Le Roman d’un spahi

V

Un soir, l’homme en veste rouge avait plus quede coutume l’air rêveur, en montant l’escalier de bois deSamba-Hamet.

Il entra dans l’appartement haut, qui était lesien, et parut surpris de le trouver vide.

C’était un logis bizarre que celui du spahi.Des banquettes couvertes de nattes meublaient cette chambrenue ; des parchemins écrits par les prêtres du Maghreb, etdivers talismans pendaient au plafond.

Il s’approcha d’un grand coffret à pieds, ornéde lames de cuivre et bariolé de couleurs éclatantes, comme ceuxdont se servent les Yolofs pour serrer leurs objets précieux. Ilessaya de l’ouvrir et le trouva fermé.

Alors il s’étendit sur un tara, sortede sofa en lattes légères que fabriquent les nègres des bords de laGambie ; puis il prit dans sa veste une lettre qu’il se mit àlire, après l’avoir baisée à l’endroit de la signature.

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