L’Héroïne du Colorado

CHAPITRE II – Spike gagne son pari

Il y avait déjà un mois que Helen étaitorpheline, mais le temps avait beau passer, la douleur restait lamême.

Elle ne pensait qu’à son père.

Vingt fois par jour, en traînant ses pas dansce Cedar Grove, où elle avait grandi, où elle avait été siheureuse, elle songeait qu’elle ne verrait plus jamais, jamais, lecher papa, qui était si bon, si joyeux, qui aimait tant sa petitefille.

Et Helen ne pouvait retenir ses larmes.

Tous les jours, M. Hamilton, son parrain,et qui avait pour la jeune fille une affection quasi paternelle,venait au cottage et essayait de parler affaires à l’orpheline.

– Plus tard, plus tard, mon bon Ham, luidisait-elle.

– Mais, ma petite fille, répondait lebrave homme, le temps passe. Il faut pourtant que vous sachiez oùvous en êtes.

– Écoutez, Ham, voulez-vous me donnerencore huit jours.

– Soit, dans huit jours, je reviendrai…et vous serez raisonnable.

– Je vous le promets.

Dixler allait sortir de chez lui, quand on luiremit la lettre de Spike.

Il la lut rapidement et son parti fut vitepris. Spike était son complice et il avait besoin de le ménager. Sile comédien mangeait le morceau, cela pourrait devenir plus quegênant pour lui, Dixler.

Le jeune homme sauta dans son auto et se fitimmédiatement conduire à la prison de Denver.

Sa situation d’ingénieur en chef de laCompagnie du Colorado, lui ouvrait toutes les portes et ce fut sansdifficulté que l’Allemand obtint l’autorisation de voir Spike danssa cellule.

Or, ce matin-là, Spike était encore de plusmauvaise humeur que d’habitude. Tom Brooks, son bourreau venait,pour lui faire une bonne plaisanterie, de lui passer par leguichet, un unique morceau de pain, qui devait composer tout lemenu du prisonnier.

– C’est jeudi, aujourd’hui, protestaitSpike, j’ai droit à ma portion de viande.

– Oui, mon garçon, ricanait Brooks, tu asparfaitement raison, et tu as eu ta portion de viande comme lesautres.

– Alors ?

– Alors, il est arrivé un petit accident.Comme je t’apportais ton repas, la portion de viande – un beaumorceau de bœuf, ma foi – a glissé de l’assiette et est tombée parterre. Justement le chien du directeur passait, il a sauté sur latranche et s’est sauvé avec.

On ne sait pas à quelles extrémités se seraitporté Spike s’il n’avait aperçu à ce moment, dans le couloir,Dixler qui se dirigeait vers sa cellule. Quand il fut devant lagrille que Brooks venait d’ouvrir :

– Laissez-nous, dit Dixler à Brooks, enlui montrant la permission délivrée par le directeur.

– Impossible, monsieur, fit Tom, ensoulevant sa casquette.

– Et pourquoi, je vous prie ?

– Parce que les règlements sont formels.Je dois assister à tous les entretiens que peuvent avoir lesprisonniers.

– C’est bon, fit le jeune homme qui, bienque violemment contrarié, cherchait à faire bonne figure.

– Ah ! bonjour, monsieur Dixler,c’est gentil de venir voir les amis dans la peine ! s’écriaSpike.

– Je veux que vous soyez bien persuadé,Eben, répliqua l’ingénieur en regardant le prisonnier bien dans lesyeux que je ne les abandonne jamais.

Puis s’adressant à Brooks :

– J’espère, monsieur, disait-il, que vousêtes content de votre prisonnier.

– Euh ! euh ! fit Tom, çadépend des jours. Mais comme nous sommes de vieilles connaissances,on finit toujours par s’entendre.

Dixler sourit agréablement.

Cependant, très vite, Spike lui disait, enallemand :

– Avez-vous été au pont ?

– Pas encore.

– Allez-y le plus tôt possible.

– J’irai aujourd’hui et si je trouve ceque tu sais, je te jure que tu ne moisiras pas ici.

La voix de Brooks retentit.

– Oh ! messieurs, lesrèglements ! je vous en prie, observons les règlements !Il est interdit de causer avec les prisonniers dans une langueétrangère.

– Pardon, fit l’Allemand, j’ignoraisabsolument.

Il s’entretint encore quelques instants avecl’ancien forçat, auquel il donna des conseils moraux et desnouvelles insignifiantes, puis il prit congé de l’ancien comédienen lui promettant de revenir bientôt lui faire une nouvellevisite.

Dès qu’il fut hors de la prison, Dixler pritdans son portefeuille, un morceau de papier que Spike lui avaitglissé subrepticement dans la main et où il y avaitécrit :

Surveillez tête de pont,

marque 21,

près poutre en bois.

Il songea un instant, puis monta dans savoiture.

L’ingénieur donna ses indications auchauffeur ; une demi-heure plus tard, il était à l’endroitindiqué.

Après avoir fait stopper sa voiture à quelquedistance du pont, il descendit la berge du creck et s’engagea dansles roseaux.

Ses recherches ne furent pas longues.

Grâce aux indications précises de Spike, ileut vite fait de déterrer le précieux document.

Un sourire de triomphe illumina le beau visagedu gredin.

C’était bien le plan du tunnel des montagnesdu Diable.

– Allons, murmura-t-il, en regagnant sonauto, ce Spike est vraiment un garçon précieux. Il est bien tropintelligent pour rester en prison… je m’occuperai de lui, dèsdemain.

*

**

Ainsi qu’il l’avait promis à Helen,M. Hamilton se présentait huit jours plus tard à CedarGrove.

– Eh bien ? monsieur ! demandala jeune fille, en lui serrant les mains.

– Ma chère Helen, réponditM. Hamilton d’une voix grave, je viens vous annoncer unemauvaise nouvelle.

– N’hésitez pas… dites tout de suite ceque vous savez, je suis courageuse.

– Eh bien, mon enfant, le malheur estencore plus grand que je ne l’avais prévu. Votre pauvre père avaitengagé jusqu’au dernier dollar dans cette affaire.

« Pour le moment, vous n’avez plus rien,car tout l’avoir de votre père a été englouti dans cette mauditeaventure du tunnel des montagnes du Diable. C’est pour nous aussiun coup terrible. Sans le plan, nous sommes presque paralysés.Néanmoins, je fais quand même commencer les travaux de la ligne.L’essentiel est de gagner du temps. Si nous abandonnons notreprojet ce serait la catastrophe. Dieu veuille que nousréussissions… En attendant le résultat, ne désespérez pas. Voussavez combien je vous aime et combien j’aimais votre père. Vousallez venir chez moi et j’espère que vous me permettrez de voustraiter comme ma fille.

Helen avait redressé la tête.

Une flamme vaillante brillait dans sesyeux.

Son joli visage avait une expression devolonté et de force qui frappa le directeur de la CentralTrust.

– Merci de tout mon cœur, cher et bonami, répondit la jeune fille, mais je ne veux être à charge depersonne. Je suis forte, bien portante, mon pauvre père m’a faitdonner une éducation qui me permet de remplir bien des emplois.J’ai l’intention très arrêtée de travailler pour gagner ma vie. Laseule chose que je vous demande, c’est de me recommander àquelqu’un de vos amis afin que je puisse trouver un emploi le plusvite possible.

– Bien, Helen, bien ma chèreenfant ! s’écria M. Hamilton ému. Il sera fait comme vousle désirez et je vous estime pour votre décision.

Le directeur prit une carte dans sonportefeuille et écrivit rapidement quelques mots. Quand il eutfini, il tendit la carte à Helen. Elle lut :

Monsieur Robert Green,

Inspecteur à la Colorado Railway.

Mon cher Bob,

Cette carte vous sera présentée par HelenHolmes, la fille du général. Je vous serai personnellement trèsobligé de tout ce que vous pourrez faire pour elle.

HAMILTON.

*

**

– Embrassez-moi, s’écria Helen, ensautant au cou du vieillard. Si mon pauvre père nous voyait, ilserait content de vous… et je crois qu’il serait aussi content demoi.

Ce n’était pas seulement le désir d’êtreagréable à Spike, qui poussait Dixler à favoriser son évasion. Lejeune homme aurait parfaitement laissé son complice pourrir sur lapaille humide des cachots de Denver, s’il avait eu la certitude quel’ancien comédien passerait de vie à trépas, sans souffler mot.Mais il savait bien que Spike ne lui pardonnerait pas son abandon,et se voyant définitivement « lâché » ne manquerait pasde confier aux juges bien des choses qui auraient pour lui, Dixler,des conséquences infiniment désagréables.

Il résolut donc d’agir le plus rapidementpossible.

Le lendemain, il se rendait à la prison.

L’inévitable Tom Brooks lui ouvrit la porte dela cellule et pénétra à la suite de l’Allemand.

En voyant Dixler, Spike cligna de l’œil.

– Eh bien, monsieur Dixler, demanda-t-il,avez-vous fait une bonne promenade, hier ?

– Excellente, mon cher Spike, c’est unedes meilleures journées que j’aie eues depuis longtemps.

– De quel côté avez-vous porté vospas ?

– Du côté de Wood Bridge.

– À merveille. C’est un endroit bienagréable.

– N’est-ce pas ? J’y ai même faitune rencontre qui m’a comblé de joie.

Tom Brooks écoutait cette absurde conversationavec une sorte d’attention stupide. Profitant d’un moment où legardien tournait la tête Spike put glisser à l’oreille deDixler :

– Occupez l’homme pendant deux minutes.Aussitôt, Dixler se tourna du côté de Tom.

– Et vous, monsieur Brooks, demanda-t-ilaffectueusement, vous ne devez pas sortir souvent avec votreaffreux métier ?

Le gardien soupira.

– On n’est pas juste pour nous, monsieur,confia-t-il. Nous n’avons même pas nos dimanches ! C’est dur.Un jour par mois seulement, c’est dégoûtant et il y a bien d’autreschoses…

Tandis que Tom Brooks faisait ses doléances àDixler, qui semblait y prendre un intérêt croissant, Spike neperdait pas son temps.

Rapidement, il avait arraché et pétri en bouleune partie de la mie de son pain, puis, glissant sa main sous lepardessus de l’Allemand, il avait enfermé dans la mie de pain laclé de sa cellule qui pendait au premier rang du trousseau queBrooks tenait à bout de bras.

Avec des précautions infinies, l’empreinte dela clé soigneusement prise, il détacha la mie de pain du morceaud’acier, se renversa en arrière et cria d’une voixglapissante :

– Ah çà ! monsieur Dixler, est-ce àBrooks ou à moi que vous venez faire une visite ?

– Taisez-vous, vermine gronda Tom,furieux d’être interrompu au milieu de son discours.

– Je vous prierai de me parler poliment,rectifia Spike, d’un air digne.

– Non, mais a-t-on jamais vu ce gibier depotence…

– Chut ! chut ! fit Dixler, nevous disputez pas. Aussi bien, il faut que je m’en aille. Mais jereviendrai demain, dit-il à Spike, en le regardant fixement.

– Alors à demain, fit l’ancien forçat, enallongeant le bras pour donner une poignée de main à son ami.

Dixler tendait la main et sentit une boulemolle qu’on lui glissait dans les doigts.

Il comprit et eut un sourire.

– À demain, dit-il, en s’en allant. Puisà Brooks :

– Au revoir, monsieur Brooks, j’ai prisun plaisir infini à votre conversation.

Brooks, gonflé comme un dindon, l’accompagnajusqu’à la porte, en l’assurant que jamais il n’avait rencontré aucours de sa longue carrière un gentleman aussi intelligent et aussisympathique.

Spike dormit très peu cette nuit-là. Il nedoutait plus de la bonne volonté de Dixler, mais comment les chosesallaient-elles tourner. L’ancien comédien savait par expériencequ’une évasion est une chose délicate, que l’adresse et l’audace nesuffisent pas toujours et qu’il faut aussi une bonne part de chancepour réussir…

Au matin, il finit pourtant par s’assoupir. Ileut un rêve bizarre, ce dont il se souvint avec une étrange nettetéà son réveil.

Spike se voyait courant dans la prairie etpoursuivi par des chiens sauvages. Les animaux hurlants allaientl’atteindre quand, dans un dernier effort, il gagnait un petitvallon où il lui semblait qu’il serait à l’abri.

Mais aussitôt qu’il avait mis les pieds sur leperfide gazon de la vallée, Spike s’apercevait avec horreur que leterrain cédait sous ses pieds, et qu’il s’enfonçait doucement maisinévitablement dans un fétide marécage.

Et Dixler, subitement surgi d’une touffe deroseaux, lui appuyait sur les épaules en ricanant et afin de lefaire enfoncer plus vite.

Spike voulait appeler au secours, mais, par unétrange phénomène, pas un son ne sortait de son gosier contractépar l’angoisse.

Soudain, au moment où le misérable allaitdisparaître dans la boue, Helen Holmes apparaissait… Oh ! ilreconnaissait bien sa vaillante petite figure et ses beaux yeuxhardis. Elle repoussait rudement Dixler et, avec une forceincroyable, arrachait Spike à l’étreinte mortelle de la vase.

Et quand Spike, couché sur un sol ferme parmides herbes qui sentaient bon, reprenait connaissance, Helen luisouriait gentiment et n’avait plus du tout l’air fâché…

Ce rêve avait frappé Spike étrangement. Ilrestait les yeux mi-clos, gardant toujours la franche vision deHelen, quand la voix de Brooks le fit sursauter :

– Une visite pour toi, vieilleboule ! Spike ouvrit les yeux tout à fait.

Derrière la grille de la cellule, ilapercevait Dixler qui, malgré la chaleur, était engoncé dans unvaste pardessus.

En entrant dans la cellule et en donnant lamain à son complice, Dixler, d’un coup d’œil, lui recommanda d’êtresur ses gardes.

Puis il dit d’un ton indifférent :

– Mon vieux Spike, nous ne nous reverronspas d’ici quelque temps.

– Vous me lâchez.

– Non, mais il faut que j’aillesurveiller les travaux de la ligne.

– Dans combien de temps serez-vous deretour ?

– Dans six semaines environ.

– Alors, intervint Brooks avec un grosrire, vous pouvez, monsieur faire vos adieux définitifs à cettevieille vermine, car lorsque vous reviendrez, il y a longtemps quemon ami Spike aura été interrogé, jugé et exécuté.

Spike fit une grimace extraordinaire, puisfrappant sur l’épaule de Tom.

– Tu ne veux toujours pas tenir monpari ? demanda-t-il.

– Quel pari ?

– Tu sais bien que je t’ai proposé deparier avec moi que je serai bientôt libéré.

Le rire de Brooks redoubla.

– Je ne veux pas te gagner ton argent,vieille boule, fit-il en haussant les épaules.

Au bout de cinq minutes de conversation,Dixler prétextant un rendez-vous, prit congé de Spike.

Tom Brooks referma la porte à double tour etse disposa à accompagner Dixler.

– Tiens, dit tout à coup Dixler les yeuxfixés sur l’extrémité du couloir. Qu’est-ce qu’il y a donc parterre là-bas, on dirait un portefeuille.

Les regards de Tom Brooks se portèrent versl’endroit indiqué.

– C’est pardieu vrai, gentleman, s’écriale gardien qui courut vers l’objet tombé et le ramassa.

Mais déjà Dixler avait tiré de son paletot unlong rouleau qu’il passa rapidement à Spike à travers un descroisillons de la grille.

L’ancien forçat fit vivement disparaître lepaquet sous sa paillasse.

– Ah ! monsieur, voilà une saleblague, faisait piteusement Brooks qui revenait tenant dans unemain un portefeuille d’apparence modeste et dans l’autre un bout depapier tout déchiqueté.

– Qu’est-ce qu’il y a Brooks ?

– Il y a, monsieur, qu’il n’y a riencomme argent.

« Mais simplement ce papier, qui est bienla plus détestable chose que j’aie jamais vue.

– Montrez, Brooks…

Et le gardien, rouge de colère, tendit lepapier à Dixler. L’Allemand put lire en gros caractères :

BROOKS EST PLUS BÊTE QU’UN VIEUX MULET DUNEW HAMPSHIRE.

Le gardien ajouta :

– C’est sûrement quelqu’un qui me connaîtbien qui a écrit ça.

À ces mots, l’ingénieur ne put réprimer sonhilarité, Spike fit chorus derrière sa grille.

Tom Brooks devint violet.

Il expliqua :

– Ce que j’en dis, ce n’est pas pour la…chose… du machin… mais c’est que le New Hampshire est justement monpays.

Dixler entraînait le gardien en le consolant.Les deux hommes disparurent. Le corridor était désert. Avec uneextraordinaire célérité, Spike retira le paquet de sapaillasse.

Quand il l’eut déroulé, il se trouva avoirétendu sur son lit un grand cache-poussière en toile. Dans lespoches, il y avait une casquette, de grosses lunettes de chauffeuret une clé…

– Allons, fit Spike avec un rire joyeux.Dixler fait bien les choses. En un tour de main, Spike sedébarrassa de sa hideuse livrée de prison. Il jeta loin de lui avecdégoût l’infamante blouse rayée blanc et vert et endossa vivementle cache-poussière.

Il enfonça la casquette jusqu’aux oreilles,s’affubla de lunettes noires et, désormais méconnaissable, glissaen tremblant la clé dans la serrure.

Elle tourna sans difficulté… la porte s’ouvritet Spike se glissa dans le couloir.

Il aperçut dans le parloir qui précédait levestibule Tom Brooks et Dixler causant toujours.

Dixler, comme par hasard, était arrêté sur leseuil, touchant presque complètement la porte.

Spike continuait, sans se presser, à marchervers la sortie.

Au moment où il s’engageait sous la grandevoûte, le portier sortait de sa loge.

Spike eut un frisson.

Il lui semblait que le portier le regardaitavec méfiance, l’ancien comédien paya de toupet.

Il se retourna vers l’intérieur de la prisonet cria de toutes ses forces.

– C’est réparé, monsieur, nous pourronspartir quand vous voudrez. Le concierge, persuadé qu’il avaitaffaire au chauffeur de l’un des visiteurs de la maison, n’insistapas et continua sa route.

Une fois dehors, Spike se mélangea à la fouleet marcha au hasard un quart d’heure.

Quand il s’arrêta, il était devant lagare.

Il demeura une minute hésitant.

Machinalement il avait mis les mains dans sespoches. Il sentit un papier dans ses doigts.

Il le saisit vivement. C’était une lettrequ’il décacheta. Il lut :

« Va m’attendre au camp de PôleCreek. »

En plus de ce mot, l’enveloppe contenait unbillet de cent dollars.

L’étrange visage de Spike se plissacurieusement.

– Il y a du plaisir, murmura-t-il, àtravailler avec un homme comme ça.

Il entra dans la gare pour prendre sonbillet.

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