Le Cavalier Fortune

Chapitre 30Où Fortune marche sur des millions

– Écoutez-moi seulement, reprit l’inspecteurBertrand. Pour arriver jusqu’à l’ancienne chambre à coucher de feuGuillaume Badin, nous avions suivi, Julie et moi, bien malgré nous,le chemin que Chizac avait pris lui-même, la nuit du meurtre.

– Vous étiez entrés par la porte de larue ? demanda encore Fortune.

– Non, par une autre porte que personnen’avait vue quand je fis l’enquête, personne, sinon moi. Dès cejour-là, j’avais deviné l’histoire de Chizac-le-Riche ; c’estmon métier, et ce fut à coup sûr que je promis à Thérèse Badin deretrouver l’assassin de son père.

« Cavalier, interrompit ici l’inspecteur,ma femme et moi, nous n’avons pas toujours été du même avis sur lafaçon dont il fallait mener cette affaire. Elle me disaitsouvent : « Va droit ton chemin » ; mais l’étatque j’ai fait vingt ans donne l’habitude des routes de traverse. Ily avait d’ailleurs les millions de ce Chizac qui le protégeaientcomme une armure magique, et puis je voulais faire tout d’un coupune honnête fortune pour mon troupeau d’enfants. Quand je vais êtreà mon aise, je changerai de morale : c’est tout ce qu’on peutdemander d’un pauvre diable.

La blonde Julie secoua la tête etmurmura :

– Dieu a failli nous punir.

– Dieu n’est pas si méchant qu’on le dit,reprit Bertrand ; la preuve, c’est que Faraud est arrivé àtemps.

Il tendit la main à Fortune, qui souriait deconfiance.

– Vous avez à peu près deviné l’histoire,cavalier, reprit-il ; je vois bien cela. Ma femme et moi, nousétions partis, le soir où vous soupâtes avec nous, pour la, pêchede l’argent. Nous voulions beaucoup d’argent. Outre qu’il y a cheznous des enfants dans tous les coins, d’autres peuvent venirencore, et nous nous étions dit « Il faut que chacun de cesbambins vive de ses rentes ! »

– En Italie, grommela Fortune, ils ont unproverbe qui dit : « Garez-vous des loups et despères ! »

– À Paris, répliqua Bertrand, les loups necomptent pas, et que dire aux bergers qui vont à l’herbe pour leurspauvres agneaux. Je continue : Julie et moi, nous avions lesmoyens de parvenir jusqu’à la chambre à coucher de Chizac. Nousvoulions quelque chose comme un bon testament.

« J’étais l’ombre de feu Bertrand, Julieétait le fantôme de Colette Besançon, la malheureusedevineresse.

« La veille, une semblable comédiem’avait assez bien réussi mais Chizac avait consulté dansl’intervalle, des abbés ou des philosophes car il était sur ladéfensive.

Nous fûmes pris dans une ratière et murés aufond d’un réduit noir qui semblait n’avoir point d’issue. Nousrestâmes là sans manger une nuit et un jour, et Julie, pauvrefemme, me déchirait le cœur en me parlant des petits. Nos crisn’étaient point entendus. C’était un trou humide, dont lesmurailles semblaient épaisses comme celles d’une tour.

« Nous étions déjà bien affaiblis et biendécouragés lorsque mes mains qui n’avaient jamais cessé dechercher, rencontrèrent sur le sol un anneau encastré dans unedalle. Je soulevai la dalle, et Julie fut obligée de m’aider, carmes forces s’en allaient.

« Sous la trappe, il y avait un escalier.Nous le descendîmes et nous arrivâmes à une porte fermée. Toute lanuit nous travaillâmes à ouvrir cette porte. Nos efforts étaientdésespérés car nous sentions que la vie s’en allait en nous.

«Quand la porte céda enfin, Julie seule put enfranchir le seuil ; mon dernier effort avait précipité toutmon sang à mon cerveau, et je venais de tomber la face contre lesol.

« Elle appela. Les premières lueurs dujour paraissaient venant de la rue, car nous étions dans le cellierde Guillaume Badin, mais la rue était déserte, et personne nerépondit.

« Julie vint se coucher près de moi, nesachant même pas que le salut se trouvait désormais à quelques pasde nous.

« Elle s’évanouit et les heurespassèrent.

« Nous fûmes éveillés par les hurlementsde Faraud et le grand bruit qui se faisait dans la rue, où lesvoisins attaquaient la porte avec un levier, car les gens s’étaientdit que peut-être il y avait encore là quelque malheur.

« Une demi-heure après, nous étions dansnotre logis où Prudence nous faisait chauffer une bonne soupe,pendant que les petits, affolés de joie, sautaient et, chantaientautour de nous.

« Julie était toute au bonheur ;mais je songeais. Je n’avais rien gagné, sinon la connaissance dela route suivie par Chizac pour pénétrer auprès deGuillaume :

« À peine rentré, je reçus un ordre deM. d’Argenson qui m’appelait à l’hôtel de Tencin. J’auraismieux aimé me mettre au lit après avoir avalé mon potage, mais jene suis pas riche et j’ai besoin de tout le monde.

« À l’hôtel de Tencin, sur ma parole, jevous pris pour le duc de Richelieu. Je fis mon devoir enconscience, comme vous pourriez en témoigner au besoin, et je n’aiquitté M. le duc qu’au guichet de la Bastille.

– Pour aller vous coucher j’espère ? ditFortune en riant ; vous aviez bien gagné votre nuit.

– Non, répliqua Bertrand, pour retourner ruedes Cinq-Diamants, à la maison de Chizac-le-Riche.

– Quoi ! s’écria notre cavalier, malgrél’aventure de la veille !

– Jamais on ne prend deux fois le même renardau même piège, répliqua l’inspecteur. Chizac m’appartient, non pastout seul ; que ferais-je d’une pareille montagne d’or ?Mais j’ai droit à un petit morceau de Chizac : c’est lepatrimoine de mes enfants et le repos heureux de notrevieillesse.

Il envoya un baiser à Julie, qui écoutait toutcela paisiblement.

Les blondins continuaient leur joyeux tapagedans la chambre voisine.

– Cavalier, reprit l’inspecteur en se levant,vous avez droit aussi à un morceau de Chizac, et je me souviensd’une généreuse manie qui vous tenait de faire une dot à Mlle deBourbon : vous pouvez la contenter.

– Fi donc ! s’écria Fortune, avec depareil argent !

– À votre aise, répliqua Bertrand, ne parlonsplus de cela, puisque vous avez des préjugés. Restent deuxpoints : votre engagement envers Thérèse Badin et le soin devotre propre sûreté, car vous êtes toujours sous le coup de la loi,et il faudra bien que je vous arrête pour obéir au mandat du baillisuppléant Loiseau.

– Vous savez bien que je suis innocent,s’écria Fortune, qui se leva à son tour.

– Je ne suis pas juge, répliquaBertrand ; il faut que vous veniez chercher votre liberté,comme je vais, moi, chercher le pain de mes vieux jours.

– Et, demanda Fortune, avec une répugnancemanifeste, où voulez-vous me conduire ?

L’inspecteur Bertrand ceignit son épée, mitson feutre et répondit :

– Au lit de mort de Chizac-le-Riche.

Ils sortirent ensemble. Dans la rue, Bertrandpassa son bras sous celui de Fortune et reprit :

– Dès le premier jour, Chizac avait cettepensée d’éblouir un malheureux, et d’acheter de gré à gré unremplaçant pour la justice. Votre camarade La Pistole n’est pas leseul qu’il ait marchandé ; j’en connais deux autres qui sonttous les deux en prison. S’il avait voulu rester en paix au débutet s’abstenir de tout effort, il est bien certain que personne aumonde n’aurait jamais eu l’idée de le soupçonner ; mais quandon a tué on a une fièvre ; l’idée d’écarter le châtiments’empare du cerveau et le tyrannise : à l’exception de ceuxqui font du crime un métier et qui ont le sang-froid né del’habitude, tous les meurtriers se trahissent par l’excès même desprécautions qu’ils élèvent autour d’eux comme un rempart. L’argentne coûtait rien à ce Chizac : il s’est dit : j’entasseraides montagnes l’une sur l’autre pour me faire un abri. Mais chaquepierre, chaque motte de terre composant ces montagnes était unepreuve qui criait à lui-même et aux autres : « C’estChizac qui a tué ! » Alors, il tuait de nouveau, ilfermait sur un innocent les portes d’une prison ; il achetaitdes baillis, des conseillers, des ducs et des ministres. Et lapuissance de l’argent ainsi prodigué est si grande que Chizac,malgré sa démence, qui criait en quelque sorte sur les toits :« Je suis le coupable ! » aurait vécu vingt ans dansl’impunité, dans l’opulence et dans la gloire, si Dieu n’avait pasplacé sur son chemin un tout petit caillou, moins que cela, unpauvre diable, I’inspecteur Bertrand, qui joue du cœur humain commed’autres soufflent dans une flûte, et qui sait l’endroit précis oùlà conscience d’un homme peut être écrasée comme une mouche, rienqu’en y posant le doigt.

– Un homme de votre sorte, pensa tout hautFortune, qui fait son métier loyalement, serait plus utile et plusrespectable aussi qu’un soldat, qu’un juge ou qu’unprêtre !

Bertrand s’arrêta court et le regarda en face.Une parole vint à sa lèvre, mais il ne la prononça point et se mità ricaner amèrement.

– Le monde est un vieux fou, murmura-t-ilaprès un silence ; il regarde la robe et non pas l’homme.C’est une habitude qui dure depuis plus de six mille ans, et ilfaut que mes enfants aient des rentes pour être prêtres, juges ousoldats.

Il se remit à marcher en continuant :

– J’ai de l’Honneur à ma manière. Si j’avaiscru qu’on pût attaquer Chizac devant le Bailliage ou devant leParlement, j’aurais été droit mon chemin ; mais il a dépenséje ne sais combien de millions depuis trois jours et la caisse dela Compagnie des Indes ne suffirait pas à remplir toutes lespromesses qu’il a faites. Quand une forteresse est à l’abri ducanon, il faut creuser une mine, et la ruse est permise à celui quise voit seul contre tous.

« Ami Fortune, interrompit-il enralentissant le pas, ne marchons pas si vite ; nous voici déjàaux piliers des halles, et j’en ai encore pour cinq minutes. Je nesuis pas cruel ; cet homme-là me fait pitié, car sa fin esthorrible.

«Mais vous parliez de devoir accompli :la main sur ma conscience, je fais comme le mercenaire en campagne,je prends mon butin où je le trouve, mais cela ne m’empêche pas deme battre bravement.

« Cette nuit, reprit-il en baissant lavoix, à mes risques et périls dans la maison de Chizac, j’avaisbien entendu un déguisement. Malgré l’Heure avancée, il y avaitautant de monde qu’à une réception du Palais-Royal ; lessalons étaient pleins, l’antichambre regorgeait.

« Chizac était étendu sur un lit deparade, entouré de Médecins, de magistrats et de grands seigneurs.J’ai, reconnu M. Law dans sa ruelle, et au moment où j’yentrais, l’abbé Dubois causait tout bas à son chevet.

« Il ne fallait pas le regarder deux foispour voir sur son visage les signes d’une mort prochaine, etcependant les médecins disaient qu’il subissait une crise favorableet que, dans une semaine, il se porterait comme un charme.Financiers et seigneurs applaudissaient à cet oracle de la science,et les dames, car il y avait des dames, penchaient au-dessus decette agonie la gaieté provocante de leurs sourires.

« Chizac restait immobile et morne. Ilsemblait ne rien voir et ne rien entendre. Son tic agitaitfaiblement les muscles amollis de sa figure et ses lèvres remuaientavec lenteur. Quand le silence se faisait, on l’entendaitmurmurer :

« Il faut juger l’assassin… et lependre ! Je paierai ! je paierai !

« il y avait des conseillers qui disaienttout haut :

« – Comment une pareille terreur a-t-ellepu entrer dans l’âme de ce juste !

« Et tout bas :

« – Chacune de ses paroles le trahit. Sion ne lui met un bâillon il se dénoncera lui-même !

« L’abbé Dubois s’éloigna, causant avecM. Law, et j’entendis cette phrase :

« – Il est bien bas. Aurons-nous le tempsde lui faire rendre gorge ?

« Les dames causaient aussi en sedirigeant vers la porte.

« – S’il pouvait seulement emporter,bavardaient-elles, ce qu’il faut pour graisser la patte au portierdu paradis ?…

« Et les médecins sortaient un à un.Interrogés par les valets dans l’antichambre, ilsrépondaient :

« – C’est un cadavre ; préparez labière.

« Les salons se vidèrent, et je dois direque plus d’un visiteur, homme ou femme, emporta quelqueobjet : un meuble précieux, un bijou, la moindre des choses,sans doute pour garder un souvenir de ce bon M. Chizac.

« Ce fut comme le signal dupillage : une demi-heure après, la maison était pleine debruit, parce que les valets ménageaient tout ce qui était à leurconvenance.

« Le malade demanda une goutte d’eau. Iln’y avait plus personne dans sa chambre, sinon un dernier médecin,qui eut la charité de lui présenter un breuvage. Mais pendant quela main tremblante du riche portait la goutte d’eau à ses lèvres,le médecin jeta sa perruque et entrouvrit son manteau.

« C’était moi, le médecin.

Cette fois, ce fut Fortune lui-même qui cessade marcher.

– C’était moi ! répéta Bertrand. Chizacavait essayé de me tuer deux fois : j’avais droit de medéfendre.

« Chizac laissa tomber son verre ettrouva la force de se dresser sur son séant.

« – Êtes-vous donc vraiment unfantôme ! balbutia-t-il.

« Je répondis :

« – Non, je suis un homme vivant.

« – Par où vous êtes-vous échappé devotre prison ?

« – Par la chambre où vous avez poignardéGuillaume Badin.

« Sa bouche s’ouvrit toute grande, commes’il eût voulu crier, mais aucun son ne sortit.

« En même temps, son tic s’arrêta tout àfait, et je n’ai jamais rien vu de plus terrible que l’immobilitéde ce visage.

« Il n’était pas mort, cependant, car ila dit, en laissant aller sa tête sur l’oreiller :

« – Je paierai ! jepaierai !… »

Quand l’inspecteur Bertrand et Fortunearrivèrent dans la rue des Cinq-Diamants, il y avait deux ou troisdouzaines de curieux rassemblés devant la porte deChizac-le-Riche.

On disait dans ce groupe que la maison avaitété pillée, cette nuit même, par les propres valets de Chizac. Onattendait, du reste, des nouvelles plus certaines, car le baillisuppléant Loiseau, son greffier Thirou et le commissaire Touchenot,suivis de quelques suppôts de justice, venaient de monter dans lesappartements.

On livra passage à l’inspecteur, non sans luiadresser de nombreuse questions ; mais il franchit le seuil,toujours suivi de Fortune.

L’escalier était jonché de débris ; lelogis lui-même présentait une scène de dévastation. Les ravageursn’avaient laissé que les murailles.

En passant devant l’ancien cabinet où Chizactraitait ses affaires, Bertrand et Fortune entendirent le son deplusieurs voix. Ils s’arrêtèrent. C’était le bailli suppléantLoiseau qui parlait.

– Ne perdons pas de temps, s’il vous plaît,disait-il, c’est l’heure de mon dîner, et rien ne me déplaît commede manger ma soupe froide. Il y a évidence. Le malheureux s’estsoustrait par la fuite à l’action de la loi, et souvenez-vous que,dès le début de l’enquête, j’avais pris sur moi d’affirmerl’innocence de ce jeune homme qu’on avait trouvé endormi dans lelit de Guillaume Badin. Je n’ai plus guère présents à la mémoireles termes de mon raisonnement, mais je me souviens qu’ils’agissait d’une auberge…

Fortune et l’inspecteur passèrent.

Dans la chambre à coucher, le lit était vide.À quelque distance du lit, une des tuiles du carreau avait étéenlevée, et laissait voir un trou, vide également.

– C’est ici que Faraud avait aboyé, murmuraBertrand ; c’est ici que le riche avait caché la dépouille dupauvre Guillaume, la nuit du meurtre.

Ils passèrent encore. Plusieurs chambresdésertes et complètement dévastées les conduisirent à un dernierappartement où se trouvait une porte murée, dont la maçonnerie,récemment défaite, avait un trou à peine capable de donner issue àun homme.

Bertrand s’engagea le premier dans ce trou etFortune le suivit.

– J’ai manqué laisser mes os ici, murmural’inspecteur. C’est la prison où l’on m’avait enfermé avec mafemme.

La trappe était soulevée. Ils descendirentl’escalier, et parvinrent, après différents détours, dans l’anciencellier de Guillaume Badin.

Sur le grabat de ce dernier, une masse informeétait étendue.

La cave s’éclairait seulement par une lueurqui venait de la rue par-dessous la porte.

Sur le billot était une chandelle éteinte.Bertrand battit le briquet et la ralluma.

La masse étendue sur le grabat étaitChizac-le-Riche, qui tenait dans sa main gauche le mouchoircontenant l’héritage de Guillaume Badin, et dans sa main droite untout petit poignard dont la lame ressemblait à celle d’uneépée.

Le corps de Chizac gardait la chaleur de lavie, quoiqu’il eût rendu le dernier soupir. Il portait au côtégauche de la poitrine une blessure mince, toute pareille à celle deGuillaume et qui n’avait pas perdu de sang.

Il avait bien travaillé avant de céder ainsi àquelque accès de terreur : il avait rassemblé ses trésors,préparant la bataille ou la fuite, car autour de lui, de véritablesmonceaux de papier argent s’accumulaient.

L’inspecteur Bertrand se jeta à corps perdusur ce trésor, en criant :

– Les petits rouleront carrosse !

Fortune ferma les yeux de Chizac sans motdire.

Et comme Bertrand affolé le pressait departager la curée, il répondit en mettant la main sur le mouchoirde Guillaume :

– Voici qui appartient à Thérèse, je le prendspour le lui rendre. Il n’y a rien ici pour notre ami Courtenay etnotre chère Aldée. Quant à moi, je ne suis pas un Caton, et jecrois bien que j’ai pu prendre çà et là quelques bribes du biend’autrui dans mes campagnes ; mais c’était en pays ennemi, etje n’avais pas encore le cœur plein de Muguette. Elle est là, mapetite Muguette ; je la vois entre moi et sespaperasses ; je l’entends aussi ; elle me dit : jen’en veux pas. Donc, ami Bertrand, grand bien vous fasse, et aurevoir. J’apporterai dans mon ménage, bon pied, bon œil et bonnehumeur.

« Et autre chose encore, interrompit-il,en foulant les millions pour gagner la porte. La mule du pape,j’allais oublier mon étoile !

Post-scriptum : il y eut troisnoces et demie, car La Pistole reprit sa femme, qui lui mangea sesmillions.

FIN

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