XXIV – De la Princesse Krivobokaia
Chère Comtesse,
Je viens d’arriver à Pétersbourg, et defatigue je ne sens plus mes pieds. J’ai trouvé Olga en très bonnesanté, mais elle a une horrible peur de l’accouchement : c’estpourquoi il m’est absolument impossible d’aller, même pour quelquesheures, vous faire visite à Peterhoff. Soyez aimable comme toujourset venez dîner chez moi demain : nous parleronslonguement.
Ne pourriez-vous pas, chère Comtesse, meprendre Naditchka pour une ou deux semaines et la garder chez vousà Peterhoff jusqu’à l’accouchement d’Olga ? vous m’obligeriezbeaucoup. N’ayez pas peur de son caractère : elle n’estinsupportable qu’avec moi ; chez vous, elle sera trèsdouce : c’est un ange, quand elle veut.
Votre bien dévouée, E. KRIVOBOKAIA.
P.-S. – Si vous apprenez que quelqu’une de vosconnaissances de Peterhoff veut enlever Naditchka pour l’épouser,je vous en prie, faites la sourde oreille. Qu’elle se marie !À l’avance je pardonne et bénis.