L’Héroïne du Colorado

CHAPITRE IV – Les wagons d’explosifs

Helen était dans son bureau et travaillait àun relevé de comptes que venait de lui remettre M. Fowler,quand elle entendit la porte s’ouvrir, en même temps qu’une voixdemandait :

– Miss Holmes, s’il vous plaît ?

– C’est moi, fit Helen en se levant.

Un personnage maigre, osseux, vêtu comme unouvrier était devant elle. La tête crapuleuse avait quelque chosede simiesque.

Helen eut un mouvement de recul.

Elle se ressaisit et se reprochant de ne pasmieux maîtriser ses nerfs elle demanda au nouveau venu :

– Qu’est-ce que vous voulez ?

– Vous remettre ça, miss Holmes.

Et l’homme tendit à la jeune fille un bout depapier. Helen le prit et lut :

« John Blay, 25 dollars, vu :Hamilton. »

– C’est pour me faire inscrire sur leslistes de paye. M. Hamilton vient de m’embaucher commesurveillant du matériel.

– Ah ! bon.

Mais Helen ne se pressait pas d’inscrire surson registre le nommé John Clay. Elle ne pouvait détacher les yeuxde la face hideuse du nouveau surveillant.

Elle pensait obstinément :

– Où donc ai-je déjà vu cette affreusefigure ?

Cependant Helen, se dégageant de cetteobsession, s’était mise à écrire.

– Voilà, c’est fait, dit-elle à John Clayen lui rendant le papier.

– Merci, miss Holmes, dit le surveillanten saluant gauchement Helen.

Il allait s’en aller, mais se ravisant et sepenchant sur la jeune fille, il lui dit à voix basse :

– Vous n’avez jamais fait de théâtre,miss Holmes.

– Qu’est-ce qu’il vous prend ?

– C’est dommage, miss Holmes, vous avezun visage pathétique, si dramatique. Vous feriez une admirableCornélia.

Helen haussa les épaules et alla serasseoir.

– C’est un fou, murmura-t-elle, en seremettant à la besogne. Mais elle ne pouvait fixer son attentionsur son travail. Elle avait toujours la figure de Clay devant lesyeux. Elle pensait :

– J’ai déjà vu cette tête-là quelquepart.

Cependant, John Clay sortait des bureaux, touten monologuant.

– Quel dommage, quel dommage qu’elle neveuille pas se mettre au théâtre… je lui donnerais des leçons, desconseils. C’est drôle, je l’aime tout plein cette petite fille, etquand je pense que je suis dans les pattes de Dixler et qu’il mefaut…

– Eh bien ! dit tout à coup une voixrailleuse, qui le fit tressaillir, vous déclamez des vers…

Le surveillant releva la tête.

Dixler était devant lui ; ilpoursuivit :

– Voyons, maître Spike, as-tu exécuté mesordres.

– Chut ! chut ! fit l’anciencomédien, en roulant des yeux effarés, je ne m’appelle pas Spikeici, je me nomme John Clay.

Et il montrait le papier qu’il tenait toujoursà la main.

– Ah bon ! fit l’Allemand. Alors tevoilà embauché à la Central Trust. C’est à merveille.

– Savez-vous qui je viens de rencontrer,au bureau ?

– Comment le saurai-je,imbécile !

– La petite miss Holmes.

– Je le savais.

– Vous savez donc tout.

– Oui ! Mais à propos de missHolmes, il va falloir la surveiller, elle aussi.

– Vous ne voulez pas lui faire demal ?

– Oh ! oh ! vieux singe, ricanal’Allemand ; serais-tu amoureux de miss Helen, parhasard ?

– Pouvez-vous penser une pareille bêtise…Seulement, elle m’intéresse cette petite.

– Et pourquoi cela ?

– Parce qu’elle a une figure dramatique,et je voudrais qu’elle fît du théâtre.

– Ah çà ! vieux fou, tu n’es pasencore guéri de ta manie, et les oranges que tu as reçues enavalanche, à Memphis, ne t’ont pas calmé.

– J’ai été victime d’une cabale, fitfièrement Spike en se redressant.

– Tu joues un jeu bien autrementintéressant en travaillant avec moi. Rappelle-toi bien mesinstructions, dit l’ingénieur en redevenant sérieux. Observe tout,mets ton nez dans tous les services et chaque fois que, sans tecompromettre, tu peux entraver la marche des travaux, agis ou viensme prévenir.

– C’est compris.

– Maintenant, je te recommande en plus uncertain George Storm, le mécanicien du train 18, de la CentralTrust, ne le perds pas de vue.

– Oh ! pour celui-là, vous pouvezêtre tranquille, j’ai une dent contre lui. C’est lui qui m’a pincéavec trois autres, la fameuse nuit…, enfin, vous savez bien.

– Ah bah !… mais en ce cas, il va tereconnaître, quand il te rencontrera ici.

– Pas de danger. Il faisait noir… etpuis, maintenant, je suis vêtu comme un gentleman ; çachange.

Cette prétention de ressembler à un gentleman,qu’émettait l’ancien forçat, fit sourire Dixler.

– À présent, file à ton travail, ditl’Allemand. Aussi bien voici venir quelqu’un qui n’a pas besoin desavoir que nous nous connaissons.

Spike, d’un geste souple, s’esquiva derrièreune pile de traverses et Dixler fit quelques pas au-devant deHamilton, qui venait à lui.

– Eh bien ! je ne me trompais pas,s’écria le directeur avec un sourire de sa bonne face franche etrude, c’est l’ennemi qui a pénétré dans nos frontières.

– Oh ! l’ennemi… protesta Dixler, enserrant la main offerte.

– Vous avez raison, je retire le mot.

Le directeur de la Central Trust ajoutagravement :

– Je vous connais de longue date, Dixler,j’ai pu vous apprécier, je sais que nous pouvons être rivaux,adversaires, mais ennemis, jamais.

– À la bonne heure !

– Nous courrons un match, voilà tout.Lequel gagnera ?…

– Moi !

– En êtes-vous bien sûr ?

– Je n’ai pas l’ombre d’un doute. Ettenez, puisque nous nous rencontrons, laissez-moi vous direloyalement que vous avez tort de vous obstiner.

– Pourriez-vous me donner quelquesraisons ?

– Je pourrais vous en donner cent. Uneseule suffira.

– Parlez !

– La Central Trust n’a pas les reinsassez solides pour porter jusqu’au bout un pareil fardeau.

– C’est ce qui vous trompe.

– Même à supposer que vous puissiez menerà bonne fin votre entreprise, les frais seront tellement énormesque le rendement de l’affaire ne permettra pas à la compagnie detenir le coup.

– Nous verrons bien !

– C’est tout vu. Ah ! si vous aviezencore le plan de ce pauvre Holmes, ce serait autre chose. Sontracé économisait tant d’argent que l’opération devenait d’embléeexcellente.

– Qui vous dit que ce plan, nous nel’avons plus ?

– Vous bluffez, vieux Ham. Il y avait unseul et unique exemplaire du plan, et c’est ce document qui a étévolé. Est-ce vrai ?

– Vous voulez me faire parler, Dixler,mais vous en serez pour vos frais. Dites-moi maintenant ce que vouspensez de l’état de nos travaux.

– Ils vont bien, mais nous, nous sommesdéjà au mille 23.

– Et nous, seulement au mille 16. Ce qui,d’après vous, semble vouloir indiquer que nous sommes enretard.

– Dame ! il me semble.

– Vous calculez mal, mon cher ami, carvous qui êtes au mille 23, avez commencé vos travaux il y a troismois. Nous, il n’y a que quarante jours que nous avons donné lepremier coup de pioche et nous en sommes pourtant au mille 16.

– Enfin… qui vivra verra.

– Vous me quittez ?

– Il faut que je fasse un tour à monchantier de Plate River.

– Vous ne voulez pas dîner avecmoi ?

– Non, j’ai beaucoup à travailler cesoir.

– Ce sera pour une autre fois.

– Bientôt, j’espère.

Les deux hommes se serrèrent la main et seséparèrent.

Hamilton en remontant vers les chantiers fitun signe à un employé.

– Venez donc, Hardy, lui dit-il.L’employé, un conducteur de travaux, s’avança.

À ce moment, comme par hasard, Spike, sortantde son abri, s’approchait de M. Hamilton comme s’il avait euquelque communication à lui faire.

Le directeur ne fit même pas attention ausurveillant.

– Tenez, Hardy, disait-il au conducteur,prenez connaissance de cette note et prévenez l’exploitation.

Hardy prit le papier, lut la note etrépondit :

– Bien, monsieur.

– Vous préviendrez le mécanicien de lanature de son chargement.

– C’est entendu, monsieur.

– Qui doit conduire aujourd’hui le trainnormal.

– George Storm.

– À merveille.

Et tournant les talons, M. Hamiltons’éloigna.

Le surveillant partit en courant dans ladirection des voies de garage. Quand il eut disparu derrière labaraque des électriciens, Spike se baissa vivement et ramassa lanote que le conducteur des travaux avait laissé tomber parmégarde.

Il lut, tandis qu’un sourire ridait toute savilaine face de singe :

Le train de matériel comprendraaujourd’hui, outre les voitures ordinaires, deux wagonsd’explosifs.

HARTLING.

Spike regarda de tous côtés pour voir siquelqu’un ne l’épiait pas. Personne ne faisait attention à lui.

Il se lança alors à toutes jambes dans ladirection de Pôle Creek. L’ancien forçat ne fut pas long à faire lechemin qui séparait les deux camps.

– Bonne nouvelle, mon maître, cria-t-il,en entrant comme un fou dans la case de Dixler. Tenez, lisez,qu’est-ce que vous dites de ça.

Et il mit sous les yeux de l’Allemand, la noteque Hamilton avait remise à Hardy.

– Veux-tu ne pas beugler comme ça, fitDixler, en lui mettant la main, rudement, sur la bouche.

Puis, quand il eut lu :

– Tiens, dit-il, en allant à un grandcoffre de bois de chêne, qui lui servait de tiroir et d’armoire, jevais te donner quelque chose dont j’espère, tu sauras te serviravec adresse.

L’ingénieur plongea dans le coffre et enretira un petit paquet qu’il tendit à Spike.

Celui-ci s’en saisit.

– Tu n’auras qu’à glisser ça, aprèsl’avoir trempé, dans la boîte à graisse de l’un des wagons du trainaux explosifs… tu vois que ce n’est pas bien malin ?

– Assurément.

– Maintenant, file, et ne te fais paspincer… Spike fit un pas vers la porte et se ravisant :

– À propos, savez-vous qui doit conduirele train ?

– Non.

– C’est George Storm.

– C’est ce que l’on appelle faire d’unepierre deux coups, répondit le misérable, en ricanant.

*

**

– Alors voilà, Storm, tout est bienréglé, comme cela.

– Oui, M. Hardy.

– Vous garez le train à Pittsburg et vousrevenez avec votre machine haut-le-pied ?

– C’est entendu.

– Vous n’avez plus que le temps de vouspréparer, le départ est pour 11 h 15.

Les mains dans ses poches, la casquette surses yeux, Ebenezer Spike adossé au tronc d’un arbre, avait écoutétout ce dialogue, parfaitement indifférent en apparence, mais dèsque Storm se fut éloigné, se dirigeant vers sa machine, Spikes’élança dans la direction opposée.

Quand il fut ainsi au bout du train, audernier wagon et après avoir constaté qu’il était bien seul, ilglissa dans la boîte à graisse, après l’avoir préalablement trempédans une flaque d’eau, le petit paquet que Dixler lui avaitremis.

*

**

Sam Rowland s’étant penché, par hasard, endehors de la plate-forme, se rejeta vivement en arrière et saisitle bras de Storm.

– Damnation, patron, le feu est autrain.

– Qu’est-ce que tu dis.

– Regardez vous-même, le wagon de queuebrûle. Abandonnant un instant son manomètre, George sauta sur letender. Il n’y avait pas à s’y tromper.

Une fumée noire qui, d’instant en instant,devenait plus opaque, s’élevait comme un sinistre panache, àl’arrière du train.

– Pas de temps à perdre, vieux Sam,commanda George, en sautant sur la plate-forme, la prise d’eau deBook Hom n’est pas loin, nous allons essayer d’éteindre.

Storm leva des manettes, des leviers et letrain précipita sa marche.

Bientôt, la grosse tour métallique de la prised’eau apparut. Le mécanicien, aussitôt, stoppa et avec un telbonheur, que les wagons en feu étaient juste à la hauteur de latour. Suivi de Storm, Sam Rowland monta sur les toits des wagons,et de voiture en voiture, gagna les compartiments incendiés.

Là, les deux hommes mirent en action l’énormetuyau qui se mit à cracher des torrents d’eau. Mais au bout dequelques minutes, il fallut se rendre à l’évidence.

L’eau ne triomphait pas de la flamme.

L’incendie augmentait d’intensité d’instant eninstant. Au milieu de la fumée, le bon Sam dittranquillement :

– Oserais-je vous rappeler, monsieurStorm, que les wagons d’explosifs sont en milieu dutrain ?

– Oui, vieux Sam, répondit George, je lesais, et c’est pourquoi nous allons agir d’autre façon. Nous allonsdécrocher la machine et les premières voitures et laisser le resteà la grâce de Dieu.

– Bien, monsieur dit placidement lechauffeur, quand l’opération fut terminée.

– Maintenant, Sam, tu vas monter sur lamachine et conduire le train ou ce qu’il en reste à Pittsburg, quiétait notre destination.

– Mais vous ?

– Moi, je reste, je vais essayer encorede sauver les explosifs.

– Mais…

– Pas de réflexion. Je commande ici.

Sam baissa la tête et fit deux pas vers lamachine ; puis il revint et serra énergiquement les mains dujeune homme.

– Allons à notre ouvrage, dit Storm en sedégageant.

Une minute plus tard, il était remonté sur lestoits des wagons incendiés et le reste du train filait à toutevapeur, dans la direction indiquée.

*

**

Helen finissait de mettre au net un rapport del’ingénieur principal sur les terrassements quand la sonnerie dutéléphone l’appela à l’appareil :

– Allô, la Central Trust de LastChance ?

– Oui, c’est moi.

– C’est le porte-vigie 138 qui vousprévient qu’il vient de voir passer quatre wagons incendiés,revenant tout seuls sur Last Chance, les freins cassés sans doute.Un homme est visible sur le toit des wagons.

– Avez-vous pu reconnaître à quelleformation appartiennent ces wagons.

– Au train de matériel qui est parti cematin pour Pittsburg.

– Bien.

Helen raccrocha le récepteur. Les yeuxagrandis d’épouvante, les lèvres tremblantes, les joues blêmes,elle revint à sa place. C’était le train de Storm et l’homme sur letoit des wagons, c’était George lui-même…

Que faire ?

Il fallait agir pourtant, on ne pouvait lelaisser mourir ainsi…

Tout à coup, une idée folle traversa soncerveau.

Elle se précipita hors du bureau en criant auxemployés :

– Le train aux explosifs, les freinscassés et sa machine revient sur Last Chance !…

Puis elle courut au hangar aux provisions oùelle se rappelait avoir vu un énorme rouleau de cordes. Elle s’enempara et s’élança au-dehors.

Cependant au camp de Last Chance, l’alarmeétait donnée, et M. Hamilton aussitôt prévenu.

Helen, maintenant, courait le long de la voieaussi vite que ses jambes le lui permettaient.

Enfin elle s’arrêta.

Dans le lointain, au bout de la ligne, onapercevait une petite touffe de fumée qui grandissait.

– Oh ! mon Dieu, murmura Helen,faites que j’aie le temps. Tout en parlant, elle agissait.

Elle avait façonné à l’une des extrémités dela corde un solide nœud coulant qu’elle envoya adroitement coifferle haut d’un poteau télégraphique, puis traversant la voie ettraînant toujours son filin, elle commença de monter dans unchêne-vert qui se trouvait exactement en face du poteautélégraphique.

Elle lia l’autre bout de la corde à unerobuste branche et attendit. La corde maintenant traversait la voieà peu près à trois ou quatre mètres du sol.

Le train était visible.

Il approchait avec une impressionnanterapidité. Avec une terrible angoisse Helen distingua parmi lesvolutes de fumée une silhouette d’homme sur le toit d’un wagon.

– Mon Dieu, pensa-t-elle, mais dans tousces tourbillons, dans cette vitesse il ne verra pas la corde.

L’héroïque jeune fille n’hésita pas.

Empoignant le câble à pleines mains, ellecommença à cheminer et bientôt son corps se balançait au milieu dela voie. Le train arrivait en trombe.

– George, cria désespérément Helen dansle fracas.

Cependant Storm, dans la poussière, dans lesflammes, avait remarqué ce corps qui se balançait dans le vide.

À cent mètres, il reconnut Helen.

Comprenant l’admirable dévouement etl’ingénieuse intention de la jeune fille, il ramassa toutes sesénergies, se tenant prêt à bondir.

Au moment où il passait sous le câble, ils’élança. Ses mains s’accrochèrent au câble sauveur. Il reçut uneépouvantable secousse et crut que ses épaules se disloquaient, maisle train était déjà loin.

M. Hamilton, qui surveillait la voie avecsa lorgnette, avait assisté au terrible drame.

Il eut un cri de joie quand il constatal’heureuse réussite du plan de miss Holmes.

Maintenant il s’agissait de compléter lesauvetage.

Le directeur donna aussitôt des ordres etbientôt deux équipes munies de grandes couvertures le suivaient encourant.

Car la situation des deux jeunes gens étaitdes plus critiques. Helen et George, tous deux épuisés, étaientsans force pour rejoindre l’arbre ou le poteau.

Ils se cramponnaient à la corde avec l’énergiedu désespoir, mais il était évident que dans quelques minutes,quelques secondes peut-être, leurs doigts meurtris lâcheraientprise et qu’ils viendraient s’écraser sur la voie. Heureusement lessecours arrivaient à temps.

Une vingtaine d’hommes saisissant fortement lacouverture, la tendirent, fortement sous la corde.

– Sautez, George, commanda Helen. Lemécanicien obéit.

Puis ce fut le tour de Helen.

Un instant après, ils étaient sains et saufsdans les bras l’un de l’autre.

– Vous m’avez encore une fois sauvé lavie, Helen, disait tout bas George, comment reconnaîtrai-je jamaisce que vous avez fait pour moi.

Helen le regarda bien en face de ses yeuxrieurs et charmants et répondit :

– En m’aimant comme je vous aime.

– Vrai, vrai ! balbutia le pauvregarçon éperdu, vous m’aimez un peu.

– Je n’aurai pas d’autre mari que vous. Àpartir d’aujourd’hui, nous sommes fiancés.

Et comme pour sceller la solennelle promesse,une effroyable déflagration d’air bouleversa les couches d’air. Desmorceaux de fer, des débris de toutes sortes retombaient un peupartout.

C’était le train qui sautait.

En entendant l’explosion, Dixler avait eu unmauvais rire, puis il s’était aussitôt dirigé vers le camp de LastChance.

La première personne qu’il vit en entrant dansles bureaux, ce fut George.

Il croyait si bien le jeune homme pulvérisé,qu’il ne put retenir un mouvement de dépit.

– Ah ! cette fois, s’écriachaleureusement Helen, qui n’avait pas quitté son fiancé. Je croisque vous pouvez lui donner la main. Il s’est conduit en héros.

Mollement, Dixler tendit le bout des doigts àStorm qui les serra sans enthousiasme.

– La véritable héroïne, c’est vous,interrompit M. Hamilton qui s’était approché.

Et, malgré les protestations de la jeunefille, il raconta ce que Helen avait fait.

Un instant après, comme Storm et Hamiltonavaient dû s’éloigner pour affaires de service, Dixler, penché versl’orpheline, lui disait d’un ton pénétré :

– Miss Holmes, j’ai pour vous la plusgrande sympathie et croyez bien que vous avez en moi un véritableami. Si jamais vous avez besoin d’un appui, d’un secours, venez metrouver.

– Merci, monsieur, répondit froidementHelen. Dixler voulut lui prendre la main.

Elle la retira vivement.

– Excusez-moi, monsieur, si je vousquitte, coupa-t-elle vivement, j’ai encore beaucoup àtravailler.

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