

Autre chose. Tu trouveras ci-inclus un articledu Lyon républicain. Il a piqué ma curiosité. Toi qui essur place, donne-moi donc des explications complémentaires. Est-cesérieux ? Je flaire une de ces farces pyramidales dont nospaysans sont coutumiers.

Affections à ta femme ainsi qu’à ton fils et àta délicieuse belle-fille, puisque vous avez le bonheur de lesposséder en ce moment. De cœur,

Jean LE TELLIER »

Et voici la réponse :

(Pièce 10)

À Monsieur J. Le Tellier,

Directeur de l’Observatoire,

202, boulevard Saint-Germain,Paris.

Artemare, 20 avril 1912

« Laisse-moi d’abord, mon cher Jean,bénir les causes de votre arrivée hâtive en Bugey. Ces causes, leton dégagé de ta lettre accuse leur peu de gravité. Alorsgaudeamus igitur !

Quant aux « étranges déprédations »,elles ne sont peut-être, en effet, qu’une mauvaise plaisanterie.Oui, mais bigrement mauvaise ! C’est quelque chose comme – engrand – une maison hantée. La campagne hantée, quoi ! Etsais-tu comment nos villageois, imbus de superstitions, nommentleurs mystérieux tourmenteurs ? Devine ? Un mot depatois… Des sarvants, parbleu ! Des fantômes !…Et de fait, les malandrins sont insaisissables et ne laissent detrace que la trace même de leurs délits. D’où, tu peux l’imaginer,une assez forte appréhension, qui s’étend à mesure que les pillagesnocturnes se multiplient.

Car cela continue (tu as dûl’apprendre par le Lyon républicain), et les villages deRemoz et de Mieugy, entre Seyssel et Corbonod, ont subi, chacun àson tour, leur petite brimade nocturne. Lorsque j’ai reçu talettre, comme un fait exprès, on venait de m’appeler près d’unemalade d’Anglefort. Je m’y suis rendu avec ma neuf chevaux, et j’enai profité pour pousser jusqu’au théâtre de la Beffa,comme disent les Italiens.

À parler franc, les dégâts sont de piètreconséquence et plus vexatoires que réellement dommageables. Maisils n’en restent pas moins bizarres et commis avec un luxe departicularités burlesques voulant avoir l’airsurnaturelles, bien faites pour frapper l’imagination de mesconcitoyens. Un point remarquable : ce sont des vols.Où la main des chenapans s’est posée, sans exception il manque unobjet. Non contents d’abîmer un cadran d’horloge, ils en chipentles aiguilles. On ne retrouve pas les branches coupées, les légumesarrachés, l’enseigne dépendue, rien. Ce sont des vols, et souventde choses inutilisables. Que ferait-on d’un vieux drapeau ? derameaux à peine feuillus ? d’une moitié de bicyclette jetéeaux ordures ?… Il est vrai qu’on a dérobé des pelles, deshoyaux, des bêches et, ce qui est plus grave, des animaux : unchat et une biquette. Mais j’ai le pressentiment que tout serarestitué une fois la comédie terminée, ou, si tu préfères, une foisla vengeance exercée. Exercée… par qui ? Dans le pays, on nedevine pas. Les populations ne se connaissent pas d’ennemis. Etalors, en désespoir de cause, on admet la possibilité de quelquevindicte d’outre-tombe : une levée en masse de revenants, uneinvasion de sarvants ! C’est fou ! mais queveux-tu : tout cela se perpètre la nuit, avec de cesraffinements puérils que l’on a coutume d’attribuer auxspectres ; et puis, le matin, nulle empreinte de pas !nul vestige d’une présence quelconque !

Au surplus, on a vite observé que la plupartdes vols étaient commis à des hauteurs où la mode n’est pas decambrioler – au sommet d’un arbre, au pignon d’une toiture, aufronton d’une mairie ; et comme les malicieux personnages ontsoin d’effacer toute trace des pieds de leurs échelles, deuxlégendes sont nées qui courent le pays, l’une de spectres géants,l’autre de spectres grimpeurs !

Maintenant, où se cachent les sacripantsdurant la journée ? Où vont-ils déposer le fruit de leurslarcins ? Autant de questions qu’il serait facile de résoudre,si les campagnards voulaient bien passer la nuit à l’affût. Maisils s’enferment à double tour. Quelques esprits forts veillentcependant, et des policiers avec eux. Par malchance, toutes lesfois qu’ils s’embusquent dans un village, les déprédationss’accomplissent dans un autre. D’après moi, la troupe (car ils sontplusieurs, à n’en pas douter) se retire avant le jour au fond desbois du Colombier, qui déverse ses dernières pentes jusqu’auxvillages maraudés, à l’ouest. C’est là qu’ils se dissimulent etqu’ils enterrent leur butin, à moins qu’ils ne l’enfouissent dansles sables du Rhône, lequel, tu le sais, coule tout au long de cescommunes, de l’autre côté, à l’est.

Une énigme plus difficile à déchiffrer, parexemple, c’est l’absence de piste d’arrivée et de départ. Ah !ce sont des malins ! Et ils ont juré d’affoler cetterégion.

 

Je reprends ma lettre, interrompue un instant,il paraît qu’Anglefort a été saccagé cette nuit. On ne s’yattendait pas. Les habitants faisaient les farauds, quand j’y suisallé. Eh bien, ça y est ! On leur a pris une brouette, unecharrue, des branches encore (beaucoup moins), un épouvantail àmoineaux dans un champ de blé tendre (quelques vieilles défroquessur une perche) et une statue dans le jardin de ma cliente. C’estle domestique de cette dame qui vient de me l’annoncer. Je ne saispourquoi, mais ces deux derniers vols paraissent l’avoir émudavantage (lui et tout le monde là-bas). Je ne vois pas ce qu’il ya de si troublant au rapt d’un mannequin de guenilles et d’unbonhomme en plâtre…

On a soustrait aussi des volailles et… Mais jeveux te narrer l’histoire ; elle est amusante.

Une vieille dame, dont la maison s’appuie auchevet de l’église, entendit, cette nuit, du bruit. Quelbruit ? On n’a pu le lui faire spécifier. Elle dormait encore.Elle a dit s’être éveillée au moment où le bruit cessait, Maisalors elle distingua très nettement le cri d’un coq. Ce coqchantait dans les ténèbres, et son chant venait d’en haut et duclocher ! Ce n’était pas, du reste, une fanfare d’aurore,pas l’aubade classique et coqueriquante, mais c’était « le crid’un coq qui se sauve, qui se débat ou quis’envole ». Et le lendemain (c’est-à-dire ce matin), ellevit – et chacun put voir – que le coq de métal, perché depuis centans au faîte du clocher, s’en était évadé !…

Aussitôt on crie au miracle, au lieu de crierau ventriloque, et on refuse de poursuivre une affaire dont le BonDieu se mêle.

Heureusement, la police ouvre l’œil. Car,vengeance ou plaisanterie, en voilà assez. On va surveiller,j’espère, les villages qui se trouvent dans la direction suivie parles ravageurs : le sud. On va garder cette traînée de hameauxdont la file s’égrène entre le Rhône et le Colombier.

Cependant les pistes suivies sont abandonnéesl’une après l’autre. On a relaxé un chemineau, reconnu sansméchanceté. Mais il y a, dit-on, de nouveaux suspects : deuxjournaliers piémontais. Ils travaillent depuis peu dans la contréeet suivent la même route que les bizarreries. Porteurs de pelles etde pioches, ils auraient donc, dès le début, possédé les outilsnécessaires à l’enterrement de leurs rapines, avant de s’êtreprocuré par la fraude un surcroît d’instruments analogues – ce quirévèle encore une bande.

Figure-toi que ma femme s’effraie ! Commec’est curieux ! Elle si intelligente ! Elle dit :« J’ai toujours eu en horreur les charivaris et les farcesmacabres. Et le pire, c’est que, si cela persiste, de deux chosesl’une : jusqu’à présent, les mystificateurs ont suivi à lafois le cours du Rhône et le bas du Colombier. Mais, à Culoz,celui-ci s’arrête brusquement. Eh bien, puisqu’il n’est de villagesqu’au long du fleuve et qu’autour de la montagne, il leur faudradonc choisir entre ces deux directions. Et s’ils s’avisent decontourner l’éperon que fait le Colombier, dans ce cas, Mirasteld’abord, Artemare ensuite se trouvent en plein sur leurtrajet ! »

Voilà beaucoup de prévoyance ! Toutes cesbillevesées auront leur terme bien avant d’arriver à Culoz, bienavant que vous n’y débarquiez vous-même le 26. Dans le cascontraire, votre présence, à celle d’Henri et de Fabienne, noschers amoureux, stimulera la vaillance d’Augustine.

Je souhaite donc cette présence, de tout moncœur de beau-frère et de mari.

Tout à toi.

Calixte MONBARDEAU. »

À partir de cette lettre, dont l’ampleurinattendue étonna grandement son destinataire, les coupures dejournaux abondent au dossier. Comme tout ce qui paraît toucher àl’au-delà, les mésaventures du Bugey captivent rapidement la pressefrançaise. Ces coupures sont, pour la plupart, des entrefiletsnarquois, fourmillant d’erreurs. Nous en retiendrons seulementl’adoption du mot « sarvants », qui, par sa nouveautéapparente et son acception fantasmagorique, semble propre àdésigner des créatures inédites et mystérieuses.

Mais on lira ci-dessous une suite de passageschoisis (pour éviter les redites) dans un rapport très remarquabledû au procureur de la République de Belley – donc un professionnelde l’observation. Ce magistrat, avant d’être commis officiellement,opéra des recherches pour son propre compte, en dilettante, et lesbribes suivantes sont tirées des notes officieuses où fut consignéle résultat de cette enquête.

(Pièce 33)

… À ce moment [celui de son arrivée, 24avril] sept villages avaient été molestés, tous situés sur lebord de la route de Bellegarde à Culoz, entre fleuve et mont, dunord au sud… Les populations étaient presque atterrées… voyaientplus de choses qu’il n’y en avait.

… Ils se claquemuraient… L’histoire du coqd’Anglefort avait provoqué une grande sensation… Je suis monté auclocher. Rien n’aurait été plus facile que d’enlever sanseffraction le coq de tôle dorée ; il n’était qu’enfoncé surune hampe de fer, au moyen d’une douille soudée à ses pattes et nongoupillée. Il n’y avait donc qu’à le tirer de bas en haut.Néanmoins, dans leur précipitation, les délinquants ont coupé ladouille à l’aide d’une cisaille. Le chant du coq n’a-t-il pas étélancé pour masquer le bruit du coup de cisaille ?

Les branches disparues sont assez grosses,d’après les tronçons. Non pas sciées, mais tranchées, avec unsécateur d’une puissance inaccoutumée… La boule de l’auberge n’apas été décrochée, mais on a coupé sa chaînette, d’un coup de cesmêmes ciseaux robustes… Tous les vols commis au dehors et lanuit… Pas d’exemple qu’on ait pris deux objetssemblables ; même pour les branches. Si deux branches depoiriers manquent à l’appel, c’est qu’un des poiriers est enfeuilles et l’autre en bourgeons. Il n’y a pas deux choux de lamême espèce qui aient été razziés. Les volailles emportées ne sontpas de même race…

… Aucune marque d’escalade sur le mur del’auberge, ni sur la façade de la mairie, à Seyssel. Aucune, nonplus, sur les tuiles de la flèche d’Anglefort…

… La façon d’évacuer, sans laisser de trace,charrue, brouette et autres corps de délits pesants et volumineuxest aussi un problème. L’emploi d’un ballon dirigeable expliqueraittout ; mais ce serait, pour une simple farce, un matérielétrangement disproportionné… Les histoires les plus fantastiquescourent les rues. Le diable y rejoue son vieux rôle. On ne peutcroire personne… La statue grandeur nature, volée dans un jardind’Anglefort, est devenue un cauchemar. Elle est assez belle, audire des paysans, et « peinte de manière à simuler unepersonne ».

… Un garde de l’État, descendu de la forêt,m’a dit avoir entendu sous bois, en plein jour, desespèces de détonations sèches, pareilles aux claquements d’unfouet. Considérant qu’il a trouvé par là des arbres décapités, ilimpute ces bruits, ces clac, au jeu d’une force cisaille. Il déposeégalement qu’il a mis le pied dans une petite flaque de sang frais,dont il est incapable d’interpréter la formation sur le sol,attendu qu’elle ne se trouve pas sous un arbre (d’où quelque bêteaurait pu saigner), mais dans une clairière ; qu’elle n’estmêlée d’aucun débris de plume ou de poil, et qu’elle n’est entouréed’aucun vestige de bataille. Cet homme m’a fait l’impression d’unnerveux suggestionné par les racontars, puis halluciné par lasolitude. Requis par moi d’avoir à développer son idée, il n’a plusvoulu parler.

Conclusion : nous avons affaire à uneassociation d’individus armés de puissants moyens d’exécution,abondamment pourvus de capitaux, et dont le but immédiat est deterroriser leurs victimes. (Les deux manœuvriers que l’on surveilledoivent être seulement des complices.) Mais cette terreur est-ellerépandue pour elle-même ? ou bien comme une sorted’anesthésique préalable ? Est-ce la comédie ? oun’est-ce qu’un prologue ? Et alors, est-ce le prologue d’undrame ?

 

Ce n’était ni ceci, ni cela.

Ou plutôt, c’était ceci et cela, tout à lafois.

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