Le Roman d’un spahi

XXVIII

L’air était chargé d’effluves lourds etbrûlants de senteurs vitales, de parfums de jeunes plantes. – Lanature se dépêchait d’accomplir ses enfantements prodigieux.

Autrefois Jean, aux premiers moments de sonarrivée, avait jeté un même regard de dégoût sur cette populationnoire : à ses yeux, tous se ressemblaient ; c’étaittoujours pour lui le même masque simiesque, et, sous ce polid’ébène huilé, il n’eût pas su reconnaître un individu d’unautre.

Peu à peu pourtant il s’était fait à cesvisages ; maintenant il les distinguait ; en voyantpasser les filles noires aux bracelets d’argent, il lescomparait : il trouvait celle-ci laide, celle-là jolie, –celle-ci fine, celle-là bestiale ; – les négresses avaientpour lui une physionomie tout comme les femmes blanches, et luirépugnaient moins.

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