Triboulet

Chapitre 39RECHERCHES

Triboulet s’était rapidement éloigné. Il connaissaitadmirablement son Paris, et, même en pleine nuit, à cette époque oùil fallait se faire escorter de porteurs de torches ou delanternes, il se dirigeait sans la moindre hésitation dans ledédale des ruelles qui enlaçaient le Louvre comme d’un inextricableréseau.

Il parvint ainsi à la rue des Francs-Archers qu’il arpentajusqu’au bout. Là il voulut passer outre.

Mais deux ombres menaçantes se dressèrent devant lui.

Il se trouvait sur les confins de la Cour des Miracles.

L’instant d’après, les deux ombres furent sur lui ; il sesentit saisi par les deux bras.

Deux voix rauques, menaçantes, demandèrent ensemble :

– Qui êtes-vous ?

– Un ami ! répondit fermement Triboulet.

– Un ami ! s’écria l’un des truands ; vous n’êtesni franc-bourgeois, ni courtaud, ni sabouleux, ni piètre[13] .

– Ni capon, poursuivit l’autre ; ni orphelin, ninarquois, ni rifodé[14] , nipolisson, ni calot, ni franc-mitou…

Triboulet attendait patiemment la fin de l’énumération àlaquelle se livraient les deux truands.

– Tu l’entends, Fanfare ? reprit l’un desargotiers.

– Il me fait rire, Cocardère !

– Laissez donc mon pourpoint tranquille, dit Triboulet avecdouceur ; je vous préviens que vous ne trouverez rien…

En effet, les doigts agiles des truands avaient déjà commencéleur besogne, et leur bavardage étourdissant n’avait d’autre butque de distraire celui qu’ils considéraient déjà comme une bonneaubaine.

– Que voulez-vous ? reprirent-ils en chœur.

– Parler à un de vos chefs.

– Bah ! Vous en connaissez donc un ?

– Peut-être !

– À qui voulez-vous parler ? demanda Cocardère avecmoins de rudesse.

– À celui de vos chefs qui s’appelle Manfred…

– Manfred ! exclamèrent les deux truands avec unrespect non dissimulé. Que lui voulez-vous ?

– Cela ne vous regarde pas… Dites-lui simplement que jesuis quelqu’un qui vient du Louvre, cela suffira. Et il y aura pourchacun de vous un bel écu à la salamandre[15] .

– Tiens ! Tiens ! Vous disiez que vous n’aviezpoint d’argent.

– J’ai dit que vous ne le trouveriez pas. Allez, si vousm’en croyez.

– Bon ! On y va. Reste ici, Fanfare. Cocardères’élança et disparut dans la nuit.

Dix minutes plus tard, il était de retour. Quelqu’unl’accompagnait. Et ce quelqu’un, c’était Manfred.

D’une voix dont il essayait vainement de dissimuler l’émotion,le jeune homme demanda :

– Vous dites que vous venez du Louvre ?

– Oui ! dit Triboulet en essayant de distinguer dansles ténèbres celui qui lui parlait. Êtes-vous celui qu’on appelleManfred ?

– C’est moi, fit Manfred avec agitation. Et vous, quiêtes-vous ?

– Vous le saurez tout à l’heure quand nous seronsseuls…

Manfred hésita quelques secondes.

– Et, reprit-il, vous venez de la part dequelqu’un ?

– Non ! Mais je vous apporte des nouvelles qui vousintéresseront peut-être.

– Venez ! s’écria Manfred.

Triboulet tira deux écus de sa ceinture et en tendit un a chacundes deux truands qui se découvrirent, s’inclinèrent jusqu’à terreet répondirent :

– Merci, mon prince !

Manfred entraîna Triboulet et, cent pas plus loin, le fit entrerdans une maison dont il monta l’escalier éclairé par une lampe. Auhaut de l’escalier, il le fit entrer dans une chambre spacieuse etmeublée avec un confort qui pouvait passer pour un luxe exorbitanten un pareil quartier.

Dans cette chambre, un jeune homme se promenait avec uneagitation fébrile, pâle, les poings serrés.

C’était Lanthenay.

Écroulée dans un fauteuil, une femme sanglotait doucement,tandis qu’une jeune fille, debout près d’elle, la tenaitétroitement enlacée et mêlait ses larmes aux siennes. Ces deuxfemmes, c’étaient Mme Dolet et sa fille Avette.

Triboulet se découvrit, et d’une voix grave :

– La paix soit avec vous… Le roi François est donc passépar ici, puisque j’y vois de telles douleurs ?…

– Le roi n’est point passé par ici, répondit Lanthenay avecla même gravité ; mais c’est par lui qu’est arrivé le malheurqui nous frappe.

Triboulet fit un geste de commisération, puis suivit Manfred,qui l’entraînait dans une pièce voisine. Le jeune homme lui désignaun siège et demanda :

– Monsieur, me ferez-vous l’honneur de me dire qui vousêtes ?

Ardemment, Triboulet étudiait la physionomie de Manfred. C’étaitdonc là l’homme qu’aimait sa Gillette !

Il eût a ce moment donné dix ans de sa vie pour pouvoir liredans son cœur, deviner sa pensée, connaître sa vie, soncaractère…

Dans les yeux assurés, il lut la fermeté et la décision ;sur le front large, il lut l’intelligence ; sur l’arc dusourire, il lut la bonté, et la poitrine large, respirant avecpuissance, lui dit que cet homme était brave…

Manfred était le type accompli de ce qu’on appelait un cavalier.C’est à peine si la vie qu’il avait menée jusque-là avait mis unpeu de dureté dans son regard. Il avait cette mâle élégance etcette souplesse de l’homme rompu à tous les exercicesviolents ; mais en même temps l’intelligence qui rayonnaitdans ses yeux mettait un monde entre lui et les reîtres del’époque. Une noble simplicité dans le geste achevait d’en faire unde ces hommes pour qui, dès le premier abord, se manifestent lesplus chaudes sympathies.

Sous le regard inquisiteur et ardent de Triboulet, Manfredattendait avec patience, mais non sans embarras.

– Monsieur, reprit-il enfin avec un commencement de colère,je n’ai guère l’habitude de me prêter à des examens aussi minutieuxque celui auquel vous vous livrez en ce moment sur ma personne.Quels que soient les mobiles de votre curiosité, je vous préviensqu’elle commence à me lasser. Je vous ai prié de me dire qui vousêtes. Moi, je suis Manfred, et je regrette, ajouta-t-il non sansamertume, de n’avoir pas un nom plus complet à vous dire… Et vous,monsieur ?

Lentement, Triboulet répondit :

– Moi, monsieur, je m’appelle : le père deGillette…

Manfred devint très pâle. Il étouffa un léger cri.

Ses bras se tendirent comme dans un geste instinctif.

Mais, au même instant, toute sa haine et toute sa douleur –c’est-à-dire tout son amour – se révoltèrent en lui. L’image du roiet de Gillette enlacés passa devant ses yeux. Et avec une froideurglaciale, il répondit :

– Ce m’est bien de l’honneur de connaître le père de lamaîtresse du…

– Malheureux ! ne blasphémez pas ! tonnaTriboulet. Il s’était redressé, tout palpitant.

– Puissiez-vous, ajouta-t-il, ne pas pleurer des larmes desang l’abominable soupçon que vous faites peser sur la plus pureenfant… Adieu, monsieur… Je me suis trompé. Excusez-moi…

Il se dirigea vers la porte.

Mais, d’un bond, Manfred se plaça entre cette porte etTriboulet. Il le saisit par les deux poignets, et d’une voix basse,sifflante, brisée d’émotion :

– Que dites-vous ? que dites-vous ?

– Je dis que vous avez blasphémé l’innocence du lys…

– Vous dites que Gillette n’est point au roi !Répétez ! oh ! par grâce… répétez ! affirmez-lemoi !… jurez-le moi !

– Je dis que Gillette est la pureté immaculée…

Manfred, d’un grand cri, appela Lanthenay.

– Qu’y a-t-il ? interrogea celui-ci en accourant.

Et il jeta un regard de menace sur Triboulet.

Manfred se jeta dans ses bras.

– Ce qu’il y a, frère ! Ce qu’il y a ! Il y a queje l’ai injustement soupçonnée, que je suis un grand misérable, etque jamais je n’ai été aussi heureux qu’en ce moment.

– Frère, dit Lanthenay gravement, je suis aussi heureux quetoi…

Et c’était sublime, ce qu’il disait là. Car, à deux pas de lui,celle qu’il adorait sanglotait sans qu’il y eût de consolationpossible à son désespoir… Manfred revint à Triboulet et lui pritles mains :

– Elle est au Louvre ?

– Elle n’y est plus ! On l’a enlevée…

– Enlevée ! dit Manfred en frémissant. Qui cela ?Quand ?

– Quand ? Il y a trois jours… Qui ? Je l’ignore.J’ai d’abord soupçonné le roi… mais j’ai acquis la conviction quede ce crime-là, du moins, il est innocent…

– Enlevée ! enlevée ! murmurait Manfred en sepromenant avec agitation. Oh ! je la retrouverai, moi !Et je l’ai soupçonnée ! Misérable que je suis ! Oui, oui,je la retrouverai… dussé-je mettre Paris à feu et à sang…

Puis, revenant tout à coup à Triboulet :

– Mais pourquoi êtes-vous venu me dire cela… àmoi ?

– Parce qu’elle m’a parlé de vous…

– Elle vous a parlé de moi ! balbutia Manfred.

– Oui… en pleurant…

– Achevez ! oh ! achevez !

– Elle pleurait parce que vous la méprisiez… parce que vousne l’aimiez pas !

– Puissance d’enfer ! Je ne l’aimais pas ! Etvous dites qu’elle a pleuré ? Mais alors… Oh ! alors…

– Eh bien, oui, dit doucement Triboulet.

L’instant d’après, Manfred était dans les bras de Triboulet,balbutiant des mots sans suite, l’appelant son père, se livrant àtoutes ces charmantes extravagances qu’on ne commet qu’une foisdans sa vie… à cette heure unique où, du désespoir furieux den’être pas aimé, on passe tout à coup à la merveilleuse certitudede l’être !

…  …  …  …  … … .

Lorsque ces effusions se furent calmées, l’entretien prit unetournure plus positive et plus active. Lanthenay avait voulu seretirer auprès des deux malheureuses femmes.

– Frère, lui dit Manfred en le retenant, pardonne-moi cemoment de joie égoïste… Je ne devrais pas me réjouir… mais c’estplus fort que moi…

– Si tu ne te réjouissais pas du bonheur qui l’arrive,avait répondu Lanthenay, c’est donc que tu n’aurais pas assez decœur pour t’intéresser au malheur qui m’incombe…

– Quel est ce malheur ? demanda Triboulet.

– Voici, dit Manfred : mon ami Lanthenay, mon frère,aime la fille de l’illustre Étienne Dolet.

– L’imprimeur ?

– Oui. Il aime donc sa fille et en est aimé. Un mariagedevait bientôt unir ces deux amants si bien faits l’un pourl’autre. Or, une épouvantable catastrophe vient de s’appesantir surla famille Dolet… Ce grand homme vient d’être arrêté et incarcéré àla Conciergerie par suite des dénonciations calomnieuses d’un moineespagnol…

– Ignace de Loyola ! s’écria Triboulet.

– Lui-même. Comment savez-vous ?

– Un jour je me trouvais dans le cabinet du roi…

– Vous vous trouviez dans le cabinet du roi ?interrompit Lanthenay, surpris.

– Cela vous étonne, n’est-ce pas ? Je ne suis en effetni gentilhomme ni domestique de Sa Majesté… Je suis plus haut etplus bas que tout cela…

– Expliquez-vous, je vous prie, dit Manfred, étonné à sontour par l’amertume de la voix de Triboulet.

– Messieurs, reprit celui-ci en souriant tristement, si jeme trouvais ce jour-là dans le cabinet royal, c’est que mesfonctions m’y appelaient tous les jours…

Il eut un instant d’hésitation à peine sensible ; puis,très simplement, il ajouta :

– Messieurs, je suis le bouffon du roi…

– Triboulet ! s’écrièrent les deux jeunes gens.

Et, malgré eux, il y eut dans leur exclamation une sorte decuriosité et d’antipathie…

– Oui, dit Triboulet en relevant la tête… Ce nom estsynonyme de bassesse et de méchanceté… Ne vous en défendez pas,jeunes gens. Mon nom vous effraie, et vous vous dites en cemoment : Voilà donc ce vil bouffon qui pour faire rire sonroi, n’a pas hésité à empoisonner une foule d’existences par sestraits… Hélas ! messieurs, vous ne savez pas tout ce que monrire acerbe cachait de douleurs ignorées…

– Nous ne vous jugeons pas, dit doucement Lanthenay.

Triboulet secoua la tête et se tourna vers Manfred.

– Rassurez-vous, dit-il en souriant, je vous ai dit tout àl’heure que je m’appelais « le père deGillette ». Ce n’est là qu’une façon de parler. En réalité, sij’ai concentré sur elle depuis bien des années tout ce que mon cœurpeut contenir d’affection, Gillette n’est pas ma fille…

– Monsieur, dit Manfred, ému par l’accent poignant de cesparoles, qui que vous soyez, je vous bénis pour la joie immense quevous m’avez apportée ; qui que vous soyez, je vous aimepuisque vous aimez Gillette !

– Il y a donc sur terre des hommes que le mensonge n’apoint pervertis, et que la méchanceté n’a pas touchés de son aileimpure ! s’écria Triboulet.

Et il tendit ses deux mains que les jeunes gens pressèrent avecune chaude sympathie.

– Où en étais-je ? fit alors Triboulet. Car nousn’avons pas de temps à perdre…

– Vous disiez que vous vous trouviez un jour dans lecabinet du roi…

– Ah ! oui… On annonça M. de Loyola. Le roi me fitsigne de me retirer. J’avais alors toutes sortes de raisons pour neperdre ni un geste ni une parole de François Ier… carcela se passait le surlendemain de la scène de l’enclos duTrahoir…

Manfred tressaillit.

– Donc, je me retirai dans une pièce voisine ; mais delà j’entendis et vis tout : le moine espagnol demanda la têtede Dolet… et le roi promit de laisser faire si on arrivait àprouver la culpabilité de l’imprimeur… Loyola se fit fort d’établircette culpabilité…

– Mais enfin, s’écria Lanthenay, le roi sait que Dolet n’ajamais abusé du privilège qui lui a été concédé, que ses pressesn’ont jamais imprimé de livres défendus…

Triboulet saisit le bras du jeune homme.

– Ne vous fiez pas plus au roi, lui dit-il d’une voixsombre, que vous ne pourriez vous fier à la planche pourrie pourpasser un pont… Le roi est lâche… Je le connais… Brave dans labataille, courageux quand il s’agit de manier un estramaçon et dese ruer à la tête de ses escadrons sur un parti de cavaliers, iltremble dès qu’il se trouve en présence d’un esprit supérieur… ÀMadrid, pendant sa captivité, il a tremblé devant Charles. AuLouvre, il a tremblé devant Loyola… L’empereur représentait uneforce que François Ier ignore : la diplomatie.Loyola représentait une force que François redoute :l’Église !

– Que faire ? que faire ? Oh ! s’il arrivemalheur à Dolet, ce Loyola payera cher sa tristevictoire !

– Messieurs, dit alors Triboulet, tâchons de voir clairdans la situation, et, pour cela, résumons-la…

Manfred et Lanthenay, d’une seule voix, répondirent :

– Parlez…

– Nous nous trouvons en présence de deux drames biendistincts, reprit Triboulet. D’une part, M. Étienne Dolet arrêté,emprisonné à la Conciergerie ; d’autre part, Gillette enlevéedu Louvre…

– Ajoutez ceci, continua Manfred, que la Cour des Miraclesest menacée…

– Il faut donc nous en écarter au plus tôt…

– Nous prétendons, au contraire, nous y attacher plus quejamais. Les truands de la Cour des Miracles n’ont pas hésité àenvahir le Louvre pour me défendre… Si je les abandonnaismaintenant, je serais un lâche.

Lanthenay approuva de la tête.

– Soit ! dit Triboulet. Nous avons donc un tripleeffort à accomplir : retrouver Gillette, délivrer Dolet,défendre la Cour des Miracles…

– C’est cela même.

– Deux systèmes peuvent s’employer, poursuivitTriboulet ; le premier consiste à nous unir tous pouraccomplir chacun de ces travaux d’Hercule, c’est-à-dire que tousles trois, avec toutes les ressources dont chacun de nous peutdisposer, nous nous mettrions à la recherche de Gillette, puis nousentreprendrions la délivrance de Dolet…

– Voyons l’autre système…

– Ce sera sans doute celui que nous adopterons ; eneffet, chacun des travaux que nous voulons accomplir est égalementurgent. Cela consisterait donc à attaquer de front la délivrance deDolet et la recherche de Gillette… Alors, nous serions obligés denous partager la besogne.

– C’est en effet cette méthode qu’il faut adopter, ditLanthenay ; ce que je veux tenter pour tirer Dolet de laConciergerie ne souffre aucun délai ; d’autre part, il estimpossible que Manfred remette ses recherches d’un seul jour… Donc,agissons chacun de notre côté, en convenant toutefois que chacun denous, en cas de besoin, demeure à la disposition des autres…

– Voilà qui est entendu…

– Je retourne donc auprès de Mme Dolet pourtâcher de faire entrer un peu d’espoir dans son cœur…

Lanthenay passa aussitôt dans la pièce voisine.

– Moi, dit Triboulet, je m’installe ici… Vous trouverezbien pour moi un logis quelconque…

– Dans cette maison même, dit Manfred… là… prés de lachambre que j’occupe…

Triboulet comprit :

Manfred voulait toujours l’avoir près de lui. Sans doute, ilbrûlait de lui poser une foule de questions à propos de Gillette.Alors il prit la main du Jeune homme et lui dit :

– Ce n’est pas tout… Avant de nous mettre à la recherche deGillette, il est une chose que vous devez connaître.

– Dites ! fit avidement Manfred.

– Je vous ai dit que Gillette n’était point ma fille…

– En effet… Connaîtriez-vous son père ?

– Je le connais !

– Qui est-ce ?

– François Ier, roi de France.

– Que dites-vous là ?

– Je dis que Gillette est la fille du roi de France…

– Mais comment le savez-vous ? demanda Manfred.

– C’est lui-même qui me l’a dit ! Écoutez…

Triboulet raconta alors à Manfred la scène qui s’était passéeentre lui et François Ier. Manfred écouta avec uneattention que l’on concevra facilement.

– Mais ce roi est donc le dernier des misérables !s’écria-t-il lorsque Triboulet eut fini son récit. Comment !Il sait, il proclame lui-même que Gillette est sa fille, et il veutla violenter… il l’enlève… Oh ! J’ai bien jugé son attitude lesoir où je lui ai arraché Gillette ! C’était celle d’un amantaffolé, non celle d’un père qui retrouve son enfant…

– Peut-être ne le savait-il pas à ce moment-là !

– Oh ! il y a là un mystère…

– Que nous éclaircirons ensemble…

– Et elle ! Que dit-elle ? quepense-t-elle ? De se savoir la fille d’un roi, cela n’a-t-ilpoint changé quelque chose à son cœur ?

– Vous la connaissez mal. Elle a horreur du roi…

– Pourtant, c’est son père…

– Oui ! Mais là nous nous trouvons devant un autremystère qui ne peut s’expliquer que par un bouleversement de laraison…

– Ainsi, dit Manfred, il a poursuivi Gillette dans leLouvre comme il la poursuivait dans l’enclos du Trahoir…

– Elle était de taille à se défendre, répondit Tribouletavec orgueil. L’enfant est courageuse…

Auteurs::

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer