Le Comte de Moret – Tome II

IV

LES CONSEILS DE L’ANGÉLY.

Le roi Louis XIII avait d’abord, comme on l’a vu, été offensé de l’insolence de son favori, lorsque celui-ci lui avait arraché des mains le flacon d’eau de fleurs d’orangers qu’il lui offrait pour se parfumer, et l’avait jeté à ses pieds. Mais à peine avait-il vu, de la blessure que lui avait faite M. de Bassompierre, couler le sang précieux de son bien-aimé Baradas, que toute sa colère s’était convertie en douleur, et que, se jetant à corps perdu sur lui, il lui avait tiré la lardoire restée dans la blessure, et malgré sa résistance, résistance suscitée non point par le respect, mais par la fureur, il avait, en arguant de ses connaissances en médecine, voulu panser la plaie lui-même.

Mais la bonté de Louis XIII pour son favori, bonté ou faiblesse qui rappelait celle de Henri III pour ses mignons, avaient fait de celui-ci un enfant gâté.

Il repoussa le roi, repoussa tout le monde déclarant qu’il n’oublierait l’insulte qui lui avait été faite, de la part que le roi avait prise à cette insulte, que si justice lui était rendu par l’envoi du maréchal de Bassompierre à la Bastille, ou par concession d’un duel public comme celui qui avait illustré le règne de Henri II et s’était terminé par la mort de La Châtaigneraie.

Le roi essaya de le calmer ; Baradas eût pardonné un coup d’épée et même, d’un coup d’épée venant du maréchal de Bassompierre eût tiré un certain orgueil, mais il ne pardonnait pas un coup de lardoire. Tout fut donc inutile, le blessé ne sortant pas de cet ultimatum : un duel juridique en présence du roi et de toute la cour, ou le maréchal à la Bastille.

Baradas se retira donc dans sa chambre, non moins majestueusement qu’Achille s’était retiré dans sa tente, lorsque Agamemnon avait refusé de lui rendre la belle Briséis.

L’événement, au reste, avait jeté un certain trouble parmi les lardeurs, et même parmi ceux qui ne lardaient pas. Le duc de Guise et le duc d’Angoulême, les premiers avaient gagné la porte et étaient sortis ensemble.

La porte refermée, et arrivé de l’autre côté du seuil, le duc de Guise s’était arrêté et, regardant le duc d’Angoulême :

– Eh bien, lui demanda-t-il, qu’en dites-vous ?

Le duc haussa les épaules.

– J’en dis que mon pauvre roi Henri III, tant calomnié, n’a pas été, au bout du compte, plus désespéré pour la mort de Quélus, de Schomberg et de Maugiron, que ne vient de l’être notre bon roi Louis XIII pour l’égratignure de M. de Baradas.

– Est-il possible qu’un fils ressemble si peu à son père ! murmura le duc de Guise en jetant un regard de côté, comme s’il eût voulu, à travers la porte, voir ce qui se passait dans la chambre qu’il venait de quitter ; par ma foi, j’avoue que j’aimais encore mieux le roi Henri IV, tout huguenot qu’il fût resté au fond du cœur.

– Bon ! vous dites cela parce que le roi Henri IV est mort ; mais de son vivant vous l’abominiez.

– Il avait fait assez de mal à notre maison, pour que nous ne fussions pas de ses meilleurs amis.

– Quant à cela, je l’admets, dit le duc d’Angoulême ; mais ce que je n’admets pas, c’est cette ressemblance absolue que vous voulez trouver entre les enfants et les maris de leurs mères. De cette ressemblance, savez-vous bien qu’il n’est pas donné à tout le monde d’en jouir ainsi. Tenez, à commencer par vous, mon cher duc, et M. d’Angoulême s’appuya tendrement sur le bras de son interlocuteur, en mettant le pied sur les marches de l’escalier, ainsi, à commencer par vous, moi qui ai eu l’honneur de connaître le mari de madame votre mère, et qui ai eu le bonheur de vous connaître, j’oserai dire, sans y entendre le moindrement malice, bien entendu, qu’il n’y a aucune ressemblance entre vous et lui.

– Mon cher duc ! mon cher duc ! murmura M. de Guise, ne sachant pas, ou plutôt sachant trop où un interlocuteur, aussi goguenard que M. d’Angoulême, pouvait le mener en prenant un pareil chemin.

– Mais non, insista le duc avec cet air de bonhomie qu’il prenait avec tant d’art, qu’on ne savait jamais s’il raillait ou s’il parlait sérieusement, mais non, et c’est visible, pardieu ! Nous nous souvenons tous, excepté vous, de feu votre père. Il était grand, vous êtes petit ; il avait le nez aquilin, vous l’avez camus ; il avait les yeux noirs, vous les avez gris.

– Que ne dites-vous aussi qu’il avait une balafre à la joue, et que je ne l’ai pas.

– Parce que vous ne pouvez pas avoir ce qui ne s’attrape qu’à la guerre, vous qui n’avez jamais vu le feu.

– Comment, s’écria le duc de Guise, je n’ai jamais vu le feu ! et à la Rochelle donc ?

– C’est vrai, j’oubliais, il a pris à votre bâtiment – le feu !

– Duc, dit M. de Guise, détachant son bras de celui du duc d’Angoulême, je crois que vous êtes dans un mauvais jour, et qu’autant vaut que nous nous séparions.

– Moi ! dans un mauvais jour, que vous ai-je donc dit ? pas des choses désagréables, je l’espère, ou ce serait sans intention. On ressemble à qui l’on peut, vous comprenez bien ; ça c’est une affaire de hasard. Est-ce que par exemple moi je ressemble à mon père Charles IX, qui était rouge de cheveux et rouge de peau ; mais on ne doit pas se désoler pour cela, on ressemble toujours à quelqu’un.

– Tenez, notre roi, par exemple ; eh bien, il ressemble au cousin de la reine-mère, qui est venu en France avec elle, au duc de Bracciano ; vous le rappelez-vous ce Virginio Orsini ? – Monsieur, de son côté, ressemble au maréchal d’Ancre comme une goutte d’eau à une autre. Vous-même vous ne vous doutez peut-être pas à qui vous ressemblez.

– Non je ne saurais pas le savoir.

– C’est vrai, vous ne l’avez pas pu connaître, puisqu’il a été tué six mois avant votre naissance par votre oncle Mayenne. Eh bien, vous ressemblez à s’y méprendre à M. le comte de Saint-Megrin ; est-ce qu’on ne vous l’a pas dit déjà ?

– Si fait ! seulement lorsqu’on me l’a dit je me suis fâché, mon cher duc, je vous en préviens.

– Parce qu’on vous le disait méchamment et non sans malice, comme je le fais, moi. Est-ce que je me suis fâché tout à l’heure quand M. de Bassompierre m’a dit que je faisais de la fausse monnaie, mais c’est vous qui êtes mal disposé et non pas moi ; aussi je vous laisse.

– Et je crois que vous faites bien, dit M. de Guise, en prenant le côté de la rue de l’Arbre Sec qui conduisait à la rue Saint-Honoré.

Et doublant le pas il s’éloigna rapidement de son caustique interlocuteur, lequel resta un instant à sa place avec l’air étonné d’un homme qui ne comprend pas chez les autres une susceptibilité qu’il se vantait de n’avoir pas lui-même.

Après quoi il se dirigea vers le pont Neuf, espérant trouver sur ce lieu de passage quelque autre victime, pour continuer sur elle la petite torture commencée sur le duc de Guise.

Pendant ce temps, les autres courtisans s’étaient éclipsés peu à peu, et le roi s’était retrouvé seul avec l’Angély.

Celui-ci, qui ne voulait pas perdre une si belle occasion de jouer son rôle de bouffon, vint se planter devant le roi qui se tenait assis, triste, la tête basse et les yeux fixés en terre.

– Heu ! fit l’Angély en poussant un gros soupir.

Louis releva la tête.

– Eh bien ? lui demanda-t-il du ton d’un homme qui s’attend à voir celui à qui il s’adresse abonder dans son sens.

– Eh bien ? répéta l’Angély du même ton plaintif.

– Que dis-tu de M. Bassompierre ?

– Je dis, répondit l’Angély, laissant percer dans son accent l’expression d’une admiration railleuse, je dis qu’il joue joliment de la lardoire et qu’il faut qu’il ait été cuisinier dans sa jeunesse.

Un éclair passa dans l’œil morne de Louis XIII.

– L’Angély, dit-il, je te défends de plaisanter avec l’accident arrivé à M. de Baradas.

Le visage de l’Angély prit l’expression de la plus profonde douleur.

– La cour prendra-t-elle le deuil ? demanda-t-il.

– Si tu dis encore un mot, bouffon, dit le roi en se levant et en frappant du pied, je te fais fouetter jusqu’au sang.

Et il se mit à marcher avec agitation dans la chambre.

– Bon ! dit l’Angély en s’asseyant, comme pour mettre à couvert la partie menacée, sur le fauteuil que venait de quitter le roi, me voilà menacé d’être le bouc émissaire de messieurs les pages de Sa Majesté. Quand ils auront commis une faute, c’est moi que l’on fouettera. Ah ! mon confrère Nogent avait bien raison, et tu ne t’appelles pas Louis le Juste pour rien. Peste !

– Oh ! dit Louis XIII sans riposter à la plaisanterie du bouffon, à laquelle il n’eût su que répondre, je me vengerai sur M. de Bassompierre.

– As-tu entendu raconter l’histoire d’un certain serpent qui voulut ronger une lime et qui s’y usa les dents ?

– Que veux-tu dire encore avec tes apologues ?

– Je veux dire, mon fils, que tout roi que tu es, tu n’as pas plus le pouvoir de perdre tes ennemis que de sauver tes amis – cela regarde notre ministre Richelieu. – C’est toi qu’on appelle le Juste de ton vivant, mais cela pourra bien être lui qu’on appellera le Juste après sa mort.

– Quoi !

– Tu ne trouves pas, Louis ? – Je trouve, moi ! Ainsi, par exemple, quand il est venu te dire – « Sire, pendant que je veille à la fois à votre salut et à la gloire de la France, votre frère conspire contre moi, c’est-à-dire contre vous. Il devait venir me demander à dîner avec toute sa suite au château de Fleury, et pendant que l’on serait à table, M. de Chalais devait me passer son épée au travers du corps. En voilà la preuve. D’ailleurs, interrogez votre frère, il vous le dira. » – Tu interroges ton frère, il prend peur comme toujours, se jette à tes pieds et te dit tout. – Ah ! voilà un crime de haute trahison et pour lequel une tête mérite de tomber sur l’échafaud. Mais quand tu vas dire à M. de Richelieu : – Cardinal, je lardais, Baradas ne lardait pas, j’ai voulu le faire larder, et sur son refus, je lui ai jeté au visage de l’eau de Naffe. Lui, sans respect pour ma majesté, m’a arraché le flacon des mains et l’a brisé sur le plancher. Alors j’ai demandé ce que méritait un page qui se permettait une pareille insulte envers son roi. Le maréchal de Bassompierre, en homme sensé, a répondu : – Le fouet, Sire. Sur ce, M. Baradas a tiré son épée et s’est jeté sur M. de Bassompierre, qui, pour garder la révérence qu’il me devait, n’a pas tiré la sienne et s’est contenté de prendre une lardoire des mains de Georges et de la planter dans le bras de M. Baradas. Je demande, en conséquence, que M. de Bassompierre soit envoyé à la Bastille. » Ton ministre, je le soutiens contre tous et même contre toi, ton ministre, qui est la justice en personne, te répondra : – Mais c’est M. de Bassompierre qui a raison, et non votre page, que je n’enverrai pas à la Bastide, parce que je n’y envoie que les princes et les grands seigneurs ; mais que je ferai fouetter pour vous avoir arraché le flacon des mains, et mettre au pilori pour avoir tiré l’épée devant vous, à qui je ne parle, moi, votre ministre, moi, l’homme le plus important de la France, après-vous, et même avant vous, qu’à voix basse et la tête inclinée.

– Que lui répondras-tu, à ton ministre ?

– J’aime Baradas et je hais M. de Richelieu, voilà tout ce que je puis te dire.

– Que veux-tu ? c’est un double tort : tu hais un grand homme qui fait tout ce qu’il peut pour te faire grand, et tu aimes un petit drôle qui est capable de te conseiller, un crime, comme de Luynes, ou de le commettre, comme Chalais.

– N’as-tu pas entendu qu’il demande le duel juridique ? Nous avons un exemple dans la monarchie : celui de Jarnac et de La Chataigneraie, sous le roi Henri II.

– Bon, voilà que tu oublies qu’il y a soixante-quinze ans de cela, que Jarnac et La Châtaigneraie étaient deux grands seigneurs, qui pouvaient tirer l’épée l’un contre l’autre, que la France en était encore aux temps chevaleresques, et qu’enfin il n’y avait point contre les duels les édits qui viennent de faire, tomber en Grève la tête de Bouteville, c’est-à-dire d’un Montmorency. Va parler à M. de Richelieu d’autoriser M. Baradas, page du roi, à se battre contre M. de Bassompierre, maréchal de France, colonel général des Suisses, et tu verras comme il te recevra !

– Il faut pourtant que le pauvre Baradas ait une satisfaction quelconque, ou il le fera comme il le dit.

– Et que fera-t-il ?

– Il restera chez lui !

– Et crois-tu que la terre cessera de tourner pour cela, puisque M. Galilée prétend qu’elle tourne !… Non, M. Baradas est un fat et un ingrat comme les autres, – dont tu te dégoûteras comme des autres ; – quant à moi, si j’étais à ta place, je sais bien ce que je ferais, mon fils.

– Et que ferais-tu ? car au bout du compte, l’Angély, je dois le dire, tu me donnes parfois de bons conseils.

– Tu peux même dire que je suis le seul qui t’en donne de bons.

– Et le cardinal, dont tu parlais tout à l’heure ?

– Tu ne lui en demandes pas ; il ne peut pas t’en donner.

– Voyons, l’Angély, à ma place, que ferais-tu ?

– Tu es si malheureux en favoris, que j’essayerais d’une favorite.

Louis XIII fit un geste qui tenait le milieu entre la chasteté et la répugnance.

– Je te jure, mon fils, lui dit le bouffon, que tu ne sais pas ce que tu refuses ; il ne faut pas absolument mépriser les femmes, elles ont du bon.

– Pas à la cour, du moins.

– Comment, pas à la cour ?

– Elles sont si dévergondées qu’elles me font honte.

– Ô mon fils, ce n’est pas pour Mme de Chevreuse, j’espère, que tu dis cela ?

– Ah ! oui, parle-m’en de Mme de Chevreuse.

– Tiens ! dit l’Angély de l’air le plus naïf du monde, et moi qui la croyais sage.

– Bon, demande à milord Rich, demande à Châteauneuf, demande au vieil archevêque de Tours, Bertrand de Chaux, dans les papiers duquel on a retrouvé un billet de 25,000 livres déchiré et signé de Mme de Chevreuse.

– Oui, c’est vrai ; je me rappelle même qu’à cette époque-là, sur les instances de la reine, qui n’avait rien à refuser à sa favorite, comme tu n’as rien à refuser à ton favori, tu demandas pour ce digne archevêque le chapeau qui te fut refusé, si bien que le pauvre bonhomme allait partout disant : Si le roi eût été en faveur, j’étais cardinal. Mais trois amants, dont un archevêque, ce n’est pas trop pour une femme qui, à vingt-huit ans, n’a encore eu que deux maris.

– Oh ! nous ne sommes pas encore au bout de la liste demande au prince de Marillac, demande à son chevalier servant Crufft, demande…

– Non, par ma foi, dit L’Angély, je suis trop paresseux pour aller demander des renseignements à tous ces gens-là ; j’aime mieux passer à une autre. – Nous avons Mme de Fargis. Ah ! tu ne diras point que celle-là n’est point une vestale.

– Bon, tu plaisantes, bouffon. Et Créquy, et Cramail, et le garde-des-sceaux Marillac. Est-ce que tu ne connais pas la fameuse prose rimée latine :

Fargia dic mihi sodes

Quantas commisisti Sardes

Inter primas alque Laudes

Quando…

Le roi s’arrêta court.

– Par ma foi non, je ne la connaissais pas, dit l’Angély, chante-moi donc le couplet jusqu’à la fin, cela me distraira.

– Je n’oserais, dit Louis en rougissant, il y a des mots qu’une bouche chaste ne saurait répéter.

– Ce qui ne t’empêche pas de la savoir par cœur, hypocrite. Continuons donc. Voyons, que dis-tu de la princesse de Conti, elle est un peu mûre, mais elle n’en a que plus d’expérience.

– Après ce que Bassompierre en a dit, ce serait être fou, et après ce qu’elle en a dit elle-même, ce serait être stupide.

– J’ai entendu ce qu’en a dit le maréchal, mais je ne sais pas ce qu’elle eu a dit elle-même ; dis, mon fils, dis, tu racontes si bien, du moins les anecdotes grivoises.

– Eh bien, elle disait à son frère, qui jouait toujours sans gagner jamais : – Ne joue donc plus, mon frère. Mais lui, répondit : – Je ne jouerai plus, ma sœur, quand vous ne ferez plus l’amour. – Oh ! le méchant, répliqua-t-elle, il ne s’en corrigera jamais. – D’ailleurs, ma conscience répugne à parler d’amour à une femme mariée.

– Cela m’explique pourquoi tu ne parles pas d’amour à la reine. Passons donc aux demoiselles. Voyons, que dis-tu de la belle Isabelle de Lautrec ? Ah ! celle-là, tu ne diras point qu’elle n’est pas sage.

Louis XIII rougit jusqu’aux oreilles.

– Ah ! ah ! dit l’Angély, aurais-je mis dans le blanc, par hasard.

– Je n’ai rien à dire contre la vertu de Mlle de Lautrec, au contraire, dit Louis XIII d’une voix dans laquelle il était facile de distinguer un léger tremblement.

– Contre sa beauté ?

– Encore moins.

– Et contre son esprit ?

– Elle est charmante, mais…

– Mais quoi ?

– Je ne sais si je devrais te dire cela l’Angély, mais…

– Allons donc.

– Mais il m’a paru qu’elle n’avait point pour moi une grande sympathie.

– Bon, mon fils, tu te fais tort à toi-même, et c’est la modestie qui te perd.

– Et la reine, si je t’écoute, que dira-t-elle ?

– S’il est besoin, que quelqu’un tienne les mains de Mlle de Lautrec, elle s’en chargera, ne fût-ce que pour te voir hors de toutes ces vilenies de pages et d’écuyers.

– Mais Baradas ?

– Baradas sera jaloux comme un tigre et essayera de poignarder Mlle de Lautrec ; mais en la prévenant, elle portera une cuirasse, comme Jeanne d’Arc ; en tout cas, essaye !

– Mais si Baradas, au lieu de revenir à moi, se fâche tout à fait ?

– Eh bien, il te restera Saint-Simon.

– Un gentil garçon, dit le roi, et le seul qui, à la chasse, souffle proprement dans son cor.

– Eh bien ! tu le vois, te voilà déjà à moitié consolé.

– Que dois-je faire, l’Angély ?

– Suivre mes conseils et ceux de M. de Richelieu ; avec un fou comme moi et un ministre comme lui, tu seras dans six mois le premier souverain de l’Europe.

– Eh bien donc, dit Louis, avec un soupir, j’essaierai.

– Eh quand cela, demanda l’Angély ?

– Dès ce soir.

– Allons donc, sois homme ce soir, et demain tu seras roi.

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