Le Péril Bleu

Chapitre 14L’AIGLE ET LA GIROUETTE

Les sarvants ne s’étaient pas contentés devisiter Mirastel. Ils avaient aussi violenté le village d’Ouche,au-dessus du château.

Prévenu dans la matinée, M. Le Tellier serendit sur les lieux avec Maxime et Robert. On leur montra deuxcarrés de choux et un de carottes, complètement récoltés par lesrôdeurs énigmatiques, et la place où, la veille encore, s’érigeaitune pierre biscornue dont il ne restait plus qu’un trou dans laterre.

– Toujours la même rengaine, dit Maxime.Ces messieurs parodient les fantômes ! Ils affectent des’adjuger les choses rares, même inutiles, pour faire del’effet : une espèce de menhir, une branche de ginkgo, unloulou de Poméranie.

Robert se croisa les bras.

– Vous trouvez, dit-il, que des choux etdes carottes sont d’inutiles raretés ?… Avez-vous remarquéavec quel acharnement nos ennemis dévastent les culturesmaraîchères, depuis peu de temps ? Eux qui d’abord nes’appropriaient pas deux objets identiques, voilà qu’ils font mainbasse sur toutes sortes de légumes ?

– Allons donc ! allons donc !Tout cela, c’est pour embêter les citoyens ! pour qu’ilspaient plus cher leur tranquillité !

– Voyez-vous quelque traced’outils ? de pas ? questionna M. Le Tellier. Moi,non.

– Rien, comme toujours, répondit Robert.Et il ajouta : « Dites donc, monsieur Maxime, tout demême, réfléchissez, quand il s’agit d’animaux et d’êtres humains,les sarvants ne sont pas très difficiles non plus sous le rapportde la qualité. Voyons ? Ils raflent n’importe quelle femme, unhomme quelconque, le premier chat venu et des tas de lapins sansvaleur ; sauf des exceptions qui semblent dues au hasard…Avouez-le. C’est bien cela que vous pensez, en yréfléchissant ? C’est bien cela ? »

– Oui, c’est juste, confessa l’incréduleaprès un instant.

– Eh bien… reprit Robert d’un ton presquejoyeux, eh bien…

– Quoi, à la fin ?

– Il se pourrait que vous fussiez dansl’erreur, voilà tout. Et il coupa court à toute insistance enquittant ses compagnons. Il pria M. Le Tellier de l’excusers’il ne rentrait pas pour l’heure de déjeuner, et descendit versArtemare.

Le père et le fils reprirent le chemin deMirastel.

– Pourvu qu’il ne fasse pasd’imprudences ! murmura l’astronome.

– Il est buté, fit Maxime, impénétrableet buté. Mais brave ! Ce n’est pas la première fois qu’il s’enva tout seul… Je le sais. Il s’échappe à la dérobée…

– Il donnerait son sang pour retrouverMarie-Thérèse…

– Elle vaut cela, marmonna Maxime. Ellevaut le sang d’un duc !

– C’est égal, reprit M. Le Telliersans relever le propos, je souhaiterais qu’il fût déjà rentré… Etpuis, j’aurais voulu le consulter relativement au phare.

– Le phare ? Ce qu’il faut enfaire ? Tout simple : démonter le projecteur etl’installer, lui avec l’autre, à Machuraz. Excepté au début de leurcampagne, vos loustics ne sont jamais revenus dans les mêmeslocalités ; ils ne reviendront pas à Mirastel. Mais ils n’ontpas encore taquiné Machuraz ; il faut demander aux châtelainsla permission d’y loger notre feu. Allons-y tout de suite.

Ainsi fut fait.

 

Les deux Le Tellier ne voulurent confier àpersonne le soin de démonter la lanterne et de remballer miroirs etlentilles. Ils apportèrent à cette manutention tant d’égards etd’inhabitude, qu’ils se virent obligés de terminer l’ouvrage aprèssouper. L’affaire de la veille leur avait enseigné à ne plusremettre au lendemain ce qu’on peut faire le jour même. Ilsremontèrent donc au grenier de la tour avec une lampe ets’attelèrent à la besogne, muets et l’air préoccupé, car RobertCollin n’était pas de retour.

Ils travaillèrent quelque temps de la sorte,sans rien dire, écoutant si quelqu’un ne montait pas l’escalier encriant : « Me voilà ! » Mais le froissement dupapier d’emballage emplissait à lui seul tout le crépuscule, et,par intermittences, au-dessus d’eux, grinçait la hautegirouette…

Enfin quelqu’un monta l’escalier.

– Me voilà ! dit Robert.

– Ah ! mon ami, vous nous avez bieninquiétés ! s’écria le père.

– D’où diable venez-vous ? s’enquitle fils.

– Du sommet du Colombier.

Maxime inspecta le secrétaire etpersifla :

– Vous êtes joliment propre pour un hommequi vient de la montagne ! Quel garçon soigneux ! Levoilà tiré à quatre épingles comme ce matin, avec sa redingotebrossée, ses bottes reluisantes…

– C’était une grave imprudence, maugréaM. Le Tellier. Vous savez pourtant que l’endroit estdangereux !

– Je ne crains rien, fit Robert enessuyant ses lunettes d’or d’un petit geste inquiet. Je crois avoirtrouvé une préservation contre les… sarvants… Non, non : ne medemandez rien. Vous confier mon procédé serait vous mettre sur lavoie de mes hypothèses… et je vous supplie de me faire crédit. Ausurplus, j’ai à vous entretenir d’un fait… dont je viens d’êtrespectateur… Je désirerais votre avis à ce propos… Il ne faudra pasvous fâcher si, aujourd’hui, je me borne à vous révéler ce fait,sans dire ce que j’en pense moi-même… D’ailleurs, ce que je pense,c’est si vague et si… On ne me croirait pas. On embrouillerait mesidées avec des objections… Et enfin, n’est-ce pas, j’ai intérêt… enquelque sorte… à trouver la solution tout seul, à cause de… Enfin,c’est une manière de concours… Mlle Marie-Thérèse,n’est-ce pas…

– Allez donc ! Mais allezdonc ! rugit Maxime impatienté. Qu’est-ce que vous avezvu ?

Le petit homme rajusta ses lunettes sur sonnez, tirailla sa vilaine barbe mousseuse, et dit :

– J’ai vu un aigle.

Il les regardait maintenant l’un aprèsl’autre, dans les yeux.

M. Le Tellier venait de tressauter.

– Ah ! fit-il. J’ai beaucoup pensé àcela aujourd’hui… Mais c’est tellement extraordinaire !…

– J’ai vu un aigle extraordinaire, appuyaRobert Collin.

Maxime le pressa :

– Extraordinaire… sous quelrapport ?… Énorme ?

– Cela, je n’en sais rien. Je manquais decomparaison pour estimer sa taille. J’étais appuyé au montant de lacroix, depuis une heure peut-être, quand je le vis passer trèsloin, vers l’est, au-dessus du Rhône, et très haut. Cet aiglevolait du sud-est au nord-ouest. Je ne l’avais pas encore remarqué,parce qu’il y en avait d’autres un peu partout. Mais ceux-làétaient des aigles normaux… comme il l’avait été, lui aussi,jusqu’au moment où… Bref, ce qui fit que je le remarquai, ce furentdes battements d’ailes désordonnés et tout à fait extravagants…J’avais une jumelle ; vite, je m’en servis. Et je constataique le rapace se livrait à une espèce d’incantation folle, tout enfilant à une allure qui me sembla moyenne (bien que là aussi lespoints de repère me fissent défaut pour déterminer le train del’animal).

Je le suivais facilement.

Mais tout à coup il disparut de ma lorgnette…Alors, à l’œil nu, je le vis monter dans le ciel, suivant uneoblique proche de la verticale et avec une rapidité considérable…Seulement, il paraissait amoindri… rapetissé… J’eus le bonheur depouvoir le rattraper avec ma jumelle et, avant qu’il ne s’enfonçâtdans les nuages, de reconnaître la cause de cette diminution.C’est que l’oiseau avait replié ses ailes.

– Hein ? se récria Maxime. Ilmontait sans voler ? sans même planer ?

– Voilà qui est fort ! compléta sonpère.

Robert confirma :

– Sans voler. Sans planer. Sans faireplus de mouvements qu’un aigle empaillé sur un perchoir !

– Au moins, vous êtes sûr d’avoir bienvu ?

– Oui, monsieur Maxime, je réponds demoi. Et alors, que dites-vous du phénomène ?

– Voyons, dit l’astronome. De quellenature étaient les mouvements qui ont préludé à cet envolfantastique ?

– Des coups d’ailes brutaux, dans tousles sens, qui devaient nécessiter toute la vigueur de la bête.

– … et qui la maintenaient à bonne allureet à la même hauteur ?

– Oui.

– En somme, proposa Maxime, c’étaitassimilable aux contorsions que pratiquent les discoboles avant delancer le poids ou le palet ?

– Mon Dieu… oui.

– Alors, continua M. Le Tellier, ceserait un élan que votre aigle aurait pris, avant de piquer vers lezénith… Ce serait une façon d’emmagasiner de l’énergie ?…

– Je vous le demande, maître… Mais il estcertain qu’un oiseau carnassier, volant avec cette diligence, peuts’éclipser en un rien de temps, après avoir commis son larcin.

– Et de quelle couleurétait-il ?

– Fauve clair ; un peu le plumaged’un nocturne.

– Ah ! tiens, tiens ! fitM. Le Tellier sans bien se rendre compte de sa pensée. Aprèstout, il était peut-être gigantesque cet aigle, puisque vous ne… –Écoutez !… Qui est-ce qui montel’escalier ?…

Ils se turent. Les degrés de bois résonnaientsourdement. Quelqu’un gravissait l’escalier et se cognait auxmarches dans sa précipitation… M. Le Tellier prit la lampe ets’approcha de la porte – au moment oùMme Arquedouve émergeait de l’ombre…

Elle avait une figure de l’autre monde, etelle jeta d’une voix grise ce cri d’alarme :

– Les sarvants !… Encore ! Ilsreviennent !…

Ç’avait été une clameur terrible etsingulière, comme un hurlement chuchoté.

– Ils viennent… répétait M. LeTellier.

– Tonnerre de Dieu ! jura Maxime.Nous n’avons plus de phare !

Mais, sans perdre une seconde, Robert avaitsoufflé la lampe, et les deux tabatières découpaient maintenantdeux rectangles de ciel qui semblaient s’éclaircir peu à peu.Maxime comprit la manœuvre ; il sauta sur la caisse contenantle générateur, il introduisit son buste dans une lucarne et relevacontre la toiture le châssis vitré.

Robert, à l’autre tabatière, opérait le mêmebranle-bas. Ils découvraient chacun la moitié de l’étendue ;tout se trouvait donc à la merci de leur pénétration. Il faisaitnoir, cependant. Mais, dans un rayon d’une centaine de mètres, unhomme – ou quelque chose de volume égal – ne pouvait leuréchapper.

Entre eux, derrière eux, dans l’obscurité dugrenier, ils entendaient trembler Mme Arquedouve,et derrière eux, entre eux, au pinacle de la coupole, grincer parinstants la girouette de fer forgé.

Le bourdonnement de phalène venait d’éclore…Où ?… Partout, à ce qu’il semblait : à droite, à gauche,en l’air, au fond des poitrines.

Comme la veille, ils regardaient la nuit detous leurs yeux, leurs faibles yeux d’animaux diurnes…

L’étable, l’écurie, le poulaillers’éveillèrent. La bergerie sanglota…

Le clair-obscur leur paraissait tour à touréblouissant, puis foncé jusqu’à devenir opaque…

Dans le lointain (?) le sarvantbourdonnait.

Robert sentit une brise lui caresser le front,et il redoubla de vigilance.

Maxime également sentit la brise…

Et la girouette grinça… Mais, au lieu degrincer une fois pour toutes, il advint ce prodige admirablequ’elle ne s’arrêta plus de grincer et qu’elle se mit à tournersans trêve, à l’imitation d’une crécelle !…

La brise, qui soufflait toujours, s’apaisa.Machinalement, les deux guetteurs s’étaient retournés du côté de lagirouette. Ils la virent alors s’immobiliser à mesure que le venttombait. Et ils reprirent la surveillance de la plaine et de lamontagne.

Soudain, derrière eux, entre eux, au pinaclede la coupole, retentit le clac assourdissant.

Un recul instinctif rentra les deux têtes àl’abri du toit, et on distingua la dégringolade d’un objet dur etpesant qui raclait dans sa chute les ardoises sonores… Puis plusrien… Puis l’arrivée de l’objet sur le gravier de la terrasse…

Le bourdonnement s’était évanoui.

– Sapristi ! anhéla M. LeTellier s’épongeant les tempes.

– Disparus ! Envolés ! fitRobert ayant repris son poste d’observation. Nom de nom ! Pasde veine !… La girouette ne grince plus du tout… Ah !Elle n’est plus là ! Elle est tombée !… C’estelle qui est tombée !

– Ils l’ont abattue, compléta Maxime àl’autre ouverture. Mais, cette fois, ils n’ont rien emporté. Ilsont laissé choir leur prise. Elle leur a sans doute glissé desmains…

– Et le projecteur ; ajoutal’astronome. On peut dire que c’est du guignon !

– Je n’ai rien vu ! bougonnaitRobert. Derrière nos têtes ! quelle malchance !… Etn’avoir pu résister au mouvement qui nous a fait rentrer,lâchement, bêtement !…

– Hem ! hem ! fitMme Arquedouve affaissée sur les dernières marchesdu colimaçon.

– Quoi donc, grand-mère ?… Est-cequ’ils reviennent à la charge ?

– Ils… ils partent seulement… Là. Ilssont partis.

– Oui ?… Enfin, dit M. LeTellier, ils sont bien partis, à présent ? On peutsortir sans danger !… Il serait bon d’aller chercher lagirouette. Son examen nous renseignera peut-être… Elle s’estcomportée d’une façon étourdissante…

Ils descendirent.

Mais ils ne trouvèrent de lagirouette-crécelle qu’une dépression de sa grandeur et de sa forme,creusée dans le gravier, sous les fenêtres du laboratoire, où elles’était abattue.

– C’est un peu raide ! grognaMaxime. Ils sont venus la reprendre !… Grand-mère avaitraison : ils n’étaient pas partis !… Cela prouve qu’on neles entend que de tout près… Oh ! dire qu’on les aurait vus demon laboratoire, qu’on les aurait vus ramasser cettegirouette ! et qu’on saurait comment ils ont le nezfait !

– Le nez… ou le bec… aventura M. LeTellier.

Robert, méditatif, songeait à hautevoix :

– Cette girouette… tournant surelle-même… elle semblait le centre d’un… elle semblait prise aumilieu d’un tourbillon… d’un petit cyclone… alangui… Hé !monsieur Maxime : la brise, vous l’avez sentie de gauche àdroite, naturellement puisque nous étions dos à dos et que moi jel’ai sentie de droite à gauche ?

– Mais non, mais non ; ellesoufflait de ma droite…

– Ah ! ah !… C’était donc bienune brise circulaire…

– Diable ! s’écria M. LeTellier.

Mais Robert lui demandaprécipitamment :

– Enfin, avec tout cela, qu’est-ce quevous pensez de mon aigle ?

– … Plusieurs choses contradictoires. Quesi les aigles enlèvent parfois de jeunes bestiaux et des enfants,ils n’ont pas coutume de ravir les girouettes… Mais je pense aussique la manière dont votre aigle s’agitait ressemble étonnamment àla façon de voler qu’employaient, dit-on, les hommes deChâtel ; et que, peut-être, une sorte de… déguisement… Vous yêtes ? Un homme costumé en aigle… pour mystifier… Il y atoujours eu un côté burlesque dans tout cela…

Maxime railla :

– Costumé ? Pourquoi pasmétamorphosé, comme le journaliste de Turin mué en nabot ?…Mon cher papa, je ne vous reconnais plus…

– C’est toi qu’on ne reconnaît pas. Jesais parfaitement combien mes inférences sont fragiles. Mais, fautede mieux, je suis obligé de me livrer aux conjectures qui peuvents’énoncer dans la forme scientifique : tout se passe commesi. D’ailleurs, tu m’interromps et je n’avais pas terminé. Ilse peut encore que nous soyons en présence d’une force récente – ourécemment découverte – une force… une légèreté plutôt, que lesêtres vivants seraient à même d’acquérir, et d’acquérir sans levouloir, à leur corps défendant…

– Ta ta ta ! Nous avons peur, etvoilà tout. Qu’avons-nous fait jusqu’ici, sans compter lesgaffes ? De la dialectique et des poltronneries. Avec tant deprécautions, nous ne verrons jamais les sarvants ! Rienn’empêche de voir son adversaire comme un bouclier trop vaste…Tenez, c’est ridicule de ne plus s’éloigner des villages qu’ennombre. Juste ce qu’il faut pour être aperçu de l’ennemi !…J’en ai assez, moi, de toutes vos couardises. À l’avenir, je feraicomme Robert : j’irai seul où bon me semblera !

M. Le Tellier, sentant Maxime sur lapente de la colère, lui souhaita le bonsoir.

Quand il eut regagné le vestibule, Robertalors dit à Maxime :

– Écoutez. Vous êtes en passe detémérités. Eh bien, croyez-moi : si vous sortez seul,habillez-vous comme l’une des personnes disparues. Faites-vous lacopie de l’une d’elles. Au besoin, teignez-vous les cheveux etla barbe ; rasez-vous, s’il le faut. N’oubliez ni la canne niles gants. Allez même jusqu’à reproduire la démarche.

« Aujourd’hui, avant de monter auColombier, je suis allé chez le Dr Monbardeau, et là, sur sesindications, j’ai revêtu un costume kaki appartenant à son fils etpareil à celui qu’il portait le jour de son enlèvement.M. Monbardeau a bien voulu compléter la ressemblance, nousavons trempé dans de la chaux un feutre noir pour le blanchir, j’aichaussé des bottines jaunes… C’est pourquoi vous m’avez trouvé sipropre, à mon retour. Je venais de restituer mon vestiaired’emprunt.

« C’est un bon truc. Du moins, je lecrois… En tout cas, il paraît m’avoir réussi tantôt, puisque mevoilà. Mais : de la discrétion, n’est-ce pas !

– Ah ! çà, est-ce que vous êtestimbré ? fit l’autre, à la fois rieur et décontenancé. Si lestratagème est efficace, pourquoi le tenir caché ?

– Pour diverses raisons, mais, avanttout, parce qu’il existe présentement un autre moyen des’immuniser, qui est le fruit de l’empirisme et qui vaut certes monprocédé, résultat du calcul. Ce moyen, c’est justement celui quevous rejetez et qui consiste à se réunir en force, au large deshabitations. Cela, c’est connu : tout le monde accepte cetteobligation temporaire ; et ceux qui refusent de s’y soumettre– imbéciles, fortes têtes ou bravaches (soit dit sans vousoffenser) – ne voudraient pas non plus de mon système.

– Il y a du vrai là dedans…

– Seulement… seulement… ces deuxprocédés… Le premier, le populaire, est-ce qu’il aura toujours del’efficacité ?… Et le second, le mien, est-il parfait ?…Est-ce par hasard que les sarvants ne m’ont pas emporté,lors de cette première expérience ? Serait-ce qu’ils ne m’ontpas vu ?… Si paradoxal que cela puisse paraître, je ledésire de tout cœur, savez-vous ! Car, pour peu que soitvérifié cette partie de ma théorie, toute ma théorie se trouveexacte, et alors…

Il se passa la main sur le front, comme enface d’apparitions effroyables. Or, sa main frissonnait et la sueurperlait à son front.

– … Et alors, mon cher, vous n’avez pasdîné, termina Maxime. Vous avez faim. Estomac vide : cerveaucreux. L’inanition vous fait divaguer.

– Monsieur Maxime, dit Robert, jedonnerais ma vie pour me tromper.

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