Au temps de la comète

3.

Avec quelle précision je revois encore son sursaut quand elleentendit mon pas, son ébahissement, et la stupéfaction de sesyeux ; nous étions tous deux trop ignorants et trop gauchespour que notre dialogue soit intelligible, strictement rapportéici ; pourtant, je relaterai nos premières paroles, car,insignifiantes pour moi alors, elles prirent dans la suite toutleur sens.

– Vous, Willie ! – fit-elle.

– Oui, me voici, – dis-je, tout à coup oublieux de toutes lesphrases que je me proposais de lui débiter. – J’ai voulu voussurprendre…

– Me surprendre ?

– Oui.

Elle me dévisagea un instant. Je puis évoquer nettement l’imagede sa jolie figure, son doux masque impénétrable avec ses yeux quiscrutaient mes traits. Elle eut un drôle de petit rire, pâlit, et,dès qu’elle eut parlé, sa joue redevint rose.

– Me surprendre à quoi ? – demanda-t-elle, en élevant lavoix.

J’étais trop avide de m’expliquer pour saisir l’étrangeté decette question et l’interpréter.

– Je voulais vous démontrer que je n’avais pas l’intention dedire tout ce que j’ai mis dans ma lettre…

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