L’Héroïne du Colorado

Épilogue

Les deux bandits, une fois leur coup derevolver tiré et après avoir vu s’affaisser la silhouette del’homme qu’ils avaient visé dans la véranda, ne purent retenir uncri de joie féroce.

– Ça y est. L’homme est éteint. Le patronva être content.

– Dix mille dollars chacun, vieux Bill,et ça n’a pas donné trop de mal.

– Maintenant, je crois qu’il est inutilede nous attarder ici pour attendre les compliments.

– À l’auto !

Les deux gredins franchirent en quelques bondsles massifs qui les séparaient de la route où ils avaient laisséleur torpédo.

D’un élan ils sautèrent sur la voiture aprèsl’avoir mise en marche.

Bill était au volant.

La puissante voiture s’ébranla et fila sur laroute en quatrième vitesse.

Cependant, le premier moment de confusionpassé, Helen avait reprit son sang-froid.

– C’est du jardin qu’on a tiré, dit-ellevivement à Storm, ceux qui ont fait le coup ne doivent pas êtreloin.

Les deux jeunes gens, sans faire attention àHamilton qui leur criait de l’attendre, s’élancèrent vers le garagedu cottage.

Quelqu’un les avait prévenus.

Le brave Spike, qui rodait dans la cuisine oùil sirotait de temps à autre un verre de punch à la santé desfiancés, s’était jeté dehors aussitôt qu’il avait entendu les coupsde feu.

Il avait vu une auto filer sur le chemin quiconduisait à Las Vegas et aussitôt, obéissant à son vieil instinct,il avait couru préparer la puissante machine de course deM. Hamilton ; quand les jeunes gens arrivèrent devant laremise, ils n’eurent qu’à sauter dans l’auto.

– Par là ! par là ! guidaitSpike qui était monté avec eux. Bientôt, on put apercevoir latorpédo des bandits.

– Nous les tenons ! s’écriaStorm.

Depuis un instant, Ward et Bill avaientcompris qu’ils étaient poursuivis, et Ward, penché en dehors de lavoiture, déchargeait avec rage sur nos amis toutes les balles deson revolver.

Tout à coup, Ward eut un hurlement defrayeur.

– C’est Helen Holmes ! C’est encorecette damnée fille qui est derrière nous.

Tout à coup un sifflet lointain se fitentendre.

– L’express d’Oceanside, dit Bill enserrant les dents. Si nous passons avant lui au passage à niveau deBail Cairu nous sommes sauvés.

Et, se penchant sur ses leviers, il fit rendreà sa machine toute sa vitesse.

– Va, mais va donc ! hurlait Ward,ils nous gagnent.

– Je ne peux pas faire plus.

Le grondement du train était proche.

– Nous passerons, nous passerons,grondait Bill qui, cramponné à sa direction, le cou tendu, semblaitvouloir lui infuser la volonté de fer qui le guidait.

À un tournant de la route, le passage à niveauapparut.

La voiture des deux bandits arrivait comme unetrombe.

Mais au moment où elle atteignait le rail, unemasse formidable vint s’abattre sur elle.

Il y eut deux cris d’agonie.

L’auto de Dixler, prise en écharpe, avait étébroyée sous la machine.

Maintenant le train stoppait.

Des employés, des voyageurs sortaient deswagons affolés.

L’auto de Hamilton avait pu freiner à quelquesmètres de la voie.

Helen, suivie de Storm et de Spike, s’étaitprécipitée la première vers les débris de la torpédo.

Mais, après un regard, la jeune fille serejeta en arrière.

– C’est trop affreux !murmura-t-elle.

Parmi un amas fondu et fumant de bois et deferraille, les deux corps déchiquetés gisaient.

Par un hasard extraordinaire, les visagesétaient presque sans blessures.

– Oh ! regardez, regardez, monsieurGeorge, s’écria Spike qui s’était penché… Bill et Ward… Dieu les apunis.

Helen, palpitante, s’était réfugiée dans lesbras de George qui la rassurait.

– Nous n’avons plus rien à craindredésormais, ma bien-aimée, disait-il, nos ennemis sont morts… Notreamour sera fait de bonheur…

– Et vous l’aurez rudement gagné, conclutHamilton qui, avec quelques-uns de ses hôtes, venait d’arriver surle lieu de l’accident.

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