Histoire d’un crime de Victor Hugo

Le jeune homme avait tout le bas du visage enveloppé de linges ensanglantés. Elle nous expliqua qu’il avait reçu une balle dans la bouche qui lui avait fracassé la mâchoire. Il avait une fièvre ardente et nous regardait avec des yeux brillants. Il étendait de temps en temps son bras droit jusqu’à une cuvette pleine d’eau où trempait une éponge, prenait l’éponge, l’approchait de son visage et humectait lui-même son pansement.

Il me sembla que son regard se fixait sur moi d’une façon particulière. J’allai à lui, je me baissai et je lui tendis ma main qu’il prit dans les siennes. – Est-ce que vous me connaissez ? lui demandai-je. Il me répondit oui par un serrement de main dont je sentis l’étreinte jusqu’au cœur.

Le formier me dit : – Attendez-moi ici un instant, je reviens tout à l’heure. Je vais voir dans le quartier s’il n’y aurait pas moyen d’avoir un fusil.

Il ajouta : – En voulez-vous un aussi pour vous ?

  • Non, lui dis-je. Je resterai ici, sans fusil. Je n’entre qu’à moitié dans la guerre civile. Je veux bien y mourir, je ne veux pas y tuer.

Je lui demandai s’il pensait que ses amis allaient venir. Il me déclara qu’il n’y comprenait rien, que les hommes des associations devraient être arrivés déjà, qu’au lieu de deux dans la barricade on devrait être vingt, et qu’au lieu de deux barricades dans la rue il devrait y en avoir dix, qu’il fallait qu’il se fût passé quelque chose ; il ajouta :

  • Au reste, je vais voir, promettez-moi de m’attendre ici.
  • Je vous le promets, lui dis-je, j’attendrai, s’il le faut, toute la nuit. Il me quitta.
    La vieille femme était venue se rasseoir près de la petite fille qui ne semblait pas beaucoup comprendre ce qui se passait autour d’elle et qui de temps en temps levait sur moi de grands yeux paisibles. Toutes deux étaient pauvrement vêtues, et il me sembla que l’enfant avait les pieds sans bas. – Mon homme n’est pas ren- tré, disait la vieille, mon pauvre homme n’est pas rentré ! pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé ! – Avec des « Ah ! mon Dieu ! »à fendre le cœur, et, tout en se hâtant à sa charpie, elle pleurait. Je ne pouvais m’empêcher de songer avec angoisse à ce vieillard que nous avions vu à quelques pas de là étendu sur le pavé.

Il y avait sur la table un numéro de journal. Je le pris et je le dépliai. C’était la P
…, le reste du titre était déchiré. Une main sanglante y était largement imprimée. Un blessé en entrant avait probablement posé la main sur la table à l’endroit où était le journal. Mes yeux tombèrent sur ces lignes :

« M. Victor Hugo vient de publier un appel au pillage et à l’assassinat. »

C’est en ces termes que le journal de l’Elysée qualifiait la proclamation dictée par moi à Baudin et qu’on peut lire au chapitre XVI de cette histoire.

Comme je rejetais le journal sur la table, l’un des deux défenseurs de la barri- cade entra. C’était le petit.

  • Un verre d’eau, dit-il. A côté des fioles, il y avait une carafe et un verre. Il but avidement. Il tenait à la main un morceau de pain et un cervelas dans lequel il mordait.

Tout à coup nous entendîmes plusieurs détonations successives se suivant coup sur coup et qui paraissaient peu éloignées. Cela ressemblait, dans le silence de cette nuit noire, au bruit d’une charretée de bois qu’on décharge sur le pavé.

La voix grave et tranquille de l’autre combattant cria du dehors : – Cela com- mence.

  • Ai-je le temps de finir mon pain ? demanda le petit.
  • Oui, dit l’autre.

Le petit se tourna alors vers moi.

  • Citoyen représentant, me dit-il, voilà les feux de peloton. On attaque les barri- cades par là. Vrai, il faut vous en aller.

Je lui répondis : – Mais vous restez bien, vous.

  • Nous, nous sommes armés, reprit-il ; vous, vous ne l’êtes pas. Vous ne serez bon qu’à vous faire tuer sans profit pour personne. Si vous aviez un fusil, je ne dis pas, mais vous n’en avez pas. Il faut vous en aller.
  • Je ne puis, lui dis-je, j’attends quelqu’un.

Il voulut poursuivre et me presser. Je lui serrai la main.

  • Laissez-moi faire, lui dis-je.

Il comprit que mon devoir était de rester, et n’insista plus.

Il y eut un silence. Il se remit à mordre dans son pain. On n’entendait plus que le râle du mourant. En ce moment-là une espèce de coup sourd et profond arriva jusqu’à nous. La vieille femme sauta sur sa chaise en murmurant : – C’est le canon.

  • Non, dit le petit homme, c’est une porte cochère qu’on ferme. Puis il reprit : – Bah ! j’ai fini mon pain ! fit claquer ses deux mains l’une contre l’autre, et sortit.

Cependant les détonations continuaient et semblaient se rapprocher. Un bruit se fit dans la boutique. C’était le formier qui rentrait. Il parut au seuil de l’ambu- lance.

Il était pâle.

  • Me voici, dit-il, je viens vous chercher. Il faut rentrer chez soi. Allons-nous-en tout de suite.

Je me levai de la chaise où j’étais assis. – Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce qu’ils ne viendront pas ?

  • Non, répondit-il, personne ne viendra. C’est fini.

Alors il m’expliqua rapidement qu’il avait couru tout le quartier pour trouver un fusil, qu’il avait perdu sa peine, qu’il avait parlé à « deux ou trois », qu’il fal- lait renoncer aux associations, qu’elles ne descendraient pas , que ce qui s’était fait dans la journée avait épouvanté, que les meilleurs étaient terrifiés, que les bou- levards étaient pleins de cadavres, que la troupe avait fait « des horreurs », que la barricade allait être attaquée, qu’en arrivant il avait entendu un bruit de pas vers le carrefour, et que c’était la troupe qui venait, que nous n’avions plus rien à faire là, qu’il fallait nous en aller, que cette maison était « bêtement choisie », qu’il n’y avait pas d’issue par derrière, que peut-être nous aurions déjà de la peine à sortir de la rue, et que nous n’avions que le temps.

Le tout haletant, bref, saccadé, et entrecoupé à chaque instant de cette excla- mation : – Et dire qu’on n’a pas d’armes ! Et dire que je n’ai pas de fusil !

Comme il achevait, nous entendîmes crier de la barricade : – Attention ! – Et presque immédiatement un coup de fusil partit.

Une violente décharge répondit au coup de fusil. Plusieurs balles frappèrent la cloison de l’ambulance, mais elles étaient trop obliques et aucune ne la perça. Nous entendîmes tomber bruyamment dans la rue plusieurs carreaux cassés.

  • Il n’est plus temps, dit le formier avec calme. La barricade est attaquée.

Il prit une chaise et s’assit. Les deux ouvriers étaient évidemment d’excellents tireurs. Deux feux de peloton assaillirent la barricade coup sur coup. La barricade ripostait avec vivacité. Puis le feu s’éteignit. Il y eut comme un silence.

  • Les voilà qui arrivent à la bayonnette ! Ils viennent au pas de course ! dit une voix dans la barricade.

L’autre voix dit : – Filons. Un dernier coup de fusil partit. Puis un choc, que nous prîmes pour un avertissement, ébranla notre muraille de planches. C’était en réa- lité un des ouvriers qui avait jeté son fusil en s’en allant ; le fusil en tombant avait heurté la cloison de l’ambulance. Nous entendîmes le pas rapide des deux com- battants qui s’éloignaient.

Presque au même instant un tumulte de voix et de crosses de fusil cognant le pavé emplit la barricade.

  • C’est fait, dit le formier, et il souffla la chandelle.

Au silence qui enveloppait cette rue le moment d’auparavant avait succédé une sorte de vacarme sinistre. Les soldats frappaient à coups de crosse aux portes des maisons. Ce fut par miracle que la porte de la boutique leur échappa. S’ils l’eussent touchée du coude seulement, ils eussent vu qu’elle n’était pas fermée et fussent entrés.

Une voix, qui devait être la voix d’un officier, criait :

  • Eclairez les fenêtres. Les soldats juraient. Nous les entendions dire : – Où sont- ils, ces gredins de rouges ? Fouillons les maisons. – L’ambulance était plongée dans l’obscurité. On n’y prononçait pas un mot, on n’y entendait pas un souffle ; le mourant lui-même, comme s’il eût eu le sentiment du danger, avait cessé de râler. Je sentais la petite fille qui se serrait contre mes jambes.

Un soldat frappait sur les tonneaux et disait en riant :

  • Voilà pour faire du feu cette nuit.

Un autre reprenait : – Où sont-ils passés ? Ils étaient au moins trente. Visitons les maisons.

Nous en entendîmes un qui faisait des objections :

  • Bah ! qu’est-ce que tu veux faire dans une nuit comme ça ? Entrer chez le bour- geois ! Il y a des terrains par là-bas. Ils se sont ensauvés.
  • C’est égal, répétaient les autres, fouillons les maisons. En ce moment un coup de fusil partit du fond de la rue. Ce coup de fusil nous sauva.
    C’était probablement, en effet, un des deux ouvriers qui l’avait tiré pour nous dégager.
  • Ça vient de là-bas, crièrent les soldats, ils sont là-bas ! – Et, prenant tous leur volée à la fois vers le point d’où le coup de fusil était parti, ils quittèrent la barri- cade et s’enfoncèrent dans la rue en courant.

Nous nous levâmes le formier et moi.

  • Ils n’y sont plus, me dit-il tout bas, vite ! allons-nous-en.
  • Mais cette pauvre femme, dis-je, est-ce que nous allons la laisser là ?
  • Oh ! s’écria-t-elle, n’ayez pas peur, je n’ai rien à craindre, moi, je suis une am- bulance. J’ai des blessés. Je vais même rallumer ma chandelle quand vous serez partis. Mais c’est mon pauvre mari qui n’est pas rentré !

Nous traversâmes la boutique sur la pointe des pieds. Le formier entr’ouvrit doucement la porte, et jeta un coup d’œil dans la rue. Quelques habitants avaient obéi à l’ordre d’illuminer les fenêtres, et quatre ou cinq chandelles allumées çà et là tremblaient au vent sur le rebord des croisées. La rue était un peu éclairée.

  • Plus personne ! me dit le formier ; mais dépêchons, car ils vont probablement revenir.

Nous sortîmes ; la vieille femme poussa la porte derrière nous, et nous nous trouvâmes dans la rue. Nous franchîmes la barricade et nous nous en éloignâmes à grands pas. Nous passâmes près du vieillard mort. Il était toujours là, gisant sur la pavé, vaguement éclairé par la lueur incertaine des fenêtres ; il semblait dormir. Comme nous atteignions la seconde barricade, nous entendîmes derrière nous les soldats qui revenaient.

Nous parvînmes à rentrer dans les terrains en démolition. Là nous étions en sûreté. Un bruit de mousqueterie arrivait toujours jusqu’à nous. Le formier disait :

  • On se bat du côté de la rue de Cléry. Sortis des démolitions, nous fîmes le tour des Halles, non sans péril de tomber dans des patrouilles, par une foule de circuits, et de petite rue en petite rue. Nous gagnâmes la rue Saint-Honoré.

Au coin de la rue de l’Arbre-Sec, nous nous séparâmes, le formier et moi ; – car en effet, me dit-il, deux courent plus de danger qu’un. – Et je regagnai mon numéro 19 de la rue Richelieu.

En traversant la rue des Bourdonnais, nous avions aperçu le bivouac de la place Saint-Eustache. Les troupes parties pour l’attaque n’y étaient pas encore rentrées. Quelques compagnies seulement le gardaient. On entendait des éclats de rire. Les soldats se chauffaient à de larges feux allumés çà et là. Dans le feu qui était le plus près de nous on distinguait au milieu du brasier des roues de voitures qui avaient servi aux barricades. De quelques-unes, il ne restait qu’un grand cercle de fer rouge.

III. Les Faits de la nuit. Le Petit-Carreau
Dans cette même nuit, presque au même moment, à quelques pas de là, un fait sinistre s’accomplissait.

Après la prise de la barricade où Pierre Tissié avait été tué, soixante-dix ou quatre- vingts combattants s’étaient retirés en bon ordre par la rue Saint-Sauveur. Ils étaient arrivés rue Montorgueil et s’étaient ralliés au point de jonction des rues du Petit- Carreau et du Cadran. La rue monte en cet endroit. Il y avait là, au point où la rue du Petit-Carreau touche à la rue de Cléry, une barricade abandonnée, assez haute et bien bâtie. On s’y était battu dans la matinée. Les soldats l’avaient prise et ne l’avaient pas démolie. Pourquoi ? Il y a eu, nous l’avons dit, plusieurs énigmes de ce genre dans cette journée.

Le groupe armé qui venait de la rue Saint-Denis s’était arrêté là et avait attendu. Ces hommes s’étonnaient de n’avoir pas été poursuivis. La troupe avait-elle craint de s’engager à leur suite dans ces petites rues étroites où chaque angle de mai- son peut cacher une embuscade ? Un contre-ordre avait-il été donné ? Ils faisaient force conjectures. Du reste, ils entendaient tout à côté d’eux, sur le boulevard évi- demment, un bruit effrayant de mousqueterie et une canonnade qui ressemblait à un tonnerre continu. N’ayant plus de munitions, ils étaient réduits à écouter. S’ils avaient su ce qui se passait là, ils auraient compris pourquoi on ne les avait pas poursuivis. C’était la boucherie du boulevard qui commençait. Les généraux employés au massacre avaient laissé là la bataille.

Les fuyards du boulevard affluaient de leur côté, mais quand ils apercevaient la barricade, ils rebroussaient chemin. Quelques-uns pourtant vinrent les joindre, indignés et criant vengeance. Un qui demeurait de ce côté courut chez lui et en rapporta un petit baril de fer-blanc plein de cartouches.

C’était de quoi se battre une heure. Il se mirent à construire une barricade à l’angle de la rue du Cadran. De cette façon, la rue du Petit-Carreau, fermée de deux barricades, l’une vers la rue de Cléry, l’autre au coin de la rue du Cadran, dominait toute la rue Montorgueil. Ils étaient entre les deux barricades comme dans une citadelle. La seconde barricade était plus basse que la première.

Ces hommes avaient presque tous des habits. Quelques-uns remuaient les pa- vés avec des gants.

Il y avait parmi eux peu d’ouvriers, mais ceux qui s’y trouvaient étaient intel- ligents et énergiques. Ces ouvriers étaient ce qu’on pourrait nommer l’élite de la foule.

Jeanty Sarre les avait rejoints ; il fut tout de suite le chef. Charpentier l’accom- pagnait, trop brave pour renoncer, mais trop rêveur pour commander.

Deux barricades enfermant de la même manière une quarantaine de mètres de la rue Montorgueil venaient d’être construites à la hauteur de la rue Mauconseil.

Trois autres barricades, mais très faibles, coupaient encore la rue Montorgueil dans l’intervalle qui sépare la rue Mauconseil de la pointe Saint-Eustache.

Le soir approchait La fusillade s’éteignait sur le boulevard. Une surprise était possible. Ils établirent un poste au coin de la rue du Cadran, et envoyèrent une grand’garde du côté de la rue Montmartre. Leurs éclaireurs revinrent leur donner quelques renseignements. Un régiment semblait s’apprêter à bivouaquer place des Victoires.

Leur position, forte en apparence, ne l’était pas en réalité. Ils étaient trop peu nombreux pour défendre à la fois sur la rue de Cléry et sur la rue Montorgueil les deux barricades, et la troupe arrivant par leurs derrières, couverte par la seconde barricade, eût été sur eux avant même d’être aperçue. Ceci les détermina à ins- taller un poste rue de Cléry. Ils se mirent en communication avec les barricades de la rue du Cadran et avec les deux barricades Mauconseil. Ces deux dernières barricades n’étaient séparées d’eux que par un espace d’environ cent cinquante pas. Elles étaient hautes de plus de six pieds, assez solides, mais gardées par six ouvriers seulement qui les avaient construites.

Vers quatre heures et demie, au crépuscule, – le crépuscule arrive de bonne heure en décembre, – Jeanty Sarre prit avec lui quatre hommes et alla faire une reconnaissance. Il songeait aussi à élever une barricade avancée dans quelqu’une des petites rues voisines. Chemin faisant, ils en rencontrèrent une qui était aban- donnée et qu’on avait construite avec des tonneaux. Mais les tonneaux étaient vides, un seul contenait quelques pavés, et l’on n’eût pu tenir là deux minutes. Comme ils sortaient de cette barricade, une brusque décharge les assaillit. Un pe- loton d’infanterie, à peine visible dans le petit jour qu’il faisait, était là tout près. Ils se replièrent précipitamment ; mais l’un d’eux, qui était un cordonnier du fau- bourg du Temple, avait été atteint et était resté sur le pavé. Ils revinrent sur leurs pas et l’emportèrent. Il avait le pouce de la main droite cassé. – Dieu merci, dit Jeanty Sarre, ils ne l’ont pas tué. – Non, dit le pauvre homme, c’est mon pain qu’ils ont tué.

Et il ajouta : – Je ne pourrai plus travailler. Qui est-ce qui nourrira mes enfants ? Ils rentrèrent, remportant le blessé. Un des leurs, étudiant en médecine, le pansa.
Les vedettes qu’il fallait poster partout, et qui étaient choisies parmi les hommes les plus sûrs, épuisaient et ruinaient la petite troupe centrale. Ils n’étaient plus guère qu’une trentaine dans la barricade.

Là, comme dans le quartier du Temple, tous les réverbères étaient éteints, les tuyaux de gaz coupés, les fenêtres fermées et noires, pas de lune, pas même d’étoiles. La nuit était profonde.

On entendait des fusillades lointaines. La troupe tiraillait de la pointe Saint- Eustache, et leur envoyait de ce côté une balle toutes les trois minutes comme pour dire : Je suis là. Pourtant ils ne pensaient pas être attaqués avant le matin.

Il y avait parmi eux des dialogues comme celui-ci :

  • Je voudrais bien une botte de paille, disait Charpentier. J’ai dans l’idée que nous coucherons ici cette nuit.
  • Est-ce que tu pourras t’endormir ? lui demanda Jeanty Sarre.
  • Moi, certainement, je m’endormirai.

Ils s’endormit en effet, quelques instants plus tard. Dans ce réseau ténébreux de petites rues coupées de barricades, et bloquées par les troupes, deux marchands de vin étaient restés ouverts. On y faisait plus de charpie qu’on n’y buvait de vin. L’ordre des chefs était de ne boire que de l’eau rougie.

La porte d’un de ces marchands de vin s’ouvrait précisément entre les deux bar- ricades du Petit-Carreau. Il y avait là une pendule sur laquelle on se réglait pour re- lever les postes. On avait enfermé dans l’arrière-boutique deux individus suspects qui étaient venus se mêler aux combattants. L’un de ces hommes au moment où on l’avait arrêté disait : – Je viens me battre pour Henri V. – On les tenait sous clef, un factionnaire à la porte.

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