Le Désespéré

Chapitre 3

 

Le lendemain, Marchenoir et Leverdier se retrouvaient, à cinqheures, au café Caron, à l’angle de la rue des Saints-Pères et dela rue de l’Université, en face de l’une des quarante millesuccursales du Mont-de-Piété littéraire de Calmann-Lévy. C’est uncafé de vieillards vertueux, qui paraît avoir voulu remplacer, dansce quartier, l’ancien café Tabouret, inconnu de la générationnouvelle, où s’abreuvèrent, autrefois, tant de pinceaux et deporte-plumes illustres, et dont le nom même, depuis dix ans, estparfaitement oublié. Les deux amis se donnaient, quelquefois,rendez-vous dans ce café qu’ils préféraient à tout autre, à causedu parfait silence observé par les trois ou quatre journalistescentenaires qu’on est toujours assuré d’y rencontrer, et quiforment incompréhensiblement la base essentielle des opérationscommerciales de l’établissement.

Leverdier, venu le premier, vit arriver Marchenoir, tel qu’ill’avait quitté quelques heures auparavant, pâle et mélancolique,mais visiblement détendu. La présence réelle de Véronique, sichangée que fût la sainte fille, avait suffi pour pacifier lemalheureux homme.

– Je me fais à ce nouveau visage, dit-il après un moment. Elleest belle encore, notre Véronique. Tu la verras bientôt du mêmeoeil que moi, cher ami. La première impression a été terrible. J’aicru que j’allais mourir. Puis, je ne sais quelle vertu est sortied’elle, mais il m’a semblé qu’un dôme de paix descendait sur nous.En un instant, toute angoisse a disparu et je pense que mes larmesont emporté d’un seul coup toutes mes douleurs, tandis que jesanglotais sur elle, hier matin, la tenant dans mes bras. Aussitôtaprès, tu le sais déjà, j’ai dormi vingt heures pour la premièrefois de ma vie. C’était à croire que je ne me réveillerais jamais…Et quel sommeil du Paradis, rafraîchissant, béatifique, sans rêvesprécis, sans visions distinctes, lucide pourtant, à la manière d’uncrépuscule de vermeil réfracté dans les eaux limpides d’un lac, aufond duquel s’ouvriraient les yeux ravis d’un plongeur ! J’aieu comme la sensation confuse, délicieusement indicible, à la foisspirituelle et physique, d’être immergé dans une crique lunairecomblée de mes pleurs… A mon réveil, j’ai tout de suite rencontréle magnifique regard de ma chère sacrifiée qui jubilait de me voirdormir ainsi, et son aspect ne m’a causé ni surprise, ni douleur,mais au contraire, une sorte d’attendrissement très doux, composé,j’imagine, de pitié fraternelle et d’enthousiasme religieux fondusensemble en un seul transport intérieur, absolument chaste !…Te rappelles-tu, Georges, ces mystérieux oiseaux qui nous firenttant rêver, un jour, au jardin d’acclimatation, et qu’on nommeexactement colombes poignardées, à cause de la tache de sangqu’elles portent au milieu de leur gorge blanche ? Nous fûmestrès étonnés, tu t’en souviens, de ce pléonasme inouï desymbolisme, en l’exceptionnelle créature qui ne se contente pas designifier l’Amour, mais qui s’ingère, par surcroît, d’en afficherle stigmate. Eh bien ! Véronique sera ma colombe blessée,telle que je l’ai vue ce matin, dans la surnaturelle clarté de monâme renouvelée par la vertu de son sacrifice. Mais voilà que jefais des phrases et tu as, sans doute, beaucoup à me dire. L’as-tudécouvert, enfin, ce trafiquant de laitance humaine ?

– Beauvivier ! oui, je le quitte à l’instant, répondit enriant Leverdier. Ce dernier mot me rassure plus que tout le reste,mon cher Caïn. Si tu retrouves ta verve méchante, nous ne sommespas près de te perdre. Furieux de l’avoir manqué hier et ne mesouciant pas de droguer indéfiniment dans sa boutique, j’avaismentionné sur ma carte que je venais de ta part. J’ai été reçuimmédiatement. Mon ami, l’affaire est sûre. Le Pilate a besoin detoi. Beauvivier ne s’est même pas donné la peine de me le cacher.Au fond, j’ai cru démêler que tu étais surtout nécessaire, en cemoment, pour évincer quelqu’un, Loriot, peut-être, dont il m’aparlé incidemment, comme d’une ordure des plus encombrantes, maisd’un balayage instantané fort difficile, ayant été fientée par letrop copieux défunt, avec une attention particulière. Mais celamême est d’un bon augure.

Personnellement, je connais très peu Beauvivier, que j’ai vuaujourd’hui pour la troisième fois. Mais j’ai des informations.C’est le plus infâme des hommes et, pour tout dire, sabienveillance est plus à craindre que son inimitié déclarée. C’estune espèce de Judas-don-Juan, mâtiné d’Alphonse et de Tartufe. Savie est un tissu d’abominations et de trahisons. On est forcé de sedésinfecter au phénol, comme un cadavre, quand on a été regardé parlui. Eh bien ! il paraît que cet être a, néanmoins, unequalité, la plus rare en ce temps-ci : il aime la littérature, etvoilà ce qui le rachète. Peut-être a-t-il réellement le projetd’élever un peu la rédaction du Pilate que Magnus avait abaisséejusqu’à lui, c’est-à-dire au-dessous de tout. — J’ai lu tout ce queM. Marchenoir a écrit, m’a-t-il dit, je ne lui connais pas desupérieur, à l’heure actuelle, et je lui vois très peu d’égaux.C’est un grand écrivain, d’une originalité déconcertante. Je vousprie de lui répéter mes paroles. Je considère que le Pilate ne peutêtre qu’honoré de sa collaboration et je la sollicite. J’auraiscertainement couru moi-même jusqu’à son domicile, si je l’avais crude retour. Je sais qu’on s’est mal conduit avec lui dans lejournal, quand je n’y commandais pas. Je veux réparer cetteinjustice en donnant à votre ami carte blanche, etc., etc. —Prenons qu’il n’y ait de vrai que le quart de toutes cesmerveilles, ce serait encore excellent et, quels que puissent êtreles dessous, il a fallu, tout de même, un sacré besoin de tesservices pour faire sortir un tel boniment de cette gueuleprudente !…

– Quelle a été la fin de cet entretien ? demandaMarchenoir.

– La plus nette possible. Marchenoir, lui ai-je dit, estextrêmement fatigué de son voyage et vous sera très obligé de luifaire crédit de quelques jours. M’autorisez-vous, cependant, pourgagner du temps, à lui dire de préparer, dès aujourd’hui, sans semettre en peine de vous voir auparavant, un articlequelconque ? Dans ce cas, il est nécessaire que je puissel’assurer de l’insertion, car il a cessé, depuis des années, d’êtreun débutant et il ne veut plus travailler en vain. D’après ce queje viens d’entendre, le préalable concert, entre vous et lui, duchoix d’un sujet, me paraît une formalité des plus inutiles. — Etdes plus injurieuses pour un écrivain de talent, ajoutez cela,monsieur. — Telle a été sa réponse immédiate. — Que l’auteur desImpuissants m’envoie ou m’apporte ce qu’il aura jugé convenabled’écrire. Je donnerai tout de suite son article à la compositionet, pour le reste, qu’il veuille bien le croire, nous nousentendrons toujours. Tout ce que je lui demande, c’est de tirerhors du rang et de ne pas mitrailler nos propres troupes.

– Aïe ! fit Marchenoir. Ce dernier mot me gâte le reste.Depuis que tu as commencé de parler, je l’attendais. Cetterecommandation surérogatoire, qui n’a l’air de rien, ressemble àces insignifiantes clauses jetés indifféremment au bout d’uncontrat, en manière de paraphe destiné à vider la plume, et quisuffisent pour tout annuler. Tu devrais pourtant le savoir, monvieux Georges. Ces gens-là sont la vermine de tout le monde et ilest impossible de tomber sur la peau de n’importe qui, sans lesatteindre. Or, je suis incapable, ceci est bien connu, de concevoirle journalisme autrement que sous la forme du pamphlet. Que diableveut-on que je fasse, alors ? Je ne peux pourtant pas memettre à écrire des pastorales optimistes ou des psychologies depotache inspiré, genre Dulaurier !

– Mais, sacrebleu ! reprit Leverdier, tout le monde saitparfaitement ce que tu peux faire, et Beauvivier l’ignore moins quepersonne. S’il te sollicite, c’est qu’apparemment il a besoin de tavirilité ou même de tes violences. J’ai trouvé un homme d’unepolitesse exquise, irréprochable, – une tranche de galantinepourrie supérieurement glacée, – mais crispé, vibrant de je ne saisquoi. Il est clair qu’il veut étonner quelqu’un ou renverserquelque chose et qu’il prend en location ta catapulte, en vue deproduire un effet de démolition ou de simple intimidation que nousn’avons aucun moyen de conjecturer. Qu’importe ? Cettecanaille a trop d’esprit pour te demander jamais d’être soncomplice. Mais tes haines connues peuvent le servir à ton insu. Ilarrivera, pour la millionième fois, que l’indignation d’un honnêtehomme aura favorisé les combinaisons d’un scélérat. Qu’importeencore ? La Vérité est toujours bonne à dire, n’y eût-il queDieu pour l’entendre, puisque alors on l’appellerait Lui-même parun de ses noms !

Le résultat de cette conversation fut ce qu’il devait être. Lesdeux amis cherchèrent ensemble un sujet d’article. Marchenoir, sansobjection dirimante, mais doutant infiniment de ces crisesd’énergie qui secouent parfois le stérile figuier du journalisme, -pour l’invariable déception des chevaliers errants qui attendentfaméliquement, sous son ombrage, la tombée des fruits, – décida,malgré les représentations de Leverdier qui aurait voulu qu’onallât moins vite, d’offrir, comme début, un article d’une véhémenceinouïe.

– S’il passe, dit-il, renvoyant à son ami ses propres paroles,j’aurai l’honneur d’avoir écrit toute la vérité sur l’une des pluscomplètes ignominies de ce temps. On me glorifiera pour mon courageet les esprits lâches qui ne manqueraient jamais de m’accuser decynisme, en cas d’insuccès, viendront alors pincer une laudativeguitare sous mes gargouilles. S’il ne passe pas, ma situation resteexactement ce qu’elle était auparavant et je n’aurai pas même perdul’occasion de devenir un heureux drôle, car je serais, dans tousles cas, inhabile à me prostituer. Je dégoûterais le client sanslui donner le moindre plaisir. Beauvivier le sait à merveille,comme tu viens de le remarquer, il me veut tel que je suis ou pasdu tout.

Ne savons-nous pas qu’il est toujours inutile de faire desconcessions ? J’ai quelquefois essayé de m’éteindre un peudans l’espoir de récolter quelques misérables sous. Je medéshonorais sans parvenir à me faire accepter davantage. Jen’espère pas réussir le moins du monde au Pilate. En supposant, uneminute, que Beauvivier voulût réellement s’employer pour moi, ilserait bientôt surmonté par toute la racaille coalisée de lamaison. Ce serait l’aventure renouvelée de cette vieille charognede Magnus, qui voulut me lancer, lui aussi, l’année dernière, pourde sales raisons que j’ignore, et qui, tout à coup, venant àdécouvrir que j’étais décidément « un homme haineux », m’en informasur-le-champ, par une lettre de congé. Je ne veux point réavalerces couleuvres.

Mon premier et, probablement, dernier article, donnera lamesure, la forme et la couleur de tous les autres. Ce sera àprendre ou à laisser.

Leverdier sentait très que Marchenoir avait raison. Il auraitfallu à ce corsaire une presse indépendante et littéraire quin’existe plus en France, où la basse tyrannie républicaine est surle point d’avoir tout asphyxié. Mais il importait de saisirl’occasion quand même, fût-ce pour une seule fois et pour l’honneurseul de la justice. D’ailleurs, Marchenoir venait de trouver unsujet pour lequel il s’enflammait déjà. L’artiste et le chrétien,dont il était la toute-puisance combinaison, simultanémentexultèrent.

– Pourquoi, s’écria-t-il, ne profiterais-je pas de ce premierarticle, vraisemblablement unique, pour exécuter une effroyablecharge sur la littérature et la publicité pornographiques, àl’occasion, par exemple, des affichages récents de la librairieanticléricale ? Tu as, sans doute, remarqué le monstrueuxplacard annonçant les Amours secrètes de Pie IX, avecaccompagnement du portrait du pontife et d’une série de médaillons,représentant les héroïnes, nommément supposées, de ce crapuleuxlibelle. Le salisseur de murs dont je demanderais pardon d’écrirele nom, le punais idiot Taxil, est un sous-abject qui ne vaut pas,je le sais bien, qu’on parle de lui, ni même qu’on y pense. Maisquand l’ordure est à son comble, quand ce qui devrait resterhonteusement au pied des murs grimpe et s’étale sur lesfaçades ; quand le guano, naguère immobile, devient un ennemiviolent, casqué, cuirassé, empanaché et embusqué, pour l’agressionlithographique de l’innocence, à chaque détour de nos rues, on estbien forcé de demander compte à toute autorité répressive de cetteintolérable sédition de l’excrément !

Il est vrai que ce n’est qu’un crachat de plus sur la faceruisselante d’une société soi-disant chrétienne, qui en a déjà tantreçus et tant supportés. Les peuples aussi bien que lesgouvernements n’ont jamais que les avanies qu’ils méritent, dansl’exacte mesure de leurs lâchetés ou de leurs crimes, et peut-êtreque c’est trop beau encore, aux yeux d’une rigoureuse justice, den’être piétinés que par cet avorton.

Ce qui pourrait casser les bras à la colère, — en admettant lamétaphore sans génie de ces inefficaces abatis d’airain, toujoursinvisibles, — c’est l’indifférence de la multitude. On passe devantl’obscène exhibition sans révolte, sans murmure, sans étonnement.Les pères n’en éloignent pas leur progéniture et trouvent toutsimple que la face auguste du Père des pères soit ainsi conspuéepour la joie de quelques vidangeurs matutinaux que cela met engaillarde humeur. Il y a deux ou trois générations à peine, lebourgeois se fût passionné pour ou contre ces éruptions de l’égout.Aujourd’hui, le même bourgeois, devenu un peu plus bête et un peuplus ignoble, les contemple avec la stupidité du désintéressement.Demain, sans doute, sa boueuse idiotie n’ayant plus de fond, il ensera tout attendri. Il se dira que l’héroïque indépendance d’uncoeur brûlant pour la justice est attestée par le jaillissement dece pus et qu’il convient d’en arroser les jeunes fleurs écloses deson fertile giron. Nous assisterons, en ce jour, à l’apothéose deTartufe espérée depuis deux cents ans !

Ah ! que ce sera complet, alors, et que l’hypocrite deMolière fera piètre figure ! Paraître homme de bien enrépandant, avec de saints gestes, d’ostensibles actions de grâcesau pied des autels, quoi de plus facile, même dans un siècle où lafoi religieuse serait presque éteinte ? On aurait toujourspour soi l’inquiétude surnaturelle du coeur de l’homme et soninconsciente vénération pour les porteurs de reliques naïfs ousuperbes. Mais obtenir un semblable triomphe en étalant l’ignominieabsolue, en contaminant ces mêmes autels, en prostituant lesregards de l’enfance, irréparablement déflorée au contact de cesporcheries, c’est un peu plus fort, et le XVIIIe siècle estterriblement enfoncé !

Etre Léo Taxil ou toute autre voyou de plume, Francisque Sarcey,par exemple, – car le Barnum de l’anticléricalisme ne doit être iciqu’un prétexte, – et ne pas crever sous d’adventices racléestoujours imminentes, maintes fois administrées déjà, sans lereculant dégoût de la trique épouvantée d’une telle approche, c’estfièrement beau, sans doute ! Que sera-ce de se faire adorersous cette forme, d’y paraître un confesseur de la vraie foi et des’envoler ainsi, avec des squames de maquereau et des ailes d’or,dans le paradis bréneux des élus de l’admirationrépublicaine ?… Tel est pourtant l’avenir présagé parl’indifférence universelle pour l’indicible attentat de cetaffichage, aussi parfaitement délictueux que pourrait l’être unspectacle public de prostitution.

Eh bien ! je veux l’évoquer une bonne fois, cet avenir, etle mettre en regard du troupeau de puants scribes qui nous lepréparent et que j’assignerai en confrontation. Mon catholicismen’apparaîtra que très vaguement dans cette étude où je n’ai quefaire de le proclamer. On n’aura ni la consolation ni la ressourcede me lancer des sacristies par la figure. La circonstance du Papeoutragé ne sera que l’occasion d’avertir, bien vainement, je lesais, de la nécessité de désencombrer la voie publique desimmondices qui la pestifèrent. Je les appellerai par leurs noms,ces immondices, – comme le Seigneur appela les étoiles, – je lesferai voir dans la plus indiscutable clarté, je dirai qu’un balaisanglant devient nécessaire quand l’administration de la voirienéglige, à ce point, son premier devoir et que tout devientpréférable à ce choléra de goujatisme et d’irrémédiableimbécillité, qui menace de précipiter demain ce qui reste de lapauvre France dans le plus sinistre pourrissoir de peuple qu’unpessimisme dantesque pourrait rêver !…

Leverdier eût été, peut-être, un homme pratique, sans larencontre du téméraire qui l’avait orbité, comme un satellite, dèsle premier jour. En général, il exhibait tout d’abord quelquesobjections prudentes, – quelques rossignols d’abjections, toujoursécartées, qu’il réintégrait dans le sous-sol de son esprit aussitôtque Marchenoir commençait à invectiver contre l’univers. Alors, ils’installait volontiers sur l’arête des gouffres et s’offrait àpiloter le délire. En cette occasion, il voyait à merveille que lamanoeuvre décidée par l’incorrigible casse-cou allait le coulerindubitablement. Il fallait, d’avance, renoncer à cettecollaboration nutritive, un instant rêvée pour lui au Pilate.Beauvivier publierait, peut-être, le coup de boutoir initial et ceserait fini. Mais le moyen de s’opposer à un forcené siéloquent ? C’était l’orgueil de Marchenoir de se couperlui-même par la racine, quand on voulait l’emporter. Enconséquence, Leverdier prit son parti, comme toujours,temporisateur inconstant qui s’achevait en outrancier.

– Le sujet est superbe, en effet, dit-il, après un silence.Puisqu’il est décidément impossible de caser dans la presse unhomme de ton caractère, ne ménage rien, assomme, égorge, exterminece que tu pourras de ces lâches canailles, qui sauront toujoursassez se venger, par le silence, des écrivains de talent dont lahauteur solitaire les épouvante et qu’ils peuvent sûrement affamer,en leur fermant toute publicité. Ce n’est, certes, pas moi quiplaidaillerai pour eux. Mais, tout à l’heure, ne viens-tu pas detrouver le titre de ton article ? La Sédition del’excrément ! Hé ! ce n’est pas trop mal, il me semble.Ta réputation de scatologue ne laisse plus rien à désirer depuislongtemps. Tout le monde est parfaitement certain que les orduresseules te plaisent et que tu es incapable de prendre tes imagesailleurs que dans les latrines ou les dépotoirs, — où l’onsoupçonne généralement que tu as ta serviette et ton rouleau. Cetitre, par conséquent, n’étonnera personne. Quant à moi, j’avouequ’il me plonge dans le ravissement.

– Tu as peut-être raison, répondit en souriant Marchenoir. Maisil est temps de partir. Véronique s’est donné quelque mal, jecrois, pour nous faire à dîner ce soir. Elle tenait à un repas defamille, comme elle appelle notre réunion, la chère créature.Vaugirard est loin et l’heure très précise. Gardons-nous de lafaire attendre.

Les deux amis se levèrent à l’instant et partirent.

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