XXV – De M. I. Boiarova
Chère Kitie,
Nous sommes revenus en ville si à l’improvistequ’il ne m’a pas été possible d’aller chez toi te dire adieu.Kostia vient de m’annoncer que, dans une semaine, il part pour deuxmois à la campagne. Son frère Michel est entré dans le mêmerégiment, et la vieille Névieroff veut les réunir chez elle pour lepartage des propriétés. Tu comprends que, devant être séparée deKostia pour longtemps, je voulais le voir plus souvent pendant cesderniers jours, et Hippolyte Nicolaievitch était si las d’allerchaque jour de Peterhoff au Ministère qu’il a été très content dema proposition de rentrer. Et pour toi aussi, il est temps derevenir : avec le temps qu’il fait actuellement, Peterhoff estinsupportable.
Est-ce que cette désagréable Naditchka estencore chez toi ? La dernière fois que nous avons déjeuné cheztoi, elle a tant coqueté avec Kostia que c’était honteux à voir.Dès ce jour Kostia m’a dit qu’elle lui plaisait beaucoup. Il a sansdoute dit cela pour m’agacer. Qu’a-t-elle de bien ?
TaMARY.