LIII – De l’archevêque Nicodime
Chère sœur en Dieu et excellente Comtesse,
J’ai reçu votre généreuse donation au profitdes souffrants qui sont confiés à ma garde, et je vous envoie matrès sainte bénédiction, bien que je sache que votre modestie évitela reconnaissance – que dis-je ! non seulement l’évite, maisconteste que vous l’ayez méritée et n’en accepte pasl’expression.
Mais, s’il est possible à la modestie decacher sous son voile un grand nombre de vos si nombreuses bonnesactions, par bonheur votre vie si exemplaire ne peut être cachéesous ce voile qui vous plaît tant. Épouse fidèle et vertueuse, mèretendre et dévouée pour ses enfants, obéissante et ardente fille del’Église seule Vraie, vous êtes debout sur la montagne comme unelumière visible à tous les regards, et ceux qui passent ne saventce qu’ils doivent le plus admirer, de la beauté extérieure de cevase précieux ou de son inextinguible lumière intérieure.
Demain, je ferai connaître au grand personnageque vous savez la somme donnée par Votre Excellence.
En vous envoyant ma bénédiction de prêtre, jereste votre humble serviteur et prie pour vous.
NICODIME.