SCÈNE VIII
Masséna, Ogiski, puisRheinwald
Masséna. – Ogiski !…
Ogiski. – Oui, général, c’estmoi !… La nouvelle était si grave, que j’ai voulu l’apportermoi-même… Je craignais…
Masséna, vivement.–Asseyez-vous ! (Ogiski s’assied.) Souworow a quittéAlexandrie le 10 septembre ?
Ogiski. – Avec vingt-quatre millehommes… j’étais là… déguisé en crieur public… j’ai tout vu… toutentendu… En partant, il a annoncé à ses soldats qu’il allaitrejoindre Korsakow, et qu’après vous avoir écrasé, il marcheraitsur Paris, pour rétablir les Bourbons. Son avant-garde était àBellinzona le 19 ; elle arrivera aujourd’hui au pied duSaint-Gothard.
Masséna, brusquement.–Nous avons le temps de livrer bataille ! (Courant à laporte de gauche.) Rheinwald ?
Rheinwald, entrant.–Général ?
Masséna, d’une voixsourde. – Nous allons nous battre !… Le prince Charlesest parti pour débloquer Philipsbourg… Souworow vient le remplacer…Le hussard de Szekler avait raison !… Tout le monde à cheval…Faites entrer les officiers d’état-major… Je vais dicter mesordres. (Rheinwald se dirige rapidement vers la droite.)Pas de bruit… du calme !…
(Rheinwald incline la tête etsort.)