La 628-E8

BRUXELLES

Il y a de quoi s’irriter d’avoir roulé, depuisla frontière, sur d’infâmes pavés, sur d’immenses vagues de pavés,d’avoir traversé le Borinage noir et fumant au soleil, avec deséclats de métaux, et qui, toutes les nuits, incendie la nuit de sesbouillonnements de forge et de ses flammes d’enfer, pour n’aboutirqu’à cette ville si parfaitement inutile, si complètementparodique : Bruxelles.

Bruxelles !

Vraiment, il est insupportable, et même un peuhumiliant de se sentir dans cette capitale des sociétés de tramwaysdu monde entier, reine de l’industrie des asperges précoces, desendives amères et des raisins de serre sans goût, quand Bruges endentelles, Liège en acier, Louvain en prières, Gand d’autrefois,avec ses rues si anciennes, ses pignons peints, ses toits coloriéset tout ce que disent les façades de ses églises, tout ce quechuchotent les vieux murs au bord du canal ; quand lesformidables quais d’Anvers, Mons où grouillent les gueulesfarouches, Charleroi et ses montagnes de crassiers que franchissentles petits chemins de fer aériens ; Furne où lesprocessionnaires du Saint-Sang défilent, portant des croix de fer,lourdes comme leurs péchés, quand tout ce pittoresque, tout cetart, tout ce mouvement tragique du travail, tout ce tumulte de laMeuse et de l’Escaut, tout ce silence mortuaire des béguinages,tous ces souvenirs de kermesses et de massacres, ne sont qu’àquelques tours de pneus d’ici.

Et justement Bruxelles !

Enfin, j’y suis… Il faut bien que j’y reste,ne fût-ce que pour panser mes côtes meurtries et mes reins briséspar tant de ressauts et de cahots, sur ces routes de supplice…

*

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Après tout, on peut aimer Bruxelles. Il n’y alà rien d’absolument déshonorant.

Je sais des gens, de pauvres gens, des genscomme tout le monde, qui y vivent heureux, du moins qui croient yvivre heureux, et c’est tout un.

J’ai conté, jadis, je crois, l’histoire de cetami, interne dans une maison de fous en province, qui, de sachambre, n’ayant pour spectacle que les casernes, à droite ; àgauche, la prison et une usine de produits chimiques ; enface, l’hôpital et le lycée ; rien que de la pierre grise, deschemins de ronde, des préaux nus, des cours sans verdure, desfenêtres grillées, me montrait, avec attendrissement, au-dessusd’un mur, un petit cerisier tortu, malade, la seule chose qui fût àpeine vivante, au milieu de ce paysage de damnation, et medisait :

– Regarde, mon vieux… On est bien ici,hein ?… C’est tout à fait la campagne.

Il y a des gens qui croient que Bruxelles,c’est tout à fait la ville.

J’en sais même qui voudraient y vivre, quiregrettent de ne pas y vivre, par exemple ces gais notaires de nosprovinces économes, ces financiers bons enfants de la rueLepelletier qui, actuellement, au Dépôt, à Gaillon, à Poissy, àClairvaux, se reprochent amèrement de n’avoir pas su mettre aupoint – au point légal – ces dangereuses opérations de l’abus deconfiance et du faux. Mais l’espèce en devient de plus en plusrare. Et depuis la réforme du régime des prisons, préfèrent-ils àBruxelles ce Fresnes humanitaire, où le confort et l’hygiène nesont pas illusoires, où le travail semble récréatif etmoralisateur, où le modern style des cellules, des préaux, desparloirs, est supportable, sobre, et ne donne pas decauchemars : la première prison où l’on cause.

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On peut ne pas aimer Bruxelles. C’estd’ailleurs le cas de beaucoup de Bruxellois et non desmoindres.

Voyez le roi Léopold qui n’y est jamais, quimultiplie les occasions de n’y jamais rester, qui est partout, enFrance, en Italie, en Suisse, en Allemagne, en Angleterre, qui esten chemin de fer, en yacht, en automobile, mais jamais enBelgique.

– C’est ainsi, confessait-il gaiement, unsoir d’Élysée Palace, à un de mes amis, lequel sait parler auxrois, c’est ainsi que j’ai pu garder la vivacité de mon esprit, lasûreté de mon goût, et cette jeunesse qui impressionne tant lesfemmes… Et puis, que voulez-vous ?… J’ai de si grossesaffaires, dans tant de pays…

– Même en Belgique, sire…

– Oui… je sais bien… faisait-il enhochant la tête… en Belgique, j’ai un peuple… Mais j’ai aussi,ailleurs, une fortune énorme, qui me cause beaucoup de tracas… Ilfaut bien que je l’administre…

Voyez tous les poètes, tous les écrivains,tous les artistes bruxellois et ixellois qui, dès l’âge le plustendre, en cohortes serrées, s’empressent de déserter leurcapitale, et s’en viennent à Paris, afin, sans doute, d’y apporterun peu de cet accent savoureux qui manque encore à notrelittérature, et d’y gagner rapidement cette consécration décorativeet lucrative qui manque tant à la leur…

Et comme ils ont raison.

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Ils ont raison, car presque tout me paraîtridicule à Bruxelles, me donne et leur donne envie de rire, maisd’un rire terne, d’un rire sans éclats, de ce rire glacial,douloureux qui rend tout à coup si triste, si triste, triste commeson ciel d’hiver, ses boulevards circulaires, les livres deM. Edmond Picard, les poèmes de M. Ivan Gilkin, lescouvertures de M. Deman, les meubles deM. Vandevelde.

Pourtant, Bruxelles est comique. Il n’y a pasà dire, il est extrêmement comique, n’est-ce pas, cher monsieurCamille Lemonnier, qui fûtes, tour à tour, avec une ardeur égale etavec un égal bonheur, Alfred de Musset, Byron, Victor Hugo, ÉmileZola, Chateaubriand, Edgar Poë, Ruskin, tous les préraphaëlites,tous les romantiques, tous les naturalistes, tous les symbolistes,tous les impressionnistes, et qui, aujourd’hui, après tant degloires différentes et tant d’universels succès, mettez vos vieuxjours et vos toujours jeunes œuvres sous la protection dunaturisme, et de son jeune chef, M. Saint-Georges deBouhélier ?

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Au temps de sa splendeur, au temps où les ducsde Bourgogne y étalaient leur luxe barbare et magnifique, où lesinfants et les archiducs y commandaient pour le compte del’Empereur ou du roi d’Espagne, Bruxelles fut la ville éclatante dedrap d’or, de velours, de soies, de fourrures, la poétique etamoureuse ville des dentelles, qui sont le luxe le plus jolimentféminin, l’art le plus exquisément valet de la sensualité. Ce futla capitale du bien vivre, du bien boire, où bourgeois cossus,riches marchands, ribaudes étoffées, s’amusaient grassement etcognaient leurs danses titubantes aux murs des rues étroites, oùles étrangers les plus opulents se sentaient pauvres et dénuésdevant tant de somptuosités et tant de ribotes…

De cette vie pittoresque et forcenée il nedemeure pour témoins que la Maison de ville, trop regrattée, tropredorée, Sainte-Gudule au nom joli, mais dont pas une femme nevoudrait pour patronne, le Manneken-Piss, tristement anachronique,et quelques ruelles aux pignons penchés, aux noms sonores demangeailles.

Maintenant, il n’y a plus que des femmes quisont presque jolies, presque bien mises, nymphes grassouillettes duParc, de la Monnaie et de la Cambre, des messieurs presqueélégants, qui font l’ornement de Spa, la parure de Blankenberghe,et la royale gloire d’Ostende. Il n’y a plus que de faux cigares dela Havane qui, tous, viennent d’Anvers et de Hambourg, etd’affreuses dentelles fausses, d’affreuses dentelles mécaniques,bien que cent maisons de lingerie se disputent – comme jadis centvilles de la Grèce faisaient d’Homère – le piètre honneur d’avoirfourni le trousseau de la princesse Stéphanie.

Et il n’y a plus, à Bruxelles, que desboursiers sans carnet, les fondateurs des XX sans tableaux, lesinventeurs du modern style sans clients, çà et là, quelquescritiques d’art symbolistes, hélas ! sans emploi, quelquespoètes aigris de n’avoir pu partir pour ailleurs, mélancoliqueslaissés pour compte de la littérature, de l’art, de la brasserie,et ce qui est pire que tout cela – oh ! comme je comprendsmieux tous les jours, cher Baudelaire, ton sarcasmedouloureux ! – des Bruxellois.

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Sous l’Empire qui fut le second et qui sera ledernier – car nous n’avons rien à redouter d’un prince qui a puvivre vingt ans avenue Louise, – Bruxelles était encore quelquechose… On le dit du moins… Aujourd’hui, ce n’est plus rien.

Ah ! comme ils furent bien inspirés, lejour où ils chassèrent Victor Hugo de chez eux !… Quelbonheur, en quelque sorte providentiel, pour le grand poète, etpour nous ! Il y eût sûrement perdu tout son génie ;nous, nous eussions perdu toute sa gloire, insuffisamment remplacéepar celle de M. Viélé-Griffin.

D’ailleurs, jamais ils n’ont pu garder unexilé de choix. Il leur fallait des proscrits à leur taille, depauvres petits proscrits de rien du tout… C’est Boulange, Boulange,Boulange, c’est Boulange qu’il leur faut !… Oui, il leurfallait le général Boulanger… Ils l’ont eu… Ils étaient fiers deses bottes dévernies et de sa plume blanche maculée de la boue dunationalisme… Ils l’entouraient de prévenances, lui envoyaient desfleurs, lui jouaient de la musique de M. Gevaert… Et voilàqu’au bout de très peu de temps, écœuré de la rueMontagne-de-la-Cour, du bois de la Cambre, n’en pouvant plusd’ennui et de dégoût, le pauvre diable finit par se brûler ce quilui restait de cervelle… Celui-là aussi !… Alorsqui ?

Je ne crois pas qu’il existe, aujourd’hui,dans n’importe quel pays, à Aurillac et au Puy, pas même àBriançon, de caissiers assez dépourvus pour prendre leur retraite àBruxelles. À preuve cette confidence, émouvante et douloureuse, queme fit, un soir, un honorable préposé à la caisse d’un grandétablissement de crédit français :

– Plusieurs fois, monsieur, m’avoua cesage, j’ai songé à me sauver avec la caisse… Quevoulez-vous ?… J’ai trop de famille, et pas assezd’appointements… Je n’arrive pas… je n’arrive pas à nouer les deuxbouts… Ah ! cela m’était bien facile, je vous assure… Dusamedi soir au lundi matin… j’avais tout le temps, vouscomprenez !… Mais je me suis dit : « Il va falloirvivre à Bruxelles désormais… Ma foi, non… J’aime mieux resterhonnête homme. »

Et il soupira profondément…

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Malgré toute ma bonne volonté – car il estbien évident, n’est-ce pas, que je suis sans parti pris, touchantBruxelles, – il m’est impossible de trouver à ces rangées de petitshôtels et à ces parcs minuscules, de caractère. Ils ne paraissentfaits que pour démontrer que Londres est une belle ville unique. Deci, de là, des constructions neuves, de larges voies moroses, où leRoi s’acharne à engloutir les millions de ses filles, évoquent latriste richesse de Berlin… Mais Bruxelles, avec ses gardesciviques, n’est pas la capitale d’un Empire de canons etd’affaires, où subsistent encore le souvenir d’un grand Frédéric,et le charme de son dix-huitième siècle truqué.

Non, Bruxelles est bien la capitale comique,la capitale d’opérette, la capitale de Vandepereboom !

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Derrière le Musée, dans une rue que bordent demaigres acacias, j’ai remarqué, à travers sa grille, entre cour etjardin, une maison, trop petite assurément pour y logerLittle-Tich… Devant la maison, un bassin rond, et guère plus grandqu’une assiette, d’où s’élancent deux fleurs d’arum, et qu’enjambe,on ne sait pourquoi, un pont arqué, peint en vert. Quelquesplantes, qui gardèrent leur secret, se dessèchent au bas des murs,le long desquels la clématite et la vigne vierge refusentobstinément de grimper. On aperçoit à droite quelque chose defauve, de roussi et de pelé qui fut peut-être, jadis, unepelouse.

Le propriétaire de cette villa a deux cygnes,l’un blanc, l’autre noir, mais le bassin est si étroit, et si peuprofonde l’eau, que les deux malheureux volatiles, dansl’impossibilité de se baigner, se sont réfugiés sur le pont. C’estlà que, affalés, étalés, tantôt le bec sous l’aile, tantôt le colallongé vers l’eau, ils passent leurs journées à dormasser, àrêvasser de lacs bleus et d’étangs pleins de roseaux…

Je ne veux pas dire que ceci soit un trait debucolique spécial à Bruxelles. On peut le rencontrer, l’observerdans toutes les banlieues, à Chatou, au Vésinet, sans doute, nonmoins qu’à Villeneuve Saint-Georges et à Choisy-le-Roi, partout,autour des villes, où l’homme qui se retire des affaires a desdésirs plus vastes que sa maison, son jardin et son bassin, etcroit se créer un univers, en faisant souffrir les bêtes et lesplantes…

Ce qui me fait supposer que Bruxelles n’estpas une ville, mais la banlieue d’une ville qu’on construirapeut-être un jour…

Espérons… Espérons… !

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J’ai été chercher, à la gare, des bagages quenous avions fait expédier par le train.

Au-dessus d’une porte, j’ai lu cetteinscription, en deux langues, encore :

Sortie des voyageurs sans bagages, et desautres aussi.

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Nous avons été recevoir, à la gare, un ami quiarrive d’Amsterdam… Et nous attendons le train sur le quai.

Un employé nous dit :

– Ici, savez-vous, c’est les Belges.

Il nous indique un autre point duquai :

– Là… savez-vous… c’est lesautres !

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Le même soir, au coin d’une rue, une femme –une Flamande assez fraîche de visage, mais massive et pesante, –racole un passant. La conversation s’engage ; le passantdemande :

– Et où demeures-tu ?

La femme répond avec orgueil :

– Rue Montagne-de-la-Cour.

Le passant objecte :

– C’est trop loin.

Alors, la femme :

– Viens donc !… J’ai une bellechambre, sais-tu… bien ridonnée… Tu verras, Manneke, commeelle est ridonnée… Je tapissepartout.

*

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Gérald B…, un de nos compagnons, nous racontequ’il a passé la nuit chez une des plus jolies cocottes deBruxelles…

– Très jolie, ma foi !… et bonnefille… Et un appartement d’un goût… qui m’a beaucoup gêné… Aumoment du grand délire, la jolie cocotte se met à pousser dessoupirs, des soupirs, et, tout d’un coup, elle s’écrie :« Il y a du bon… sais-tu… il y a du bon ! »

*

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Il circule dans Bruxelles beaucoupd’automobiles, et qui, toutes, semblent des engins formidables. Laplupart simulent – à ne pas s’y méprendre – nos plus illustresmarques françaises. En dépit de leur apparence de monstres, ellesne vont pas vite, elles vont très lentement, elles ne vont pas dutout.

– Par prudence, m’explique-t-on… LesBelges sont des mécaniciens très sages… Sans ça !

Ce matin, j’ai vu, arrêtée devant la ported’un petit hôtel que décorent – comme tous les petits hôtels – desvitraux, des mosaïques, des cuivres vernis, dessinés parM. Théo Van Rysselberghe, j’ai vu une de ces voituresmonstrueuses, plus monstrueuse encore que toutes celles que j’aivues jusqu’ici… Un frisson m’a secoué tout le corps, rien qu’àconsidérer le redoutable capot qui protège le moteur… C’est unprodigieux cube de tôle, flanqué de sirènes de paquebot, armé dephares lenticulaires, gigantesques. En outre, un projecteurélectrique, capable d’éclairer toute la Belgique nocturne, est fixéà la barre de direction. Je me dis, avec un sentiment d’épouvante,où il entre, d’ailleurs, beaucoup d’admiration :

– Une machine d’au moins cinq centschevaux… Ces Belges, qui n’ont l’air de rien, sont inouïs…

Très impressionné, je m’approche de cetteterrible machine de guerre. Elle est au repos… elle dort… Ah !j’aime mieux ça… Le mécanicien, non plus, n’est pas là… quelleimprudence !… Sans doute, il boit, dans un bar voisin, de labière qui n’est pas de la bière, à moins que ce soit du gin quin’est même pas de l’eau-de-vie de pomme de terre… Enfin, il n’estpas là… J’ai alors la curiosité de soulever cet effarant capot…C’est comme si je tenais dans mes mains une bombe, garnie de samèche allumée. Le cœur me bat, me bat…

D’abord, je ne vois rien, rien que le vide…Puis, à force de regarder, je finis par apercevoir une espèce deminuscule mécanisme, monocylindrique, de la grosseur d’une tasse àcafé chinoise, et dont la force ne doit pas excéder un cheval etdemi…

Le mécanicien revient. Il a un visaged’orgueil… il me regarde avec pitié. Puis il se met à tourner lamanivelle… Je m’en vais…

Une heure après, je repasse par cette rue,devant le petit hôtel. Le mécanicien tourne toujours, sans succès,la manivelle… Tête nue, le visage dégouttant de sueur, ses habits àterre, il tourne… tourne… tourne !…

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Après des révolutions, dans le genre desnôtres, bien entendu, ils ont été chercher, pour l’installer danscette capitale nulle, une dynastie de principicules allemands,mâtinés de quoi ?… de d’Orléans.

Les drôles de gens !

Il n’est pas moins admirable qu’ilspoursuivent l’effort paradoxal de se faire une nationalité autonomeavec des résidus de tant de races si mal amalgamées, de même qu’ilss’acharnent à se faire une langue officielle avec un patois.

Qu’on parle flamand en Flandre, wallon enWallonie, mais, je vous en prie, monsieur Picard, qu’ils continuentde parler, à Bruxelles, ce belge que vous parlez si bien !

Car si toute la Belgique est merveilleusementflamande, Bruxelles n’est que belge, irréparablement belge. Nullepart ailleurs, on ne rencontre plus d’effigies en pierre, enmarbre, en bronze, en saindoux, en pain d’épices, de ce lion quin’est ni héraldique, ni zoologique, de ce lion qui n’est pasméchant, qui n’est pas un lion, pas même un caniche, qui ressemblesi fort au lion des grands Magasins du Louvre, et à qui estréservé, sans doute, le destin léopoldien de devenir, un jour,l’enseigne des grands Magasins du Congo.

« L’union fait la force », répètepartout l’inscription bilingue. C’est l’union de toutes lesimitations qui fait la force de leur comique.

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Cependant Bruxelles ne semble se douter derien de tout cela, ni de cette drôlerie éparse, obsédante, ni de ceque fut le Bruxelles d’autrefois. Et cette espèce de toute petitegrande ville a l’air encore assez satisfait de n’être que leBruxelles d’aujourd’hui, et se trouve – c’est le plus comique – àson avantage.

S’il est un Bruxelles charmant, et dont onpuisse s’éprendre – après tout, pourquoi pas ? – je suis biensûr, au moins, que c’est un Bruxelles qu’on ne voit point. Levoyageur, qui passe quelque part, ne voit jamais que ce qui sevoit. Les âmes cachées dans les villes, comme les fleurs qui secachent dans les prairies, sont toujours les plus jolies. Ah !je voudrais bien voir ce qui se cache à Bruxelles…

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