Le Comte de Moret – Tome II

CHAPITRE XXII

L’AIGLE ET LE RENARD.

Le surlendemain, le cardinal de Richelieu entrait dans le fort de Pignerol juste, au moment où Charles-Emmanuel sortait de Turin pour venir le secourir.

Mais, à trois lieues de Turin, ses éclaireurs lui annoncèrent qu’un corps de huit cents hommes à peu près venait à sa rencontre avec les bannières savoyardes.

Il envoya un de ses officiers reconnaître quel était ce corps ; et l’officier lui revint dire, à son grand étonnement, que c’était la garnison de Pignerol qui regagnait Turin. Le fort s’était rendu.

La nouvelle produisit sur Charles-Emmanuel une terrible impression. Il s’arrêta un instant, pâlit, passa sa main sur son front en appelant le commandant de sa cavalerie :

– Chargez-moi toute cette canaille, dit-il, en lui montrant les pauvres diables qui n’en pouvaient mais, puisque ce n’était point la garnison, mais le gouverneur qui s’était rendu ; et, s’il est possible, que pas un n’en reste debout.

L’ordre fut exécuté à la lettre et les trois quarts de ces malheureux furent passés au fil de l’épée.

Cet événement de la prise de Pignerol, dont les causes restèrent ignorées au duc de Savoie, lui fit envisager sa position à son véritable point de vue. Il reconnut qu’elle était désastreuse. Toutes les ruses et toutes les intrigues d’un règne de près de quarante-cinq ans, et ce règne de quarante-cinq ans s’était passé tout entier en intrigues et en ruses, n’avaient donc abouti qu’à mettre un ennemi terrible au cœur de ses États. Sa seule ressource maintenant était donc de se jeter dans les bras des Espagnols et des Autrichiens d’implorer Spinola, un Génois, c’est-à-dire un ennemi, ou Waldstein, un Bohême, c’est-à-dire un étranger.

Il fallait plier sous la main de fer de la nécessité. Le duc convoqua Spinola, le général en chef des Espagnols, et Cellato, le chef des Allemands descendus en Italie, pour les inviter à lui venir en aide contre les Français. Mais Spinola, grand homme de guerre, qui depuis qu’il occupait le Milanais, n’avait point perdu des yeux Charles-Emmanuel, n’avait pas la moindre sympathie pour ce petit prince intrigant et ambitieux qui, tant de fois, par ses changements de politique, lui avait fait tirer l’épée et tant de fois la remettre au fourreau. Quant à Cellato, il n’avait qu’un but en descendant en Italie : nourrir et enrichir son armée et lui-même, et, pour couronnement à cette campagne qu’il faisait pour son compte en véritable condettieri qu’il était, prendre et piller Mantoue. Des hommes de cette trempe devaient, on le comprend, se laisser peu attendrir par les lamentations du duc de Savoie.

Spinola déclara donc qu’il ne pouvait aucunement affaiblir son armée, qu’il avait besoin de la conserver tout entière pour l’exécution de ses projets dans le Montferrat.

Quant à Cellato, c’était autre chose ; comme nous l’avons dit, il pouvait tirer d’Allemagne autant d’hommes qu’il en avait besoin. Waldstein, remis à la tête de ses bandits, commandant à plus de cent mille hommes, ou plutôt commandé par eux, effrayant Ferdinand II de sa puissance, et parfois s’en effrayant lui-même, ne demandait pas mieux que d’en céder à tous les princes qui voudraient lui en acheter. C’était purement et simplement une affaire d’argent qui se débattit entre Charles Emmanuel et Cellato, qui finit, après quelques pourparlers et une large saignée à la caisse du duc de Savoie, par lui céder une dizaine de mille hommes.

Au reste, il fallait toute la haine de Charles-Emmanuel contre la France pour conclure ce terrible marché ; c’était introduire dans le Piémont un ennemi bien autrement à craindre que celui qu’il en voulait chasser. La discipline la plus sévère régnait dans le camp des Français. Les soldats ne prenaient rien que l’argent à la main ; les Allemands, au contraire, ne tendaient la main que pour prendre et piller.

Le duc de Savoie comprit donc bientôt que ce qu’il y avait de mieux pour lui, c’était d’essayer une dernière tentative afin d’attendrir Richelieu.

Or, deux jours après la prise de Pignerol, le cardinal travaillait dans ce même cabinet du comte Urbain d’Espalomba, où nous avons vu la comtesse venir frapper de si bon matin, le lendemain de l’arrivée de Gaëtano au fort ; on lui annonça la visite d’un jeune officier envoyé par le cardinal Antonio Barberini, neveu du pape et son légat près de Charles-Emmanuel.

Le cardinal devina aussitôt ce dont il était question, et comme c’était Étienne Latil qui lui faisait cette annonce, et qu’il avait grande confiance non-seulement dans le courage, mais encore dans la perspicacité de son lieutenant des gardes :

– Arrive ici, lui dit le cardinal.

– Me voici, Éminence, répondit Latil on portant la main à son chapeau.

– Connais-tu l’envoyé de Mgr Barberini ?

– Je ne l’ai jamais vu, monseigneur.

– Et son nom ?

– Parfaitement inconnu.

– De toi ? mais peut-être pas de moi !

Latil secoua la tête.

– Il y a peu de gens connus que je ne connaisse pas, dit-il.

– Comment s’appelle-t-il ?

– Mazarino Masarini, monseigneur.

– Mazarino Mazarini ! Tu as raison, je ne connais pas ce nom-là, Étienne. Diable ! je n’aime pas jouer sans voir un peu dans les cartes de mon voisin. – Jeune ?

– Vingt-six à vingt-huit ans à peine.

– Beau ou laid ?

– Joli.

– Fortune de femme ou de prélat ? de quelle partie de l’Italie ?

– À son accent, je le croirais du royaume de Naples.

– Finesse et ruse. Élégant ou négligé dans sa mise ?

– Coquet.

– Tenons-nous bien, Latil ! Vingt-huit ans, joli, coquet, envoyé par le cardinal Barberini, neveu d’Urbain VIII. Ce doit être ou un imbécile, ce que je verrai bien du premier coup, ou un homme très fort, ce qui sera plus difficile à voir. Fais entrer ; en tout cas, grâce à toi, je ne serai pas surpris.

Cinq minutes après la porte s’ouvrait, et Latil annonçait :

– Le capitaine Mazarino Mazarini.

Le cardinal jeta les yeux sur le jeune officier. Il était bien tel que Latil l’avait dépeint.

De son côté, tout en saluant respectueusement le cardinal, le jeune officier que nous appellerons Mazarin ; car, naturalisé en 1639, il enleva les dernières lettres de son nom, et ce fut sous celui de Mazarin que l’histoire l’a enregistré comme un des plus grands fourbes qui aient jamais administré le royaume, – de son côté, disons-nous, en saluant le cardinal Mazarin fit de l’Éminence un inventaire aussi complet qu’un homme d’un esprit rapide et investigateur peut le faire en un coup d’œil.

Nous avons déjà une fois, en amenant Sully et Richelieu en face l’un de l’autre, montré le passé et le présent. Le hasard fait qu’en amenant en face l’un de l’autre Richelieu et Mazarin, nous pouvons montrer cette fois la présent et l’avenir.

Cette fois seulement, nous ne pouvons plus intituler notre chapitre les deux Aigles ; mais l’Aigle et le Renard.

Le renard entra donc avec son regard fin et oblique.

L’aigle le reçut avec son regard fixe et profond.

– Monseigneur, dit Mazarin, affectant un grand trouble, pardonnez à l’émotion que j’éprouve en me trouvant devant le premier génie politique du siècle, moi simple capitaine des armées pontificales, et surtout si jeune d’âge.

– En effet, monsieur, dit le cardinal, vous avez à peine vingt-six ans.

– Trente, monseigneur.

Le cardinal se mit à rire.

– Monsieur, lui dit-il, lorsque me rendant à Rome pour me faire sacrer évêque, le pape Paul V me demanda mon âge, comme vous, je me vieillis donc de deux ans et lui dis vingt-cinq ans, n’en ayant que vingt-trois, il me sacra évêque ; mais après le sacre je me jetais à ses genoux et lui demandai l’absolution. Il me la donna ; je lui avouai alors que j’avais menti et m’étais vieilli de deux ans. Voulez-vous l’absolution ?

– Je vous la demanderai, monseigneur, répondit en riant Mazarin, le jour où je voudrai être évêque.

– Serait-ce votre intention ?

– Si j’avais l’espoir d’être un jour cardinal comme Votre Éminence.

– Cela vous sera facile avec la protection que vous avez.

– Et qui a dit à monseigneur que j’avais des protections ?

– La mission dont vous êtes chargé, car, m’a-t-on dit, vous venez me parler de la part du cardinal Antonio Barberini.

– Ma protection, en tout cas, ne serait que de seconde main, puisque je ne suis le protégé que du neveu de Sa Sainteté.

– Donnez-moi la protection d’un des neveux de Sa Sainteté, n’importe lequel, et je vous cède celle de Sa Sainteté elle-même.

– Vous savez cependant ce que Sa Sainteté pense de ses neveux.

– Je crois qu’il a dit un jour, dans un moment de franchise, que son premier neveu, François Barberini, qu’il a fait entrer au sacré collège, n’était bon qu’à dire des patenôtres ; que son frère Antonio qui vous envoie vers moi n’avait d’autre mérite que la puanteur de son froc, ce pourquoi il lui avait donné la robe de cardinal ; que le cardinal Antoine, le jeune, surnommé le Démosthène parce qu’il bégaie en parlant, n’était capable que de s’enivrer trois fois par jour, et que le dernier d’eux tous, Thadéo, qu’il avait nommé généralissime du saint-siége, était plus en état de porter une quenouille qu’une épée.

– Ah ! monseigneur, je ne pousserai pas mes questions plus loin ; après avoir dit ce que l’oncle pense des neveux, vous seriez capable de me répéter ce que les neveux disent de l’oncle…

– Que les grandes faveurs qu’ils reçoivent d’Urbain VIII, n’est-ce pas, ne sont que les récompenses légitimes des peines qu’ils se sont données pour le faire élire. Qu’au premier tour de scrutin, le pontife n’avait pas une voix, que répandus dans la populace romaine, ils la soulevèrent à force d’argent, si bien qu’elle vint crier sous les fenêtres du château Saint-Ange, où se faisait l’élection : Mort et incendie ou Barberino pape ! Au scrutin suivant, il eut cinq voix, c’était déjà quelque chose ; seulement, il en fallait treize. Deux cardinaux conduisaient la cabale qui ne voulait de lui à aucun prix.

En trois jours, les deux cardinaux disparurent, l’un frappé, dit-on, d’apoplexie, l’autre succombant à un anévrisme. Ils furent remplacés par deux partisans du candidat suprême ; cela lui fit sept voix. Deux cardinaux moururent appartenant à l’opposition la plus acharnée ; on parla d’une épidémie, chacun eût hâte de quitter le conclave, et Barberino eut quinze voix au lieu de treize qu’il fallait.

– Ce n’était pas trop payer la grandeur des réformes qu’à peine sur le trône pontifical, sa sainteté Urbain VIII proclama.

– Oui, en effet, dit Richelieu, il défendit aux récollets de porter la sandale et le capuchon pointu, à la façon des capucins. Il défendit aux carmes anciens de s’intituler carmes réformés. Il exigea que les religieux prémontrés d’Espagne reprissent l’ancien habit et le nom de Fiatres qu’ils avaient quitté par orgueil. Il béatifia deux fanatiques théâtrins, André Avellino et Gaëtano de Tiane ; un carme déchaussé, Félix Cantalice, un illuminé, le carme Florentin Corsini ; deux femmes extatiques, Marie Madeleine de Pazzi et Élisabeth, reine de Portugal, et enfin le bienheureux Saint-Roch et son chien.

– Allons, allons, dit Mazarin, je vois que Votre Éminence est bien renseignée sur Sa Sainteté, ses neveux et la cour de Rome.

– Mais vous-même, qui me paraissez être un homme d’esprit, dit Richelieu, comment êtes-vous à la solde de pareilles nullités ?

– On commence par où l’on peut, monseigneur, dit Mazarin avec son fin sourire.

– C’est juste, dit Richelieu, et maintenant que nous avons suffisamment parlé d’eux, parlons de nous ; que venez-vous faire près de moi ?

– Vous demander une chose que vous ne m’accorderez pas.

– Pourquoi ?

– Parce qu’elle est absurde.

– Pourquoi vous en êtes-vous chargé, alors ?

– Pour me trouver en face de l’homme que j’admire le plus au monde.

– Et quelle est cette chose ?

Mazarin haussa les épaules.

– Je suis chargé de dire à Votre Éminence que, depuis la prise de Pignerol, Mgr le duc de Savoie est devenu doux comme un mouton et souple comme un serpent. Il a donc prié S. Em. Mgr le légat de vous faire demander si vous auriez cette générosité, en considération de la princesse de Piémont, sœur du roi, de lui rendre le fort de Pignerol, concession qui avancerait de beaucoup la paix.

– Savez-vous, mon cher capitaine, répondit Richelieu, que vous avez bien fait de débuter comme vous avez fait, sinon je me serais demandé si vous étiez un niais de vous charger d’une pareille ambassade, ou si vous me preniez pour un niais moi-même. Oh ! non pas, l’aliénation du fort de Pignerol fut une des hontes du règne de Henri III ; ce sera une des gloires du règne de Louis XIII.

– Dois-je reporter la réponse dans les termes où vous venez de me la faire ?

– Non, pas précisément.

– Alors, dites, monseigneur.

– Sa Majesté n’a pas encore appris la conquête de Pignerol. Je ne puis rien faire, à moins qu’elle me déclare si elle veut garder la place, ou si elle est disposée à en faire une gracieuseté à Madame sa sœur. On m’écrit que le roi est parti de Paris et qu’il vient en Italie ; attendons jusqu’à ce qu’il soit arrivé à Lyon ou à Grenoble ; alors on pourra entrer sérieusement en négociation et donner des réponses plus positives.

– Vous pouvez être tranquille, monseigneur, je reporterai votre réponse mot à mot. Seulement, si vous le permettez, je leur laisserai l’espoir.

– Qu’en feront-ils ?

– Rien, mais moi j’en ferai peut-être quelque chose.

– Comptez-vous donc rester en Italie ?

– Non, mais avant de la quitter, j’en veux tirer tout ce qu’elle peut me donner encore.

– Croyez-vous donc que l’Italie ne puisse pas vous offrir un avenir suffisant à votre ambition ?

– L’Italie est un pays condamné pour plusieurs siècles, monseigneur ; chaque Italien qui rencontre un compatriote doit lui dire : Mémento mori. Le dernier siècle, monseigneur, vous le savez mieux que moi, a été un siècle de craquement ; il a émietté tout ce qui restait encore debout des temps féodaux. Les deux grandes unités du moyen âge, l’Empire et l’Église se sont desserrées. Le pape et l’Empereur étaient les deux moitiés de Dieu ; depuis Rodolphe de Habsbourg, l’Empire est devenu une dynastie ; depuis Luther, le pape n’est plus que le représentant d’une secte.

Mazarin parut vouloir s’arrêter.

– Continuez, continuez, lui dit Richelieu, je vous écoute.

– Vous m’écoutez, monseigneur ! jusqu’à aujourd’hui j’avais douté de moi ; vous m’écoutez, je n’en doute plus… Il y a encore des Italiens, mais il n’y a plus d’Italie, monseigneur. L’Espagne tient Naples, Milan, Florence et Palerme, quatre capitales ; La France tient la Savoie et Mantoue ; Venise perd tous les jours son influence : un froncement de sourcil de Philippe IV ou de Ferdinand II fait trembler le successeur de Grégoire VII L’autorité manque de force, les nobles ont anéanti le peuple, mais ils sont descendus à l’état de courtisans. Le pouvoir monarchique a vaincu partout, et partout il est entouré d’ennemis terribles et invisibles qui l’obligent à s’entourer d’armées permanentes, de sbires, de bravi, à se munir de contre-poisons, à se vêtir de cotte de mailles, et, ce qui est pis, de donner la main au concile de Trente, à l’inquisition, à l’index. La fièvre de la lutte sur les places publiques et sur les champs de bataille a disparu, et avec elle la vie. L’ordre règne partout ; l’ordre est la mort des peuples.

– Et où irez-vous, si vous quittez l’Italie ?

– Ou il y aura des révolutions, monseigneur : en Angleterre, peut-être, en France probablement.

– Et si vous venez en France, voudrez-vous me devoir quelque chose !

– Je serai heureux et fier de vous devoir tout, monseigneur.

– Monsieur Mazarin, nous nous reverrons, je l’espère.

– C’est mon seul désir, monseigneur.

Et le souple Napolitain salua jusqu’à terre et gagna la porte à reculons.

– J’avais bien entendu dire, murmura le cardinal, que les rats quittaient le bâtiment qui allait sombrer ; mais j’ignorais que ce fût pour monter sur celui qui allait affronter la tempête.

Puis il ajouta tout bas :

– Ce jeune capitaine ira loin, surtout s’il change son uniforme contre une soutane.

Puis se levant, le cardinal gagna l’antichambre, qu’il traversait tout pensif et sans voir un courrier qui arrivait de France.

Latil le lui fit remarquer.

Le cardinal fit signe au courrier de s’approcher.

Celui-ci lui remit une lettre venant de France.

– Ah ! ah ! dit le cardinal en voyant le messager couvert de poussière, il paraît que la lettre que tu m’apportes est pressée.

– Très pressée, monseigneur.

Richelieu prit la lettre et l’ouvrit ; elle ne contenait que peu de mots ; mais, comme on va voir, elle était d’une certaine importance.

Fontainebleau, 17 mars 1630.

« Le roi, parti pour Lyon, n’a été que jusqu’à Troyes.

« Revenu à Fontainebleau. – Amoureux ! Gardez-vous.

P. S. – Cinquante pistoles au porteur, s’il arrive avant le 25 courant !

Le cardinal relut deux ou trois fois la lettre, les deux initiales lui disaient qu’elle était de Saint-Simon. Celui-ci n’avait pas l’habitude de lui donner de fausses nouvelles seulement celle-là était tellement invraisemblable, qu’il douta.

– N’importe, dit-il à Latil, va me chercher le conte de Moret ; il est en veine.

– Monseigneur sait, dit en riant Latil, que M. le comte de Moret est allé conduire sa belle otage à Briançon.

– Va le chercher où il est et dis-lui, pour le décider à venir sans retard, que c’est lui que je charge de porter à Fontainebleau la nouvelle de la prise de Pignerol.

Latil s’inclina et sortit.

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