Le Roman d’un spahi

IV

Cependant Boubakar-Ségou, le grand roi noir,faisait des siennes dans le Diambour et le pays de Djiagabar. Levent était à une expédition de guerre : on en parlait àSaint-Louis dans les cercles d’officiers ; cela étaitcommenté, discuté de mille façons parmi les soldats, spahis,tirailleurs, ou troupiers d’infanterie de marine. C’était le bruitdu jour, et chacun espérait y gagner sa part, de l’avancement, unemédaille ou un grade.

Jean, lui, qui allait finir son service, sepromettait de racheter là tout ce qu’on avait pu lui reprocher sursa conduite passée ; il rêvait d’attacher à sa boutonnière lepetit ruban jaune des braves, la médaille militaire ; ilvoulait faire ses adieux éternels au pays noir par quelque belleaction de valeur, qui laisserait son nom ineffaçable au quartierdes spahis, dans ce coin de la terre où il avait tant vécu et tantsouffert.

Entre les casernes, le commandement de lamarine et le gouvernement, un rapide échange de correspondanceavait lieu chaque jour. Il arrivait chez les spahis de grands pliscachetés qui faisaient rêver les hommes en veste rouge ; onprévoyait une expédition longue et sérieuse et le momentapprochait.

Les spahis aiguisaient leur grand sabre decombat, et astiquaient leur fourniment, avec force paroles etbravoure, verres d’absinthe et joyeux propos.

Auteurs::

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer