8 – Le paon, les deux oisons et leplongeon
Un paon faisait la roue, et les autresoiseaux
Admiraient son brillant plumage.
Deux oisons nasillards du fond d’unmarécage
Ne remarquaient que ses défauts.
Regarde, disait l’un, comme sa jambe estfaite,
Comme ses pieds sont plats, hideux.
Et son cri, disait l’autre, est simélodieux,
Qu’il fait fuir jusqu’à la chouette.
Chacun riait alors du mot qu’il avait dit.
Tout-à-coup un plongeon sortit :
Messieurs, leur cria-t-il, vous voyez d’unelieue
Ce qui manque à ce paon : c’est bienvoir, j’en conviens ;
Mais votre chant, vos pieds, sont plus laidsque les siens,
Et vous n’aurez jamais sa queue.