Histoires incroyables

XII

Le Black-Castle se trouvait hors de la ville,à deux milles du dernier faubourg. Le parc était spacieux, troisroutes se croisaient à l’entrée même de la propriété, puiss’unissaient en une seule, montant vers le nord.

Les trois autres côtés du parc – dont les mursformaient un parallélogramme – donnaient sur des terrains vagues,non cultivés, et, par conséquent, non peuplés.

J’y avais mis de la patience. J’avais apportémoi-même une échelle de corde, garnie de crampons en fer, et jel’avais enfouie au pied du mur d’enceinte. J’avais, bien entendu,constaté d’abord que l’entablement du mur présentait une sailliesuffisante pour que mes crochets pussent s’y fixer aisément.

Autre détail important. Car je n’étais pashomme à rien négliger. Il n’y avait à l’intérieur ni jardinier nichien de garde, – pas une créature vivante.

Une fois déjà, le matin, j’étais parvenu àregarder par-dessus la crête de la muraille, et au pied de lamaison, j’avais aperçu une porte vermoulue, entrouverte et laissantentrevoir la première marche d’un escalier. Évidemment c’était unescalier de service, qui – autrefois – était destiné auxdomestiques. Car il y a quelque dix ans, la maison appartenait à ungentleman du nom de Richardson, qui était mort subitement quatremois après sa femme, et qui menait grand train, à ce qu’on m’avaitassuré.

Toutes mes mesures étaient bien prises.J’avais une lanterne sourde qui se pouvait attacher à ma ceintureet dont l’ouverture – soigneusement entretenue – ne laissaitéchapper de lumière que tout juste ce qu’on voulait. J’avaisd’abord pris un couteau ; mais à quoi bon ? Un couteaum’avait paru inutile et je l’avais rejeté.

Mes pieds étaient chaussés de souliers épais àsemelles d’étoffe, ne faisant aucun bruit…

J’éprouvais un âpre plaisir à passer en revuemon arsenal d’investigateur. J’étais froid et calme ! Au pieddu mur j’attendais que six heures sonnassent, car je savais qu’ilme restait tout le temps nécessaire pour être – avant eux– dans la maison.

Allons, l’heure est venue ! L’échelles’accroche au mur, la lanterne est à ma ceinture…,courage !

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