SCÈNE VI
Les précédents, l’officier de hussards
L’officier. – Général, lecommandant Bergeron vous prévient qu’une forte colonne russe est envue de nos avant-postes.
Molitor. – Elle descend lePragel ?
L’officier. – Oui, général ;tous les chemins de la montagne se couvrent de baïonnettes.
Molitor. – C’est bien… nosdispositions sont prises pour les recevoir. Dites au commandant defaire replier nos avant-postes sur le défilé de Glotten.(L’officier part au galop. Se tournant vers Ogiski.) Vousn’avez rien à me demander, Ogiski ?
Ogiski. – Pardon, général… unegrâce.
Molitor. – Laquelle ?
Ogiski. – Ma mission est finie…Souworow est cerné dans les montagnes… Avant d’être ce que je suis…j’étais soldat…
Molitor. – Vous voulezcombattre ?
Ogiski. – Oui, général… C’est laseule récompense que j’ambitionne.
Molitor. – Vous l’avez biengagnée ! (Se tournant vers ses officiers.) CapitaineBarroy ?
Le capitaine, sortantvivement du groupe. – Général ?
Molitor. – Vous allez présenterle citoyen Ogiski au colonel Dubourg ; qu’on lui remette desarmes, et qu’il choisisse parmi les chevaux des hussards tués hier,celui qu’il voudra… Il combattra dans nos rangs… C’est unsoldat !…
Ogiski, avec émotion. –Merci, général !
(Il s’éloigne avec le capitaine. Au mêmeinstant, entre par la gauche l’officier de hussards qui est venuannoncer l’apparition de la première colonne russe.)