VIII
Elle l’aimait en effet, à sa manière demulâtresse ; et, un jour, elle le manda dans sa maison pour lelui dire
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Pauvre Jean, les deux mois qui suivirents’envolèrent pour lui au milieu de rêves enchantés.
Ce luxe inconnu, cette femme élégante,parfumée, tout cela troublait étrangement sa tête ardente et soncorps vierge. L’amour dont on ne lui avait montré jusque-là qu’uneparodie cynique, maintenant l’enivrait…
Et tout cela lui avait été donné sansréserves, en une fois, comme les grandes fortunes des contes defées. Cette pensée l’inquiétait pourtant ; cet aveu de cettefemme, cette impudeur le révoltaient un peu quand il ysongeait.
Mais il y songeait rarement, et, auprèsd’elle, il était tout grisé d’amour.
Lui aussi, il s’essayait à des recherches detoilette ; lui aussi se parfumait, soignait sa moustache etses cheveux bruns. Il lui semblait, comme à tous les amants jeunes,que la vie venait de s’ouvrir pour lui du jour où il avaitrencontré sa maîtresse, et que toute son existence passée n’étaitrien.