C’était écrit

Chapitre 25

 

La constitution forte de M. Henley leprotégeait, comme une enceinte fortifiée, des invasions de lamaladie. Pourtant, de temps à autre, il se laissait envahir par descraintes imaginaires sur son état de santé.

Vers cette époque donc, se figurant ressentirdes symptômes alarmants, il crut devoir quitter la ville pour lacampagne. Iris se prêta avec bonheur à la prompte exécution desplans paternels, car les épreuves et les fatigues l’avaientsérieusement éprouvée au physique et au moral.

Or, une semaine passée à jouir de la beautésereine des bois, à respirer l’air pur à pleins poumons et enfin àse livrer au plaisir du jardinage, voire à l’inspection de lalaiterie, suffit à calmer ses nerfs et ses esprits.

Fanny Mire justifiait en tout point le choixde miss Henley, sans être démonstrative, elle ne s’en montrait pasmoins pleine de reconnaissance et elle s’acquittait de ses devoirsavec intelligence et dévouement.

Il y avait à peine un mois que M. Henleyet sa fille étaient installés à la campagne, lorsque Montjoie fitsavoir qu’il ne tarderait pas à rallier l’Angleterre. La mort deson père entraînait comme conséquence l’obligation de régler lesaffaires de la succession et le forçait à faire un séjour àLondres. Il avait fait savoir aussi à Iris, l’ardent désir qu’iléprouvait de la revoir dès qu’il en aurait le loisir.

En apprenant cette nouvelle, M. Henley sereprit avec obstination au projet de mariage entre sa fille etHugues (projet qui avait déjà échoué deux fois) et, afin d’enavancer la réalisation il l’invita à venir les voir à lacampagne.

M. Henley fit à Hugues Montjoie unaccueil particulièrement cordial et il sut lui ménager de fréquentstête-à-tête avec Iris. Malgré tout, les choses n’avançaient pas augré des désirs paternels, car, en réalité, les sentiments queHugues et Iris avaient l’un pour l’autre, ne dépassaient pas lesbornes de l’amitié pure et simple.

Les tristes mois que Montjoie avait passés auchevet de son père, l’avaient laissé sous une impression demélancolie profonde. Iris comprit cette disposition d’esprit avectoute la sympathie d’un cœur aimant.

Tout d’abord, Hugues ne sut trop que penser dela nouvelle camériste « Je suis porté à avoir confiance enelle, disait-il et pourtant j’hésite encore, sans savoirpourquoi. »

En quittant M. Henley et sa fille, Huguesse dirigea vers l’Écosse. Au milieu des terres qu’il avait héritéesde son père, s’élevait une habitation ayant un besoin urgent deréparations. Mais, avant de rien décider il voulait se rendrecompte de la dépense à laquelle cela l’entraînerait.

Après le départ de Hugues Montjoie,M. Henley, toujours acharné à son idée, causant un matin avecsa fille sur le ton du badinage, lui demanda si la maison de Huguesserait en état de les recevoir pour la lune de miel ? Laréponse d’Iris si tempérée qu’elle fût, n’en eut pas moins poureffet de mettre le vieillard hors des gonds. Son mécontentement setraduisait non seulement par de la brusquerie, mais par desbouderies sans fin ! Bien mieux encore, persuadé qu’ellepréférait la campagne à la ville, il résolut de retournerimmédiatement à Londres.

Iris se soumit sans récriminations, se disant,à part elle, que déjà elle avait dû s’éloigner de son père etqu’elle pourrait peut-être bientôt le quitter encore.

Elle était loin de se douter, cependant, à lasuite de quels événements elle allait réaliser ce projet !

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