XXXVIII
Au moment du départ, je vis cette MarieKeremenen, que j’appréhendais de connaître : c’était une jeunefemme d’environ vingt ans, qui portait le costume du village deToulven, en basse Bretagne.
Ses beaux yeux noirs regardaient clair etfranc. Sans être absolument jolie, elle était presque charmanteavec son corsage de drap brodé, sa coiffe blanche à grandes ailes,et sa large collerette rappelant les fraises à la Médicis.
Il y avait en elle quelque chose de candide etd’honnête qu’on aimait à regarder. Il me parut que je l’auraisprécisément désirée ainsi si j’avais été chargé de la choisirmoi-même pour mon frère Yves.