L’enfant mystérieux

Chapitre 13Le fratricide.

 

Suivant les prévisions du médecin, PierreBouet reprit connaissance pendant la nuit ; mais ce ne fut quele lendemain, après vingt-quatre heures d’un affaissement comateux,qu’il redevint assez maître de lui pour échanger quelques parolesavec les personnes qui l’entouraient.

Au reste, la conversation ne fut pas longue,car, outre la difficulté qu’avait le malade à mouvoir sa langue àmoitié paralysée, il lui fallait encore obéir à la recommandationdu docteur, qui avait expressément ordonné le silence.

Toutefois, dès les premiers mouvements qu’ilessaya d’exécuter, il fut évident pour le père Bouet que tout uncôté de son corps refusait le service et que la paralysie, laterrible paralysie en avait pris possession.

Il s’en consola cependant, trop heureux d’enêtre quitte à un tel prix.

Le naufragé qui vient d’arracher son existenceaux gouffres de la mer, ne s’amuse pas à regretter ses mallesperdues.

Huit jours se passèrent sans amenerd’incidents remarquables. Le malade allait de mieux en mieux, sereprenait à vivre comme avant la catastrophe, présentait même uneamélioration notable dans son état moral. Plus de ces follesexcitations pendant lesquelles des troupes de Sauvages barioléshantaient l’imagination du pauvre vieillard ! Plus de cesangoisses rétrospectives qui broyaient le cœur du malheureux pèreau souvenir des souffrances réelles ou supposées de sa filleadoptive !

Le bonhomme, au contraire, paraissait calme,serein, presque souriant… Jamais il n’avait autant aimé la vie, etil n’était pas éloigné de chérir sa nouvelle infirmité pour lesdorlotteries qu’elle lui valait de la part d’Anna, la fille de soncœur.

La brave enfant, en effet, veillait avec uneattention méticuleuse sur la santé et le repos du vieillard. Ellese reprochait d’avoir manqué d’énergie pendant les jours néfastesoù son père, en proie aux hallucinations de son cerveau excité,voyait accourir pour l’entendre et l’encourager tous les hâbleursdes environs ; et, à voir quelle autorité elle déployait pourempêcher toute excitation quelconque d’arriver jusqu’auconvalescent, on sentait qu’il ne ferait pas bon renouveler lessatisfactions de curiosité qui avaient failli coûter si cher.

Les visites diminuèrent donc petit à petit,pour cesser presque entièrement au bout d’une semaine.

Seuls, quelques vieux habitués, les voisins etAntoine continuèrent de venir tous les soirs fumer leur pipe avecle bonhomme ; mais, à dix heures, tout le monde se retirait,et le sommeil ne tardait pas à secouer ses pavots au-dessus de tousles hôtes de la maison.

La chambre à coucher d’Anna était voisine decelle du père Bouet, de façon que le secours se trouvaitconstamment à la portée du malade. Pour surcroît de précaution, lajeune fille avait fait poser une sonnette qui mettait les deuxchambres en communication, et dont le gland pendait à portée de lamain du vieillard.

Aucun accident n’était donc à craindre, qui nefût immédiatement signalé à la vigilante garde-malade, laquelle, dureste, ne dormait jamais que d’un œil, depuis la maladie de sonpère.

Et c’était prudent de la part d’Anna, car lesengagés couchaient dans les mansardes, à l’autre extrémité de lamaison, et d’ailleurs ils avaient le sommeil si dur, qu’un coup decanon, tiré à côté d’eux, ne les eût réveillés qu’à demi.

Quant à la servante, qui couchait, elle aussi,au grenier, Anna ne s’y fiait guère, sans trop savoir pourquoi.C’était une grande et forte brune, très capable pour les grosouvrages, mais d’une gaucherie surprenante quand il s’agissait dessoins destinés à un malade. Elle venait de remplacer Joséphine, quiavait décampé en voyant le malheur frapper tant de coups imprévusau sein d’une famille jusque là si heureuse.

La courageuse Anna était donc seule de fait àveiller la nuit sur le malade.

Cette circonstance, en favorisant lessinistres projets d’Antoine, devait précipiter le dénouement de latragédie, qu’il ourdissait avec une persévérance de démon.

Ainsi qu’il l’avait déclaré à sa femme, ilfallait que Pierre Bouet changeât son testament, ou il y aurait unmalheur.

Une semaine s’était écoulée depuis lors…Antoine n’avait pas sorti de sa circonspection ordinaire, secontentant d’épier, d’observer, de prendre ses mesures, en vued’une réussite certaine.

La partie à jouer était terrible : – Ilvoulait mettre toutes les chances de son côté.

Enfin, un soir – le mercredi, 1erseptembre – le beau parleur réussit à jeter une petite poudreblanche dans le bol de gruau qu’Anna ne manquait jamais de prendreavant de se coucher.

Cette poudre, d’apparence inoffensive, avaitpourtant des effets narcotiques puissants.

C’était de la morphine.

La partie allait s’engager ! Le premieracte du drame commençait !

Les veilleux – parmi lesquels étaitAmbroise – partirent, comme d’habitude, à dix heures. Antoine seretira le dernier, après avoir souhaité une bonne nuit à son frèreet dit une parole aimable à sa filleule.

À la porte, le petit groupe se sépara, les unsprenant à gauche avec Campagna, les autres tirant à droite,flanqués du beau parleur. Arrivé en face de sa maison, Antoine pritcongé de ses deux compagnons et rentra ostensiblement chez lui.

Mais il ressortit bientôt. Seulement, il étaitméconnaissable. Une barbe postiche encadrait sa figure en lame decouteau ; une paire de lunettes se tenaient à cheval sur songrand nez, et toute sa longue personne se dissimulait sous les plisd’un manteau de couleur sombre.

C’est sous cette défroque et grimé de cettefaçon que maître Antoine refit à pas de loup le chemin qu’il venaitde parcourir. Le diable, son patron, aurait eu certes de la misèreà le reconnaître. À plus forte raison, les passants attardés. Maisle hardi coquin ne rencontra personne. D’ailleurs, il faisait noir,et le vent de nord-est poussait devant lui de grandes masses denuages, qui assombrissaient encore l’atmosphère.

En approchant de la maison de son frère,Antoine vit briller la lumière aux fenêtres de la cuisine. Annaveillait donc encore… Avait-elle bu son bol de gruau ?… C’estce qu’il était important de constater.

Le beau parleur risqua un coup d’œil àl’intérieur, à travers le vitrage. Le hasard le favorisait, car lajeune fille, assise près du poêle, achevait justement de prendre saréfection habituelle. Sitôt qu’elle eut fini, elle déposa le vasedans une armoire, s’empara de la chandelle et gagna sa chambre.

Antoine en avait vu assez. Il alla se blottirsous un arbre du jardin et attendit là que les hôtes de la maison –maître et serviteurs – fussent complètement plongés dans lesommeil.

Une couple d’heures se passèrent de la sorte,pendant lesquelles le malheureux récapitula tous les griefs qu’ilprétendait avoir contre son frère, dans le but de se confirmer danssa terrible résolution.

Il n’y réussit que trop bien, car lorsqu’il seleva, ses regards brillaient d’un feu sombre, au milieu del’obscurité, et ses dents grinçaient de colère contenue.

Enfin, le voilà qui se dirige vers une portebasse, communiquant avec la cave de la maison… Il pousse lebattant : la porte cède et s’ouvre sans bruit… Alors, courbéen deux, tâtonnant des pieds et des mains, il s’engouffre dans cetrou noir, s’avance avec précaution, se guidant de mémoire, etheurte bientôt un petit escalier, au-dessus duquel une trappe jouesur ses charnières. Antoine soulève cette trappe avec sa tête et lareferme doucement, après avoir pris pied à l’étage supérieur…

Il est dans la cuisine.

Là, il s’arrête un instant et prête l’oreille.Mais aucun bruit insolite ne se fait entendre. Il reprend samarche, ouvre la porte de communication avec la chambre, ypénètre silencieusement, fait quelques pas vers sa droite ets’arrête de nouveau.

Il est arrivé.

C’est là, devant lui, dans cette petite piècefaiblement éclairée par la lumière d’une veilleuse, c’est là qu’estson frère, ou plutôt le détenteur de l’héritage qu’il veut avoirpar n’importe quel moyen, – ce moyen fut-il un crime !

À gauche est la porte de la chambre d’Anna, lacause innocente du drame qui va se jouer.

Antoine se dirige vers cette porte,l’entrouvre, écoute pendant quelques secondes, puis revient… Toutest correct de ce côté-là. Le remède a fait son effet, car la jeunefille dort d’un sommeil profond.

Il n’y a donc plus, pour Antoine, qu’à pousserla porte entrouverte devant lui pour se trouver en présence de sonfrère…

Mais il a une minute de suprême hésitation, undernier combat à soutenir, une victoire décisive à remporter sur saconscience, qui regimbe, malgré lui.

La bataille n’est pas longue.

Antoine saisit brusquement la poignée de laporte et s’introduit à pas de loup dans la petite pièce. Mais, sipeu de bruit qu’il ait fait, ce bruit a été suffisant pour éveillerPierre Bouet.

Le bonhomme, en ouvrant les yeux, voit àproximité de son lit cette espèce de fantôme à longue barbe, drapédans un grand manteau. Il pousse un cri étouffé :

– Ho ! ho ! qui est cela ?

Et il va pour saisir le cordon de la sonnette.Mais l’autre l’a prévenu, en disant :

– C’est inutile… On ne t’entendrait pas.

Le bras du malade retombe sur lacouverture.

– Que me voulez-vous ? Quiêtes-vous ? demande-t-il d’une voix terrifiée.

– Qui je suis ? répond l’inconnu :tu le sauras bientôt. – Ce que je veux ?… Justice.

– Je vous ai donc fait tort ? reprendPierre Bouet, convaincu qu’il a affaire à un revenant.

– Oh ! oui, bien tort !

– Je réparerai.

– C’est ton devoir.

– Je vous ferai dire des messes, je prieraipour votre âme.

– Je n’ai que faire de tes messes, et mon âmeest bien là où elle est.

– Malheureux ! vous ne voulez pas demesses ?… Vous vous trouvez bien dans le purgatoire ?… Etle père Bouet se signe avec frayeur.

– Hé ! hé ! ricane le sinistrepersonnage, tu me crois donc mort, vieux pingre !… En effet,ça ferait peut-être mieux ton affaire : tu jetterais à mes osl’aumône de quelques messes, et tout serait dit !… Maisdétrompe-toi : je suis vivant, et je ne me contenterai pasd’une bouchée de pain.

– Qui donc êtes-vous ? Cette voix !murmure le vieillard ahuri.

– Regarde ! se contente de répondrel’autre, en se dépouillant brusquement de sa barbe et de sonmanteau.

– Antoine ! mon frère ! gémit lebonhomme. Que viens-tu faire ici, à cette heure,malheureux ?

– Je te l’ai dit, je viens pour obtenirjustice.

– Eh ! bon Dieu, quel justice demandes-tude moi ?

– Je veux t’empêcher de jeter dans les brasd’une étrangère le dernier lambeau de l’héritage de notrefamille.

– D’une étrangère ! De qui veux-tu doncparler ?

– Hé ! de qui parlerais-je, si ce n’estde cette fille de malheur, qui dort à quelques pas d’ici !

– D’Anna ?

– Parbleu !

– Comment, c’est de ma fille chérie, de monenfant adorée, que tu parles en pareils termes ?

– Oui !… Et quand tu l’appellerais unmillion de fois ta fille, elle n’en serait pas moins une étrangère,une enfant trouvée, une inconnue qui prend ici la place de tesparents légitimes…

– Chut ! malheureux, elle pourraitt’entendre.

– Oh ! quant à cela, ce n’est guère àcraindre, monsieur mon frère, car elle aura le sommeil passablementdur cette nuit.

Le vieillard eut un soupçon terrible, qui lefit tressauter sur son lit.

– Misérable ! s’écria-t-il, tu l’asempoisonnée ! Au secours ! Il est peut-être encore tempsde la sauver !

Et il fit un violent effort pour se jeter horsde sa couchette. Mais Antoine le força à se coucher et lui dittranquillement :

– À ton tour, ne parle pas si haut et calmetes alarmes : la fille de je ne sais qui n’estqu’endormie ; elle s’éveillera comme de coutume, demainmatin.

Pierre Bouet respira, mais sa physionomiebouleversée exprimait une angoisse qui allait jusqu’à lasouffrance. Antoine commençait à l’épouvanter sérieusement.

Cependant il fit un effort pour recouvrer sonénergie et, montrant la porte à son frère, dit :

– Crois-moi, Antoine, ne va pas plus loin danston entreprise criminelle… Je sais où tu veux en venir, et mondevoir est de te déclarer que tu ne gagneras rien par de semblablesmoyens ! Retourne chez toi… Personne ne t’a vu venir,j’espère, et je tâcherai d’oublier une démarche insensée.

Le beau parleur fit entendre un petitricanement ironique.

– Oui-dà ! répliqua-t-il, tu pensesm’éconduire de cette façon, frère sans cœur !… C’est que tu neconnais pas qui je suis et ce dont je suis capable ! Tu vasl’apprendre. Mais, auparavant, mets-toi bien dans l’idée que je nesortirai pas d’ici avant que tu ne m’aies donné satisfaction.

– Enfin ! qu’exiges-tu ! quellesatisfaction te faut-il ? demanda Pierre, fort agité.

– Je veux d’abord que tu me dises siréellement tu as fait un testament.

– Oui, j’en ai fait un.

– Qui est ton légataire universel ?

– Ma fille, naturellement, – à la charge parelle de donner cent louis à ton garçon.

– Mon garçon n’a que faire des aumônes decette voleuse-là !

– C’est lui qui en décidera, quand il seramajeur, répondit froidement le père Bouet.

– D’ici là, il coulera bien de l’eau dans larivière !

murmura Antoine d’une voix menaçante. Puis, seredressant à deux pas de son frère, le bras levé :

– Écoute, Pierre, et grave bien dans ta penséele serment que je vais faire : Je jure sur ma part du Paradisque si l’étrangère hérite de toi, au détriment de mes enfants, jeferai de sa vie une existence tellement épouvantable, qu’ellesouhaitera la mort comme une délivrance…

– Antoine !

– Je jure de la martyriser par tous les moyenspossibles, de lui susciter des misères, des ennemis, de la perdrede réputation, de lui rendre enfin le séjour de cette paroisseimpossible…

– Mon frère !

– Je la frapperai dans ses amis, dans sesaffections, dans ses goûts même, comme je l’ai déjà frappée dansses amours !

– Malheureux ! malheureux !

– Elle n’aura ni trêve, ni repos. Plus ellesera abattue, plus je redoublerai mes coups. Mes enfants et moi,nous mangerons le pain noir de la misère ; mais, elle, ce seradu pain trempé de larmes !

Le père Bouet était terrifié. Le vertigefaisait tournoyer les objets devant ses yeux. Il fit le geste dejoindre les mains et supplia, avec des sanglots dans lavoix :

– Antoine, mon frère, rétracte ce sermentimpie, ce serment monstrueux !

– Je le renouvelle, au contraire ! fitAntoine d’un ton implacable.

– Mon Dieu ! mon Dieu ! gémit lemalade, portant la main à son front, prêt à éclater.

– Et, pour que tu ne te fasses aucune illusionsur son accomplissement, continua le misérable Antoine, je vais tedire ce que j’ai fait, ou plutôt ce que ta folle prédilection pourcette étrangère m’a poussé à faire…

– Arrête ! arrête ! murmura PierreBouet, épuisé.

Mais l’autre, sans tenir compte de cetteprière :

– Tu n’avais pas d’enfants… J’avais raison decompter sur ton héritage pour ma petite famille, lorsque cettefille du hasard est venue se jeter en travers de mes légitimesespérances. Eh bien ! de concert avec la mère Démone, je l’aifait disparaître ! et son sort allait être fixéirrévocablement, lorsque cet imbécile d’Hamelin l’a sauvée.

– Infâme ! murmura le vieillard.

Antoine poursuivit :

– Ce même Hamelin était amoureux de ta filled’adoption ; elle aussi l’aimait ; ils allaient êtreheureux !… J’ai détruit ce rêve en dénonçant le contrebandieraux autorités douanières.

– Lâche !

– Ce n’est pas tout… Ambroise Campagna avaitconçu et formé le projet de forcer la mère Démone à dénoncer maprétendue complicité dans la disparition d’Anna !… Je l’aiprévenu en étranglant de mes propres mains la Démone et en mettantle feu à sa cahute.

– Assassin !

– Mais j’avais agi avec trop de précipitation,cette fois !… La sorcière n’était pas tout à fait morte et putêtre sauvée des flammes par ce même Campagna, à qui je réserve uneleçon dont il se souviendra. Elle fut tenue au secret chez maîtreAmbroise, qui la réservait pour me confondre… Eh bien !demande-lui donc, à ce garçon qui se mêle de ce qui ne le regardepas, ce qu’est devenu son témoin à charge contre moi !… Il terépondra : Disparue ! – Et moi, j’ajouterai :Morte ! au fond de l’eau !

Le père Bouet poussa un gémissementinarticulé. Son cerveau se congestionnait et ses idées devenaientconfuses. Antoine reprit, avec un redoublement de violenceconcentrée :

– Comprends-tu maintenant, Pierre Bouet, queje ne suis pas ici pour faire de vaines menaces et que je suishomme à accomplir un serment ?

Un oui à peine compréhensibles’échappa des lèvres du malade.

– Eh bien ! alors, acheva le bandit,décrochant un crucifix appendu à la muraille, si tu ne veux pas queta fille soit toute sa vie malheureuse, jure-moi sur ce signe sacréde notre rédemption que tu changeras ton testament dès demain, defaçon à ce que mes enfants soient tes seuls héritiers.

Le père Bouet, n’ayant presque plus consciencede ses actes, tendait vers le crucifix sa main valide ; ilallait jurer ;… il allait dépouiller l’enfant qu’il chérissaitpar-dessus tout !…

Mais un flot de sang lui monta aucerveau ; sa main retomba : il fit entendre deux ou troissoupirs… Puis il demeura immobile.

Il était mort !

Antoine resta un instant pétrifié. Pour lapremière fois, peut-être, sa conscience se révolta pour lui montrertoute l’horreur de l’acte qu’il venait de commettre. Il frappa dupoing son front livide et s’écria, dans un gémissement dedésespoir :

– Tout est perdu !… J’ai tué monfrère ! Puis, chancelant, les cheveux collés aux tempes parune sueur d’agonie, blême de terreur, se heurtant partout, lefratricide rentra chez lui, courbé sous le poids vengeur de soncrime.

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